Saisissante image parue dans le Libé du jour (et probablement d’autres journaux) à l’occasion des affrontements dans le bocage autour du projet de construction d’un aéroport en région nantaise.
Je ne sais pas ce que cette image vous évoque, moi, j’ai l’impression qu’elle s’est échappée d’un Star Wars mâtiné de Mad Max.
J’imagine qu’il lui dit :
— Je suis ton père !
Que vous inspire cette image ? Quel dialogue imaginez-vous entre les deux protagonistes ?
Perso, tout cela me dépasse. Que l’on manifeste à Limoges (si si si, samedi y’avait une manif contre Notre Dame des Landes…) pour un problème d’aéroport, dont le terrain est choisi depuis paraît-il 30 ans, j’ai du mal à tout comprendre… D’ailleurs, si quelqu’un pouvait m’expliquer, histoire que je me sente moins bête dans les dîners auxquels j’vais plus ;)
Ha bon ? c’est pas Robocop contre Hancock ?
@ RdT » À vrai dire, je ne suis pas l’affaire de près. Je pense qu’il faut être contre pour montrer qu’on est un vrai militant écologiste (Uscllllaaaaaaade, esplique nous pourquoi faut être contre, stp).
Mais c’était la photo dont je voulais vous parler, juste la photo.
@ ivv » C’est une version possible.
Je mise $10 sur Robocop (mon idole !).
Voilà en gros l’échange entre ces 2 protagonistes:
Jeune homme, dégage sinon je t’embarque
Sale fils de pute, lécheur de bottes des capitalistes et des gouvernements corrompus je t’emmerde!
Ah, on m’appelle, j’arrive :-)
Bon, je ne suis pas militant écolo mais sympathisant, et je ne suis pas manifestant, mais sympathisant aussi.
J’ai des amis qui se bagarrent du côté de Nantes depuis bientôt 10 ans sur ce sujet.
Écologiquement parlant, on est loin du combat de Plogoff, mot qui fait frissonner de plaisir tout breton normalement constitué http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_de_Plogoff
Quoique, avec les tonnes de kérosène cramé et les m3 de CO2 que les avions épandent chaque jour dans le ciel, « l’Ayroport » c’est pas non plus anodin.
Pour moi il s’agit ni plus ni moins d’un nouveau Larzac. On est aussi sur un combat symbolique. L’adversaire n’est plus l’armée qui voulait annexer tout le reste du plateau pour étendre son terrain de jeu militaire. Aujourd’hui l’adversaire c’est la puissance économique de Vinci et son complice servile, l’Etat, qui veulent développer le transport aérien alors que le pétrole va se faire rare et que le CO2 est par contre devenu trop abondant…
Pour le reste, je vous laisse lire cela, c’est instructif :
http://www.pierrederuelle.com/.....tre-temps/
« Casse-toi, pauvre con ! » ? pas très original, mais toujours vendeur …
Et là, Hancock dit à Robocop :
– You fuck my wife ???
Je te tiens, tu me tiens,
Par la barbichette,
Le premier de nous 2 qui rira
Aura une tapette :)
– J’ai honte d’avoir voté à gauche !
– Pas moi.
– Assez de bitume ! Assez de béton !
– Moi, j’préfere le bitume aux pavés.
La photo: un petit côté face à face à la Cohn bendit aussi … Une photo presque traditionnelle en fait. Mais pas drôle je trouve…
Faire des emplois à tout prix, ça vous plaît ?
Sinon, ce débat me fait penser à ce titre de presse lu il y a peu: » les grecs victimes de la crise redeviennent agriculteurs ».
Et nous, si ça passe mal ? On mangera des avions … ?
Il n’y a plus de place…sauf pour les plus forts.
Le manifestant : Regarde un peu ce qu’on te fait faire. Tu crois vraiment que c’est une bonne chose, tout ça ? Allez, quoi, viens nous rejoindre…
Le flic : Bon, OK. Allez, passe-moi un autocollant.
Sans blague, c’est ce qui est arrivé hier : un flic a collé un autocollant « Non à l’aéroport » et il est passé de l’autre côté.
@ Comme une image : ce n’est pas pour faire joli qu’on est contre. Mais 2000 hectares de terres agricoles et de zones humides bétonnées, c’est tout simplement une ineptie, pour rester polie. Je suis d’accord avec Untel : le béton, ça ne se mange pas. Sans compter que ce projet est un gouffre financier annoncé. Si le gouvernement s’obstine, je peux vous assurer que le PS n’aura plus jamais ma voix, même au deuxième tour, même en face d’un Sarko. Parce que je ne vois tout simplement plus la différence. Cela dit sans vouloir vous offenser…
Celui qui a la plus petite muselière dit à l’autre: « Voila ! Tu dois y retourner, lui dire adieu, ce fut une délicieuse soirée. Tu fous le camp tu réintègres ta caisse… Tu rentres tu t’branles une ou deux fois et tout sera dit ! »
Petit clin d’oeil à Pulp Fiction ;-)
– Copé a triché !
– Dégage du siège de l’UMP !
– Le PS n’aura plus jamais ma voix, même au deuxième tour, même en face d’un Sarko. Parce que je ne vois tout simplement plus la différence !
– Moi non plus, je ne vois pas la différence. Maintenant évacue, les bulldozer de Vinci attendent !
Un édito intéressant sur la France publiée ici au Québec
http://www.lapresse.ca/debats/.....ancais.php
@ Bello » Vous avez des CRS dans la famille ?
Je suis allé lire ton article, bon, c’est du plus pur style libéral. J’aime bien comment, en deux lignes, il balaye du revers de la main les accusations de dérèglement du système capitaliste (l’accroissement de l’écart entre les salaires, entre les revenus du capital et les revenus du travail, voilà deux sujets très très très très préoccupants).
@ Usclade » Merci pour ce point de vue. J’ai commencé à lire l’article et puis j’ai renoncé à tiers-chemin, un peu agacé par le ton. J’aurais aimé un truc un peu plus neutre, pour essayer de me faire ma propre opinion plutôt que d’en avaler une pré-digérée.
@ coccinelle » Les classiques, ça a du bon. La question étant de savoir lequel des deux dit ça à l’autre ;)
@ ivv » —– Are you talking to me?
@ bandido75 » Les tapettes, c’est pour faire référence au mariage homo ?
Gai, gai, marions-les !
@ Vagant » Ben dis donc, cette note déchaîne ta créativité !
@ Untel » Oh ! Mais vous allez bien vous entendre avec Usclade, vous, avec ce petit côté rebelle énervé.
Moi, je n’ai pas dit que l’image était drôle, j’ai dit qu’elle était saisissante. Après, rien n’empêche de s’amuser avec. La référence avec la fameuse photo de Cohn-Bendit est pertinente, il manque le sourire et le regard brillant !
@ philomenne » Merci pour cet éclairage supplémentaire. Faut pas croire que je suis pour l’aéroport parce que je vote PS, hein. Je n’ai juste pas d’opinion là dessus parce que je n’ai pas pris le temps de m’informer sur le sujet (ce en quoi je suis un mauvais citoyen, mais je manque de temps).
Par contre, votre phrase qui sonne comme une menace « Si ceci, je ne voterai plus jamais cela », je trouve ça hélas un peu puéril, ou idéaliste. En politique, hélas, ce serait bien d’avoir un idéal, mais il me semble pragmatique de voter pour le camp qui applique globalement le plus de réformes qui vont dans le sens de ma pensée, ou le moins de réformes qui vont dans le sens inverse de ma pensée. Voyez, j’ai voté en 2002 pour le RPR pour cette raison, dans le choix qui m’était proposé (au 2e tour, je précise).
Maintenant, si vous voulez mon avis sur le gouvernement actuel, ben : BOF. Mais franchement, en choisissant Hollande plutôt que Aubry, pourquoi s’étonner d’avoir un président fadasse et chiffe molle ???
@ Calamity NJ » Faudrait que je le revois, tiens ! Ça me réconcilierait sûrement avec Tarantino (après avoir visionné le déplorable Inglorious Basterds).
Évidemment que nous avons l’équivalent des CRS. En voici un exemple similaire au tient des confrontations étudiantes du début de l’été. A mon avis ils ont été bien trop gentils avec nos petits anarchistes.
http://www.ledevoir.com/politi.....toriaville
Quant à Alain Dubuc pour le Québec il est plus de centre droit que d’extrême droite. Mais par rapport à la France je peux comprendre qu’il soit perçu comme tel.
@ Bello » Je n’ai pas parlé d’extrême droite, j’ai parlé de « libéral » (la veine Alain Madelin, en France) au sens politique français et non américain du terme, c’est à dire qui prône plutôt la non-régulation législative en laissant faire les lois du capitalisme.
De façon générale l’Amérique est libérale et j’en suis. Mais être libéral ne veut pas dire être ouvert aux capitalismes sauvages. L’histoire récente nous montre que les contrôles gouvernementaux échouent tout le temps. Pas des fois, tout le temps!
@ Bello » Voilà le genre d’affirmations un peu hâtives et non étayées !
L’histoire récente montre plutôt que lorsque l’on ne régule pas en faisant confiance en l’équilibre du capitalisme, les limites sont dépassées et on fait n’importe quoi. Exemple du scandale des subprimes. Et dans ce cas, les banques au bord de la faillite sont sauvées par l’état au lieu de crever conformément à la loi du Capital ! La politique est complètement asservie au fric, il est temps de rééquilibrer un peu ce monde !
Justement, l’état a sauvé les banques au lieu de les laisser crever. C’est une démarche socialiste qui fait que tout le monde engraisse des voleurs. La première chose que ces derniers ont fait par la suite est de se féliciter de cette réussite et se donner des bonus.
Quand la pérennité et le profit sont les objectifs les meilleures solutions sont trouvés. Quand l’objectif est le statuquo à tout prix alors seule la chute est atteinte.
Je viens de lire justement que ton gouvernement songe à mettre Arcelor-Mittal au pas et possiblement racheter l’usine. Bravo pour eux. Ils seront propriétaire d’une usine et responsable des salaires de plus de 2500 personnes. Encore des centaines de millions qui passeront dans le budget des dépenses. Quant aux profits? à quoi ça sert…
« C’est une démarche socialiste qui fait que tout le monde engraisse des voleurs. »
La privatisation des profit et la mutalisation des pertes est une doctrine qui n’a rien de socialiste, cher Bello, c’est un peu grâce à ce principe que le capitalisme survit depuis des décennies des deux côtés de l’Atlantique…
Tu n’as pas à t’en faire, notre gouvernement n’a pas osé déplaire aux capitalistes, il ne subira pas les quolibets des journaux économiques anglo-saxons cette fois ci. Il n’a pas osé nationaliser le site de Florange, c’est à dire qu’il n’a pas indemnisé le propriétaire d’un grand site industriel pour qu’il le quitte, alors que ce dernier voulait justement le démanteler. Par ailleurs cet industriel n’a pas été clean avec le fisc, n’a pas tenu ses engagements avec le gouvernement précédent (engagements identiques à ceux d’aujourd’hui), et ce site est un morceau du patrimoine industriel français qui est encore rentable.
La notion d’intérêt général, tu connais?
Et où était le scandale? Un milliardaire exproprié, c’est ça? Atteinte à la propriété privée?
Les centaines de personnes qui ont construit cette usine et y bossaient bien avant Mittal, qui vont se retrouver sur le carreau et devoir s’expatrier pour retrouver du boulot ailleurs alors qu’il n’ont pas fini de payer leur baraque, seront bien heureux que de savoir le droit à la propriété de Mittal n’a pas été bafoué, ouf !
ça n’a rien à voir avec le droit de propriété de Mital ou pas. La réalité est qu’à chaque fois qu’un gouvernement prend possession d’une usine supposément pour sauver des jobs, et bien à chaque fois ce sont les payeurs de taxes qui financent des jobs à grand prix pour maintenir en vie une usine qui ne devrait pas. Si l’usine n’est pas rentable elle doit simplement fermée. Ce sont les lois du marché. Mais évidemment la France réfute les lois du marché et se retrouve aujourd’hui dans le pétrin.
Des entreprises naissent et d’autres meurent. C’est la vie.
Ben moi, je suis déçue, voire en colère, qu’Hollande ait renoncé. C’eut été un avertissement fort…
J’en ai marre de toute cette mièvrerie qui nous mène un peu dans le mur. Ah, shit, me vl’a en train de virer Méluch’…
Mais bon, le consensus hollandiste commence à sérieusement me gaver !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
@ Usclade » Merci d’avoir pris le relai je commençais à me lasser un peu. Mais je crois bien que nous ne convaincrons pas plus de la justesse de notre pensée Bello qu’il ne nous fera bouger sur nos positions.
@ RdT » J’ai lu récemment cette citation de JF Kennedy : “Too often we enjoy the comfort of opinion without the discomfort of thought.”
Hollande devrait en prendre de la graine, effectivement.
Bien d’accord. Nous sommes campés sur nos positions. Le problème est que j’ai raison :-P LOL
Bello,
c’est gentil de te préoccuper des pauvres contribuables français, mais ne t’inquiète pas, ils sont grands et ils survivront.
Tu sais qu’il y a deux catégories de personnes : ceux qui ont des problèmes d’argent et ceux qui ont des problèmes d’impôts. J’ai toujours été amusé par les discours victimaires des néolibéraux sur l’insupportable pression fiscale qui s’abat sur les détenteurs de capitaux, une véritable « oppression », qui les pousserait à s’expatrier, à réclamer l’asile « économique » dans des pays plus accueillants…
Mais oui, on ne sera jamais d’accord, tu as tes raisons, moi j’ai les miennes.
Concernant Mittal, puisque tu en parles de façon biaisée en parlant d’entreprise non rentable, quelques précisions quand même :
Arcelor Mittal a versé 2 milliards d’euros de dividendes en 2012. Le site de Florange est industriellement rentable. Arcelor Mittal doit 1,3 milliards d’euros au fisc français.
http://www.challenges.fr/entre.....range.html
Par ailleurs l’Etat Français a déboursé 5 milliards dernièrement pour renflouer la banque Dexia.
La solution retenue finalement parle d’un investissement de 180 millions, et c’est ça qui ruinerait les pauvres contribuables? Ce sont ces quelques centaines de millions d’euros qui risqueraient de fausser le marché et déstabiliser l’économie?
Faut arrêter de diaboliser la gestion publique et idéaliser la gestion privée. Quoiqu’il arrive, nationalisation ou pas, c’est le contribuable qui paiera à la fin le désastre économique. Donc autant en profiter pour laisser au pays sa capacité de produire de l’acier en attendant..
Je crois que nous avons assez battu ce point. On verra bien quel avenir aura cette usine dans les prochaines années. Au Québec chaque « sauvetage » s’est avéré un gouffre financier.
@ Bello & Usclade » J’ai pensé à vous deux ce matin en entendant le cas de Sephora dont il est question en France en ce moment.
En gros, Sephora se plaint de ne pas pouvoir ouvrir ses magasins au delà de ce à quoi il est légalement (au regard de la législation du travail) autorisé.
Sephora dit « par ces temps de crise, blabla, nous empêcher d’ouvrir va supprimer des emplois, blabla, c’est quand même scandaleux qu’on veuille nous empêcher de le faire pour des raisons idéologiques ».
Alors, effectivement, les syndicats se battent pour des raisons idéologiques, mais l’attitude de la direction de Sephora est, elle aussi, guidée par des raisons qui ne sont pas moins idéologiques.
Je plussoie votre citation de JFK
Je vais même vous la piquer pour la mettre en exergue de mon blog docti, rire
Une brassée de sourires à vous
Tout à fait CUI, tout est idéologique..
hier, j’ai justement assisté à une conférence (navrante) d’un ancien ministre des finances, maire de ma ville, qui se croyait malin en déclarant, à propos de la tentation de plus solliciter les riches en ces temps de rigueur : « un pays sans riches est un pays pauvre »
Si j’avais pu réagir, je lui aurais répondu que ce raccourci était inepte pour moi, mais que s’il fallait faire un raccourci sur ce thème, ce serait « un pays sans pauvres est un pays riche ».
On a là un puissant révélateur idéologique, un postulat sans doute irréductible qui plie n’importe quel débat..
@ Usclade il est vrai que nos positions idéologiques sont à l’extrême. De mon coté je me base sur l’histoire récente. Le socialisme a appauvri alors que le capitaliste a enrichi. Tu peux débattre comme tu veux mais c’est une réalité. Le seul problème du capitalisme est qu’il « enrichie » inégalement. Mais c’est la nature de la bête. Seuls les plus futés s’en sortent très bien. Quant au socialisme il a tendance à mettre tout le monde sur un pied d’égalité ce qui éventuellement enlève tout goût de réussite. Il a aussi tendance à enlever au plus futé pour le donner au moins futé ce qui aussi à terme à tendance à faire en sorte que les plus futés s’organisent pour ne plus être les dindons de la farce.
On peut bien croire à l’utopie d’une société sans pauvre est une société riche. Mais la réalité fait en sorte que cela n’a jamais existé dans toute l’histoire de l’humanité. Alors pourrions-nous réfléchir sur les bases réalisables et non des utopies?
@Bello
> « Le socialisme a appauvri alors que le capitaliste a enrichi. Tu peux débattre comme tu veux mais c’est une réalité. »
Ce qui m’intéresse justement c’est de débattre pour aller au delà de ces postulats car la réalité que tu décris est aussi subjective que dénaturée par les raccourcis implicites que l’idéologie fait prendre à ton raisonnement.
Là tu parles d’évolution sans préciser ton référentiel. Appauvri par rapport à quoi, à qui ou à quand, et enrichi par rapport à quoi, à qui ou à quand ?
Parce que ne serait-ce que l’exemple du communisme soviétique, le pays ne s’est globalement pas appauvri pendant la parenthèse communiste, au contraire.
Comme on a vu ci-dessus, la notion de pauvreté et de richesse ne nous parle pas de la même façon, à cause de nos filtres idéologiques.
> « Alors pourrions-nous réfléchir sur les bases réalisables et non des utopies? »
Avec plaisir, je ne fais que ça. Je ne me raccroche pas plus à l’utopie communiste qu’à l’utopie d’en face : je suis désolé, mais réduire l’humanité à un nuages d’individus entièrement programmés pour ne viser que leur intérêt personnel et n’interagir avec leur environnement que selon la loi de l’offre et la demande, en invoquant l’intervention de « la main invisible » pour que la somme des intérêts particuliers déterminent l’intérêt général, c’est quand même aussi utopique.
Je suis à fond dans la réalité justement. Figure-toi que je suis professionnellement du côté des employeurs, des chefs d’entreprise, avec toute l’aisance matérielle que cela confère. Je l’assume comme une fonction, pas comme un statut, un privilège. Et cela ne m’empêche pas d’être critique vis à vis du capitalisme, car pour moi il nous appauvrit.
J’oeuvre à mon humble niveau pour essayer effectivement de sortir du système capitaliste qui, refusant de voir qu’il a atteint toutes les limites physiques de la planète, continue à rêver de croissance, et croit dompter la saturation en instaurant toujours plus de concurrence. En réalité cela a pour effet d’étendre l’esprit de prédation du capitalisme, traditionnellement réservé au milieu des affaires, à tout le reste de la vie publique.
J’ai été affligé de voir l’ex ministre des finances (dont je parlais ci-dessus) se vanter d’avoir eu à négocier âprement les taux d’intérêt de notre dette publique auprès d’un patron de fonds de pension international dont la capitalisation représentait le PIB de la France. Il ne s’en rendait pas compte, mais il causait comme s’il était le PDG d’une boite en mauvaise santé, l’Etat, et dont le rôle consisterait à convaincre des investisseurs et rendre des comptes à ces actionnaires.
L’Etat débourse chaque année autant de « dividendes », les intérêts de la dette que les entreprises du CAC 40 français. Oui plus de 30 milliards d’euros chacun.
La politique publique, entièrement définie par la rigueur budgétaire, n’est plus débattue dans les instances démocratiques. There Is No Alternative : rembourser nos créanciers et mener les réformes correspondant à leur préconisation pour qu’on conserve une bonne note financière. C’est la « rigueur ».
Dans quelques décennies les livres d’histoire révéleront à quel point les Etats ont été « privatisés » par le système financier, et à quel point de « non-conscience » de tout cela la population se trouve aujourd’hui, alors que c’est à son détriment que le système financier continue à ponctionner ses rentes.
Cela m’attriste..
Mais cela ne fait pas de moi mécaniquement un bolchevique, si? :-)
@ MarieMouillette » Merci de t’aventurer dans le territoire mouvant des commentaires de cette note (si j’avais imaginé qu’elle déclencherait un tel débat ^^)
@ Bello » Faudrait juste pas confondre socialisme et communisme (on est en 2012, hein).
@ Usclade » Je te laisse argumenter, hein, moi je n’ai pas trop la force.
J’aime bcp l’argumentaire d’Usclade et le rejoins…
Va bien falloir arrêter cette échange argumentaire parce que clairement on va rester sur nos positions.
Cela dit je me lance une dernière fois certainement pas pour tenter de vous faire changer d’idée mais plutôt pour appuyer les miennes. Malheureusement je ne m’exprime pas aussi bien qu’usclade. Je ne suis qu’un gars technique pour qui tout est logique, tout est structure. Je me tiens informé et peut donc aussi argumenté. Cela dit il est important de s’informer à droite comme à gauche. Les gauchistes ont tendances à s’en tenir à leurs positions et les élever au rang de dogmes. Tout comme les environnementalistes d’ailleurs pour qui le problème de la Terre est l’Humain qu’on devrait éliminer. Mais c’est un autre débat.
On peut parler de communisme, de socialisme ou de capitalisme. Mais le communisme n’est pas simplement une dictature économique? Et le socialisme, qu’est-ce au juste? Qu’est la Corée de Nord? Et qu’est la Chine aujourd’hui? La réalité est que peu importe le modèle pour créer de la richesse dans une société il est essentiel d’avoir quelques éléments essentiels
1. Avoir la liberté d’action et de pensée
2. Pouvoir facilement créer et marchander
3. Avoir la possibilité de posséder des biens sans risque de se le faire prendre par le gouvernement ou toute autre personne
4. Avoir la possibilité d’accumuler les biens
5. Être responsable de ses actes, positif ou négatif
A cet effet je suggère une lecture très intéressante, la biographie d’Alan Greenspan, ancien président de la Fed américaine.
http://en.wikipedia.org/wiki/The_Age_of_Turbulence
Les point 5 est le plus intéressant dans nos sociétés d’aujourd’hui où il semble que plus personne n’est responsable de lui-même. Dès que quelque chose arrive on blâme le gouvernement. Par exemple la santé. Certaines personnes moins fortunés auront des maladies de toutes sortes. Toutefois une grande partie de la population est en mauvaise forme physique du à de la malbouffe et un manque d’entrainement. Cela empire d’années en année ce qui taxe nos systèmes de santé. Et on blâme sans arrêt nos gouvernements de pomper de plus en plus d’argent en correctif au lieu de travailler le problème à la source et investir dans la bonne santé de la population. C’est une spirale sans fin.
Puis viens aussi l’approche classique de nos gouvernements qui offrent de plus en plus de service pour se faire élire. Évidemment ils n’ont pas les fonds pour le faire. Mais ce n’est pas grave on augmente les revenus et donc les taxes. Une spirale négative dont la fin finie toujours par se produire. On a qu’à regarder la Grèce. Le tour de la France n’est pas loin. Celui du Québec non plus d’ailleurs.
On en parlait précédemment concernant les conditions de travail dans mandarins de l’état qui n’est d’aucune comparaison avec ceux du secteur privé. Actuellement une grosse portion des taxes sert à supporter le fonctionnement de l’état qui ne manque jamais d’idée pour augmenter les services, et donc le personnel requis pour offrir ces services, et donc qui requiert de plus en plus de taxes. Encore là une spirale qui ne peut faire autrement que frapper un mur.
A cela s’ajoute les pensions à 55 ans pour des gens qui vivent jusqu’à 90. C’est insensé de travailler 25 ans puis être 35 ans à la retraite. C’est littéralement une chaine de ponzi qui requiert de plus en plus de jeune à la base pour couvrir les vieux. Le problème est que la pyramide d’âge s’inverse actuellement. Le système est tout près d’imploser. Ce n’est qu’une question de temps.
Donc pour en revenir au point 5 les gouvernements accumulent déficit sur déficit depuis les années 70 et sont prêts du point de rupture. Et que trouve-t-il à dire? Blâmer les prêteurs… Pourtant si on adhère au point 4 qui concerne le droit à l’accumulation de bien. Pourquoi le prêteur devrait être blâmé? Est-ce à dire que le citoyen qui s’endette avec cartes de crédit et autre prêts n’a aucune responsabilité et qu’on doive alors blâmer le prêteur? Finalement sommes-nous vraiment responsable de nos actes ou pas?
Justement une citation d’un francais
Tiré livre « La Grande parade » de Jean-François Revel (1924-2006).
« Les inégalités libérales des sociétés de production sont agitées d’un brassage permanent et elles sont modifiables à tout instant. Dans les sociétés de redistribution étatique, les inégalités sont au contraire figées et structurelles: quels que soient les efforts et les talents déployés par un actif du secteur privé français, il n’aura jamais les avantages ‘acquis’ (c’est à dire octroyés et intouchables) d’un agent d’électricité de France*. […]
Dans une société où les inégalités résultent non de la compétition ou du marché, mais de décisions de l’État, le grand art économique consiste à obtenir de la puissance publique qu’elle dévalise, à mon profit, mon voisin, si possible sans que celui-ci sache à qui va la somme qu’on lui prend. »
Je conviens que certains grands financiers sont malhonnêtes. C’est pour cela que les gouvernements mettent en place certaines règles. Il pourrait y en avoir plus mais les règles sont requises. Il est aussi vrai que lorsqu’on est en affaire le but est de faire du profit en contournant les lois si requis. On doit demeurer légal mais utiliser tous les outils à notre portée. Encore une fois c’est la nature de la bête. La créativité. En tout temps. Ça fait partie de la game de faire des profits. N’en déplaise aux gauchistes. Sans profit aucun intérêt de se dépasser. Aucun intérêt de se montrer créatif. Est-ce que Bill Gates et Steve Jobs n’ont pas mérité leur fortune? De mon point de vue ils ont mérité le moindre dollars qu’ils ont. Notre société récompense l’effort, la créativité, l’intelligence, le talent. Qu’on soit footballeur, financier, écrivain, ingénieur, entrepreneur. Les meilleurs méritent plus. Et une société si elle veut progresser doit savoir reconnaitre cela et le protéger. Sinon ça fait ce qui s’est passé dans l’ex-bloc soviétique. La mort d’une société. Ne pas reconnaitre cela est d’une malhonnêteté intellectuelle.
Et pour terminer un petit vidéo humoristique sur la gauche…
http://www.youtube.com/watch?v.....r_embedded
Ce commentaire sera le dernier sur le sujet. Il est temps de passer aux choses sérieuses, l’amour et le sexe. Les dollars ne font que nous permettre d’en profiter pleinement :-)
Désolé, mais j’ai du mal à ne pas réagir.. car tu nous assènes ton point de vue comme de grandes vérités incontestables et indépassables… En parlant au nom de tous, tu parles donc un peu en mon nom, et moi je ne peux pas cautionner de tels propos :-)
« Sans profit aucun intérêt de se dépasser. Aucun intérêt de se montrer créatif »
Toi tu ne vois pas l’intérêt. Moi si. Je sais bien que Adam Smith, JF Revel, Madelin ou même Sarkozy sont persuadés comme toi que l’individu n’agit que par cupidité financière, mais change de lectures et observe les gens d’un peu plus près, tu verras qu’ils ont plus de potentiel que ce que les théoriciens capitalistes néolibéraux leur prêtent. Les maîtres à penser du capitalisme prennent leurs désirs pour des réalités, projettent sur l’humanité entière leurs propres travers.
Evidemment quand on flatte les bas instinct humains on est sûr de les animer, le capitalisme fait cela depuis des décennies et ça marche. Mais ça ne va pas devoir durer éternellement. Il va falloir que l’humain grandisse un peu…
Car justement « Être responsable de ses actes, positif ou négatif » c’est comprendre que le droit au profit, que l’accumulation de richesses privées ne sont pas des principes sacrés au dessus de tout, des privilèges garantis comme le cadeau de Noel attendu par l’enfant.
Être responsable de ses actes, c’est se frotter à la réalité, et arrêter de vouloir faire fortune par tous les moyens. C’est chercher d’autres formes de reconnaissance sociale, en se montrant utile d’un point de vue économique et social..
Les défis qui attendent l’humanité sont bien plus importants que les basses considérations pécunières, nos addictions matérialistes et autres jérémiades sur l’oppression fiscale.
Ce n’est pas facile à accepter pour les capitalistes, il y a des deuils à faire, et pour l’instant on est encore dans le déni.
La démographie mondiale ça pose des problèmes au delà du versement des retraites : on prend conscience que la planète n’est pas un système infini, qu’il n’y a pas assez de ressources naturelles pour que la croissance économique continue au rythme qu’on avait connu jusqu’ici.
Le creusement des inégalités ce n’est pas un vecteur de motivation sociale, c’est une dislocation lente de la société avec des coûts toujours plus élevés pour essayer de maintenir la cohésion de l’édifice.
L’environnement, ce n’est pas juste un épouvantail idéologique des écolos, c’est des prévisions météorologiques prédisant des catastrophes géopolitiques inédites, d’énormes bassins de population à déplacer ailleurs.
Rien que pour tout ça on sera obligé de mettre à profit toute notre ingéniosité, notre créativité, notre talent et notre énergie à faire en sorte que ça se passe le moins mal possible, sans chercher à briller aux dépens des autres.
Pour moi c’est la priorité du moment, je me bagarre au quotidien pour cela. Changer, ou s’agripper comme des drogués aux gaz de schiste et autres sables bitumeux en continuant à rêver de croissance et d’enrichissement, voilà bien le choix du jour…
J’ajouterai une dernière chose puis le dossier sera réellement clos de mon coté.
La population mondiale est en constance hausse ce qui requiert une création de valeur continue pour supporter cette croissance. Tous les pays du monde en souffre. Lorsque le PIB d’un pays stagne et que sa population augmente alors nécessaire la richesse individuelle diminue. C’est mathématique. On peut bien rêver de refaire l’Humain. Entretemps, on doit composer avec la réalité.
@ Bello » Ton erreur la plus grande, je crois, est de penser que l’idéologie de gauche serait accrochée à des dogmes, alors que l’idéologie de droite ne le serait pas, ou moins (tu dis que tu es juste un « gars technique » – j’en suis un autre).
(Bello & Usclade, vous m’excuserez, mais je vous lis en diagonale, j’ai pas la tête à ça en ce moment.)