Je fus la tête entre tes cuisses épousant ton sexe cru épilé la veille en noces humides. Entre l’étau de mon ventre et de mes mains pressantes, ta bouche courut le long de mon sexe jusqu’à ce que j’empoigne ta chevelure pour me dégager et t’allonger sur le lit. Je fus couché sur toi quand nos sexes s’emboîtèrent et se souhaitèrent enfin une très bonne année (qu’elle soit longue et dure). Il y eut tes cris et ma faim toujours entière. Il y eut mes doigts qui glissèrent près de ma queue et ne surent pas dans quel trou s’enfoncer tant tes chairs intimes étaient accueillantes. Ton corps fut tourné et pivoté par mes mains boulangères pour que je puisse m’enfoncer, encore, oblique.
Et puis…
Et puis… mes yeux qui ne pouvaient se détacher du trou sombre que je ne pénétrais pas, qui pourtant palpitait, articulait silencieusement l’injonction que tu ne prononçais pas. Je dus obtempérer. Il n’y eut aucune résistance sur chacun des centimètres de la progression de mon sexe effractionnaire jusqu’au plus profond. Il n’y eut aucune protestation, aucune incitation à la modération quand, de plus en plus vite, écumant, sans retenue, je prenais ton cul.
Il n’y eut que tes râles de plaisir rejoints par les miens, bienheureux sodomite offrant bientôt son foutre en remerciement aux dieux interlopes pour avoir croisé nos destins luxurieux.
J’apprends en effet ce jour, dans mon Almaniak 2010, que « le dix » désigne l’anus, en argot (allusion à la pièce de dix sous, ou à la dixième ouverture du corps, les neuf autres étant les deux narines, les deux oreilles, les deux yeux – faudra qu’on m’explique comment profiter de cette « ouverture »-là –, la bouche, le sexe et le nombril – idem).
(Ouais, publié le 11, désolé.)