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Les retrouvailles

Nous n’avions pas beaucoup de temps devant nous, hélas, pas à la mesure de nos envies en tout cas, mais repousser encore nos retrouvailles à un moment plus confortable aurait été pur masochisme. Je savais que tu m’accueillerais par une longue pipe et que tu serais pressée (paradoxalement) de sentir mon sexe s’approcher du tien puis l’envahir.
Je savais que je voulais t’entraîner sur ton lit après avoir très momentanément assouvi mon envie de sentir ta bouche m’avaler, le sexe pulsant de désir, t’y installer à quatre pattes et te demander de relever impudiquement ta robe et d’écarter toi-même ta culotte pour dévoiler à mes yeux gourmands l’entrée luisante de la grotte qu’un instant après j’allais investir.

Tout le reste serait laissé à l’inspiration du moment.

Je ne savais pas que tu porterais une belle robe noire (noire comme ta culotte) épousant joliment les lignes de ton corps – j’ai pensé que ce noir, c’était un peu comme si tu portais le deuil pour mon père et que notre union d’un instant serait une communion à la vie.
Je ne savais pas que dans cette position que j’avais dessinée mentalement, les talons de tes chaussures, que je n’avais évidemment pas retirées, frotteraient mes cuisses, que je me réjouirais un peu de cette douleur légère mélangée au plaisir de coulisser dans ton con, et que quelques jours après j’en porterais encore le stigmate, comme un suçon étrangement situé au centre de ma cuisse.
Je ne savais pas que nous passerions du lit à ta baignoire, que la chaleur de l’eau glissant sur nos corps, clapotant au rythme de mes coups de reins, serait comme une caresse doublant mon plaisir et m’amènerait au bord de l’orgasme.

Je savais que ce serait trop court.


Illustration non contractuelle : Symbolism par IMagus3999
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