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C’est quoi, une petite salope ? (5)

Je discutais avec O*** de cette série sur mon burp et je lui demandais de deviner quel serait le prochain sujet à traiter.
Elle devina.

De fait, ici même en commentaire, stiiveune, dès le premier épisode, puis Goormand au deuxième ont mis – si je puis dire – le doigt dessus.

* * *

Dans la panoplie de la petite salope, selon les clichés en vigueur, il y a indubitablement la capacité à se faire enculer.

Dans un couple hétérosexuel vanille, la sodomie est une pratique sexuelle ambigüe. (J’ai l’impression d’enfoncer des portes ouvertes mais je poursuis.) En effet, la sodomie peut être source de douleur alors qu’on fait généralement l’amour pour recevoir et donner du plaisir. Certaines femmes (je poursuis sur mon modèle hétéro-centrique où l’homme sodomise la femme) ont réussi à apprivoiser cette sensation particulière et, si la sodomie est bien « préparée » puis « exécutée », elle peut être source de plaisir d’une intensité souvent décrite comme paroxystique (et pouvant mener à l’orgasme). Ou pas. La petite salope est donc bien celle qui : soit s’est tellement faite enculer (salope !) qu’elle a fini par découvrir les clés de l’orgasme anal, soit est suffisamment dévolue au plaisir de son amant pour consentir à lui offrir son cul, oublier sa douleur et se complaire du sentiment avilissant lié à la sodomie1.

Se faire sodomiser serait donc, pour la petite salope, de l’ordre du don, et pour le petit salaud d’amant, de l’ordre de la prise de plaisir égoïste délibérée. « Je t’encule parce que, toi, tu te laisses enculer ! »

Bien plus que la fellation, la sodomie avec sa petite salope demande aux deux amants d’être bien au clair sur la capacité de chacun à prendre/donner du plaisir indépendamment de l’autre, voire à ses dépends.


  1. Qu’on ne se méprenne pas sur mes propos. À titre personnel, je ne trouve rien de particulièrement avilissant dans cette pratique ; pour moi, l’anus est une zone érogène, et tant mieux si l’on peut en profiter en en tirant du plaisir. Il n’en reste pas moins que pour le commun des mortels judéo-chrétien, cette pratique a une connotation dégradante : on se fait pénétrer par une voie impure [d’où sort la merde], contre-nature, immorale, etc.
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