Il y a un mois et demi, un déplacement professionnel m’envoya deux jours (et donc une nuit) à Marseille. Je lançais, joueur, une bouteille à la mer qu’une lectrice recueillit et ouvrit. Nous échangeâmes quelques propos par courriel et elle m’indiqua qu’elle avait à peine atteint mon « âge limite ». « Je rentre tout juste dans ta limite d’âge (d’ailleurs, pourquoi 23 ans et pas 22 ou 24?) » m’écrit-elle.
Monde merveilleux. À mesure que je prends de l’âge, j’étends mon champ des possibles, puisque je repousse sans cesse l’âge «« maximal »» de mes partenaires (je mets beaucoup de guillemets, je n’ai pas de position arrêtée sur ce « maximum » mais de facto il suit approximativement la progression de mon âge, à quelques années – en plus – près depuis que j’ai atteint la trentaine ; arrivé à l’aube de ma quarantaine, il m’est arrivé occasionnellement de fantasmer sur des quinquagénaires, sans que cela ne se concrétise), tandis que mon âge « minimal » reste fixé sur ce fatidique vingt trois.
Je pris la proposition de cette jeune femme comme l’occasion de me frotter (peau contre peau) à ma théorie, de la réactualiser un peu. Il est vrai que mes rencontres du moment se faisaient plutôt avec des femmes plus âgées.
Notre rencontre avait quelques points communs avec celle que je relatais dans « Main pleine (2/5) » en ce sens que je me retrouvais invité par une femme avec qui je n’avais pas eu, auparavant, le temps d’établir une relation désirante (elle, de son côté, pouvait bien me fantasmer au travers de ce qu’elle avait lu et vu de moi sur mon burp, d’elle je ne connaissais vraiment rien puisqu’elle ne faisait même pas partie de mes commentateurs réguliers – et ce n’étaient pas les quelques courriels échangés qui allaient permettre cette connaissance, à peine avais-je quelques éléments contextuels : son âge, sa situation professionnelle (deux mots), sa situation sentimentale (guère plus). Pas même une photo.
C’est donc avec ce mélange d’impatience et d’inquiétude caractéristique que j’attendais notre rendez-vous donné en fin de journée près de l’immeuble où j’avais passé ma journée.
Elle m’attendait à côté de sa grande voiture rouge – héritage familial – je remarquai d’abord ses longs cheveux lisses, châtains, et son visage, jeune, qui ne me déplut ni ne me séduisit immédiatement. Je n’avais ni envie de fuir, ni de lui rouler sur le champ une gosse pelle avant de la coincer sur le capot. Nous fîmes connaissance sur le trajet vers le Vieux-Port où nous choisîmes de dîner. Elle m’amena dans un restaurant dont elle avait entendu parler. Nous avons longuement discuté, elle me racontait sa dernière histoire d’amour, fraîchement enterrée, une histoire délicate d’un homme assez âgé dont les enfants n’acceptaient pas qu’il quitte leur mère pour vivre avec une fille de quelques années leur aînée. Amour déçue et l’impression d’avoir perdu quelque chose qu’elle ne retrouverait jamais. J’ai argumenté, alors, qu’elle n’était qu’aux débuts de sa vie sentimentale, qu’à son âge, j’étais moi-même amoureusement et sexuellement malheureux (et c’était vrai !), qu’il fallait juste se munir de patience. Je plastronne du haut de mon grand âge, mais en réalité, l’an dernier quand J*** m’a quitté, j’étais persuadé que le meilleur à vivre était derrière moi. L’avenir m’a montré (et me montrera encore, j’espère) qu’il me restait beaucoup de beaux moments à vivre.
Nous sommes rentrés du restaurant vers 23 heures ; le Mistral glaçant qui balayait les rues phocéennes n’invitant pas à une longue flânerie en extérieur. Je visitais rapidement son petit mais confortable appartement de célibataire. Le carrelage au sol me rappelait le souvenir enfoui de l’appartement de mes grands-parents sur la Côte d’Azur. De comment les choses se sont précisément enchaînées, je n’ai qu’un souvenir imprécis. J’ai donc demandé à mon hôte de me livrer ses souvenirs que je publie ici, presque verbatim, avec son autorisation :
« Nous sommes rentrés du restaurant vers 23h je crois. Nous avons tourné un peu autour du pot, en surfant un peu sur Internet, en regardant vaguement mes CD et DVD, en passant du salon à la chambre, de la chambre au salon. Puis je me suis rapprochée de toi alors que tu regardais dehors. Nous nous sommes embrassés, je jouais à éviter tes lèvres, à te tendre mon cou, à accepter tes baisers. Nous avons atterri sur le canapé, tout en nous embrassant, avec tes mains qui s’égaraient sous mon pull [elle avait la bonne idée de ne rien porter sous son pull, j’ai adoré caresser ses seins sans rencontrer de soutien-gorge, NDLR]. J’ai été voir sous ta chemise, je l’ai déboutonnée, tu me caressais, nous nous embrassions et nous avons glissé par terre, roulant et nous étreignant, nos jambes entremêlées.
« Nous sommes ensuite passés dans ma chambre, je ne me souviens plus très bien de tous les détails [et moi qui mettais l’imprécision de mes souvenirs sur le compte de l’âge de mes neurones, NDLR]. Je crois que je t’ai enlevé ta chemise, tu as confisqué mon pull puis mon pantalon. Tu me caressais, m’embrassais les seins, les lèvres, je te serrai contre moi, mes mains cherchaient à s’infiltrer sous ton pantalon. Tu as enlevé tes chaussettes, ton pantalon puis mon string noir. Mes doigts ont dessiné le contour de ton sexe tendu sous ton boxer (rouge et orange ?) [oui, rouge avec un liseré orange, NDLR] que tu as enlevé. A un moment, tu me léchais, je caressais ton sexe, tu t’es mis à califourchon sur moi et face à moi, ton pénis au niveau de ma bouche. Je l’ai léchouillé puis t’ai repoussé sur le dos pour être plus à l’aise pour m’occuper de toi. À un moment, j’ai léché un de tes tétons, tu as frissonné, je t’ai demandé si je te chatouillais ou si c’était bon Je t’ai pris dans ma bouche, te caressant, te léchant, essayant de t’englober au maximum pendant que tu me regardais. Après avoir enfilé un préservatif, tu m’as pénétrée, sur moi. Je n’étais pas très mouillée et ton sexe avait un peu de mal à entrer. Tu venais doucement en moi, et je pressais contre tes fesses avec mes jambes croisées tout en te disant « doucement », à quoi tu as répondu « mais c’est toi qui pousses ! »… Je malaxais tes fesses, caressais ton dos, tu passais une main sous moi. Délicieusement écrasée sous ton corps, le plaisir est monté rapidement. Je me caressais le clitoris après avoir pris une noisette de lubrifiant, et j’ai senti une pointe de chaleur dans mon sexe, puis un profond orgasme venir, m’emporter tandis que tu continuais à aller et venir en moi, malgré mes soubresauts. Rien que d’y repenser… Nous avons essayé plusieurs positions, j’aimais tes coups de rein, tes variations de rythme, ton sexe allant jusqu’au fond, me remplissant ; à un moment, tu m’as demandé de me mettre sur le ventre, j’ai protesté, devant aller aux toilettes (sinon, j’adore cette position, pas de problème). Tu es allé boire de l’eau [je bois beaucoup d’eau quand je fais l’amour, disons, énergiquement – même si, ce soir-là, je n’étais pas en pleine forme : quatre jours plus tôt, j’étais cloué au lit par une angine avec 39,8° de fièvre, NDLR], puis t’es allongé à plat ventre sur le lit. Je suis revenue, t’ai embrassé et caressé sur les fesses. Tu les as relevées, cambré, la tête dans l’oreiller. Je t’ai caressé le sexe et les testicules par-dessous, t’embrassant, te léchant au passage. Je me suis mise sur le dos, tu m’as embrassé, léché mes tétons. Tu as enfilé un autre préservatif, tu es venu en moi. Tu m’as prise en levrette, le ventre contre le lit, toi à genoux par terre, me tenant le bas du dos, moi gémissante. Nous sommes retournés sur le lit, j’ai placé mes jambes sous toi, croisées l’une sur l’autre, t’enserrant entre mes cuisses et dans mon sexe, et tu as joui en moi, serré contre moi, dans mes bras. Tu t’es endormi quelques minutes plus tard. [J’ai beaucoup apprécié ce « respect » de ma fatigue, là où une autre amante aurait pu exiger de moi une prestation de quatre heures non stop, alors que mon corps convalescent avait besoin de repos – la guérison a traîné, d’ailleurs, je ne me suis pas suffisamment économisé. Ce fut le bon dosage, NDLR.] Je t’ai réveillé en te caressant le sexe vers 6h, ayant envie de toi, de te sentir en moi. Je ne sais plus comment ça s’est passé, tu m’as de nouveau fait jouir écrasée sous toi, c’étais très très bon. À un moment, tu as pris un peu de lubrifiant et tu m’as mis un doigt dans l’anus, provoquant des sensations assez inconnues et agréables (mais je ne sais plus si c’était le soir ou le matin, qu’importe [il me semble que c’était encore le soir, NDLR]). Tu as joui de la même façon que la veille, entre mes cuisses et mon sexe serrés [Je me suis dit : « ah ! elle a trouvé une méthode efficace, elle en abuse ! » mais j’étais évidemment ravi de ce plaisir renouvelé, NDLR]. Tu t’es rendormi un peu pendant que je suis allée me doucher. Réveil, habillage, petit déjeuner, caresses furtives et baiser dans l’ascenseur, main aux fesses avant que tu traverses la route pour aller à l’arrêt de bus… »
Addendum
« Sinon, je me suis aperçue de quelques oublis dans mon message précédent :
« Au petit matin, à un moment, tu te masturbais, je me caressais. J’ai sorti mon vibro et tu as joué avec, me faisant (presque) avoir un nouvel orgasme, tremblant de partout…
« Je crois que c’était aussi le matin, quand je me suis empalée sur toi, te chevauchant joyeusement et plaisamment, profitant et abusant de toi ! » [Comme je le disais plus haut, ce genre d’abus n’était pas pour me déplaire, NDLR]