[856] Salut à toi, le Tunisien !

Comme il y a 21 ans,  à travers le poste de radio ou de télévision, on a l’impression vivace de voir l’histoire en marche et, ne serait-ce le bruit des bottes, ça me botte.

J’espère que seront vite couverts de honte (et d’opprobre, et peut-être pis encore) ces soutiens plus ou moins fermes qui se sont exprimés en faveur de Ben Ali, ceux qui prétendent que la démocratie ne convient pas à tous les peuples (en vérité, elle ne convient pas à tous les gouvernants), les Delanoë aux formulations ambiguës évitant de prendre position, les Alliot-Marie prêts à apporter des conseils au gouvernement de Ben Ali pour « régler les situations sécuritaires », tous ceux qui, de manière générale, sont bien plus prompts à critiquer le régime tunisien depuis qu’il s’est effondré.

J’espère qu’ils mouillent un peu leur froc, les voisins Bouteflika et Kadafhi, et les autres.

Enfin, j’espère – mais là, c’est pas gagné – que les islamistes ne seront pas les plus habiles à tirer les marrons du feu dans l’incertitude actuelle. Parce que, autant à Berlin, on n’imaginait pas trop autre chose qu’une démocratie s’installer (la réunification, si vite, était une sacrée bonne surprise), autant en Tunisie, la situation économique et géopolitique ne rendra pas les choses faciles.

[849] Minuit au fond de ta gorge

Va savoir comment nous nous sommes retrouvés dans cette tenue. Je suis debout et ne porte plus que mon boxer noir, celui au coton épais et doux, avec deux boutons qui permettent au sexe de s’échapper de sa cage pour… toutes sortes d’occupations. Toi, tu es à genoux devant moi, tu portes un chemisier blanc déboutonné où ma main peut à loisir cueillir tes seins nus. Tes cheveux sont attachés en queue de cheval et tu déboutonnes donc ce boxer tandis que tu me glisses un regard malicieux et tes doigts dans la brèche à la recherche de mon sexe. Il est déjà gonflé et dense quand tu l’extraies avec prestesse et que, délicatement, tu vas chercher à sa base les deux noix fragiles qui ont envie elles aussi de prendre l’air et de participer à la fête.

Tes doigts se posent et s’enroulent autour de ma hampe, la lumière tamisée me permet quand même de voir le contraste entre le rouge profond de tes ongles fraîchement vernis et ma peau mate, tu me branles lentement, trois aller-retour, avant d’avaler  mon sexe jusqu’à ce que tes lèvres fassent disparaître la totalité de mon gland. Tu t’immobilises, lèves les yeux pour croiser mon regard. Tes lèvres aussi portent un rouge queue-de-renard qui me donnerait envie de photographier la scène si je ne voulais pas rester tout entier concentré sur ta caresse.

Je retire mon sexe de ta bouche et le recalotte minutieusement.

— Avale-moi doucement, sans me décalotter !

Tu reprends alors mon sexe en ouvrant grand la bouche, puis tes lèvres se resserrent sur ma peau et lentement glissent sur toute la longueur de mon sexe jusqu’à ce qu’il ressorte entièrement. Mon sexe se gonfle un peu plus et tu refais le même geste. Mon prépuce tendu semble prêt à se déchirer et la pointe de mon gland cramoisi apparaît un peu plus. Il suffirait d’un souffle, d’un effleurement de langue pour que mon gland impérieux surgisse hors de sa gangue. Ta main se saisit de mes couilles, tes lèvres se posent sur le bout de mon sexe et mes sensations explosent tandis que ta langue accueille mon gland soudainement nu et que ta paume presse doucement mes deux testicules.
Encore ! Je me recalotte et de la même manière tu me décalottes entre tes lèvres douces. Je ferme les yeux de plaisir et me laisse porter par le plaisir du dialogue entre ta bouche gourmande et la marionnette de chair avec laquelle elle joue. Ta main s’aventure plus loin entre mes jambes, caresse mon périnée et la pulpe de ton majeur vient taquiner mon anus qui convulse à ton approche.

Mes mains se posent sur ta tête, fouillent ta chevelure et accompagnent tes mouvements de va-et-vient le long de ma verge. J’empoigne ton crâne plus fermement pour imprimer moi-même le rythme et l’amplitude des manœuvres. Ta bouche est ton deuxième sexe et je vais bientôt m’y enfoncer. Je me retire pour guider tes lèvres sur mes valseuses qui réclament un baiser alors qu’au moins deux de tes phalanges sont enfoncées dans mon cul et que ton index approche à son tour mon œillet détendu. Oui ! Fais bien courir ta langue tout le long de mon sexe raide et gobe-le à nouveau ! Je grogne et cette fois je force ta gorge en pressant ta tête contre mon pubis. Tu t’es entraînée, paraît-il, à la gorge profonde. Ce soir, c’est Travaux Pratiques. Tu tiens d’ailleurs la position que je maintiens quelques secondes sans haut-le-cœur. Je te laisse respirer au premier coup de minuit qui sonne. Nous échangeons un regard, le mien est brillant de désir et dit mon envie de possession, le tien est un mélange de crainte et de satisfaction. Deuxième coup de minuit et je replonge au fond de ta gorge et ce sont mille sensations qui explosent au bout de ma queue. Suce bien mon gland quand il sort de ta bouche et surtout quand il rentre à nouveau ! Troisième coup. Agite tes doigts et fouille-moi ! Cherche un peu ce fameux « point P », moi je ne l’ai pas encore trouvé tout seul. Quatrième coup. Caresse aussi mes couilles, don’t neglect the balls! Cinquième coup. Mon gland est comme un gros grain de raisin que tu dois avaler – sans mâcher stp – au rythme du carillon de la Puerta del Sol. Sixième coup. Je m’enfonce à nouveau et me plante jusqu’au septième coup pour souffler un instant. Je sens que mon plaisir monte, je voudrais que chaque seconde dure une minute pour en apprécier chacune des excitations sur les centaines de terminaisons nerveuses que tu m’offres. Huitième coup et j’accélère cette fois, si bien qu’avant le neuvième coup ma queue s’est déjà échappée et va replonger deux fois puis se figer quand sonnera le dixième coup. Je presse sur ta nuque et suis enfoncé comme je ne l’ai jamais été dans une gorge quand les spasmes font gicler mes larmes de plaisir derrière ta luette. Le onzième coup est effacé par cette tempête et tes doigts sodomites peuvent eux aussi compter les pulsations qui me secouent. Douzième coup où nous sommes tout deux figés dans ce baiser offrande.

une apparition miraculeuse

Je me retire et m’agenouille face à toi encore agité par quelques tremblements, je t’enlace, nos lèvres se soudent, nos langues se mêlent et je goûte en toi un peu de mon amertume.

— Bonne année, mon amour !

[848] Champagne !

Venez nous rejoindre est l’invite-titre de cette huile sur bois de Jean-Pierre Ceytaire.

Mon réveillon sera – hélas – beaucoup plus calme, sage comme une image devrais-je dire.
Le vôtre, je ne sais pas, mais qu’il soit familial ou partouzard, amical ou soiffard, monacal ou égrillard, je vous souhaite à tous, amis lecteurs, une Saint-Sylvestre pyramidale !

[847] Louis and the mechanics

Enfin ! Je m’attelle à la lecture de ce bouquin mille fois recommandés et pas encore ouvert.

On y trouve (entre autre) ce passage que je dédie à quelques lectrices burpeuses qui se reconnaîtront.

— Tu sais qui je suis ?

Ironique

— Une débauchée.

Son mouvement lascif.

— Débauchée, luxurieuse, corrompue, déréglée, voluptueuse, immorale, libertine, dissolue, sensuelle, polissonne, baiseuse, dépravée, impudique, vicieuse.

Me baisant la main avec une feinte dévotion.

— Et malgré tout ça, je veux qu’on m’aime.

Louis Calaferte – La mécanique des femmes (Folio)