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Œil rouge, œil noir

Noire, la chambre de l’hôtel portant d’ailleurs ce nom1.

Rouge, le jeté de lit, comme un présage.

Noir, mon costume, que je mets cette fois, n’ayant plus peur de « t’intimider » sans jean.

Noire ma chemise, parce que je voulais pouvoir me camoufler sur un mur de la chambre.

Noir mon œil brillant de désir quand tu m’apparais.

Rouge, ta jupe satinée qui embrase tes fesses et ton sexe sans la protection d’une culotte ignifuge.

Noir, ton haut qui découvre tes épaules et épouse tes seins nus.

Rouge, ma cravate, que tu me laisseras autour du cou après m’avoir déshabillé.

Noir, tes bas que tu as docilement enfilé sur tes jambes pour me rejoindre, suite à ma demande expresse.

Noirs, tes escarpins et hauts, tes talons. – Avais-tu déjà posé tes talons sur un torse ? te demandé-je tandis que je joue avec eux.
— Oui !

Rouge, la robe de papier de soie qui recouvre la bouteille de vin (blanc) qui accompagnera notre soirée.

Noire, la boîte de préservatifs qui accompagnera aussi notre soirée et ponctuera chacun de mes élans dévorants vers ton sexe.

Rouge, le flux cataménial qui décidément s’invite à nos rencontres sans réussir à réduire nos élans (tout juste un peu de compassion pour le blanchisseur qui réparera nos dégâts).

Rouges, les poivrons farcis, auquel on ne goûtera pas, tant notre appétit se porte sur d’autres nourritures (célestes !)

Rouges, et charnues, les fraises dans lesquelles nous mordons en rêvant d’été.

Rouges, nos joues, rouges nos oreilles, trahissant l’émotion et l’excitation qui est la nôtre.

Rouge, le ruban qui entoure chacun des quatre mots que tu as avec attention écrits à la main pour attirer la mienne.

Rouges, tes fesses, après chaque lecture. Mais ? mais ?!

Rouge, ton plexus, tandis que tu guettes (inquiète ?) l’orgasme qui fait mine de s’approcher mais ne viendra pas.

Rouge, la ligne que nous franchissons, laissant le temps s’écouler, incapables de décoller l’un de l’autre, qualifiant encore de raisonnable l’heure, qui ne l’était plus depuis longtemps, de rentrer chacun chez soi retrouver notre conjoint.

 


  1. La chambre, pas l’hôtel ! Faut-il encore la présenter ?
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