Objectivement, une bien belle soirée que celle-ci, placée sous les appétissants auspices
du bien nommé Sixième Ciel…
C’est moi qui les ai vu arriver la première, dit la porte d’entrée, moi qui me suis ouverte et refermée sur leurs corps avides, gourmands et prometteurs…
C’est nous qui avons accueillis leurs premiers pas hésitants, affirment les marches de l’escalier, nous qui avons fait résonner les talons et assuré la mise en jambes de la soirée…
C’est nous qui les avons désaltérés, rajoutent les flûtes de champagne, nous qui avons mis des bulles dans leurs yeux et de la légèreté dans leurs cœurs…
C’est nous qui avons tout fait basculer, surenchérissent les objets-mystères, nous qu’ils se sont partagés lors d’une étrange cérémonie païenne, nous qui avons été le fil conducteur de la soirée…
C’est moi qui ai été le clou d’un tirage au sort très spécial, gargouille la baignoire à bulles, moi qui ai été le sanctuaire d’une tendre cérémonie secrète et qui en garderai les délicieux mystères…
C’est moi qui, pendant ce temps là, explique le grand lit de l’étage inférieur, fut le réceptacle et le confident de moult échanges débridés et multiples…
C’est moi qui offrais à profusion, ratiocine la table de la cuisine, les roboratives victuailles et gouleyantes libations propres à rassasier ces infatigables épicuriens entre deux tableaux charmants…
C’est moi, claque le martinet, qui ai eu à cœur de fesser autant que de caresser d’augustes et sublimes fessiers tendus vers de bien délicieuses offenses…
C’est nous, martèlent de hiératiques escarpins d’un profond rouge cinabre, qui déshabillant habilement les petons mutins de ma propriétaire, les livrèrent de facto à la convoitise buccale et servile d’un connaisseur éperdu d’obéissance…
C’est nous, affirment en chœur une pléthore d’objets inutilisés durant ces bacchanales libertines, qui entendons bien nous rattraper très bientôt pour des jeux à venir qui n’auront d’autres limites que l’imagination débridée des ces complices délurés, prompts à rajouter un ciel sensuel supplémentaire aux six susnommés…
Sans vouloir ramener ma science, le « Ce sont nous » pique un peu les yeux… Même dans ce genre de cas, on dit « C’est nous qui »…
@philomenne Après vérification de ce délicat point de grammaire, je corrige.
Désolé pour l’hypercorrection !
Merci pour l’extrait de la grammaire, sur lequel je n’avais pas su mettre la main. (L’hypercorrection prouve au moins qu’on a eu le désir de bien faire… ;o))
J’aime bien cette optique. Il est vrai que les objets en auraient des choses à nous conter…
Ah mais, j’avais loupé ce récit.
Par curiosité scientifique, comme un sociologue étudiant les terrains de jeu, j’ai commencé à reprendre les récits les uns après les autres et je suis ravie de découvrir ce point de vue poétique.
Objets inanimés avez-vous une âme ?
@philomenne Le mieux est l’ennemi du bien ;)
@calamity Heureusement qu’ils la ferment, sinon ils nous mettraient souvent dans des situations embarrassantes !!!
@marietro C’est le grand intérêt de demander à de nombreuses plumes de s’exprimer : autour d’un même événement partagé, tant de façons différentes d’en faire partager l’âme…