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Rock-en-Seine de ménage (vendredi 28 août 2009)

2005, 2006, 2007, 2009. C’est donc pour moi la quatrième édition (sur 7) du festival à laquelle je me rends cette année comme un habitué. J’avais séché l’édition 2008, pas emballé par l’affiche, sans doute, et non pour me rendre à l’université d’été du PS qui se déroule chaque année à la même date.

Le premier cérémonial, à Rock-en-Seine, c’est l’arrivée, justement. Les années précédentes, il fallait que je gare ma valeureuse 106 dans une rue à proximité (ce que je réussissais à faire sans trop de mal). Cette année, c’est plus simple puisque je viens à scooter. Vite garé pas loin du tunnel piétonnier vers lequel convergent les premiers festivaliers. Nous sommes accueillis par la haie d’honneur des distributeurs de prospectus. Petite originalité cette année, je tombe carrément sur un artiste qui écoule ses propres CD. « On donne ce que l’on veut. » Ce sera 10 € et une brève discussion. Il fait du « rock festif » et s’appelle Branco Loco.

Contrôle du sac. On n’enlève plus les bouchons de bouteilles et mon appareil photo passe aussi la douane. Mon forfait 3 jours est converti en bracelet passe vermillon, j’attrape les boutons à oreilles puis, vite, le programme afin que j’élabore mon programme de la journée.

C’est James Hunter qui a le privilège d’ouvrir le festival avec le tout premier concert dont j’ai raté le début. Un rock vintage agréable à écouter, mais qui ne me surprendra pas assez pour me faire remettre en cause mes goûts musicaux plus pop. Après quelques morceaux, je traverse le parc pour me rendre à la grande scène où se produit Just Jack, que j’avais découvert deux ans plus tôt sur le même festival. J’écoute paisiblement, vautré dans l’herbe, sa musique chewing-gum en profitant du soleil.

The Tatianas zappés, j’enchaîne JJ avec Keane, qu’on compare, paraît-il, à Coldplay. Bof bof bof. (Mais attention, je n’en dirai pas trop de mal, parce qu’apparemment il y a des fans qui n’apprécient pas qu’on touche à leurs idoles – et qui mettent d’ailleurs sur le compte de la presse leur faible succès en France, c’est rigolo !)

Après ça, je vais voir ce que donne la jeune scène française avec GUSH (j’ai un peu honte à le dire, mais gush, pour moi, ça m’évoque un extrait de porno qui traîne sur mon disque dur : « anal and a gush »). Une belle énergie sur scène et une musique qui ne me fait pas décoller.

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Le premier moment de grâce est arrivé avec les Yeah Yeah Yeahs. Il y a des groupes qui se contentent sur scène de jouer leurs morceaux avec des orchestrations plus ou moins éloignées de celle de leur album, morceaux qu’ils ponctuent d’un « Merci Paris ! » auquel le public répond par un hourra. Et puis il y a les groupes qui transforment leur musique en autre chose qui ne pourra jamais être retranscrit sur un CD (même s’il existe des tentatives de pasteurisation sous DVD).

Vous m’avez vu venir. La prestation des Yeah Yeah Yeahs appartenait bel et bien à cette deuxième catégorie et la présence sur scène de Karen O était d’une sensualité qui n’était pas sans m’évoquer la prestation de Natasha Kahn (Bat for Lashes), il y a deux ans sur la même scène (quand bien même leurs musiques ne sont pas semblables).

Pas envie de tester le folk d’Amy MacDonald (pourtant, une Amy qui vient à Rock-en-Seine, ça s’arrose !), je reste à siroter une mauvaise bière (Heineken truste toujours le festival et nous offre le choix entre Heineken, Heineken, Cruzcampo, Heineken, Heineken, Desperado – pas bon non plus – et Heineken) en attendant Passion Pit qui m’a l’air plus intéressant sur le papier1 (il est temps que je précise au lecteur qui ne s’en serait pas rendu compte : je me la joue rock’n roll mais je ne suis pas de très près l’actualité musicale, donc je découvre sur place 75 % des groupes !)

Plus tard, j’ai interrompu l’écoute de Passion Pit qui semblait plutôt agréable pour aller rejoindre des amis arrivés sur le site (c’est le propre d’un festival : la vie sociale y est parfois incompatible avec le gavage maximal en décibel !).

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Puis ce fut l’heure du premier événement du festival, la prestation du mythique groupe ska reformé Madness ! Hey ! Watch this ! Il était évidemment hors de question que je rate ça. Et ben ouais, c’est One step beyond qui a ouvert le bal.

Madness, dans un environnement si champêtre !

Les pépères de Madness me font penser, engoncés dans leur costard, un peu épais comme des supporters de rugby anglais, avec leurs lunettes de soleil, à mon chef au boulot (qui ne porte toutefois pas les mêmes chaussures). Je dois dire que c’est malgré tout assez plaisant d’entendre ces morceaux qui ont scandés mon adolescence dès mes premières boums (eh oui, 1979, j’avais 11 ans !). One Step beyond est probablement leur plus gros hit mais ce n’est pas mon préféré. Assez bêtement, d’ailleurs, les morceaux que j’ai préférés pendant le concert étaient ceux que je préférais sur leurs albums. Si leur prestation n’était pas de celles que j’encensais plus haut avec les YYY, j’avais quand même en les écoutant un grand plaisir juke box. « Baggy trousers », c’était super. « Madness », c’était super. Et puis le concert se termine, il y a un rappel, et je n’ai toujours pas entendu mon morceau. Damned ! Ils ne vont quand même pas oublier Night boat to Cairo ? Ben non ! Ils ne l’ont pas oublié et c’est avec jubilation que je dansais comme à l’époque un bon ska sur ce morceau formidable :-) (et je mets un gros smiley, ouais).

Un grand moment de gastronomie vendredi soir

Je vais voir ensuite ce que vaut Vampire Weekend sur la grande scène et ma réponse est : pas tripette. Bof bof bof. Glandouille, dîner et bavardage en zappant Bill Callahan et en attendant Bloc Party qui me déçoit aussi alors que je pensais que ça serait super. Groumpf ! Alors nous allons nous placer dans un endroit tranquille pour écouter Oasis.

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© 20 minutes

Le concert ne démarre pas à l’heure prévue, et puis un affichage annonce l’annulation du concert, et un homme monte sur scène et annonce, d’un ton assez détaché, que les frères Gallagher ont eu une altercation en coulisse et que du coup, pas d’Oasis (oh !!!!). J’ai longtemps cru à un canular. Il faut dire que 20 minutes (un des partenaires du festival), dans un article assez hilarant2 sans doute écrit sous influence de substances prohibées, relatant toutes les mésaventures possibles d’une édition 2009 catastrophe, avait prévu le split du groupe ! Toutefois, quand il a annoncé que le concert serait remplacé au pied levé par Madness, et que les roadies commençaient à enlever le matériel de scène pour le remplacer par ceux estampillés du fameux logo ska, il fallait bien se rendre à l’évidence : ce n’était pas un canular poussé jusqu’au bout, c’était bien la vérité. Le plus surprenant est la réaction très tempérée des festivaliers : des sifflets, des cris, mais pas de véritable bronca.

Tous ces groupes qui démarrent leur concert à l’heure pile, comme des fonctionnaires, ceux-là ont complètement perdu l’esprit Rock’n Roll.

L’Oasis évaporé, mes comparses et moi zappons le « bis » de Madness3 pour attendre le début du concert suivant.

La suite, c’est Vitalic, dont j’adoooooore un des remix de (ben merde alors, je vérifie et je m’aperçois que j’ai confondu avec Cosmo Vitelli ! Quel nul !), alors je me dis que ça va faire une fin de soirée qui dépotera.

C’était intéressant, mais c’était une techno assez « sèche », pas assez dansante à mes oreilles. Je bouge, quand même, quand le rythme me porte, mais pas autant que je l’avais anticipé, en constatant que la majorité du public réagissait à peu près comme moi. Mention spéciale pour son dispositif scénique, très esthétique, constitué notamment de deux grands panneaux métalliques servant alternativement de miroir ou d’écran. Vraiment réussi.

À la fin de ce dernier concert, à une heure tardive permise par les nouveaux horaires des derniers métros le week-end, je rentre chez moi les jambes épuisées par cette journée (plus de huit heures d’affilée, mine de rien) à déambuler et à danser. J’étais loin d’être au bout de mes peines et deux autres journées éprouvantes s’annonçaient !

(À suivre… journée de samedi puis de dimanche)


Les photographies qui illustrent cette note sont, sauf mention contraire, copyleft CUI.


  1. i.e. sur le programme du festival distribué sur le site.
  2. Mise à jour du 5/12/2020 : cet article n’est hélas plus en ligne, mais j’en ai trouvé son archive en ligne que je vous partage. Détail cocasse que je relate en plein confinement COVID-19, la conclusion de l’article :

    Dimanche, minuit

    Dépités et frigorifiés, les festivaliers quittent le domaine de Saint-Cloud, mais sont accueillis par des centaines de policiers masqués. Un cas de grippe A a été détecté, et tout le monde est placé en quarantaine.

  3. D’après ce que j’ai lu en pointillé dans un article de presse, pas grand-chose de plus que lors de leur premier concert.
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