Avec mon sens habituel de la mesure, je ne prends généralement pas parti entre les juillettistes et les aoûtiens, prenant mes vacances à cheval entre les deux mois. Cette année pourtant je déroge à la règle en choisissant résolument le clan des aoûtiens. C’était d’ailleurs assez cool de voir mes collègues disparaître progressivement tout en profitant de la canicule parisienne, et encore meilleur de voir les premiers juillettistes de retour alors que je n’avais pas encore bouclé mes valises.
C’est donc depuis mon lieu de villégiature (en fait, l’une des six destinations – pas moins – le long de notre périple) que je reprends le fil fragile des publications.
Curieusement, le texte s’arrête ici et quand je reprends le fil de l’écriture, je m’aperçois que presque tout ce qui précède est périmé. C’était l’introduction d’un texte destiné à vous faire patienter, amis lecteurs, pendant mes congés. L’enfer est pavé de bonnes intentions et mon téléphone est blindé d’embryon de textes, plusieurs paragraphes, quelques idées en guise fil conducteur, juste un titre…
Dans un grand effort de développement durable, je le reprends, le repose sur l’ouvrage et essaye de lui donner une forme publiable. L’idée était la suivante : c’est la période des vacances, alors même si l’on continue de travailler, on s’offre une petite parenthèse, un petit écart par rapport à ce qui est notre quotidien professionnel. Pour certains, ce sera une tenue plus casual, pour d’autres des horaires allégés qui fondent comme glace au soleil, d’autres encore proposeront plus volontiers aux collègues d’aller boire une mousse sur une terrasse et se permettront une remarque laissant imaginer qu’ils ne sont pas qu’êtres de travail en regardant passer une paire de jambes lisses.
Pour Eric Rocheblave, avocat spécialiste du droit social, l’été a pris la forme d’une chronique défouloir, un « Petit guide des grossièretés au travail » fort bien documenté. L’article peut se lire ici, et comme tout est si fugitif sur la toile, j’en ai aussi enregistré une copie ici : JDN Petit guide des grossièretés au travail
Apprenez donc, en lisant cet article, que :
Pour la Cour d’Appel de Nancy, la nature et la violence des propos réitérés du salarié : « bande d’enculés », « vous êtes un rigolo, vous êtes un charlot de première » « je vous emmerde [à six reprises] », « aller vous faire tailler une pipe » ont par leur caractère outrageant, insultant et excessif visant directement la personne du directeur, et ce en présence d’autres salariés, dépassé les limites octroyées à la liberté d’expression d’un salarié revêtu de mandats sociaux divers et ne peuvent plus être considérés comme s’intégrant dans le cadre normal des fonctions d’un représentant du personnel et ce, quand bien même le salarié a par le passé dûment et constamment défendu les intérêts de ses collègues salariés.
Ou encore que :
Pour la Cour d’Appel de Rouen, qualifier son supérieur hiérarchique de « gros tas de merde » ne saurait constituer ni une faute lourde ni même une faute grave ou encore une cause réelle et sérieuse le licenciement d’un salarié.
Il paraît utile, au cas où l’envie vous chatouillerait, de savoir que :
Pour la Cour d’Appel de Limoges, qualifier le style d’un courrier de son patron de « mou, froid, hypocrite, pervers, bavard comme une vielle femme et radoteur », le traiter lui-même de « sot, personne privée de tact aux méthodes surannées et qui utilise un vocabulaire pitoyable », de «morceau de merde, hypocrite, menteur, faux cul impuissant » et lui souhaiter « une longue vie dans le monde des hypocrites » et ajouter qu’ « il n’avait pas de couilles et était pédéraste » constituent à tout le moins une cause réelle et sérieuse de licenciement…
Allez, je ne vais pas déflorer tout l’article, allez donc le lire tous seuls, bande de bâtards assistés, mous du gland, pauv’ tanches, râclures !
(J’ai passé d’excellentes vacances à Tourette-sur-Gilles, au fait.)
Va exhiber ta bite molle sur TF1 ! Sarkoziste !
Le seul truc à retenir est que employeurs et salariés n’ont pas les mêmes droits aux propos injurieux : devinez qui a plus de droits à l’insulte ?
Puis, j’adore les insultes du type : « sot, personne privée de tact aux méthodes surannées et qui utilise un vocabulaire pitoyable »
ou « si tu ne baises pas ta femme tous les soirs je vais te montrer ».
Sérieux, c’est la répétition des insultes qui doit interpeller sur un possible harcèlement côté patrons, mais aussi, salariés.
Souvent, on voit qu’il y un truc qui cloche, mais on a pas la solution à son niveau. Alors, on laisse faire.
Puis, souvent, le problème ne vient pas, seulement, que le patron est un sale enc…(parce, à part avoir fait une partouse avec lui, vous n’en savez rien; si ça se trouve il adore ça), mais que l’organisation du travail pousse à la maltraitance.
chers collègues,
la loi vous rappelle que
le harcèlement sexuel
n’est jamais un jeu
mais toujours une violence.
http://stop-harcelement-sexuel.....hette4.pdf
Ps : et l’organisation du travail pour l’enc…c’est plus complexe.Il faut beaucoup de doigté et d’expériences, surtout, quand le conflit est dur.
Wouarfff wouarff. Bon, vaut mieux que je retourne voir le patron, il a besoin d’un coup de main pour régler son conflit.
Sidérant.
Flippant, limite. Je ne sais pas comment je réagirais si je me faisais traiter de personne privée de tact, quelle humiliation…
Je crois que je serais épouvantablement vexée si on épinglait mon vocabulaire pitoyable.
Joli florilège, en tout cas, ça me change de l’ambiance feutrée au boulot, où le summum de la vacherie se résume à : « tu as l’air fatiguée, tu es sûre que tu es au mieux de tes capacités ? »
Je ne sais pas, j’ai dormi moins de trois heures, et le reste du temps, j’ai aéré le matelas avec un grand sportif après avoir réorganisé la disposition du salon. La table de salle à manger ne fait pas très bien devant la télé, mais j’avais oublié de bloquer les pieds avant de grimper dessus. Quant au canapé, il s’est promené au hasard des coups de reins. Mais sinon, ça va…
@ Audrey & Cristophe » Je suis un peu déçu qu’il n’y ait que vous deux (sales bâtards) qui saisissent la balle au bon pour mettre un peu d’ambiance sur ce site moribond (enfoirés, bouseux, mesquins, pieds nickelés, post-soixante-huitards à la petite semaine !).
@ Marietro » Perso, je n’ai jamais connu de cas aussi notable que ceux cités par l’avocat. J’ai eu à gérer des conflits internes assez gratinés, mais c’était dans les deux cas de collègue à collègue en l’absence de tout lien hiérarchique.
@ Tamara » Curieusement, je vous vois plutôt dans le rôle de celle qui balancerait « personne privée de tact aux méthodes surannées et qui utilise un vocabulaire pitoyable ».
@ Hécube » Chez moi aussi, c’est très feutré, surtout depuis que j’ai changé de service et que je ne bosse plus avec cet enc… agressif de directeur des ventes !