La chambre où nous n’avons pas fait l’amour était simple et sobre.
« Cosy, mais vide » ai-je résumé sur Twitter.
Tu m’avais prévenu à l’avance que tu ne pourrais pas venir à notre rendez-vous mais j’ai préféré y aller tout de même, pour boire ma déception jusqu’à la lie. J’ai espéré, vaguement, combler ton absence en essayant de trouver un plan B de dernière minute mais ça ne marche jamais. J’ai l’impression, dans ces moments, d’être un queutard assoiffé de sexe, prêt à baiser pour baiser. Peut-être. Je me projetais dans ces heures avec toi avec une envie affolante. Sans doute parce que ces deux heures volées, passées avec toi la semaine dernière m’ont ému de cette intimité croissante et du plaisir très vif que j’ai pris à baiser avec toi. Une certaine complicité s’installe ; la fois précédente m’avais laissé un goût d’imperfection. Non pas que la baise n’était pas de qualité ; mais moi, je ne savais pas sur quel pied danser, je ne voulais être ni trop loin, ni trop proche, et j’avais comme une gêne diffuse qui m’empêchait d’être complètement naturel avec toi. Cette gêne avait disparu, dimanche. J’étais tout simplement bien avec toi. Nous avons continué nos explorations. Nous nous approchons doucement d’une complicité que j’appelle de mes vœux et qui sera le ciment de notre relation, la baise en constituant les briques.
J’étais heureux et lubrique ; j’étais impatient et gorgé de désir – et puis j’ai reçu ton SMS.
La chambre où nous n’avons pas fait l’amour était calme et lumineuse. Par la fenêtre, une cour intérieure silencieuse — quelques oiseaux, peut-être – et verdoyante. Le lit était confortable, la couette douce, les oreillers moelleux. J’y ai dormi une petite heure. La réceptionniste fut surprise quand j’ai fait le check-out. La chambre ne vous plaît pas ? Je l’ai assurée du contraire et je suis sorti sous le fragile soleil parisien retrouver le sourire de la vie.