Le premier épisode est là.
Durant le bref trajet en taxi, je t’ai pelotée sans scrupule et nos corps se sont frottés (et ce con de chauffeur de taxi râlait — avait-il peur qu’on salisse sa banquette ? — au lieu de profiter du spectacle), mais tu n’as pas porté ta main sur mon entrejambe. Ma queue était comprimée, coincée qu’elle était dans la jambe gauche de mon jeans, gonflée, mais orientée vers le bas, j’aurais bien aimé que tu l’approches, même à travers le tissu, de ta main. Je t’aurais invitée à la redresser vers le haut, pour qu’elle respire. Non, tu t’es contentée de la sentir palpiter contre ta cuisse, probablement lui auras-tu décochée quelques coups d’œil (mais ils m’ont échappé) pour évaluer la bête d’après la bosse qui s’était formée sous ma poche.
Une fois descendu du taxi, je l’ai furtivement remise en place, d’un geste assuré mais peu élégant de la main, tandis que tu me tournais le dos, en composant le digicode.
Je n’ai bien évidemment pas respecté les règles protocolaires de bienséance ; je t’ai laissée passer devant, pour mieux te voir onduler de la croupe, pour pencher mon visage entre tes jambes et voir ce que je n’avais que touché : tes bas, des Dim’up noirs, un classique dont je ne me lasserai pas de sitôt. Et une culotte, que je n’ai pas bien distinguée. Il y en a une, c’est sûr. Un tissu sombre. Noir probablement, ou vert anglais, prune, peut-être… Je vais pour glisser ma main vers elle, mais tu coinces très brusquement ma main entre tes deux genoux en rigolant un Tsss tsss… Je ne dis rien, mais je n’en pense pas moins (Mister Hyde dans son cœur / Prenait des notes pour le docteur…).
Nous arrivons donc au troisième, chez toi, c’est un petit deux pièces clair, décoré avec goût, presque trop chic, j’avais imaginé un truc un peu plus bricolé, mais il est vrai que tu n’es plus étudiante depuis un moment, maintenant.
Tu me proposes quelque chose à boire mais c’est de toi dont j’ai soif. Je te plaque contre un mur tandis que nos langues recommencent leur joute. Ta main gauche glisse sous mon pantalon et s’empare d’une fesse ; ta main droite passe sous ma chemise et remonte jusque mon épaule où elle s’agrippe ; tout ceci n’a duré qu’une seconde et te voilà qui décolle du sol, tes jambes s’enroulent autour de mes cuisses et ton bassin se frotte sur mon ventre. J’ai cru que j’allais perdre l’équilibre mais grâce au mur notre Légo tient le choc. Le bas de ta robe a remonté jusqu’à ta taille. Noire. Elle était noire, finalement, ta culotte que je vois maintenant, noire avec des broderies or. Je glisse un doigt par tes fesses que je fais remonter jusqu’à ton sexe. Je viens mesurer l’hygrométrie et le cadran annonce « queue bienvenue, avis de baise de force 8 à 9 ». Pas mécontent, je poursuis l’investigation pour m’immiscer jusqu’à l’entrée de ton sexe. Tes lèvres s’écartent doucement sur mon passage tandis que tu me lèches une oreille, avant d’y glisser un « attends ! », très doux, mais que je ne contrarierai pas. J’arrête tout, je te redépose au sol. Tu me regardes droit dans mes yeux et tu me dis que tu veux d’abord voir la queue qui compte succéder au doigt. « Je t’en prie, prends le temps qu’il te faudra ! » Alors tu le prends. Tu t’agenouilles devant moi et tu commences par délacer mes chaussures. Tu les ôtes l’une après l’autre en allant jusqu’à les ranger soigneusement côte à côte. Tu retires ensuite mes chaussettes. Je remercie Saint-Rexona de m’avoir, au milieu de l’adolescence, placé sous sa protection. Tu ne te serais pas arrêtée à des pieds qui puent, mais je préfère autant t’avoir évité ça. Tu te redresses et voilà que, un par un, tu fais maintenant sauter les boutons de ma chemise. Tu l’enlèves non sans avoir de tes mains caressé ma peau. « Tu es doux » m’as-tu glissé. Je n’ai rien répondu. Tu l’as posée délicatement sur une chaise et tu es revenue vers moi. Tu t’es un peu escrimée sur ma ceinture qui ne s’ouvre pas comme une ceinture à boucle ordinaire, puis en la tirant tu l’as fait coulisser par les passants. Cela ferait un beau fouet entre tes mains, ai-je pensé. J’ai dégluti silencieusement au moment où tes doigts approchaient le bouton de mon pantalon. Bruit imperceptible du bouton qui saute, puis zip discret de la fermeture, et ta main qui se glisse contre mon boxer le long de mon sexe. Tu me regardes. Je te regarde. Mon pantalon tombe. J’agite les jambes pour m’en débarrasser, mais là encore tu reprends le temps de l’ôter délicatement. Tu le replies et tu le poses avec la chemise. Tes deux mains sur mon boxer le font glisser doucement. Tu t’arranges pour ne faire d’abord apparaître que le gland alors que mon sexe entier aurait pu jaillir comme un diable hors de la boîte. Le boxer tombe à son tour, tu regardes alternativement mes yeux et ma queue. « Elle est fièrement dressée » pourrais-je écrire. Mais elle n’était pas fière, elle était juste heureuse. D’être entre de bonnes mains. Tu me branles doucement, pas pour me faire durcir, je bande déjà assez. Non, comme si tu voulais prendre sa mesure, t’approprier son volume, sa forme, sentir d’abord entre tes doigts sa peau coulisser avant de laisser son tour à ta chatte. « J’attends toujours ? » Tu aurais répondu oui si ta bouche n’avait pas déjà avalé la moitié de mon sexe. J’hésite un instant à me laisser faire, mais je ne veux plus attendre. Je te repousse, tant pis pour nos frustrations mutuelles. Alors tu tentes de me reprendre en bouche, tu râles, tu dis « Mais qu’est-ce que c’est que ces façons ! » mais je m’esquive et nous commençons une petite lutte. Je t’annonce que je vais te baiser maintenant. Je bloque tes bras le long de ton corps, je passe dans ton dos. De lointains souvenirs de judo me reviennent en tête. J’ai cette curieuse pensée parasite du bouquin de John Irving, Un mariage Poids Moyen, qui me traverse une seconde l’esprit. Je te soulève pour te basculer le ventre sur le bord de ton canapé. Punaise ! Je suis à poil et mes capotes sont dans la poche de mon pantalon que tu as rangé. Je te relève donc et tu ne comprends pas pourquoi. Je chope bras tendu mon fut’ et je te rebascule sur le canapé. Je suis à poil mais pas toi. Je remonte ta robe et colle mon bas-ventre sur ton cul. Aimablement, tu fais un peu moins semblant de te débattre tandis que je déchire d’une main l’emballage du préservatif coincé entre mes dents. Je te bloque maintenant du genou le temps de l’enfiler, puis je me plaque tout du long sur ton corps. Ta joue gauche est collée sur le tissu du canapé, ton visage est rouge et tu transpires, tu as le souffle un peu court et je te fixe tandis que de la main j’écarte le tissu qui obstrue l’accès à ta chatte. Cette même main qui ensuite guide mon sexe vers le tien. Tes chairs qui s’écartent devant ma foreuse violacée. Je m’introduis aussi loin que je peux et nos bouches se mangent à nouveau. On s’embrasse comme si on allait crever et que ce baiser serait le dernier. Nos lèvres par instant se décollent quand je te donne un coup de rein plus violent ou hors du rythme que ta croupe a pris. Nos murmures deviennent mugissements. Je stoppe un instant pour reprendre mon souffle mais tu m’intimes un « continue ! continue tout de suite » qui ne sera pas contrarié. Je reprends donc et je sens mon plaisir qui monte avec le tien.
N’est-ce pas trop romantique, pour une première fois, un orgasme simultané ?
Non, ce n’est pas trop romantique. Ça m’a surtout surpris.
Sympathique ce hors d’œuvre.
Illustration : Jan Saudek
À suivre, ici…