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Il n’y a pas si loin de la coupe aux lèvres

Que ce soit du côté des hommes ou des femmes, tout le monde n’a pas le même avis sur le fait d’avoir des relations sexuelles en période de règles. Il y a ceux et celles qui sont gênés ou incommodés, il y a celles qui pensent que ça va gêner leur partenaire (mais ne leur posent pas la question), et il y a ceux et celles que ça ne gêne pas plus que ça.

En ce qui me concerne, j’appartiens à cette dernière catégorie. Je ne vois pas d’inconvénient majeur à faire l’amour pendant les règles de ma partenaire du moment qu’elle aussi est OK avec ça ; jusqu’à présent, à part quelques restrictions sur le cunnilingus1 et quelques précautions d’usage (par exemple prendre une serviette de toilette pour ne pas ruiner les draps), je ne me laissais pas arrêter par ces détails et mon constat, c’est que c’est plutôt mes partenaires que ça dérangeait. Il est possible que ça les dérangeait parce qu’elles ont l’habitude d’avoir des partenaires que ça dérange, mais je ne me sens pas porteur de cette mise à l’écart collective de la femme impure (il me semble que la Torah interdit les relations sexuelles avec une femme ménorrhée, pour les autres religions, je ne sais pas2).

Mon avis sur la question a légèrement changé depuis que j’ai rencontré une femme qui utilise la « cup » (c’est un peu agaçant, cette manie de prendre le mot anglais dès lors qu’il s’agit d’un usage nouveau). Donc la cup, ou la coupe. J’en avais entendu parler sur Zone Zéro Gêne il y a quelques temps, j’avais levé un œil circonspect en me disant que c’était un nouveau gadget new-age surfant sur la vague écolo-bobo. Je me suis dit aussi que c’était sans doute pas donné à toutes les femmes de se mettre ce genre de bidule en place au fond du vagin en période de règles, qu’introduire un tampon avec un applicateur était un geste bien plus « aseptisé ». Je ne prétends pas comprendre finement le rapport que peut avoir une femme avec son corps réglé, ce sujet restait jusqu’à présent cantonné à la sphère féminine, que ça soit dans ma famille ou avec mes amies, amantes, amoureuses successives, mais j’imagine (je fantasme, peut-être), qu’il peut y avoir une certaine honte, ou gêne, associée aux règles, un moment où la femme ne peut échapper à son essence physique, peut souffrir de migraine ou d’autres douleurs, bref, se sentir diminuée. Aussi, cette rencontre avec une femme utilisant la coupe était bénéfique, à la fois en temps qu’homme, pour appréhender plus intimement ce rapport entre les femmes et leur corps (disons plutôt une femme, son témoignage n’a pas valeur universelle), et en tant qu’amant, pour aimer une femme ayant ce rapport avec son corps, en particulier pendant ses règles. C’est sur ce deuxième aspect que je vais maintenant me focaliser.

Baiser avec une femme qui porte une coupe pendant ses règles

‘vantage numéro un, comme dirait le serpent-python-bicolore-de-rocher, c’est qu’on peut sans trop se poser de question lécher une femme qui porte une coupe sans sentir le goût métallique du sang (NB : il est clair que cette pratique n’est pas très safe si vous n’êtes pas sûr du « statut sérologique » – pour parler euphémistiquement – de votre partenaire), car la coupe, tant qu’elle ne déborde pas, retient le sang de manière étanche.

‘vantage numéro deux, quand on porte une cup, eh bien, aucun besoin de porter une culotte (j’ai besoin de vous faire un dessin ?).

‘vantage numéro trois, on peut doigter une femme qui porte une coupe. On peut aussi la pénétrer, d’ailleurs, mais après on risque de foutre un peu le bordel à l’intérieur. ‘vantage numéro trois bis qui en découle, quand on a foutu un peu le bordel par trop d’empressement, on peut aller à la pèche à la coupe au fond du vagin de son amante, et découvrir de manière un peu plus concrète l’anatomie très intime féminine (quand on a une femme qui n’aime pas se faire pénétrer de façon digitale, c’est précieux).

Enfin, ‘vantage numéro quatre, coucher avec une femme qui vous laisse partager d’aussi près son intimité, qui se livre à vous sans peur apparente dans ses moments où, comme je le disais plus haut, d’autres femmes (et elle, peut-être) se sentent diminuées, qui vous fait cette confiance, sans doute parce que vous avez su la lui inspirer, c’est accéder à un partage profond, plein, et vous comprendrez bien que je m’y enivre.


Crédits photographiques :
Judy Chicago – Red Flag (son siteà propos de cette image)
Mateo de la Rioja – Lunar ascendancy (son site, présent dans mes flux [sic])
Urszula Kluz-Knopek – All saints (son site)
  1. Je me souviens avoir une fois léché une femme qui portait un tampon. J’avoue que le fil qui pendouillait n’était pas super glamour mais j’ai fait avec. Maintenant, je pense que chez les garçons pénibles qui attendent de leur partenaire une épilation impeccable, ça doit paraître comme une faute de goût définitive. Qu’ils aillent se faire foutre !
  2. Une recherche sur le Net m’informe, pour l’Islam : Qu’est il interdit à la femme qui a ses règles ou ses lochies ? Le rapport sexuel pour certains et pour d’autres même permettre à son mari de jouir de la zone située entre le nombril et le genou, peau contre peau, avant le ghousl – ne me demandez pas ce qu’est le ghousl, ndlr.
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