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Un coup d’épée dans l’eau

Me tenir au plus près des innovations technologiques, faire part à mes lecteurs des dernières tendances dans ce secteur où je joue les journalistes embedded depuis plusieurs années, c’est un de mes soucis permanents.

Je suis un genre de Florence Aubenas du cul, en somme 1.

Après cette introduction pleine de forfanterie, je vais vous parler d’une récente innovation de Manix dans le domaine de la capote : le préservatif à lubrification continue. Le principe, ce serait donc que le préservatif suinterait (ce n’est pas le terme employé dans le dossier de presse, je transpose) tout au long du coït le lubrifiant nécessaire pour le rendre fluide.

Vous me direz, il y a des femmes qui sont à lubrification continue (si vous faites bien votre boulot) et que c’est donc superflu. Ma foi, mon expérience sur ce domaine est assez contrastée. Je connais des femmes qui lubrifient peu et avec qui le gel est un accessoire quasiment indispensable pour une pénétration agréable aux deux partenaires, d’autres pour qui le gel « connais pas », même pour l’entrée des artistes. Et puis entre les deux, des femmes qui peuvent s’irriter en cours de coït pour peu qu’il se prolonge un peu trop (syndrome de la chatte en feu qui passe hors service), et puis la majorité qui n’envisage pas la sodomie sans lubrification (ce qui paraît raisonnable). Cela dit, le préservatif aquafusion ne revendique absolument pas une utilisation privilégiée pour la voie arrière.

Il se présente (notre illustration) en capsule, réservoir toujours vers le haut est-il précisé, et c’est la première fois que j’utilise une capote dans cet emballage, vanté par Miss Dactari dans les commentaires de cette précédente note. De fait, c’est assez pratique à ouvrir (que celui qui ne s’est jamais escrimé sur un emballage de capote rétif – de préférence les doigts gluants de cyprine – , mais c’est plus encombrant dans une poche.

À l’usage, il s’enfile sans difficulté, pas d’odeur ni de goût particulier semble-t-il, et il est tout à fait correctement lubrifié.
Mais là où tout se gâte, c’est justement pendant le coït. Là où ça ne devrait être qu’un océan de douceur, des coups de reins bercés par le doux clapotis de sexes coulissant l’un dans l’autre dans une mer d’huile deux temps, j’entends ma partenaire couiner et pas de plaisir. « Ça brûle, ton truc ! »
L’expérience a été renouvelée avec une deuxième partenaire pour un verdict identique. (Je précise que je n’ai testé que le coït vaginal dans les deux cas.)

[Erratum qui laisserait penser que le Français, râleur, s’attarde sur ce qui ne va pas en oubliant ce qui va bien : il faut dire que ces deux expériences consécutives et désastreuses ont effacé le succès de l’expérience liminaire ; succès dans la mesure où tout s’est normalement déroulé, « comme d’habitude » c’est à dire sans pouvoir attribuer à ce préservatif de pouvoir magique ; le mérite ne lui revenait pas, que j’aie cette sensation de glisser dans un con délicieusement serré.]

Du coup, je arrête là l’expérimentation, en me disant que, probablement, il doit y avoir des femmes pour qui l’effet est agréable ou, au moins, neutre, car j’imagine mal Manix lancer son produit sans un minimum de tests consommateurs. Et je ne sais pas trop quoi faire des huit échantillons qui me restent dans les bras : les offrir généreusement à mon meilleur ennemi ? m’en servir avec une amante maso, ou dont je voudrais me débarrasser ? attendre celle qui me glissera à l’oreille « oh ! les aquafusion me procurent des orgasmes deux fois plus intenses ! viens tout de suite me prendre dans les toilettes » ? faire une contre-expertise avec une attachée ((Ça fait longtemps que je n’ai pas joué les apprentis shibaristes…) de presse Manix ?
Je suis à l’écoute de toute vos suggestions !


  1. Vous imaginez bien que pondre cette phrase m’emplit d’une honte jubilatoire.
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