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La fesse cachée de la lune

Les scènes se passent à l’Éclipse, petit frère (ou petite sœur) du club libertin « humide » Moon City dont j’ai souvent parlé ici.

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Je retourne avec Diane1 à l’Éclipse où nous avons, en quelque sorte, nos habitudes, puisque c’est elle qui m’a emmené la première fois dans ce club dont j’avais bien évidemment entendu parler mais que je n’avais pas encore visité avant elle. Plus petit que le Moon, l’Éclipse est réservé aux couples et aux femmes seules. Comme Diane et moi y allons pour le cadre plus que pour la fréquentation (Diane n’est pas très encline au mélange, même si, comme moi, elle ne renâcle pas à baiser à proximité d’autres couples, et moi, même si j’en aurais potentiellement plus envie, je suis très peu doué pour susciter les complicités expresses), le fait qu’il y ait dans ce club beaucoup moins de monde qu’au Moon ne pose nullement problème. Au contraire, les salles étant peu nombreuses et notre « préférée » (celle qui est couverte de miroirs et récemment pourvue d’un sling – je vous laisse Wikipédier) assez prisée, peu importe si les rencontres sont rares.

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Ce jeudi pourtant, le club est plutôt fréquenté, et quand nous rejoignons le jacuzzi pour notre traditionnelle parlotte préliminaire avec Diane, nous y trouvons déjà trois couples assez … excités ! Pas très loin de nous, il y en a même un qui fait visiblement l’amour en dépit de l’avertissement interdisant une telle activité à cet endroit (pour ceux qui ne connaissent pas les clubs humides, je précise que c’est à peu près le seul endroit où c’est vraiment interdit, avec le sas d’entrée sans doute). Je missionne lâchement Diane d’aller les interrompre, prétextant que le message venant d’une femme sera plus facile à recevoir. Ça n’est pas tant que l’on soit gêné par leur activité (bien au contraire), mais le fait est que le jacuzzi est vidé par la direction quand des contrevenants sont surpris pour des raisons d’hygiène, et du coup, la nouvelle eau est froide et met un certain temps à se réchauffer… Tout le monde en pâtit.

Le message passe et les deux tourtereaux se calment… mais un peu plus tard, un autre couple s’y met aussi. On décide de fuir l’endroit avant que ne survienne l’inéluctable !

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Ce soir, Diane a ses règles mais elle porte une coupe2. Nouvel avantage auquel je n’avais pas pensé jusqu’à présent, la coupe permet 1/ de se baigner dans le jacuzzi sans qu’il se transforme en jus d’ascenseur façon The Shining 2/ de se balader à poil sans un fil qui pendouille entre les jambes (évite les regards de travers) 3/ de se faire lécher confortablement installée dans un sling (c’est juste un exemple, bien sûr) sans que votre amant ne ressemble à Dracula après son repas du soir après coup.

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Bien avant de savoir qu’elle avait ses règles, j’avais averti Diane que j’avais la ferme intention de prendre son cul ce soir-là3. Le fait est que je suis, généralement, un garçon patient pas spécialiste de la sodomie à la hussarde. Nous nous sommes installés dans la seule pièce restante où l’on peut s’enfermer. Un cabinet assez étroit où l’on ne peut tenir debout. Je m’installe aussi confortablement que possible et je m’occupe d’elle. Avec mes doigts et ma langue. Je prends soin de ne pas mélanger les doigts qui iront dans ses fesses de ceux qui se chargent du côté face. Comme c’est un sujet qui peut s’avérer délicat à mesure que l’ambiance chauffe (« Bon sang, c’était le majeur ou l’index, déjà ? »), je simplifie la donne : une main pour le con, une pour le cul.

C’est comme ça que Diane par pour son premier orgasme : un pouce planté dans son sexe pulpe côté point G, l’autre pouce serré par son anneau, les deux s’agitant en cadence. Moi, j’ai une méchante trique en la sentant vibrer ainsi sous mes doigts et mon phallus crie famine. Problème : la coupe est toujours en place. Je demande à Diane que faire (je pensais qu’on pourrait l’enlever, vite fait !) mais sa réponse me laisse comprendre que le plus simple serait de m’en tenir à son cul. Me voici donc – et pour la première fois de ma vie — à m’escrimer à une botte florentine sans être préalablement passé par la case « coït vaginal ». Et pourquoi pas ? Femme de peu de foi, Diane pense que mon sexe imparfaitement rigide n’arrivera pas à franchir son œillet ; c’est sans compter sans ma détermination – et le fait que je l’avais déjà gentiment détendue par mes hommages digitaux. Le franchissement du sphincter est un moment toujours très vif – presque comme le bouchon d’une bouteille qu’on arrive à faire sauter – qui n’appartient qu’à la sodomie. Une fois en place, je progresse en douceur entre ses chairs, à la fois en longueur – je m’enfonce – et en largeur – mon sexe continue de gonfler d’excitation. Bordel ! Il n’y a pas que la sodomie, dans la vie ! Mais qu’est-ce que c’est bon ! Je n’ai absolument pas envie de me hâter, je veux ainsi longtemps la posséder. Par deux fois, elle est saisie par un orgasme. Puis m’invite aimablement à battre en retraite. Je jouirai plus tard, dans sa bouche.

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Nous partons nous désaltérer au bar : une pause bien méritée. Comme de bien entendu, le jacuzzi a été vidé. Je demande au barman si l’implacable règle affichée (sur le panneau rappelant que les pratiques suivantes sont interdites dans le jacuzzi : masturbation, fellation, cunnilingus, pénétration, et qui stipule que « les contrevenants seront exclus définitivement du club ») a été appliquée. Il répond en esquivant. Je plaisante en parlant des punitions dont on menace ses enfants et que l’on applique pas – un désastre pédagogique, si vous voulez mon avis.

En même temps, je trouve la règle affichée stupide. Il faudrait être clair : les seuls trucs à interdire, pour des raisons d’hygiène, devraient être 1/ les pratiques anales et 2/ l’éjaculation. Parce que franchement, pour la cyprine, même sans être branlée, léchée ou baisée, rien que les bulles du jacuzzi doivent suffire pour largement la mélanger avec l’eau chlorée venant picoter les lèvres dégoulinantes de nos compagnes sur-excitées (quoi ? j’exagère ? mais pas du tout ! le jacuzzi est grouillant de femelles lubriques !). J’en parlerai à la barmaid, la prochaine fois. Je pense qu’une règle est nettement plus facile à appliquer à partir du moment où elle est compréhensible et… compréhensive (c’est à dire qu’elle pose la limite au bon endroit : il est évident que quand on va dans un club libertin, qu’on se prélasse dans un splendide jacuzzi avec son/sa partenaire, on n’a pas juste envie de faire la conversation).

Mais que penser des couples qui enfreignent le règlement (et imposent aux autres de l’eau froide) ? Qu’ils ne savent pas lire ? Qu’ils s’en foutent, des autres, que seul leur plaisir compte ? Qu’ils sont incapables de maîtriser leurs pulsions ?
Je penche pour l’hypothèse n°2. Le libertin moyen est facilement aussi con que la moyenne.

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Est-ce dans le jacuzzi (réchauffé) que je l’ai aperçue la première fois ? La créature ! Qu’elle était belle !
C’est un des grands dangers des clubs échangistes. On y va, tranquille, avec son amante, très heureux de baiser à deux et ne demandant pas plus. Et puis on voit une fille (bon, je vais poursuivre en restant dans ma peau d’homme, mais les filles, vous pouvez évidemment transposer) et on devient soudain concupiscent. On n’ose presque plus regarder sa partenaire de peur qu’elle voit dans vos yeux briller un désir supérieur à celui qu’elle suscite.

L’homme qui l’accompagnait n’était pas mal non plus ; assez grand, svelte, un sexe de très bel tenue (assez large, pour autant que j’ai pu en juger). Mais elle était tellement splendide qu’il paraissait bien fade à ses côtés. Le décor de l’Éclipse (tout comme celui du Moon-City) est d’inspiration indienne. Eh bien, cette jeune femme n’était rien d’autre qu’une de ces statues de déesse indoue de l’amour soudain animée. La peau couleur café métissé d’une goutte de lait, des seins rebondis et fermes, une chevelure de jais, un bracelet de cheville (le détail qui me tue) et un orteil bagué. Et pas un soupçon de pudeur. Pas la moindre retenue. Un plein désir se lisant sur le sourire permanent qu’elle arborait. Bref ! Une fille canon qui n’a fait que raviver mes fantasmes frustrés d’exotisme.

Autant vous dire qu’il ne s’est absolument rien passé entre elle et moi. Je n’ai même pas réussir à lui dire combien je l’avais trouvée belle.

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À travers la nuit parisienne, le vent frais dans l’air doux, Diane serrée contre moi sur mon scooter pour une balade jusqu’à chez elle.


Illustration, pas si décalée mais je laisse votre imagination prendre le relai, de Corwin Prescott.
  1. Ayé ! Baptisée !
  2. Si vous ne connaissez pas la coupe menstruelle, je vous invite à aller découvrir dare-dare cette note où j’en chante les louanges.
  3. Le genre d’annonce à double tranchant : ça peut ne faire absolument aucun effet et faire tomber l’ambiance comme un soufflé, ou ça peut faire mouiller la petite culotte des petites cochonnes.
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