L’arrivée à Paris commence par se matérialiser par un petit bout de papier, ce qu’on appelait en ce temps-là un Ticket chic, un Ticket choc. Je troquais en effet ma carte hebdomadaire qui me permettait de faire mon trajet quotidien (en bus) de la maison au lycée contre une Carte Orange 3 zones. Une sorte d’open bar métro bus sncf. Ivresse ! Ne pas oublier son complément indispensable, le grand plan de Paris édité par la RATP. Je commençais par étudier tous les trajets possibles pour aller de Montparnasse (ma gare d’arrivée) jusqu’au Lycée Saint-Louis (ma prépa). Je donnais ma préférence au bus (je ne sais pas exactement à quand remonte ma conviction que les filles sont plus jolies dans les bus que dans le métro, mais à ce jour elle reste fermement ancrée chez moi) pour le plaisir d’être à l’air libre, testais les trajets en métro, expérimentais les jours de grèves l’itinéraire pédestre. En prépa, en plus des 18 heures hebdomadaires de mathématique et des 12 heures de physique, 2 petites heures d’éducation physique se glissaient au pied de biche dans un emploi du temps chargé comme une Renault 19 en route vers le Maroc. Nous entamions généralement ces deux heures salutaires par un footing dans le jardin du Luxembourg (on peut imaginer cadre moins agréable). Aux beaux jours, nous pouvions l’espace d’un instant reluquer les belles immobiles en jupe légère qui lisaient près du bassin avant de reprendre le rythme de nos foulées. Parfois, pour la deuxième heure, c’était activité libre. Il y avait les inconditionnels du foot. Moi c’était plutôt volley, mais certains jours, nous étions autorisés à prendre les rollers. Avec ma petite bande de l’époque, nous filions alors, l’allure gauche et mal assurée, à la découverte du quartier. Nous descendions souvent vers l’Île de la Cité, l’Île Saint-Louis, le marché aux fleurs, Notre-Dame, tout ce quartier carte postale, ce monument historique géant que le monde entier rêve de visiter, sur lequel je roule gaiement avant de m’avaler des kilomètres d’intégrales triples.
Feu le cinéma porno du boulevard Saint-Michel, la rue de la Huchette et celle de la Contre-Escarpe. La rue du chat qui pêche. La fontaine de la place du Québec. La place des Halles, Beaubourg. Mes premières explorations n’étaient pas très originales, ni surprenantes. Je m’injectais six jours sur sept le cœur de Paris, et le dimanche, je me reposais dans ma banlieue bourgeoise.
La tache s’étend. Prudemment, mais sûrement !
PS : Un billet un peu court, j’aurais voulu vous donner un peu plus à manger, amis lecteurs, mais au rythme où j’arrive à écrire en ce moment, je n’ose plus vous faire attendre !
PS2 : Pour la troisième loi de la robotique, faudra attendre ! Je n’avais pas prévu d’enchaîner la deuxième si vite. J’ai même failli profiter de la panne Google de samedi pour coller le troisième volet mais j’ai préféré faire la sieste !
C’est drôle, cela ressemble à mon parcours de Paris au mois de mai 2008…
Tu parles d’un Paris tel que je l’imaginais étudiant. Si j’avais un regret de jeune étudiant a formuler, ce serait celui la: N’avoir pas pu finir mon dernier cycle universitaire a Paris (cela se faisait peu, et mes parents ne pouvaient subvenir) .
Mais ce que tu contes me fait penser a mes jeunes années ou je m’y rêvais.
Nostalgique moi d’un coup.
moi aussi j’ai passé mes années de prépa dans le quartier (mon lycée se trouvait rue St-André des Arts). ce sont assurément les plus belles années de mes études. Ce quartier de Paris en intraveineuse, on reste accro à vie :- )
Comme Columbine, je garde le quartier Latin en intra-veineuse (mon lycée à moi était rue Saint-Jacques… on se fait la guerre ?), même si j’hésite à qualifier la prépa de plus belles années de mes études.
Je me réjouis surtout d’avoir enfin pu accéder à ton blog ; il me faut en effet utiliser un proxy car l’adresse IP du serveur qui l’héberge (213.186.33.19) est bloquée par mon université chérie. (Il est possible que ce soit car d’autres sites hébergés par le même serveur ait été identifiés comme maléfiques).
@Kitty, je n’hésite pas à dire que c’était les années les plus dures et les plus détestables de mes études, mais mon histoire d’amour avec le quartier date de cette époque alors ceci explique cela…
Saint-Jacques, Saint-André, la guerre des saints mais je pense que sur son blog, CUI préférerait la guerre des seins (warf qu’elle est mauvaise, je sais)
@ SG » « Paris sera toujours Paris ! »
Pas étonnant qu’on y vive alors des choses semblant immuables.
@ X-Addict » Tu vois, finalement, ton imagination était assez précise !
@ columbine » Je suis accro à Paris dans toute sa globalité. Pour ce quartier et pour les autres (à suivre).
@ K² » Je suis allé voir la liste des sites hébergés sur le même serveur (la même IP en tout cas) que moi et y en a une palanquée, dont http://www.blanquet.com (une vedette, dis donc !). Va savoir là-dedans lequel est considéré comme nocif (le mien, ptête ?)
@ columbis » Moi ? je préfère faire l’amour, pas la guerre !
même prépa… même âge… aurait-on été voisins de gomme?
@ loulou » Bienvenu ici loulou ! (Serais-tu fâché avec les accents circonflexes ?)
Eh bien, tu dois te souvenir que S-L était un peu l’usine, dans le genre prépa ! Donc, ouais, si tu as fait sup en 85-86 et spé 3/2 en 86-87 et 5/2 en 87-88, on a dû se croiser au moins en cour de récré (je mangeais des BN à 10 heures).
Ça m’amuse pas mal de savoir que je ne suis pas le seul à finir en club échangiste !!!