[1411] Grand corps malade – #RES19 J1

Je commence à m’interroger sur l’avenir de ma belle histoire d’amour avec le festival Rock-en-Seine. L’an dernier, déjà, un premier doute m’avait traversé : l’affiche ne m’avait pas fait palpiter. Pour autant, j’avais passé un bon moment et j’avais écouté pas mal de concerts qui avaient su me séduire.

Cette année, ma première déception surgit très tôt, à l’époque où j’achète habituellement, fidèlement, mon forfait à prix réduit (« early bird » pour le dire à l’anglaise, ou « forfait de Noël » comme on l’appelait) les yeux fermés, c’est à dire sans avoir aucune idée des groupes qui seront programmés. Cette année, donc, changement de cap puisque l’organisation du festival :

  • annonçait d’emblée la présence exceptionnelle de The Cure
  • ouvrait la vente du forfait à prix « réduit » annoncé à 149 € au lieu de 159 € soit une augmentation de plus d’un tiers du prix…

Quelque peu courroucé par ces méthodes marketing que je jugeais bourrines, je ne prenais pas de place en me disant que je verrai plus tard ce qu’il en serait.
Quelques mois plus tard, je finissais par craquer, me disant que je n’avais pas encore vu The Cure sur scène et que ce serait l’occasion, et n’ayant pas trouvé d’autre festival adapté à mes envies et mes contraintes pour assouvir mes envies de son.

Les jours passaient, peu de nouveaux groupes annoncés à l’affiche déclenchaient mon enthousiasme, j’arrivais donc sur la pelouse du parc de Saint-Cloud avec une liste de groupes à écouter assez restreinte. Et une première déconvenue en découvrant que le nombre de scènes s’était réduit de 5 à 4 (auxquelles s’ajoute le podium Île-de-France), entraînant dans le même mouvement la réduction de l’offre. 20 % de concert en moins pour 36 % plus cher, j’avais le vague sentiment qu’on confondait festivalier fidèle et pigeon. Une amie m’a indiqué que c’est le prix du concert des Cure qui a rincé les finances du festival. Possible.

ornement séparateur

Jour 1 – Au moins une bonne nouvelle cette année : le festival va se dérouler sous un temps radieux voire un soleil de plomb pendant ces trois jours. J’arrive donc en tenue estivale (sneakers à la place de mes fidèles écrase-merde, jean, t-shirt rigolo) et sans rhum. Assez tôt (environ 30 minutes après l’ouverture des portes) comme à mon habitude, car j’aime prendre le temps de visiter le site du festival avant d’être pris dans la frénésie des concerts. Je passe les contrôles sans encombre (alors que ceux arrivés un peu plus tard vont connaître des files d’attentes d’environ 50 minutes) et c’est là que je découvre que tout l’espace « Scène pression » a disparu. Moins de scènes, c’est aussi un choix plus réduit pour la restauration et mon food truc de fish ‘n chips chéri manque à l’appel. Pas d’exposition d’affiche non plus. Coca Cola animera un podium hystérique, en (mauvais) remplaçant de Bonobo. Firestone propose des tatouages provisoires. TGV inouï nous invite à lancer des fléchettes et Aigle nous invite à visiter son autobus magique avec DJ incorporé. Rien de très original. Au contraire, tous vous invitent à poster sur Instagram (qui se révèle donc le réseau social du moment) vos photos de pub avec le mot-dièse qui va bien pour tenter de gagner ceci ou cela.

Grilled cheese + frites + Grimbergen blonde

Je déjeune d’un grilled-cheese avec une bière, à l’ombre, près de la scène de la cascade où j’attends mon premier concert de la journée : Alice Merton qui distille une easy pop rythmée sympathique qui m’évoque le style de Jain (sans les petites manies scéniques qui m’avaient agacé quand j’avais vu cette dernière en 2017, également à R-E-S) tandis que je suis rejoint par C*** qui m’accompagnera l’essentiel du festival.

Un peu plus convaincant, ensuite, Balthazar (un groupe belge ayant, lointainement, quelques consonances évoquant mes chéris de dEUS) réchauffe un peu plus l’ambiance du festival côté Grande Scène. MNNQNS qui remplacent au débotté une artiste que j’aurais bien aimé découvrir absente pour maladie (pourvu que ce ne soit pas le syndrome Amy) n’aura pas mes faveurs et je ne sais pas pour quelle raison je rate We hate you please die qui avaient l’air pourtant joyeusement destroy. Une mauvaise inspiration me fait préférer Let’s eat Grandma plutôt que Jeanne Added (qui ne m’avait pas convaincu la dernière fois que je l’avais vue sur scène) mais, après m’être lassé de leurs gesticulations, je rejoins quand même la grande scène où Jeanne, très inspirée, met en transe les festivaliers avec un show de première bourre. Excellente idée de mettre sur scène un groupe de choristes (Accentue, si j’ai bien retenu leur nom) (ça change des groupes rock qui se la pète en venant avec des orchestres symphoniques). Jeanne, c’est promis, je ne te snoberai plus !!!

Malgré l’offre scénique plus réduite, et un programme du samedi beaucoup trop rap qui aurait pu être rééquilibré, j’ai quand même un vilain dilemme quand je dois choisir entre Johnny Marr et EELS. Je fais le choix de ceux qui sont sur la scène de la Cascade, et je n’ai heureusement rien à regretter car Mark Everett nous gratifie d’un show très agréable où il cabotine sans lourdeur. À la fin du concert, il nous reste 15 minutes pour courir nous entasser par trop loin de la grande scène où The Cure va donner le concert événement de la journée (voire du festival tout entier). C’est ce vendredi que la foule est la plus nombreuse sur la pelouse de Saint-Cloud et, c’est pas pour cafter, nous étions quand même un public plus vieux que d’habitude. D’ailleurs, pendant le concert (2 h 15, quand même – tant pis pour Bagarre qui, d’après les échos que j’ai pu avoir, a quand même fait une belle prestation) sans fausse note de Robert et sa bande, ça bouge très modestement. Public de fatigués !!!

The Cure sur la grande scène de Rock-en-Seine
You’re the one for me, fatty! 🎶

Le dernier concert de la journée sera le show électro plutôt sympa de Kompromat. Je danse jusqu’à l’ultime note avant de prendre lentement le chemin du retour, mon traditionnel gobelet souvenir de l’édition à l’abri dans mon fidèle sac orange !

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Podium du jour :

  1. C’était trop bien mais ça bougeait pas : The Cure
  2. C’était bien et ça bougeait bien : Jeanne Added
  3. C’était correct et ça bougeait enfin : Kompromat (majeurs lasers !)

3 Responses sur “Grand corps malade – #RES19 J1”  

  1. #1
     
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    Isatagada a gazouillé  :

    Hello ! Chouette d’atterrir ici depuis ton Twitter !
    En effet, même ressenti globalement. Pareil que toi, j’avais super envie de découvrir We hate you please die (et manqué idem), j’ai vu Balthazar que j’aime beaucoup et je suis heureuse qu’ils t’aient plu car j’avais l’impression que l’impression n’était pas top (trop « mou » pour beaucoup). Je te trouve très mitigé pour un premier concert de The Cure. Moi ils m’impressionnent à leur âge. Les gens étaient plus âgés et ce n’est pas du métal donc ouais ça ne bouge pas à mort mais tout le monde se dandine quand même gentiment :-D
    Jeanne a une si belle voix oui ! Et elle est si incroyablement humble pourtant c’est fou. Je crois quand même que la grande scène était un peu trop grande. Je trouve incroyable qu’ils n’aient pas trouvé d’autres groupes à programmer sur la grand scène avant The Cure qu’elle et Balthazar, même si je les aime beaucoup. Comme tu dis, ils avaient cassé leur tirelire avec The Cure.
    Bises, j’attends de lire la suite !!!

  2. #2
     
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    Barbara a gazouillé  :

    Fatty…

  3. #3
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @isatagada » Deux ans que j’essaie en vain (COVID oblige) de remplacer Rock-en-Seine par les Eurockéennes (dont feue-l’affiche 2021 était trop biennnnnn). Verdict en 2022 ?

    @barbara » Je ne respecte rien !!!

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