[93] L’arme absolue

medium_Firefox.gifQue constaté-je avec stupeur dans mes statistiques hautes et fortement détaillées ?
Que 50% de mes  — dois-je l’avouer ? encore rares — visiteurs naviguent avec Firefox. Alors là, ami lecteur, tu m’épates. Alors que la moyenne nationale n’est que de l’ordre de 18% (sur la part de marché réelle de Firefox, on trouve selon les sites différents pourcentages ;  ce billet sur MozillaZine n’indique une part de marché que de l’ordre de 12% en France).

Bon, quand je dis 50%, j’exagère un peu. C’était surtout vrai le premier mois d’existence de mon burp, quand je devais en être le quasi-unique lecteur.

Les statistiques ont un peu changé depuis, et Internet Explorer (I.E.) a repris le dessus, mais dans des proportions tout de même surprenantes. Juges-en plutôt, ami lecteur :

  • En mai 2006 : FF : 50,7%, I.E. : 21,5%
  • Sur le mois de juin 2006, on note :
    • 45,30% pour I.E. versus 43,08% pour Firefox dans les chiffres bruts de fonderie ;
    • 51,3% pour I.E. versus 48,7%, proportions réévaluées en ne prenant pas en compte les moteurs de recherche et autres outils de syndication
  • Sur le mois de juillet 2006, je relève :
    • 49,22% pour I.E. versus 30,22% pour Firefox dans les chiffres bruts de fonderie ;
    • 61,8% pour I.E. versus 37,9%, proportions réévaluées (le pauvre navigateur Opera atteignant 0,3%)

J’en tire les conclusions suivantes :

  • Plus l’audience de mon burp croît (et ça reste encore très raisonnable), plus la proportion de navigateurs IE se rapproche de la moyenne nationale (ce qui paraît assez logique)
  • Que néanmoins, la proportion de surfeurs équipés de Firefox reste largement au dessus de la moyenne nationale, et pour ça, ami lecteur, je te félicite, tu m’épates.

La suite de cette note s’adresse à mon aimable lectorat pas encore équipé de Firefox : un peu de propagande !

Ô toi, lecteur qui n’a pas cru bon de passer du côté argenté de la force, il y a probablement plusieurs explications possibles à ça :

  • La plus simple, la plus évidente, c’est que ça ne t’intéresse pas d’installer plein de nouveaux logiciels sur ton PC, que tu laisses ce genre d’occupations aux bidouilleurs, aux informaticiens, que tu utilises I.E. et que tu en es satisfait(e) (de fait, je ne trouve pas que ça soit un navigateur si mauvais que ça … mais … mais…)
  • La deuxième possibilité, c’est que tu es au bureau et que tu n’as pas le droit de changer de navigateur
  • La troisième… euh… ben j’en vois pas de troisième raison.

Si tu es dans la deuxième situation, je ne peux rien pour toi, mais si tu es dans la première, il me semble judicieux de porter à ta connaissance l’information suivante. Il s’agit d’un article qui cite les travaux d’une société belge :

Leur analyse démontre qu' »une version complètement patchée d’Internet Explorer était non sécurisée 98% du temps en 2004. Pendant 200 jours (54% du temps) en 2004, il y avait un ver ou un virus en liberté capable d’utiliser l’une de ces failles non patchées ». Pour Firefox, il y avait 56 jours en 2004 (15% du temps) où une faille connue n’était pas contrée par un patch, et zéro jour pendant lesquels un logiciel malfaisant était capable d’utiliser une de ces vulnérabilités.

Alors on pourrait croire que Firefox, c’est un machin pour informaticiens, un truc pour ceux qui maîtrisent à fond la question informatique alors que pas du tout, au contraire, c’est quelque chose qui va simplifier la vie de ceux qui n’ont pas justement suffisamment de compétences en informatique pour se protéger de toute la vérole qui circule sur Internet.

Moi qui suis — je le confesse — informaticien, je me suis retrouvé un jour à me battre pendant près de deux heures contre une saloperie de spyware/adware qui s’était installée sur mon PC alors que je naviguais avec I.E. sur hotmail (j’avais déjà installé Firefox, mais quand on accède à Hotmail depuis MSN Messenger, c’est I.E. qui s’ouvre automatiquement). J’étais persuadé qu’avec mes anti-virus, et les quelques mesures de sécurité que j’avais prises sur mon PC, j’étais à l’abri de ce genre de déconvenues, et bien pas du tout !

Je me suis dit, suite à cette mésaventure (j’ai installé le graticiel Spybot depuis, pour améliorer ma protection, que si moi, informaticien, j’avais mis tant de temps à me débarasser de cette saloperie retorse, alors probablement le néophyte n’avait lui aucun moyen de s’en sortir et devait subir, résignés, les fenêtres de publicité permanentes auxquelles nous expose généralement les adwares, quand ce n’est pas pire.

J’ai donc demandé à mes parents d’installer sur leurs PC Firefox, et c’est une bien meilleure protection que la désactivation de javascript et des cookies, manipulation douteuse qu’avait suggérée mon oncle (informaticien aussi, mais de la vieille école) qui rend impossible la navigation sur la plupart des sites en particulier d’e-commerce.

 

Pour être objectif, il y a tout de même quelques petits inconvénients à Firefox, mais qui ne pèsent pas bien lourds face aux avantages déjà avancés.

D’abord, la connaissance de l’anglais est un plus pour en exploiter toutes les possibilités : les pages décrivant les extensions sont majoritairement anglophones.
Mais :

  • il existe un site francophone qui présente le navigateur lui-même, et ses principales extensions ;
  • les extensions elles-mêmes sont généralement disponibles en français (mais pas toujours).

Ensuite, le copier-coller des tableaux entre Firefox et Excel ne marche pas super. J’utilise encore I.E. pour ce genre de rares besoins.

Il existe encore (mais de moins en moins) des sites qui s’affichent assez mal avec Firefox, et là encore, il est intéressant d’avoir I.E. sous la main, ou l’extension IE Tab qui est justement faite pour ça.

Allez hop, puisque tu as courageusement ingéré cette note fastidieuse jusqu’à son terme, au travail, il y en a pour 3 minutes, et je veux voir mes statistiques FF remonter dès le mois d’août !

[92] Zidane et le conflit au Moyen-Orient, c’est kif-kif

Préambule

J’ai lu récemment de le journal de la semaine d’un écrivain allemand vivant à Rome (Libération du 22/07/2006) que, selon lui, l’histoire du coup de tête de Zidane était l’événement sur lequel le plus de monde avait pris position depuis l’attentat du World Trade Center en septembre 2001. 

Je ne crois pas que ce soit le cas, il me semble que c’est une vision assez européo-centriste de la situation ; en gros, que ça n’intéresse que les pays footeux, au premier rang desquels l’Italie et la France. Certes, il y a autour de cette affaire un buzz sur Internet assez phénoménal, qui a probablement un peu dépassé les frontières de nos deux pays. Comme je ne suis qu’en France, je ne sais pas dire avec précision si c’est effectivement un phénomène planétaire, mais j’en doute. Et la planète a trouvé un sujet de prise de position autrement plus intéressant avec l’inflation de violence au Moyen-Orient.

Avant de t’exposer, ami lecteur, comment mon esprit pervers a réussi à trouver une connexion entre ces deux faits historiques et géopolitique, je voudrais t’exposer un truc que j’ai reçu (avec la légende — c’est le cas de le dire — d’origine) qui m’a fait rigoler et qui a dû faire le tour de la France, mais qui t’aura peut-être échappé. Truc qui démontre l’impact mondial de ce coup de boule, hein, au moins !

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AFP 15 heures, le 25/07/2006
Fidel Castro serait mort suite à un attentat commis par un touriste en villégiature à La Havane…

 

[ Inutile de vérifier sur fr.news.yahoo.com, Castro est hélas encore frais comme un gardon saur. ] 

Là où je voulais en venir…

Un récent rebondissement sur l’affaire Zidane-Materazzi est ce scandale en Italie où l’on s’indigne que Materazzi se voit infliger une sanction comparable (même si moindre) à celle de Zidane.

Il faut reconnaître que c’est assez inhabituel que l’on sanctionne avec un niveau équivalent l’auteur du geste sanctionné (en l’occurrence, le coup de tête) et celui qui l’a, selon toute vraisemblance, provoqué. Sur le terrain, au moment où cette faute a eu lieu, la sanction a d’ailleurs été unilatérale : carton rouge pour l’auteur du mauvais geste, tandis que le joueur italien restait sur le terrain. Dès cet instant, pourtant, on pouvait se douter que Zidane ne s’était pas laissé aller à ce geste d’énervement gratuitement. (Il n’en reste pas moins que je pense que Zidane a eu tort de s’emporter, qu’il n’avait pas à s’abaisser au niveau de ses adversaires, bref, il ne devait pas entrer dans leur jeu, mais nous n’avons pas découvert le côté impulsif de Zidane au moment du dernier match de sa carrière, il y avait des précédents…)

Bref, l’Italie s’offusque de ce que le provocateur (n’ayant eu que des mots) se retrouve mis au même niveau que celui qui a eu un vilain geste. Je trouve pour ma part, et sans aucun chauvinisme, que le contraire aurait été injuste. Tant que les provocateurs et les simulateurs resteront impunis, il n’y aucune raison que ces comportements d’anti-jeu disparaissent des terrains.

Israël, en attaquant le Hezbollah au Liban, répond à ce même principe militaire de riposte graduée mis en œuvre par Zizou. La riposte doit être supérieure à l’attaque pour être dissuasive. Ici, pas d’arbitre pour sortir le carton rouge, mais ça gronde, ça fulmine. Pourtant, une bonne partie de l’opinion considère comme légitime la réponse d’Israël aux attaques du Hezbollah. Probablement les ennemis de l’état juif auraient aimés, justement, qu’on sorte le carton rouge. Mais ça n’arrive pas et bien malin qui peut dire comment le conflit va évoluer, parce qu’il n’y aura pas d’arrêt de la partie à la quatre-vingt-dixième minute, ou au deux-cent-millième mort.

[91] Un sacré veinard

Passons rapidement sur ma toute première histoire. Elle avait duré quelques mois, trois, et je n’étais pas vraiment amoureux.  Je me souviens que j’avais pleuré un soir. Non pas le fait de la perdre, mais le fait de me retrouver seul.
Elle avait 25 ans, moi 18, cet écart d’âge la travaillait. Moi ça ne me gênait pas du tout. Elle m’avait trompé avec un garçon de 32 ans, le genre petit minet très content, lui, de ne pas faire son âge. Très bêtement, comme elle me disait qu’elle ne savait pas quoi faire, moi je lui ai répondu par le classique « c’est lui ou moi ». On est con, quand on a 18 ans, non ? Enfin, en tout cas je l’étais encore un peu (j’ai changé depuis ;-) et j’aurais mieux fait de réfléchir avant de lui sortir cette petite phrase stéréotypé de mâle possessif. Parce qu’elle a choisi lui. Elle s’appelait M-C***, son pseudo, c’était Capucine. Lui, je ne me souviens pas de son prénom, mais son pseudo c’était Marelle. C’était il y a 20 ans, Internet n’existait pas encore, mais nous n’avions pas attendu l’arrivée du net pour les rencontres appelées (à tort, à mon sens) virtuelles. Nous avions le Minitel™ !

Marelle, si tu me lis, mon salaud, tu m’as piqué Capucine mais un mois plus tard, je t’ai fait pousser les cornes à ton tour, et dans ton propre lit !

Ahhh putain, ça fait du bien, même 20 ans après.


Ma première vraie histoire d’amour a duré 2 ans, ce qui commence a être conséquent. Un amour qui a démarré très vivement, sur les chapeaux de roues, rencontrés en août, revus à deux occasions en septembre, et fait l’amour autant de fois, emménagement en commun dès octobre. Nous étions sûrs de nous. Dira-t-on qu’on avait raison (deux ans de vie commune, tout de même) ou tort (puisqu’à la fin il y a eu échec), je suis de ceux qui pensent qu’on aurait eu tort de passer à côté de cette histoire.

Notre amour s’est éteint doucement, bien plus doucement qu’il n’était né. Comme probablement beaucoup d’autres. Nos différences, nos attentes respectives ont fini par prendre le dessus sur ce qui nous avait rapprochés. La distance, aussi, puisque si la première année, nous avions été un couple très fusionnel (trop, d’ailleurs, j’étouffais), la seconde année, mes études m’ont éloigné d’elle ; nous ne nous voyions plus que le week-end, et pendant les vacances. Je vivais plutôt bien ce rythme alterné, qui m’avait notamment permis de respirer un peu plus, mais la distance n’aide pas souvent à consolider les couples. Mon éloignement était programmé pour durer trois ans ; une seule année aura suffit à nous décider de continuer nos routes séparément.

J’ai eu l’occasion de connaître mon successeur. Pas le successeur immédiat, puisque H*** avait eu une liaison pendant cette deuxième année, liaison qui ne se transforma pas en amour officielle (je n’en ai jamais voulu à H*** pour cette adultère — non, j’aurais préféré ne pas le savoir, parce que cette confession après coup était inutile — mais je lui en ai longtemps voulu de ne pas avoir été à l’origine de notre séparation ; j’avais prolongé notre relation alors que je sentais bien qu’elle était moribonde, condamnée, mais j’avais peur de la quitter parce que je la croyais fragile ; du haut de mes 21 ans, je fus finalement plus courageux, plus réaliste, qu’elle et ses 28 ans). Pas le successeur immédiat, donc, mais celui avec qui H*** a vécu après moi, et qu’elle a finalement épousé (ils ont divorcés, depuis).
Je l’ai trouvé fade, sans relief. On pourrait supposer mon jugement partial (quel jugement ne l’est pas ?). Mais dans l’ensemble, il était partagé par les quelques personnes qui eurent l’occasion de le rencontrer (personnes dont on peut douter également de l’objectivité, vu que c’étaient soit des membres de ma famille, soit des amis communs qui continuèrent de fréquenter H*** séparément de moi).


J’ai vécu plus tard avec M*** une histoire que je ne qualifierais pas d’histoire d’amour. Nous nous étions rencontrés à une époque où nous étions tous les deux en manque. Nous nous étions rencontrés pour baiser. Et c’est ce que nous avons fait. Comme c’était bon, et comme, ma foi, l’autre était d’agréable compagnie, l’histoire s’est prolongée au delà de ce qu’elle aurait pu n’être : qu’une histoire de cul. Mais j’ai senti progressivement que M*** et moi n’étions pas sur la même longueur d’onde ; tout simplement qu’elle s’attachait à moi plus que je ne l’étais à elle. De l’équilibre initial, nous étions passés à des attentes différentes. J’ai donc mis fin à notre relation parce que je savais que plus elle se prolongerait, plus la séparation serait douloureuse pour elle. Elle l’a été, un peu. Pour moi, c’était la première fois que j’arrêtais une histoire sans qu’il y ait consentement mutuel. J’étais du bon côté de la barrière, le côté du bad guy qui fait pleurer la fille.

J’ai connu par la suite mon successeur (je fréquente toujours M***, c’est une des meilleures amies de ma femme). Il ne me regardait pas d’un très bon œil au début. La façon dont une histoire se termine détermine très probablement pour une bonne part la nature des relations qui subsistent entre les deux amants qui se séparent, et leur propre relation avec ceux qui leur succèdent. Celui qui est devenu par la suite le mari de M*** (ils ont trois enfants, et à ma connaissance leur couple va bien) devait se méfier des morceaux de moi qui restaient dans le cœur de M***. Il en restait effectivement un peu, et le temps les a dissout, comme il sait si bien le faire (pour qui n’a pas un problème de mémoire immédiate, ce qui est le cas pour la majorité d’entre nous !).


C*** fut une de mes amantes. Nous ne nous sommes que très peu vus (c’est loin, Périgueux), mais j’étais attaché au fil ténu qui nous liait, à cette possibilité que nous aurions de nous revoir, ou plus simplement de nous donner mutuellement des nouvelles sur ce que nous devenions. Le fil a rompu. Je ne la trouvais pas dans l’annuaire, j’ai fini par lui envoyer une carte de bonne année sur ce que je pensais être son lieu de travail. J’ai eu la chance que cette carte trouve sa destinataire ; nous avons échangés quelques messages. Elle avait rencontré un homme très possessif qui la surveillait jalousement, la reprise de contact ne dura que le temps de ce bref échange.


B*** fut, après M-C***, une brève mais vive amante dont la flamme illumina longtemps le chemin de ma sexualité. Va par là, petit homme ! Le bonheur est sur la route de l’épanouissement érotique.
J’avais 19 ans, elle 28, Istroise, en instance de divorce. Elle m’a accueilli une semaine chez elle.
C’était magique, pour moi. Pour elle, sans doute un peu moins, je sortais à peine de mon cocon et j’avais encore beaucoup à apprendre, surtout sur moi-même, sur mes envies, avant de pouvoir être un amant à sa hauteur.
Nous sommes un peu restés en contact, par la suite, puis elle a fini par épouser un homme, un officier de la Marine. Je ne connaissais que le nom de famille de son premier mari, ni son nom de jeune fille, ni le nom de son nouveau mari. Contact perdu, là encore, et j’en suis encore triste.


J***…

J*** m’a quitté ce printemps et je m’habitue doucement à son absence-présence. Nous avons décidé de rester en contact elle et moi. Ou plutôt, j’ai décidé qu’on resterait en contact, et elle se plie pour l’instant à ma volonté. Elle a besoin de distance, forcément, pour passer à autre chose, se vider l’esprit de moi, oublier un temps mes attentions et le souvenir de ma queue, préparer une pièce accueillante pour le prochain homme qu’elle aimera, une pièce qui ne sera pas peuplée de fantômes, où l’écho ne murmurera pas « comment imagines-tu pouvoir être à la hauteur ? ». Elle a raison. Pour moi, le chemin du détachement de son sourire que je n’ai pas vu depuis plus longtemps encore que son sexe est différent du sien ; pas les mêmes obstacles. Pas les mêmes choses à oublier. Pas les mêmes alternatives qui se dressent devant moi.
Elle est motivée, J***, elle va lui préparer une très jolie pièce, et s’il est généreux, elle sera lui offrir beaucoup, beaucoup, beaucoup.
Je ne sais pas trop comment j’accepterai celui qui me succèdera dans ses bras. Serais-je capable d’accepter sa présence, ou seulement son existence ? Je suppose que oui, mais pour moi c’est de l’inédit, une séparation dont je ne voulais pas.
Je ne sais pas si je le trouverai fade ou splendide, con ou assez bien pour toi, J***. Je sais en tout cas que c’est un sacré veinard, celui qui te rendra heureuse.


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Bon, je concède que le petit texte qui accompagne le dessin (NB : je revendique la paternité de l’ensemble, fait à la mimine) est, comme dit ba, cucul-la-praline. Mièvrerie assumée, tu es en droit de me chambrer, ami lecteur, ou risquer de t’exposer à mes propres quolibets schizophréniques si tu me dis « Oh ! comme c’est touchant… ».

[89] Ça me la coupe

Ouais, évidemment, j’aurais pu titrer cette note Da Vinci Gode, jeu de mot qui a déjà été fait environ 25 000 fois (d’après Google). Ç’aurait été un peu plus racoleur quoi que légèrement inexact.

Je vous soumets donc deux petits croquis de Léonard de Vinci, effeuillés sur mon éphéméride Taschen 2006 (une merveille, ces éphémérides).

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Tu imagines, ami lecteur, qu’avec des effeuillages aussi affriolants éparpillés en juin, j’ai passé un mois dans un état d’excitation paroxystique ! 

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Il est amusant de noter au passage sur le copyright que ces dessins sont issus de la collection appartenant à Her Majesty Queen Elizabeth II. (Non, je ne sortirai pas non plus le terrible jeu de mot Gode save the Queen.)

[88] Zéro Papier

Vous allez voir que l’UMP va s’en sortir grandie dans cette affaire de sans-papier avec enfants scolarisés.

Au départ, pourtant, c’était plutôt mal barré. Large mobilisation consensuelle (bien que plutôt pilotée par des organisations de gauche) autour du soutien à ces familles menacées d’expulsion, dont les enfants (plus ou moins jeunes) scolarisés n’ont souvent pas connu autre chose que la France. Mobilisation des parents d’élèves, gêne du gouvernement, annonce du traitement « cas par cas », nomination d’un médiateur (le gadget Arno Karlsfeld), bordel dans les préfectures, cris lancés contre l’arbitraire, tout le toutim : la droite était dans l’embarras, Sarkozy obligé de danser sur un pied (nous resterons fermes) et sur un autre (nous serons humains), blabla.

Droite embarrassée, d’autant plus qu’on touche au sacré du sacré dans notre société actuelle : l’enfant. Le petit n-enfant innocent. Moi ça m’a toujours fait tiquer, lors des actes de guerre, de l’on dénombre souvent à part les enfants tués par une bombe, comme si monsieur Michu qui achetait lui une botte de poireaux sur le marché méritait plus (ou moins) de mourir éventré. Comme si la vie de ce gamin qui n’avait simplement pas eu le temps de devenir aussi con et haineux que son papa, valait plus. Or non, elle vaut tout autant, à mon sens. 

Revenons-en à nos moutons.

Ça commençait mal pour la droite, donc, mais voici que se sont mis à vociférer les Le Pen et les de Villiers, à appeler à la surenchère, la tolérance zéro.

Face à un électorat (de gauche comme de droite) globalement plutôt opposé à l’immigration, la droite gouvernementale va avoir beau jeu de prétendre incarner la voix de la modération, de la justice, de l’équilibre réaliste entre la gauche appelant à la régularisation la plus large et l’extrême-droite xénophobe.