Je fais partie des 45 millions de Français n’ayant pas encore vu Bienvenue chez les ch’tis mais il n’est pas dit que cette aberration dure toujours. En attendant, dans la liste des films que j’ai envie de voir et que je n’irai probablement pas voir par manque de temps, j’ai d’abord Juno, There will be blood et quelques autres.
Parce que ça se jouait pas loin de chez moi et que ma chérie voulait le voir, MR73 est le dernier film que je suis allé voir au cinéma. Du nom d’une arme (ce qui n’est évidemment pas sans évoquer un certain Police Python 357), le troisième opus d’Olivier Marchal (ex inspecteur de police de la brigade criminelle) est censé être le dernier volet d’une trilogie. Peu de liens pourtant avec le précédent volet, 36 Quai des Orfèvres hormis l’univers policier et Daniel Auteuil (que j’avais vu et aimé malgré une petite incohérence vers la fin qui m’avait fait tiquer). Le prochain film d’Olivier Marchal sera-t-il un documentaire animalier ou une comédie romantique ? Toujours est-il que j’entrais dans la salle avec en tête le plutôt bon souvenir de son précédent film et le laminage en règle auquel ce film a eu droit au Masque et la Plume quelques jours plus tôt sur France Inter.
Sans être aussi sévère que ne le furent les critiques de F.I. (sauf un qui défendait le morceau), j’avoue que le film n’est pas très bon.
Quels sont les symptômes ?
- Une distribution inégale : si Auteuil joue relativement sobrement son rôle de flic alcoolo, broyé par le drame familial qu’il a vécu, et que quelques autres acteurs s’en sortent plutôt bien (je pense en particulier à son collègue flic, incarné par Gérald Laroche, on a l’impression que les autres sortent d’un téléfilm ordinaire et échouent à donner à leurs personnages une quelconque épaisseur (à commencer par la femme d’Olivier Marchal, qu’il a tenu à mettre au générique, le pompon revenant toutefois à l’inspecteur de l’IGPN, grotesque – retourne au cours Florent !). Signalons aussi qu’Olivia Bonami a été affublée d’un look à la Nikita (notre illustration) assez ridicule.
- Un film trop long (plus de deux heures) et notamment un début laborieux. Marchal met un temps fou à dresser le tableau alors qu’au bout de deux gros plans sur les bouteilles, on a bien compris que Louis Schneider (Auteuil) avait viré alcoolo. L’intrigue progresse vraiment lentement.
- Une mise en scène un peu trop chargée, baroque, avec de trop nombreux flash-back (en noir et blanc, pffff), une musique qui empèse l’ensemble. J’aurais préféré un style plus épuré. En outre, le réalisme à outrance voulu par Marchal, en particulier pour la reconstitution à l’écran des scènes de crime, offre au spectateurs quelques séquences difficilement soutenables. Ce réalisme apporte-t-il quelque chose à la force du propos ? Que nenni ! Rappelons-nous ce génial thriller qu’est Le Silence des Agneaux, c’est quand on ne voit rien que l’angoisse est à son comble. Autre exemple : qu’apporte à l’intrigue cette débauche de cadavres calcinés, lors de la séquence à la morgue ? Nada !
À tout point de vue, sobriété n’est pas un terme qui s’applique à ce film.
Pour autant, malgré tous ces défauts, ce film ne descend pas au niveau du navet ; il se laisse regarder, sauvé par un scénario honorable et l’excellente interprétation de Daniel Auteuil.
Précisons aussi que l’approche du sujet de la récidive dans ce film, au travers de l’exemple qui en est donné, plaira plus aux partisans de Rachida Dati qu’à ceux de Robert Bandinter, mais je ne polémiquerai pas sur ce sujet. Je tiens à ce que l’on puisse continuer de mettre des méchants noirs dans un film sans être traité de raciste, des imbéciles gays, des agents immobiliers circoncis ou des mignons petits chatons sans qu’on vous prête une idéologie homophobe, antisémite ou zoophile.
des mignons petits chatons dans un film c’est un propos zoophile?!
j’aime bien…
si tu es d’humeur légère va donc voir « be kind, rewind » au moins pour le remake fabuleux de Ghostbusters
les films policiers, c’est le genre de film où je peux très bien attendre que cela passe à la télé. j’adore le genre policier, mais le genre est en France quand même archi-rabaché entre Lino Ventura, Alain Delon et Bebel, pour ne même pas citer les ancêtres…difficile de faire dans la nouveauté et l’originalité.
Juno, c’est mignon, je ne sais pas si c’est très réaliste, mais l’adolescente est craquante dans le genre pas sentimentale pour deux sous et très garçon manqué.
les Ch’ti j’ai fini par céder à la pression du bouche à oreilles. ce n’est pas aussi lourd que je le craignais, mais c’est quand même pas très subtil. disons que si on aime Dany Boon (ce qui n’est pas mon cas) cela aide surement beaucoup à apprécier le film.
Ayant assisté à une partie du tournage dans le Sud, le côté sombre et pesant ne m’avait déjà pas donné envie d’aller voir le film… je n’ai pas changé d’avis.
Par contre je te conseille vivement Juno :-)
Ha ben, moi non plus, je n’ai toujours pas vu les Ch’tis…
Mais ce que j’ai dans mes mirettes, après que j’ai enfin vu le film cité là ci-dessus, ce n’est pas MR73, mais J’ai toujours rêvé d’être un gangster, peut-être parce que j’adooooore Edouard Baer ou peut-être parce que j’aime bien l’affiche… ou peut-être les deux. Ou peut-être parce que je trouve qu’il sort du lot…
Ou peut-être parce que j’aime de moins en moins Daniel Auteuil. Va savoir.
Ou peut-être pas. :)
Je dois être une des rares ch’ti à ne pas l’avoir encore vu… Ce week-end normalement. « Juno », j’en avais envie mais quand j’attends trop, ca passe. Je te conseille « l’orphelinat » que j’ai adoré !
Perso (mais je suis bon public), je te conseille furieusement les chti, c’était vraiment excellent :-)
Juno est très sympa, petit film sans prétention, sympa…
Je serais bien plus sévère que toi. Pendant tout le film j’ai oscillé entre bâillement, rire nerveux devant un tel ramassis de caricature et l’agacement. Et pourtant, c’était moi qui avais voulu aller le voir.
J’avais adoré 36 quai des orfèvres, j’ai du mal à croire que MR 73 soit issue de la même personne. Les dix premiers minutes du film se répètent à l’infini pendant deux heures. C’est déjà un peu affligeant lorsque ça commence mais au bout de deux heures ça devient une torture.
L’exemple typique étant le personnage de Daniel Auteuil. Est-on vraiment obligé de le montrer sur 150 plans avec une bouteille à la main et en insistant bien sur le fait qu’il picole le bougre (mais c’est pas de sa faute, il est teeeeellement malheureux… au passage, on boit pour oublier, pas pour se souvenir, dans le cas de ce personnage, son alcoolisme n’est pas crédible) alors qu’on a déjà compris et qu’il n’est pas utile de revenir autant de fois dessus sans rien ajouter de plus à l’histoire (sinon son drame personnel qui passerait tout aussi bien, voire mieux, raconté par un tiers) c’est comme si on prenait le spectateur pour un con et qu’on le tirait par la manche avant de lui demandait cent fois « eh, t’as vu la bouteille, là ? Nan t’es sûr tu l’as bien vue ? et t’as vraiment bien compris que lui il était alcoolique ? et là, t’as vu le flashback qui recolle le puzzle petit à petit ? Je suis trop fort, hein ? « .
Je décernerai la palme du pire navet de ma vie à ce film sans le moindre remord ni doute (bon, juste après camping mais c’est pas tout à fait la même catégorie)
A la place, tu aurais mieux fait d’aller voir Juno… C’est pas un conseil de blonde mais d’amoureuse du ciné.
@ blonde, je crois que c’est dans un des Fred Varga, un des personnages dit à l’autre qu’il boit pour oublier alors que lui-même boit pour se souvenir…boire pour oublier c’est un stéréotype, je pense qu’il y a autant de raisons que de gens pour boire…
Columbine : admettons (même si c’est pas facile pour moi de reconnaître que je me suis vautrée dans l’idée reçue répugnante) mais tout de même, je me dis, si on boit, c’est pour essayer de diminuer un mal être, alors se souvenir en boucle d’évènements traumatisants, justement ça accroît plutôt le mal-être en question et donc devrait donner envie d’arrêter… Remarque, c’est aussi une façon une façon de se faire du mal et c’est peut-être justement ce que cherche à faire le personnage de D. Auteuil, à la fois en buvant, à la fois en s’imposant ces incessants flash-back… Ok, mettons que j’ai rien dit. Même si je maintiens que la posture antihéros dans ce film est vraiment too much et frise la caricature ce qui forcément me pousse à remettre en cause la façon dont le film cherche à le démontrer.
@blonde, ta remarque m’évoquait surtout cette phrase qui m’avait frappée chez Vargas, « boire non pour oublier mais au contraire pour se souvenir. je pense en revanche que l’alcool ne fait rien « oublier » dans le sens littéral du terme, puisqu’il n’efface pas la mémoire. on met de côté ses soucis un instant mais il n’efface pas les souvenirs. je pense que pour être correct il faudrait dire « boire pour ne pas penser à ce qui fait mal ». bon, querelle sémantique, je te l’accorde mais des fois, c’est quand même important, les mauvais mots conduisent aux malentendus.
on te gêne pas, j’espère, CUI, avec notre petite conversation personnelle?
Columbine : Effectivement, c’était aussi à cette sorte d’anesthésiant que je pensais lorsque je disais : boire pour oublier, ça n’efface pas mais ça permet de s’abrutir suffisamment pour que la conscience ne vienne pas gratouiller là où ça fait mal. Mais tu as raison, la précision sémantique, c’est important, mea culpa.
@blonde tu n’as pas à faire un mea culpa d’une expression toute fait dont tu n’es pas l’inventrice.
Ce serait le moment pour moi de ressortir cette étude récente (publiée en mars je pense) qui montrait qu’on a tendance à se remettre plus difficilement d’un coup dur quand on boit que non, mais je ne la retrouve plus. Je me contenterais donc de souligner que Vargas n’a rien inventé et de rappeler que les Eagles le disaient déjà dans Hotel California en 77 : Some drink to remember… some drink to forget.
columbine : ce n’est pas parce que je ne suis pas l’inventrice d’une expression toute faite que ça me donne le droit de l’utiliser si elle ne reflète pas exactement mon propos… ;) (et à plus forte raison si je ne suis pas d’accord avec ce qu’elle signifie)
JE FUME POUR OUBLIER QUE TU BOIS
Alain Bashung (Roulette Russe, 1979)
Mon dernier film, les Ch’tis. J’ai des amis Ch’tis et à part une réflexion du gamin de Kad dans le film, ils n’ont pas trouvé du tout que le film de Danny était lourd. Moi qui m’attendais à des redites de ses sketches, j’ai été étonnée et ravie. Et j’ai ri et rire qu’est-ce que cela fait du bien !
Pas vu ce film d’Olivier Marchal, j’avais vu 36 quai des Orfèvres même si Depardieu jouait dedans. Je déteste Depardieu. Olivier est un ex-flic, il aime les détails. Quant Au silence des agneaux… Mais enlève la musique sur un film comme The ring et tu n’as plus peur.
@ laptitebrune » Moi je trouve ça louche, les ptits chatons mignons. Pas vrai K² ?
@ columbine » Je suis d’accord avec toi. Le policier convient généralement très bien à la diffusion téloche. Mon problème, c’est que je ne regarde plus trop la télé alors il me reste un peu de grand écran !
@ Anouchka » Je note, je note ! (tu apparais dans une scène ?)
@ Miss S » L’affiche donnait envie mes les critiques étaient médiocres. Alors ?
@ Agatha » On est quand même 40 millions et quelques à résister, encore !
@ Justine Miso. » Je note aussi. Je pense que tout ça finira devant un DVD dans 6 mois, tel que c’est parti.
@ une blonde dans la ville » Qualifier MR73 de pire navet de ta vie, c’est à se demander si tu es beaucoup allée au cinéma, parce que quand même, moi j’ai vu pire et bien pire (par exemple : Taxi).
@ columbine » On boit tout de même souvent pour se trouver dans un autre état (les motivations pouvant, certes, varier).
PS : nan, nan, vous pouvez taper la discute tranquilles, surtout quand je suis aux abonnés absents, ça met de l’ambiance, mais ça ne vous dérange pas que je ne réponde pas à chaque tirade ?
@ K² » Je déteste Hôtel California ! Je bois pour oublier que j’ai été obligé de danser des slows sur ce truc à une époque où je ne buvais pas encore (et où je ne captais rien à l’anglais chanté, de toute façon).
@ mouloud » Yé n’en peux plous.
@ Cali Rise » Moi j’ai un a priori favorable à Danny Boon, même si je ne connais pas trop ses dernières productions (mais le sketch du « marque-ta-page », pour moi, tient du génie comique : quelle trouvaille !)
PS : j’aime po les films qui font peur
oui c’est vrai, Taxi aussi était un gros navet, mais un navet sans prétention, qui s’assume, ce qui n’est pas le cas de MR73.
Et sinon, je te confirme je vais très souvent au cinéma, maintenant, j’évite d’aller y voir des navets (genre Camping et compagnie, ce qui reduit le champ des navets potentiels auxquels MR73 peut se mesurer)
avant de les éviter faudrait-il au minimum les avoir vus pour pouvoir se permettre de les définir comme tels, non ?
comme l’a tout dernièrement dit le père noel au big bag de bernadette : ce ne sont pas vos médailles qui vous rendent plus intelligent (citation de mémoire)
@ une blonde dans la ville » Alors dans le genre gros navet prétentieux, y a Le sixième élément par exemple.
On va croire que je m’acharne sur les Bessonneries.
C’est vrai.
Mais il le mérite.
Et je ne suis pas sûr que Taxi s’assume comme un navet sans prétention (y en a quand même eu 3). Non non. Ça s’assume comme une bonne grosse comédie populaire, sans prétention intello, mais pas comme un navet. Or, c’est une méchante daube.
@ larry l’agneau » Oui, certes, mais de même que Fourniret est un présumé tueur en série, de même Camping ou Les Bronzés-3 sont des présumés navets que, personnellement, je ne compte pas aller voir en salle (ou ailleurs) pour vérifier qu’ils en sont ; je vais suffisamment peu au cinéma pour essayer de sélectionner des films dont j’espère qu’ils m’apporteront quelque chose d’autre qu’une place au tableau d’honneur « Best Ham Ever » (je crois que les Anglais traduisent navet en jambon).
Le sixième élément ?
Chais pas pour les Anglais, mais les Américains, ils disent plutôt turkey…
@ Mina » Mince, non, le cinquième seulement !
@ K² » Euh ! En effet… Je ne sais pas de quel coin de ma mémoire j’ai sorti ce ham mais c’est effectivement de turkey qu’il s’agit, comme en atteste cette discussion où est d’ailleurs cité un très bel exemple de navet : Independance day.
pour le peu que j’en sache, fourniret a tout de même avoué 7 meurtres !! en plus tu m’escuseras mais je vois pas trop le rapport… ton polar franco-franchouillard peut-être !?
Alors ?
J’ai trouvé que c’était un film intéressant et j’ai passé un bon moment.
Je me suis fichtrement bien marrée pendant le « 2e épisode » (de mémoire Pourquoi tu veux mourir petite ?). Un vrai petit bonheur.
Les critiques m’importent peu, je marche au feeling. ;)
Je trouve l’affiche aussi délicieuse.
Comme j’ai quelques jours de congés la semaine prochaine, je vais en profiter pour aller enfin voir les Ch’tis. :)
Je l’ai vu !!! « Bienvenue chez les CH’ti » et j’ai pas tout compris mais j’ai bien ri surtout lors de la scène du « quoi » (« et je leur dis quoi ») ! C’était pas lourd du tout, c’était bien sur fond d’histoire d’amour.
@ Larry Lagneau » Je reconnais que c’est totalement tiré par les cheveux. Je voulais simplement dire qu’on pouvait supposer qu’un film était un navet même sans l’avoir vu.
@ Miss S » Moi je fais en fonction des critiques, du bouche à oreille et aussi de mon « feeling » ou selon divers critères personnels pas forcément raisonnables. Par exemple, j’irai voir Iron Man même si les critiques sont désastreuses parce que c’était mon super-héros préféré quand j’étais en CM2.
@ Agatha » Toujours pas vu ce film. Mais je pense que je me le louerai en DVD pour voir, d’ici quelques mois !
Ça y est j’ai vu Bienvenue chez les Ch’tis… Et même si je n’ai pas vu le temps passer, je suis assez déçue. Sans doute à cause de la multiplication des commentaires laudateurs à son égard qui m’ont préparé à du « grand spectacle »…
J’ai quand même pleuré de rire. Mais pendant le générique de fin… seulement.
@ Miss S » Ben moi, toujours pas vu la chose et je ne m’en porte pas plus mal. En location DVD, plus tard, sans doute. Ou alors dans 3 ans à la télévision…
Vos commentaires me suffisent largement pour continuer à penser que je n’ai pas besoin du film « Les ch’tis ».
On voulait m’y tirer..
Mais j’ai préféré..Sans le film…
On peut avoir un sentiment, concernant un film, même sans l’avoir vu..Le feeling m’a -quasi-toujours bien réussi.
Sans TV..On suit très bien, dorénavant sur PC et autres supports tables.
@jos-casada Toujours pas vu les « Chtis… » non plus, mais ça viendra un jour (par curiosité intellectuelle) !