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Bouchées doubles (1/2)

« Que puis-je t’offrir pour te remercier ? » avais-je demandé, non sans malice, à C*** qui avait jeté dans mes bras, de façon si désintéressée, l’innocente A*** pour que je la dévergonde en club échangiste, une fois passée notre voluptueuse soirée au No Comment. La réponse qui tomba était celle escomptée : « Que tu nous amènes toutes les deux en club ! »

Le mois de janvier m’apporta l’occasion d’offrir cette récompense, bien qu’il ne soit pas facile de dire qui était le plus gâté entre C*** qui voyait s’ouvrir devant elle une autoroute de volupté qui mettrait brutalement fin à de trop longues semaines de disettes et moi, comme un nabab, escorté par mes deux créatures, lorsque je sonnais à l’entrée du …1 A*** aurait peut-être aussi son mot à dire !

Le choix du club était une délicate équation à trois inconnues et une constante : la date était imposée par mon calendrier familio-professionnel, A*** voulait découvrir un nouveau club2 ; C*** voulait, pour cette expérience, que le club disposât de salons pouvant fermer. Quant à moi, je voulais, non pas pour profiter égoïstement de mon abondance féminine, mais plutôt pour protéger mes donzelles de l’atmosphère parfois un peu oppressive, surtout pour des « débutantes », des soirées où les hommes seuls sont autorisés, que le club, ce soir-là, soit réservé aux couples.
C’est l’exigence de A*** qui fut sacrifiée sur l’autel du pragmatisme, et c’est donc à l’entrée du … No Comment que nous nous sommes présentés, hier soir, peu après l’ouverture. J’avais demandé à C*** si elle voulait être présentée sous son vrai prénom ou sous un pseudo, mais je n’eus pas à le faire. Notre hôtesse inscrit sur la « fiche consommation » traditionnellement remise à l’entrée cette appellation qui me fit sourire : « le trio » ! Le ton était donné.

Le club n’étant que très peu rempli à ce moment, nous commençâmes, A*** et moi, comme deux habitués, à faire visiter à C*** les lieux. La piste de danse diffusait sensiblement la même soupe disco qui m’avait déplu la fois précédente. Les salons étaient tous vides. Rapide passage au bar pour constater que les rares chalands avaient presque trois fois l’âge de A*** et direction le salon aux miroirs. A*** et moi avions très envie de l’essayer. Amusons-nous à trois en attendant que le club se remplisse !

Trois et l’infini

Paresseux, je commençai par enjoindre A*** et C*** à m’offrir du spectacle ! Un peu en retrait du large matelas, je n’ôtais que mes chaussures et chaussettes pendant que mes jolies, un peu plus dévêtues, entamaient leur étreinte. A***, qui me tournait le dos, ne tarda pas à faire entendre ses premiers soupirs. L’envie me gagnait progressivement et je me rapprochai d’elle. Je pressai mon bas-ventre contre ses fesses afin qu’elle n’ait plus de doute sur l’émotion qui était la mienne.

La magie de ces moments à trois, ce sont les caresses qui, comme nos reflets démultipliés renvoyés par les miroirs, où qu’on regarde, ne se limitent pas à un seul corps. Ma main passe sans rupture du bras de A*** au sein de C***, d’une hanche à une fesse, d’une bouche à un con.

Oui, le con de C*** était déjà bien trempé quand j’y glissai un doigt. Je la branlai doucement, glissant sur ses nymphes, pendant que ma queue s’impatientait, engoncée dans mon boxer (j’avais choisi ce soir un modèle sobre, entre beige et kaki, Athena). Je n’avais pas envie de faire trop languir C*** : oui, elle embrassait avec fougue son amie, mais je sentais bien (ou tout du moins, je voulais bien l’imaginer) qu’elle crevait d’envie de sentir un sexe s’enfoncer dans ses chairs. Je me libérai de mon enveloppe textile mais avant de pénétrer C***, j’avais très envie des lèvres d’A*** le long de ma verge.

(…)

Les instants se succédaient, tous empreints d’une douce volupté. Je crois que le faîte de mon plaisir fut atteint quand, allongé sur le dos, les yeux au ciel braqués sur le reflet de nos trois corps nus, je voyais (et sentais, surtout) la bouche gourmande de A*** qui prenait ma queue pendant que celle de C*** léchait avec douceur mes couilles qui se demandaient pourquoi ce délicat plaisir ne leur était que si rarement dispensé.

Par moment, nous entendîmes, sans trop y porter d’attention, un peu d’agitation devant notre porte. Fort bien, le club se remplit, pensa-t-on.

Néanmoins, quand nous nous rhabillâmes pour faire une pause au bar, le petit tour curieux du côté des autres salons se solda par une grande frustration voyeuriste. Rien ne s’y passait. Et, hélas, au bar, les couples étaient rares et, hélas, peu avenants à notre goût. Couples plutôt âgés, pas forcément gracieux. Le seul couple avec lequel j’imaginais que quelque chose pourrait être possible ne portaient pas la moindre attention à nous. Nous bûmes une coupe de champagne, je me lançais sur la piste pour m’amuser un peu (profitant d’une musique à peu près dansable), en ne suscitant que la réaction du couple le plus laid (désolé pour eux) de la soirée.

Nous avions passés un très beau moment à trois, mais quid de l’échangisme ?

Allions-nous rester sur ce demi-succès ou ce demi-échec ?


Illustration : TSANG Kin-wah – White Porn #3


  1. n’anticipons pas
  2. ce qui en excluait deux ; lecteur attentif, tu en concluras qu’il manque, à ce jour, dans mon burp, au moins le récit d’une soirée !
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