[303] Pâques aux balcons

Vous reconnaîtrez dans le cliché ci-dessous mon talent habituel à porter à votre regard des photos d’affichage de publicité nettes, sans reflets, enfin, bien léchées, quoi !

Je suis passé devant ce matin, à vélo. Je me suis dit « mais qu’est-ce que c’est que cette pub à la noix ? » Je continuais de pédaler, tandis que se formait dans mon esprit l’idée suivante : « bon sang, mais ça c’est un bon matériau pour une note ». Alors n’écoutant que ma conscience burpeuse (la conscience professionnelle provisoirement mise de côté, j’étais déjà en retard et 2 minutes de plus ou de moins…), je fis demi-tour et pris ce cliché, en essayant de ne pas imaginer ce que cette femme d’un certain âge, assise sous l’abribus, pouvait penser de cet énergumène à vélo planté devant elle et photographiant avec son téléphone portable une femme en tenue légère.

Remercions au passage mon logiciel de traitement d’image grâce auquel, consciencieusement, je redresse à chaque fois les perspectives, parce que cette photo n’a absolument pas été prise de face. Et puis de toute façon, on s’en fout, de la qualité de l’image. Ce qui compte, c’est ce qu’il y a écrit dessus.

Triumph
Bonnet blanc, blanc bonnet

En l’occurrence : ENFIN UNE CANDIDATURE BIEN SOUTENUE.

Il ne vous aura pas échappé que la présidentielle 2007 est marquée par une forte proportion de femmes (dont une, n’en déplaise à certains, en position éligible – touchons du bois). De gauche à droite (hin hin hin) Arlette Laguillier, Marie-George Buffet, Dominique Voynet et Ségolène Royal. Regrettons l’absence de Clémentine Autain, dont le charme n’a hélas d’égal que sa crétinerie, ce qui me fait manquer beaucoup d’occasions de passer pour un macho misogyne.

À titre d’illustration, notons que Clémentine Autain a proposé que tout le monde, du patron à l’ouvrier, gagne strictement le même salaire. J’en rigole encore. Ce qui n’empêche pas de se scandaliser d’autres choses. Savez-vous qu’au XIXe s., l’écart de salaire entre le patron d’une usine et son employé était d’un rapport 40x. Désormais, c’est 400x.

Revenons-en à nos cotons.

Profitant de la vague électorale, Triumph nous sort donc cette publicité faisant référence à la campagne et sous-entendant au passage que les candidates sus-citées ne bénéficieraient pas de soutien. Insurgeons-nous d’abord en faux contre cette allusion diffamatoire, puis interrogeons-nous : de quelle candidature est-il ici question ?

La blondasse, bouche entr’ouverte, est candidate à quoi ? À se faire sauter ? Quel est son programme ?

Allez, une pub de merde de plus.

Rideau. 

[301] C’est beau, un militant, la nuit

Dans un support propagandistique édité par le P.S. (j’ai dû coucher pour me le procurer, c’est vous dire le courage et l’abnégation dont je suis capable pour t’amuser quasiment quotidiennement, ami lecteur), au sein d’un épais dossier visant à donner au militant un arsenal de réflexions lui permettant de pouvoir affirmer et démontrer que Bayrou est un vilain monsieur de droite et pas une sorte de bonbon ayant le bon goût social de la gauche et le dynamisme entreprenarial de la droite, je suis tombé sur cette étonnante illustration.

Y
Étonnante illustration, non ?

Bon, c’est un assez classique morphing entre le visage de Sarkozy et celui de Bayrou (au fait, puisque tu me poses la question, ami lecteur, Bayrou se prononce, et je tiens l’information du principal intéressé lui-même (et je n’ai pas eu à coucher pour l’avoir, j’ai eu à me lever : c’était sur France Inter dans le journal du matin), baille-roux. Et pas baie-roux). On aurait pu le faire entre Jules César et Michel Serrault (bien que ce ne soit pas si simple de trouver une photo de J.C. chemise ouverte et le regard braqué sur l’avenir), mais l’effet démonstratif visé (bonnet blanc – blanc bonnet) aurait été moins flagrant.

Bref, petit jeu classique facilité par l’invention du micro-ordinateur et du format JPEG, mais ce que j’ai trouvé particulièrement remarquable, c’est le visage qui apparaissait dans la quatrième case (que j’ai encadrée en rouge pour te faciliter la tâche, ami lecteur).

Ça ne te saute pas aux yeux, cette ressemblance troublante.

Mais oui, c’est…

c’est…

[ Lâche tes comm’ ! ]

[300] 300 : Θατ’ς νοτ ΣΠΑΡΤΑ !

300

Ami lecteur, voilà donc que pour la trois-centième fois je presse le bouton « publier » de mon interface Haut et Fort (dont je ne dis pas assez qu’il s’agit d’une plateforme de publication plutôt bien fichue, avec une bonne qualité de service, une interface simple et efficace même si les possibilités de personnalisation ne sont pas, à mon goût, suffisamment étendues, et une notable et très agréable discrétion publicitaire – pourvu que ça dure). 300 fois en un peu moins d’un an, c’est l’occasion pour moi de faire un petit bilan à forte teneur en statistiques, et à très faible teneur en ragondins et en Jude Law, n’en déplaise à Alinéa.

  • Notes publiées : 300, donc, en 306 jours, soit en moyenne 0,98 note par jour. Je ne dois cette moyenne flatteuse qu’au mois de juin 2006 où, jeune burpeur que j’étais, l’enthousiasme m’a porté jusqu’à publier 47 notes ce mois-là. En réalité, ça tourne plutôt aux alentours de 23 notes/mois.
  • Commentaires : 3559 à l’heure où je rédige, soit environ 12 commentaires par note en moyenne (vu qu’au début les commentaires étaient rares, aujourd’hui la moyenne tourne autour de 20 commentaires par notes)
  • Visiteurs : selon que l’on se fie aux statistiques internes de Haut & Fort ou externes de Google Analytics, la fréquentation actuelle de ce burp se situe aux environs de 360 visiteurs uniques par jour pour le premier et 260 pour le second, moins flatteur. Je pense que la réalité est entre les deux, Google ne pouvant rien faire contre les internautes ayant réglé leur navigateur de manière un peu restrictive et H&F ayant tendance à compter des visites qui ne correspondent pas exactement à des pages lues ici (j’ai pu m’en rendre compte notamment avec la mise en ligne de mon calendrier de l’Avent qui – certains ne s’en sont pas rendu compte – n’était pas hébergé chez H&F mais chez Free, certains éléments comme la feuille de style et quelques images étant, eux, toujours présents chez H&F). Avec une croissance mensuelle qui, après avoir quasiment doublé en août 2006, tournait depuis autour de 20% par mois et semble (?) se tasser depuis février.

Bon, je pourrais continuer par une petite rétrospective des sujets abordés, des nombreux liens que j’ai tissé dans la burposphère, y compris charnels, etc., mais je me réserve quelques morceaux de bravoure pour la rétrospective « un an de burp » qui est pour bientôt.

 

 

Sinon, j’ai pas vu le film.

 

 

[299] Clause toujours

medium_noos.JPG
En bonus, et à titre d’illustration, cette campagne pour le câblo-opérateur Noos, où est écrit en haut « Vous méritez un service meilleur. Nous sommes d’accord ». On y voit un écho très explicite à la flambée de protestations actuellement tournée contre eux. Leurs clients attendent avec impatience le DONT ACTE qui semble se faire attendre. Notez la différence subtile entre service meilleur et meilleur service dans leur formulation.

L’art du marketing publicitaire consiste fréquemment à tenter de faire passer un défaut pour un avantage, une singularité pour une exclusivité, le banal pour l’extraordinaire, l’obligatoire pour du généreusement offert.
Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à voir tout ces emballages alimentaires vantant les vertus des produits qu’ils contiennent. « Naturellement riche en vitamines ceci », « riche en huile d’olive » sur une bouteille d’huile d’olive, « riche en fibre » etc.
Je ne dénoncerai pas ici l’arnaque de certains biscuits du genre Taillefine qui s’avèrent être plus caloriques que d’autres biscuits dépourvus de l’étiquetage minceur. Ni la multiplication des pseudos labels de qualité ne correspondant à rien et visant uniquement à gruger le consommateur (sujet par ailleurs déjà évoqué par votre serviteur ici).

 

Sortons du supermarché.

À ce petit jeu-là, les opérateurs de téléphonie mobile ne sont pas les perdreaux de l’année. Vous vous souvenez peut-être du moment où nos trois chers (!) opérateurs se sont finalement pliés, sous les coups de boutoir des associations de consommateurs et entériné par l’ART (devenu par la suite ARCEP), à la facturation à la seconde dès la première minute. Rappelons que le système précédent rognait environ 20% du forfait. Un forfait 2 heures ne permettait donc, en moyenne, qu’environ 1h35 de communication.
Les trois opérateurs ont donc simultanément adopté le principe de la facturation à la seconde, le triturant un peu pour continuer de profiter autant que possible de la manne financière de leurs clients. Que cette simultanéité soudaine d’intérêt porté au consommateur n’étonne personne. Rappelons qu’Orange, SFR et Bouygtel ont tous les trois été lourdement condamnés pour entente illicite destinée à verrouiller le marché (l’affaire avait été surnommée « le Yalta des mobiles »).

Je n’ai qu’un vague souvenir du contenu précis des campagnes publicitaires, pourtant nombreuses, qui fleurirent à l’époque, mais j’avais eu un léger agacement en voyant les trois larrons présenter comme une offre généreuse faite à leur clientèle ce qui s’avérait être une obligation qui leur était faite. 

Pub Orange

Orange en remet une couche avec cette campagne où l’on tente de faire croire au client que le contrat qu’il va signer lui offre toute latitude (de résilier quand bon lui semble et sans délai – NB : la réduction de 3 à 1 mois du délai de résiliation est un autre des combats des associations de consommateur, c’est pour bientôt – de ne pas accepter les changements tarifaires, etc.). J’aimerais bien voir ça.

Là encore, je voudrais préciser, s’il y a encore des lecteurs naïfs dans la salle, que, très régulièrement, les associations de consommateurs (UFC-Que Choisir en tête) se battent devant les tribunaux (ça reste plus efficace que le lobbying, l’un n’excluant pas l’autre) pour faire retirer des contrats des opérateurs les dizaines de clauses abusives, illicites, léonines, bref, contraires au droit de la consommation, qu’ils contiennent. 

Un petit exemple pas tout jeune mais qui illustre parfaitement mon propos :

Suite à la procédure engagée par l’UFC-Que-Choisir, la Cour d’appel de Versailles vient de rendre une décision majeure qui concerne tous les abonnés au téléphone portable. Elle a confirmé le 4 février 2004 le jugement du TGI de Nanterre du 10 septembre 2003 qui enjoignait à la société Orange de supprimer de son contrat d’abonnement au téléphone portable huit clauses abusives et une illicite.

La Cour a également sanctionné deux clauses supplémentaires. Désormais :

– le consommateur pourra résilier son contrat pendant la période initiale d’abonnement pour un motif légitime même non listé au contrat ;

– le délai de préavis doit commencer à courir à compter de la réception par l’opérateur de la demande de résiliation ;

– l’opérateur ne peut demander à l’abonné, en cours de contrat, un dépôt de garantie ;

– l’opérateur est tenu en tant que prestataire de service d’une obligation de résultat et doit, à ce titre, indemniser ses clients si le service est interrompu, quelle que soient la cause et la durée de cette interruption.

L’UFC-Que Choisir voit ainsi confirmer son analyse des clauses du contrat et se réjouit de cette victoire pour tous les abonnés à la téléphonie mobile.

Ces règles ont vocation à s’appliquer aux contrats des opérateurs de téléphonie SFR et Bouygues Télécom et à tous les contrats de prestation de service (accès à Internet, télévision à péage, câblo-opérateur, etc.).

 

Bon, je viens de regarder de plus près cette pub et je m’aperçois qu’elle ne concerne pas Orange-opérateur de téléphonie mobile mais Orange-fournisseur d’accès internet. M’enfin ça ne change rien à mon argumentaire.