Il y a quelques jours paraissait la note sur le dialogue qu’Alexa et moi avions eu.
Ce que je ne vous ai pas dit, c’est qu’autour du rendez-vous pour l’écriture de cette note s’était construit un petit jeu. En voici le résultat !
AVANT | Ci-dessous les deux textes que nous avons chacun écrit de notre côté en présentant les enjeux et… en imaginant ce qui pourrait se passer… |
AVANT
Prenons 2 êtres humains, quasi identiques, pour les besoins de l’expérience nous prendrons un élément de chaque sexe, une femme et un homme, que nous appellerons : ELLE et LUI.
Ils sont en cours de quarantaine, physiquement corrects, normalement dotés intellectuellement, bonne éducation ayant rempli leur programme sans faute : études supérieures, un conjoint, 2 enfants, un métier, des revenus corrects
L’expérience consiste à administrer aux 2 éléments une dose de libido débordante, une grosse dose d’amour du jeu, et quelques doses d’audace et de malice, les plonger ensuite dans un vaste champs de culture hédoniste….
Laissez tremper et mâturer les quelques années nécessaires à enterrer les sales idées de princes charmants et de princesses endormies
Sortez, égouttez…et observez….
ELLE et LUI ont maintenant de nombreuses aventures, sexuelles, ludiques, libertines, amoureuses… Lui s’est brûlé au feu de l’amour interdit une fois, ELLE s’y brûle en ce moment même..
ELLE et LUI ne couchent pas ensemble…
Le jeu auquel nous vous invitons est d’observer ELLE et LUI, et leur vision respective du monde..
Je suis ELLE, et dans quelques heures, j’ai rdv avec LUI..pour retranscrire nos réflexions à 4 mains
Que va-t-il se passer ? Qu’en pense-t-ELLE ?
Nous allons nous retrouver dans ce café, tous les 2, contents de feindre chacun de notre coté de maîtriser la situation, 2 cafés, l’ordinateur déjà branché, ELLE jouera la fausse ingénue, tentera quelques manœuvre de séduction, il fera de même de son coté, ils patineront, s’enliseront, mais n’oublions pas que nos cobayes sont loin d’être dépourvus de ressources… Ils trouveront vite un terrain neutre, soupçonnant déjà que la joute sera équilibrée Choix du sujet : quelque chose autour de nos aventures extraconjugales et conjugales.. Puis ils se mettront à écrire, chacun tentant de se maintenir à la hauteur de l’autre, LUI fort de son expérience de blurpeur averti, ELLE de son expérience tout court… ELLE, voudrait bien lui plaire, beaucoup par coquetterie, ELLE le sait, imaginant avec délice qu’elle pourrait être l’objet d’une de ses notes flatteuses …elle n’en est pas très fière… LUI, voudrait aussi lui plaire, par coquetterie et aussi par stratégie, IL le sait, ELLE écrit plutôt bien, et sa collaboration pourrait lui valoir quelques notes remarquées.. Ils se plairont. .. ELLE pressent la possibilité de quelques chose de plus grand, une amitié, une collaboration. ELLE ne baisera pas avec lui, Juste ..peut être le sucera… ELLE dit ça pour jouer à l’exciter…
ELLE et LUI sont joueurs… tout peut arriver…même de tous les 2 s’ennuyer..
Je suis ELLE et dans quelques heures je vous raconterai ce qui s’est réellement passé..
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ProlégomènesAu commencement était mon burp. (Le Verbe, pas moins.) Au septième jour, comme je vis que cela était beau, je créais mon lectorat. De ma propre côte, je rédigeais le premier commentaire d’un lecteur fictif (tel le musicien salant sa coupelle dans le métro), puis un autre vint, puis d’autres, qui [EDIT] crûrent [/EDIT] et multiplièrent. Au XXXème jour vint la note …. et le commentaire remarqué d’Alexa, qui répondait à mon impression de mâle ayant vécu dans son couple un moment décevant un point de vue féminin. Cela ne correspondait évidemment pas au point de vue qu’aurait pu avoir ma propre femme, mais cela apportait une dimension complémentaire, une profondeur à ma note et s’en suivit un débat fécond entre elle, moi, et d’autres lecteurs/lectrices. Ceci fit naître en moi l’envie de la rencontrer et, assez rapidement, l’opportunité de le faire se présenta. Au cours d’un déjeuner-chirashi, nous fîmes connaissance, nous nous amusâmes des similitudes et des différences de nos deux parcours, et nous imaginâmes ce qui suit. PréambuleHeureux de la convivialité de cette première rencontre, je souhaitais qu’il en [EDIT] naquît [/EDIT] quelque chose : je lui proposai de nous revoir pour rédiger une note à quatre mains que j’avais intitulé « Point de vue sur le couple, regards croisés ». L’idée étant de confronter les motivations, les pratiques, l’histoire de deux personnes, un homme et une femme (chabadabada) vivant chacun en couple et ayant ressenti le besoin de vivre en dehors une sexualité adultère de manière délibérée et revendiquée. Alexa étant joueuse (et moi ne l’étant guère moins), elle proposa de compléter ce projet par la rédaction de deux fois deux notes, une première note que chacun de nous rédigerait présentant ce rendez-vous et la façon dont, selon nous, il se déroulerait, une seconde note postérieure de « débriefing » respectif. Cela fait donc au total cinq notes : Alexa-before, CUI-before (cette présente note), Alexa&CUI-together, Alexa-after, CUI-after. PrésentationVoici donc comment j’imagine le début de notre deuxième rendez-vous. Pour ce qui est du cadre, c’est facile ; c’est moi qui l’ai choisi. Le rendez-vous est fixé au mercredi 25 juillet, 13 heures, au Fumoir, bar cosy et légèrement branchouille près de Châtelet. J’imaginais que nous y trouverions sans peine un coin tranquille où s’asseoir, brancher l’ordinateur et rédiger tout en buvant un verre de vin ou de bière (et probablement leurs cousins) et grignotant un sandwich club en se partageant alternativement le pain de mie et le clavier AZERTY (qui, s’il en vaut deux, ne se manipule pas pour autant à quatre mains). Nous nous retrouvons, nous faisons la bise, échangeons quelques courtoisies d’usage (« tu l’as bien écrite, ta note ? ») avant de sortir le matériel et de se mettre au travail. Ma première question pourrait être « alors Alexa, et si tu nous racontais un peu ton couple actuel ? depuis combien de temps vivez-vous ensemble ? avez-vous des enfants ? à quand remonte tes premières envies adultérines ? et qu’est-ce qui les fit naître ? et quand passas-tu de l’envie à la réalisation ? » (ce qui fait déjà une première question assez dense). Je tapoterai aussi rapidement que possible sa réponse, mais sans doute en l’interrompant parce qu’elle parlera plus vite que je ne frapperai, nous reformulerions, et puis elle répondrait à mes questions par les siennes et il y aurait ainsi matière à une note assez longue et riche. Le but étant, selon moi, d’essayer de faire ressortir ce qui est typiquement masculin ou féminin dans ce qui nous distingue, et ce qui serait (je mets un bémol parce que la démarche n’est pas très scientifique) donc plus universel dans ce qui nous rapproche. PrévisionsVoici désormais les hypothèses que je tisse concernant ce qui pourrait advenir de notre rendez-vous au-delà du cadre strict qui lui était prévu. Ami lecteur, tu te demandes sûrement « coucheront, coucheront pas, ces deux oiseaux ? » (et vu la tendance au libertinage qui les anime tous les deux, j’avoue que je me pose la même question). Oh, je pense que dans notre enthousiasme respectif suite à la première rencontre, il n’y a guère de doute sur la possibilité d’une liaison entre nous deux. Possibilité qui se nourrirait à la fois d’une attirance physique possible et bien entendu d’une curiosité entre libertins, le potentiel voluptueux qui réside dans l’accouplement de deux personnes éprises de sensualité… Mais de la possibilité à la concrétisation il y a un pas qui ne se franchit pas forcément. Certes, il y a nos disponibilités respectives : elle, provisoirement « débarrassée » de ses amants pour cause de vacances, moi également assez libre de mes mouvements, mais j’ai un rendez-vous prévu à 19h30 en préambule d’une soirée où je me suis annoncé, et nous n’avons pas parlé… réservation d’hôtel (et pour cause, puisque rien n’a été explicitement prévu). Hum… comme je lui ai dit que j’affectais (parfois) à mes rendez-vous une probabilité de concrétisation, alors je me dois d’en faire une au moins pour celui-ci. La note est assez élevée : 70 %. Cela commencera par nos pieds qui se toucheront sous la table, la distance entre nos deux corps qui se réduira peu à peu, et cette phrase que l’un de nous deux prononcera en riant : « Bon, allez, on la termine vite fait bien fait, cette note ? ». |
APRÈS | Ci-dessous, les deux textes rédigés après coup, chacun de notre côté à nouveau… Le verdict en somme ! |
APRÈSJe suis ELLE et je reviens de ce rdv.. Je suis séduite Nous n’avons pas joué, un peu peut être, mais sans malice, juste par plaisir.. Je suis séduite, je ne saurai dire pourquoi. Pas séduite dans le sens avoir envie de baiser avec lui, pas séduite dans le sens avoir envie de le séduire, juste séduite par l’homme avec qui j’ai discuté ces quelques heures.. ce qu’il est, ce qu’il découvre, par l’intimité découverte au fil des phrases.. Il avait abandonné son air « content de lui » et moi mon rôle « revenue de tout »… ce fut juste. Séduite par la justesse de nos propos de nos interrogations, Pas de vrais regards croisés, quoi que, j’ai du mal à me faire une idée de ce qu’on a produit… Séduite par cet alter ego… Il n’y manquait peut être que cette dose d’esprit sulfureux qui aurait pu me faire frissonner… mais en même temps séduite de l’apprécier sans frisson au bas des reins… Si le produit en vaut la peine, il faudra recommencer…
Bon, ceci étant, je peux avouer… je me serais bien abandonnée à un baiser langoureux et ludique en le quittant… s’il avait osé laisser glisser sa main sur le bas de mes reins.. ;-) |
Alex’afterJe suis arrivé au point de rendez-vous exactement à l’heure (en prenant en compte la demi-heure de retard annoncée vers onze heures), légèrement transpirant suite à mes coups de pédale (cf. L’embrayage). Elle m’attendait, souriante ; je ne l’étais pas moins. On échange quelques propos avant de consulter le menu. Je suis plein d’énergie, prêt à sortir le portable pour commencer à rédiger notre grande note, mais elle tempère mon enthousiasme en suggérant que l’on prenne d’abord le temps de manger, d’autant qu’elle a grand faim. Soit. Déjeuner léger et mutin, on se raconte nos dernières petites histoires, ma quinzaine de liberté qui manque de concrétisation, son amant Italien possessif (litote ?), son petit-déjeuner mutin programmé le lendemain, etc. Puis nous attaquons d’arrache-pied l’écriture. Je prends le clavier, rédige et questionne, elle prend le relais, nous sommes ralentis par notre vitesse de frappe qui ne suit pas nos mots (NB : la prochaine fois, penser à prendre une sténo – bi). Un couple d’heure plus tard, on referme l’écran et nous poursuivons notre discussion, puis vient le moment de nous séparer. Il est 17 heures, je pense à Paris-Plage, juste à côté. Elle va retourner à son boulot, propose de me rapprocher de Barbès, sa voiture est au parking souterrain juste au pied du café. Parking souterrain… Paris-Plage… Une moitié de mon cerveau me suggère de descendre et voir ce qui peut bien se passer dans un parking souterrain entre deux libertins sans perspective d’hôtel. L’autre moitié du cerveau proclame, méthodique : « mais non, elle ne va pas dans ta direction ». Elle emporte le morceau, cette conne qui se croit plus rationnelle. |