[1315] En chair et en noces – le récit de 502

Lorsque Cui me convia à cette soirée, je me dis que c’était vraiment un excellente occasion de trouver enfin une épouse. Ceux et celle qui jadis lisaient mes billets de blog solides comme l’ennui, savent bien que je passe ma vie à mettre en danger mon honneur, en péril ma jeunesse et qu’il est grand temps pour moi de devenir un bâtisseur, de fonder un foyer et de me marier. C’est probablement pour cette raison que Cui m’invita.

Pour me donner du courage face à l’adversité, juste avant d’arriver, j’ai relu dans le métro, (à voix haute), le petit fascicule de l’Armée du salut sur le mariage. Il n’y avait aucune raison de renoncer, c’était même plutôt encourageant : « le péché qui s’est glissé entre Adam et Eve menace à chaque instant la plus parfaite des unions conjugales ». L’affaire se présentait donc finalement plutôt bien : « Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur » (Éphésiens 5, 22)… même si je regrettais que ce soit un autre, le « Seigneur ».
Devant la porte, un tourment me traversa : Se pourrait-il que je me marie avec une délurée ? Mais c’était comme s’il n’y avait pas de réponse, dans tout l’univers, à une telle question, comme si la langue des hommes et des femmes s’était épuisée, tarie. Bordel !
uomo spellato su tappeto tibetano
Je sonne, je monte. Évidemment, des jours durant, j’avais pris soin de lire et relire le Yu-fang-pi-kiue, grand manuel de physiognomonie chinoise, qui délivre toute la sagesse de l’orient sur une série de questions de malheur comme celle du choix de l’épouse. Dans ce livre, il est formellement déconseillé de se marier avec une femme qui a la voix trop masculine, le ventre dérangé, la peau rêche, les poils du pubis raides, un trop long nez. De même, il faut à tout prix éviter de prendre pour épouse les femmes qui ont du goût pour les hommes de bas étage, celles qui sont très maigres, celles encore qui ont les os forts et durs, la pomme d’Adam proéminente ou bien la chevelure jaunâtre ou ébouriffée. Bien sûr, les femmes trop souffreteuses sont à fuir également pour fonder une maisonnée. Le Yu-fang-pi-kiue est formel : un homme ne doit pas s’accoupler avec de telles femmes sous peine d’être dépouillé de sa vigueur.

(suite…)

[1314] Rougissons au Sixième Ciel – le récit de Louize

J’arrive au Sixième Ciel très en avance afin d’aider nos hôtes à préparer le décor de cette soirée prometteuse. Gardant à l’esprit que le meilleur moment est celui où l’on monte l’escalier… Je le monte avec délectation en savourant chaque marche à l’idée de ce qui m’attend durant les prochaines heures. Une fois mon ascension préliminaire terminée, je retrouve Camille et Thomas qui ont déjà commencés les préparatifs.

Après avoir découpé de pauvres légumes innocents à l’aide d’un couteau redoutablement efficace, nous entreprenons de décorer chaque pièce en prenant bien soin de respecter le thème et la destination prévue pour chacune. Ma pièce préférée n’étant un secret pour personne, j’entreprends d’y peaufiner chaque détail sous l’œil et la créativité complice de Camille et sous les conseils avisés de Thomas, notre hôte bienveillant. Une fois cette pièce perchée décorée à la hauteur de mon projet empathico-sensuel, je me plonge avec délice sous une douche bien chaude puis m’habille. Rougissons donc ! CUI et Cléante nous rejoignent et lorsque tout est prêt, décors des pièces et des corps savamment étudiés, nous attendons les invités avec une impatience domptée mais palpable. (suite…)

[1313] Rougissons – le récit de Camille

20 heures, nous sommes prêts.
Cléante, plateau à la main, est là pour nous servir.
Louize, Thomas, CUI et moi accueillons volontiers une coupe de champagne en attendant impatiemment les premiers invités.
Le thème de la soirée : rougissons !

***

Au complet, c’est l’heure de piocher au hasard un objet ramené par chaque invité. Jules se retrouve orné d’un magnifique sexe qui ne débande pas. Thomas et Cléante endurent le pincement de leurs tétons. L’humeur est joyeuse.
Lecture des fantasmes. Certains restent anonymes, leurs propriétaires sont trop timides pour le moment. D’autres sont clairement identifiés.

***

Les jeux commencent. Je m’impatiente de retrouver mon amant, pris dans sa lecture. Deux semaines qu’on ne s’est pas vus, je veux le sentir contre moi, en moi.
Je l’emmène plus haut où nous retrouvons Jeanne. Il me lèche pendant que je suis dans les bras de cette dernière.
« Je veux que tu me prennes, maintenant ! »
Sa réaction ne se fait pas attendre. Je me fais prendre vigoureusement à quatre pattes pendant que j’embrasse, lèche, caresse, les pieds, les jambes, les seins, le sexe de notre amie. (suite…)

[1312] « Pourquoi je n’en ai pas plus profité ? » – le récit de A***

Fin de soirée. J’ai fait du sexe avec quatre garçons (pas tous ensemble, non) et j’ai joui trois fois (d’abord dans la mezzanine, puis dans le salon et enfin dans la chambre de gauche – je suis descendue en étages, d’accord, mais certainement pas en intensité). J’aurais pu m’arrêter là mais c’était sans compter les doigts de Jeanne et ses mots qui m’ont emmenée loin (techniquement, toujours dans la chambre de gauche en fait mais ne soyons pas si terre-à-terre). Pendant le sexe, j’aime qu’on me parle mais je n’aime pas trop le dire. Alors quand les gens devinent ou osent, je kiffe grave (oui je parle jeune ; le bénéfice de l’âge). Et s’ils ne le font pas, ce n’est pas très grave, je – me – parle toute seule dans ma tête, c’est bien aussi ! Mais il y a un peu moins l’effet de surprise que lorsque l’on ne sait pas quels mots vont venir. Je m’égare.

(suite…)

[1311] Scène de genre – le récit de Cléante

Je lèche la chatte de Marion. J’ai esquivé en un tournemain son string vermillon, qui était moins une barrière à ma gourmandise qu’une oriflamme de dentelle pour la susciter, et agenouillé à ses pieds, je me délecte de la luxure qui s’écoule de son con glabre. Je reconnais le parfum de ses muqueuses veloutées d’intérieur, réminiscence d’émois récents qui me gorgent la queue de sang. Cela semblerait presque banal : une femme à demi étendue sur un canapé, avec sa petite robe noire retroussée à la taille, qui ouvre les cuisses à la gourmandise d’un homme empressé de la faire jouir pour mieux la baiser. Toutefois, en élargissant le champ au-delà de ce gros plan pornographique, car je ne parle pas de mes doigts qui ouvrent maintenant son intimité moelleuse, quelques particularités s’imposent dans cette scène de genre. Assis par terre, je suis presque entièrement nu, hormis mon caleçon dont la tension voile à peine ma tentation, et surtout mon nœud papillon qui masque encore mes intentions.

Alex Szekely - Buffet dinatoire

(suite…)

[1310] Sexpol @ Sexcity : la dernière sera la première

Une photo extraite du film Shortbus, utopie dont l'esprit planait sans doute sur cette soirée.
Une photo extraite du film Shortbus, utopie dont l’esprit planait sans doute sur cette soirée.

Je me dis souvent que Paris a une capacité à me décevoir tout comme à me prendre par surprise. Je ne compte plus les personnes ayant annulé des dîners ou des rendez-vous le jour même, je ne compte plus également les soirées qui se sont présentées au débotté, de celles qui vous font sauter dans le dernier métro en ayant juste pris le temps de se brosser les dents et rajuster son maquillage.

Quand CUI m’a proposé trois jours avant le jour J de venir à sa soirée présentée selon ses mots comme « une petite fête délicieuse [avec] une vingtaine de personnes », je me suis trouvée face à un dilemme : j’avais booké mon vendredi pour un homme que je désire et dont je suis amoureuse depuis plus de six mois et comptais bien finir la nuit dans ses bras. Je déclarais donc à CUI qu’il me serait impossible d’être présente à la soirée… tout étant très intriguée par le principe et ce qui était prévu. Il se trouve qu’avant cette date, le dit-homme tant convoité, torturé par de multiples raisons extérieures qu’il serait trop long et indiscret de résumer ici, a maintenu le dîner tout en annonçant que ce n’est pas cette fois-ci que nous irions enfin au bout des attentes charnelles respectives quelle que soit leur impériosité. Ravalant ma tristesse de ne pouvoir me donner corps et âme à cette personne, j’annonçais peu après à CUI que je pourrai finalement venir, mais cela ne serait pas avant la toute fin de soirée, me donnant comme simple limite d’arriver à attraper le dernier métro : la Toulousaine que je suis ne savait pas encore que cela me laissait une bonne marge pour arriver TRÈS tard si je le souhaitais. (suite…)