Finalement1, c’est tout seul que je suis allé voir Two Lovers. Un peu à l’arrache, je m’étais souvenu que j’avais des tickets cinéma à consommer avant péremption imminente. Je ne m’étais pas beaucoup tenu au courant des sorties récentes, je n’avais donc pas en tête le film que je voulais voir. Je procédais à rebours : j’ai consulté les programmations des salles du réseau de mes tickets et je cochais parmi les films ceux qui me semblaient tentants. C’est de Two Lovers dont j’avais le plus entendu parlé. Plutôt en bien, mais une fois en mal, aussi. Peu importe, j’étais In the Mood for Lovers !
Le film s’ouvre sur une séquence où Leonard Kraditor (Joaquim Phoenix), ravagé par son chagrin d’amour, plonge, pour se suicider, dans l’eau glacée de Hudson River (le film se passe à New-York). La mort, ce sera pour plus tard. Une pulsion vitale le pousse à remonter à la surface dont quelques badauds l’extrairont. Il prendra vite congé de ses sauveteurs pour rentrer chez ses parents. On apprendra qu’il s’est installé chez eux depuis sa séparation d’avec sa fiancée, qui l’a quitté à cause d’une maladie congénitale commune qui leur empêche d’envisager toute descendance, ce que la femme n’aura pas supporté. Lui est atteint de troubles bipolaires et n’en est pas à sa première tentative de suicide.
Pas très joyeux tout ça, me direz-vous. La douche glacée, elle est aussi pour les spectateurs. Pourtant, la suite n’a rien de morbide. Leonard est d’ailleurs plutôt gai-luron, a bien plus les pieds sur terre qu’on ne pourrait initialement l’envisager, sachant parfaitement gérer ses relations aussi bien avec ses parents, protecteurs et inquiets qu’il met à distance, Sandra (Vinessa Shaw), belle brune qu’on lui met dans les bras et Michelle( Gwyneth Paltrow), sa nouvelle très jolie voisine blonde un peu fofolle dont il va s’éprendre…
La suite, je ne vous la raconte pas, pour vous laisser entier le plaisir de la découverte. Car même si ce film sentimental n’a rien d’un thriller, il sait maintenir en permanence notre curiosité en éveil sur la façon dont il va évoluer (j’ai une réaction dans l’oreillette qui me dit « je me suis fait chier pendant tout le film », comme quoi il n’y a pas unanimité).
Moi, je suis sorti enchanté de la projection de ce remarquable film de James Gray, admirablement interprété par une belle brochette d’acteurs. Chacun joue sa partition avec une finesse et une précision qui m’ont frappé. Parfois, quand on voit un film, on se dit qu’« on n’y croit pas une seule seconde ». Dans celui-ci, pas une seconde où l’on n’y croit pas, tant le film sonne juste. Les personnages sont tout en ambiguïté (sauf peut-être les deux paters familias) Ça m’a fait un choc, aussi, de découvrir la sublime Isabella Rossellini dans un rôle de mère âgée (qui pourrait presque être grand-mère).
Il ne me reste plus qu’à me précipiter sur La nuit nous appartient du même James Gray, dont on m’a aussi dit le plus grand bien et que je n’ai pas encore vu.
- Ce « finalement » n’est décryptable que par une poignée d’initiés.↩
Grande adepte de J. Gray, mais n’ayant pas vu « 2 lovers », je ne peux que te conseiller ces précédents films – dont le très bon « la nuit… » – et surtout « Little Odessa », premier opus qui mettait déjà en exergue la communauté russe aux USA.
On retrouve les mêmes thèmes (famille, amour, trahison / honnêteté / loyauté), et toujours une couleur visuelle qui nous enveloppe et nous transporte littéralement.
Moi je l’ai vu.
Et je n’y ai pas cru une seconde.
J’ai été vraiment déçue.
Ce film promettait d’être formidable.
Et en fait, selon moi, rien de tout ça.
Après, comme on dit, chacun ses goûts.
Mais ça m’énerve que tout le monde ait aimé alors que je n’ai pas réussi a accrocher.
(alors que j’étais vraiment prête a l’aimer, ce film)
Bon décidément faudrait que j’aille au cinoche de temps en temps quand même…
Je connais pas le réal, mais j’adore Joaquim Phoenix qu’on voit trop peu je trouve.
Comme M, je n’ai pas aimé… alors que vraiment, un homme qui aime deux femmes, ça me plaisait d’avance.
C’est comme le Port-Salut, c’est marqué dans mon papier : JE COMMENCE LE 12 JANVIER!!! T’as pas seulement des problèmes de mémoire, mais aussi des problèmes de vue…
2 « pour, 2 « contre », on est bien avancé ! ;-)
La personne qui était avec moi n’a pas accroché non plus !
Mais je connais des gens qui ont aimé.
Ouais, ça ne nous avance toujours pas, ah ah.
J’aime beaucoup James Gray,
les deux films de lui que j’ai préféré sont La Nuit Nous Appartient qui est un chef-d’oeuvre absolu,
et The Yards, qui est également magnifique.
J’ai beaucoup aimé Two Lovers, même s’il y a quelques longueurs,
mais j’ai moins aimé Little Odessa, peut-être parce que j’étais fatiguée et pas concentrée.
Je suis assez partagée sur le film mais je comprends assez bien pourquoi vous l’avez aimé.
D’un côté, je dirais qu’effectivement, c’est un film à déconseiller aux déprimés. Le film est empreint du grande tristesse. Mais il est très authentique et juste sur bien des aspects.
Pour développer sur un autre angle que le vôtre, je trouve excellent le traitement en toile de fond de la vie new-yorkaise ordinaire, celle de la classe moyenne dans un quartier populaire ; classe moyenne qui, il faut bien le dire, englobe une grande partie de la population de cette ville. Ce que l’on montre rarement au ciné. Les extérieurs rues de Brooklyn/bord d’océan – Manhattan/buildings sont remarquablement opposés. La scène du restaurant (où se matérialise la gêne du personnage principal dans cet environnement qui ne lui est pas familier) est de ce point de vue très bien faite. On sent parfaitement la coexistence de mondes très différents et pourtant si proches géographiquement.
J’adhère moins au piège inéluctable dans lequel il s’enferme en faisant au final le compromis d’une vie dictée par d’autres. Mais cela le rend si humain que l’on y croit, effectivement. Assurer son bonheur et celui de ses proches au prix de tant de concessions…
(Merci de votre passage chez moi)
B
@ Anouchka » J’ai vu Little Odessa ainsi que The Yards, et j’ai bien aimé l’atmosphère de tous ces films.
Finalement, je reste donc assez fidèle au style grayien, il ne me reste plus qu’à voir si la nuit tient sa promesse !
@ M » Généralement, on ne va pas voir un film sans espérer l’aimer ! Dommage que tu n’y aies pas « cru ». Pourquoi ??
@ Netzou » On ne le voit que dans les films de James Gray !!
@ Justine » Voilà, aimer d’avance, c’est la meilleure façon d’être déçue !
@ Storia G-T » Tu sais que tu peux répondre sur ton burp aux commentaires que je laisse sur ton burp. Ça sera plus clair pour tout le monde, hein ;-)))
@ PrincesseOnLine » Franchement, je préfère avoir aimé le film ! Qu’importe qui a « raison » qui a « tort » (en la matière, nos choix sont et doivent rester subjectifs).
Comme je le disais à un ami qui n’a pas aimé : « je préfère prendre mon pied devant une daube que me faire chier devant un chef-d’œuvre » !
@ Manon » Faudrait avancer où, selon toi ? Arriver à décréter si, oui ou non, le film est un bon film ?! Je pense que rien que l’humeur dans laquelle on est pour le voir changera notre appréciation du film.
@ LittleL » (Bienvenue ici)
J’ai vu Little (!) Odessa il y a longtemps, à l’époque de sa sortie, et j’en ai un bon souvenir mais un peu lointain. Et je crois que je le mélange un peu avec The Yards.
C’est plus un cerveau, c’est comme de la sauce blanche…
@ petite française » C’est vrai que les images de NY sont extraordinaires et nous donne une vision de la ville à laquelle nous ne sommes pas habitués. J’ai mis un moment, d’ailleurs, à comprendre que l’action s’y déroulait.
Quant au choix final que fait le personnage, je crois que c’est celui de la survie, celui du compromis. C’est un choix que je défends tellement au quotidien que, forcément, j’adhère !
Blog intéressant et surprenant MR J.
@ Casanova » Bienvenu ici, m’sieur.
Intéressant et surprenant, que rêver de mieux ? Merci !
« Mr J » ? On se connaît ?
CUI… Avec la carte UGC illimité, bien sûr que si on peut aller voir un film sans espérer l’aimer. C’est ce qui s’appelle ‘prendre des risques’, eh eh.
Je ne sais pas pourquoi je n’y ai pas cru, les personnes ne m’ont pas parlé, je n’ai pu m’identifier à aucun d’eux (alors que je suis forte pour ce genre de trucs, humm).
Il n’y a pas de surprises dans le scénario.
Et surtout j’ai trouvé que tout était dans la BA (où il y a tous les meilleurs moments).
Donc oui, j’ai été plutôt déçue.
(pourtant, objectivement, rien à redire, le film est esthétique et les acteurs sont bons, MAIS)
moi aussi j’ai deux amours, mais ils sont tous les deux poivre-sel
Moi, mon mec n’a pas envie d’aller le voir… C’est bizarre, pourquoi ? Pourtant, c’est l’histoire d’un homme qui aime deux femmes, pas une femme qui aime deux hommes ?…
En fait, moi, si j’avais eu à choisir entre la blonde et la brune, j’aurais choisi la brune… Surtout Gwyneth Paltrow, je me demande encore ce qu’on lui trouve. Elle n’étais même pas belle, elle était même un peu conne, comme aurait dit l’ami Christophe M., chanteur et conseillier municipal écolo de Plouzané. En plus, elle fait l’affront d’être mariée à Chris Martin, qui pue le cul à 500 bornes, et elle se permettrait aux dernières nouvelles de le tromper effrontément… Mais ceci n’a rien à voir avec ton analyse du film…
moi j’aime bien Gwyneth Paltrow même si sur cette photo elle n’est vraiment pas à son avantage. au moins une actrice américaine qui a des traits fin et qui ne ressemble pas à un cheval.
@ SGT: GP tromperait CM à tour de bras et CM puerait du cul, mais où trouves-tu tous ces ragots????
@ Manon » Ah ! Comme j’aurais aimé avoir l’illimitée, si ça avait existé du temps où j’étais jeune (ou, plus exactement : du temps où je n’avais pas d’enfants).
De quoi se constituer une solide culture cinématographique (à condition de ne pas se limiter au réseau UGC toutefois).
Je n’avais pas vu la bande annonce, moi, j’y suis allé « vierge », juste parce que la rumeur avait l’air bonne.
@ columbine » Ah bon ? Tu n’aimes pas la bière ?!
@ Flower » Tu n’es pas obligée d’être forcément accompagnée par ton mec pour aller au ciné, non ? Si ?
(Et puis il y a peut-être une femme qui aime deux hommes, dans le film, va savoir !)
@ Storia G-T » Mes goûts physiques me portent vers la brune aussi, mais le côté brûlant, audacieuse, de la blonde n’est pas pour me déplaire (ah ! la scène où elle dévoile un sein !).
Sinon, j’en n’ai strictement rien à taper de la vie sexuelle des acteurs/actrices d’Hollywood ! Ne mélangeons pas les acteurs et leur rôle !
@ columbine » Je l’ai trouvée très belle aussi, bien que je tripe pas beaucoup sur les blondes à longs cheveux lisses.
Moi j’aurais choisi la blonde.
Pour une fois que Gwyneth Paltrow est rayonnante et justement, pas toute lisse toute gentille.
Ca change !
Sinon, l’avantage de la carte UGC, c’est qu’elle inclut les mk2 et un certain nombres de cinémas parisiens partenaires.
(comment je fais ma petite pub’, eh eh) (enfin c’était surtout pour dire qu’elle permet de ne pas se limiter qu’aux grandes salles des UGC)
j’aime pas la bière mais je ne saisis pas là…
mouaaaahhhh, ÇA Y EST, j’ai compris!
@ columbine : Non, CM ne pue pas DU cul, mais LE cul : cela veut dire qu’il est super sexy au point de vouloir lui rester fidèle à tout jamais. Ce qui, manifestement, n’est pas le cas de GP… CE que j’en dis.
Et bien, moi, voyez-vous, je suis ressortie avec des impressions mitigées. Joaquim Phoenix est étonnant dans son rôle de paumé. Paumé, oui, car quel homme serait-il sinon, de prendre par dépit celle qui l’aime ayant été rejeté par celle qu’il aime. Je doute sur la crédibilité de son personnage qui est pourtant la clé de voûte d’un édifice branlant. Sandra sous son charme délétère. Michèle, manipulatrice égoïste sans le savoir (sans se l’avouer ?) qui se sert de lui comme d’une canne pour passer la tempête qui la bouscule et progressivement la fait couler. Le personnage le plus vraisemblable reste Michèle malgré tout, car la psychologie féminine à travers elle, est assez finement observée. Les deux autres sont du registre de la caricature à mon avis. Mais cela reste mon avis, qui vaut pour ce qu’il vaut.
Bon, j’en avais entendu du mal, moi aussi (un seul avis, ça fait peu pour se faire une idée) mais comme j’aime beaucoup le réalisateur et l’acteur principal, j’irai sans doute.
Dépêche-toi de visionner « La nuit », il est top !
J’y suis allée aujourd’hui. Beaucoup aimé. Réaliste…malheureusement ?
Dommage qu’ils n’aient pas finis comme dans Vicky Christina Barcelona de W. Allen…
Je trouve qu’il y a pas mal de films narrant des relations triangulaires en ce moment. Peut-être une manière de réinventer le couple pathogène (point de vue purement personnel…) qui était l’unique modèle occidental jusqu’à présent, à voir…
Bises de papillon
Je rebondis sur le commentaire de VeroPapillon….
Bien que les deux films parle de relations triangulaires (voir plus pour le Woody Allen…), Two Lovers m’est resté en travers de la gorge alors que Vicky Christina Barcelona m’a donné envie de profiter de la vie… Bref, rien de comparable.
De fait je recommanderai chaudement le W. Allen… pas Two Lovers…
@ Manon » Leonard aussi choisit la blonde ; le problème, c’est que la blonde ne le choisit pas. Que faire, dans ce cas ? (Moi, je pense qu’il fait un choix pragmatique !)
@ columbine » (Ce n’était pas grave de ne pas comprendre ma médiocre blague.)
@ SGT » Je ne sais même pas qui est CM, je n’ai jamais dû passer à moins de 500 mètres de lui.
@ Gicerilla » Je ne vois pas ce que vous trouvez de caricaturale dans le personnage de Sandra, par ailleurs peu développé. Pour le personnage de Leonard, c’est plus discutable mais je m’en tiens à ce que j’ai dit : moi, son personnage me semble crédible. Comme vous dites, mon avis n’est que mon avis et il vaut ce qu’il vaut (comme toujours !).
@ Fiso » Ça doit se trouver en vidéo-club. Je tâcherai d’y penser (l’année prochaine !).
@ VéroPapillon » Le couple triangulaire de Two Lovers reste une configuration beaucoup plus conventionnelle que celle traitée dans le film de Woody Allen.
Vous partagez donc mon avis sur Two Lovers, mais le partagez-vous aussi sur Vicky (…) ?
@ Miss S » Two Lovers est plus aigre-doux, évidemment, mais malgré la résignation du personnage à la fin, je vois tout de même la pulsion de vie triompher, et en ce sens je trouve le message du film positif.
A voir si nous partageons les mêmes avis sur le dernier Woody Allen…
http://papillonnages.canalblog.....37309.html
(le 2ème film)
Bises de papillon
@ VéroPapillon » Pas si éloignés en effet ! On a l’air ciné-compatibles !