[939] Du cul, du cul, du cul !

À propos du livre de Toni Bentley, Ma reddition.

Toni Bentley herself

Curieusement, quand est sorti ce livre consacré à la découverte quasi-métaphysique de la sodomie par une femme, je ne me suis pas précipité dessus. Un hameçon un peu gros, avais-je pensé, et pas grand chose à manger au bout de la ligne.
Quelques années ont passé, le livre est paru en poche et quelques comptes rendus de lecture flatteurs m’ont fait changer d’avis et j’ai fait l’acquisition de l’ouvrage pour voir de quoi il en retournait.

Le ton est un peu grandiloquent, les chapitres se lisent facilement avec un plaisir variable. Il y a le récit érotico-sentimental d’une femme divorcée qui découvre le sexe, ou en tout cas une sexualité plus débridée. Il y en a qui sont excitants, d’autres instructifs, d’autres qui rendent curieux (et si j’essayais ça ?), d’autres un peu rasoir et pontifiants, le tout constituant une lecture plutôt agréable et distrayante, mais pas bouleversante.

J’ai trouvé assez pertinent le chapitre consacré à la fellation parfaite (selon A-man), amusant le chapitre sur la taille de la queue (la théorie de l’auteur rejoint, en la complétant, celle que m’avait exposé Mlle Dusk, et qui dit en résumé que la taille du sexe était d’abord la perception par l’homme de la taille de son sexe et la confiance qu’il en retirait – ou pas – et que cela transparaissait ensuite dans son comportement – sexuel et social.

Je suis resté en revanche assez étranger aux explications mystiques sur l’extase spécifique de la sodomie. J’ai surtout l’impression qu’elle était raide amoureuse de son bel étalon, qui l’a convertie de la fellation par nécessité/convention à la fellation par plaisir, et qui a eu la bonne idée de l’initier à ce plaisir particulier. Il se trouve que ça lui a plu et qu’elle pratiqua alors avec assiduité : grand bien lui fasse !

Quelques extraits choisis :

« L’enculade est le grand acte anti-romantique – à moins que, bien sûr, comme moi, votre idée de la romance ne commence à genoux, la tête enfouie dans un oreiller. La poésie, les fleurs et les promesses « jusqu’à ce que la mort nous sépare » n’ont guère place dans l’arrière-pays. La pénétration anale implique le tranchant de la vérité, et non les doux replis de la sentimentalité propre à l’amour romantique. Mais l’enculerie est plus intime que la copulation. Vous risquez de montrer votre merde, au propre comme au figuré. Vous accueillez un homme dans vos entrailles – votre espace le plus profond, l’espace que vous avez appris, toute votre vie, à ignorer, à cacher, à taire – et votre conscience s’éveille. Qui a besoin de diamants, de perles et de fourrures ? Celles qui n’ont jamais été jusqu’où j’ai été. En terre promise, au royaume des cieux.
Si vous laissez un homme vous enculer – et seul l’amant vraiment délicat devrait avoir ce privilège –, vous apprendrez à avoir confiance non seulement en lui mais en vous-même, absolument sans contrôle. Et au-delà du contrôle il y a Dieu.
L’humiliation est le plus grand de mes démons mais, quand mon oeil de bronze est enfoncé, je découvre que mes craintes sont infondées. C’est grâce à cette reddition sensuelle, ce chemin interdit, que je me suis trouvée (…). Ceci n’est pas un traité féministe sur l’égalité. Ces pages sont la vérité sur la beauté de la soumission (…).

 

Une chatte, génétiquement, cherche l’imprégnation, la jute ; un trou mignon attend le coup de sa vie. Les deux cavités, poserais-je en principe, réconcilient le problème de la mortalité sous forme de cavernes destinées à la création : les vagins pour les bébés, les culs pour l’art.

 

J’ai toujours embrassé au féminin le défi que s’est jeté David Copperfield : être le héros, l’héroïne de ma propre vie. Seulement, j’ai toujours pensé que cela doit impliquer de grands sacrifices. Mais non, il n’en va pas du tout ainsi. Quand je suce A-Man et qu’il me bourre le cul, je suis cette héroïne-là.

N° 2621
(…) Et il dit :
—Tu vois ce qu’on a fait ?
— Quoi ?
— On a créé de l’amour avec du sexe… Et on ne fait que commencer.
— Oui, répliqué-je. Peut-être que je vais t’enculer la prochaine fois.
Il sourit, marque un temps d’arrêt, puis m’ordonne de me mettre debout devant lui, de me tourner… Et il me penche en avant…
On ne joue pas avec A-Man.


Les photos de sodomie proviennent de mes différents furetages sur le Net et sont un choix personnel (et monomaniaque) d’illustration pour l’article sans relation directe (hormis une queue dans un cul, quoi) avec les extraits qu’ils accompagnent.


  1. Elle fait de le décompte de toutes ses sodomies avec A-Man et en décrit quelques unes.

12 Responses sur “Du cul, du cul, du cul !”  

  1. #1
     
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    Goormand a gazouillé  :

    Prem’s…

    Très belles images (heureusement que je bosse de la maison sinon je serai obligé d’avancer ma chaise).

    Y a quand même un truc qui me freine dans les extraits : « Et au-delà du contrôle il y a Dieu »

    Si elle le dit…

  2. #2
     
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    Titia a gazouillé  :

    Ne rêvons pas …
    Une bonne … ‘bite’ bien charnue est quand même bien meilleure qu’une petite qui s’exite à tout vent !
    Au risque de vous offenser, Messieurs, moi je préfère une bien ‘grosse’ dans mes fesses qu’une petite que je ne sent pas …

    Délicieuse sodomie??? Hummm… quand tu nous tient !
    Mesdames … Offrez vos fesses à vos amants, vos maris , le ciel (et le reste! ) vous le rendra !!
    Sourires …

  3. #3
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Goormand » Ravi que mes illustrations te plaisent !
    L’extrait qui parle de Dieu était là à dessein pour illustrer ce dont je parlais plus haut sur la partie « mystique » du livre. On peut remplacer « Dieu » par autre chose et faire une lecture moins mystique, mais ça ne correspond pas non plus à ma façon d’appréhender le plaisir sexuel (et) amoureux.

    @ Titia » Puisses tu être entendue !
    Le bouquin devrait te plaire (si tu ne l’as pas encore lu).

  4. #4
     
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    Titia a gazouillé  :

    Merci, j’irai voir cela de + près.
    Il y a bien longtemps … j’ai écrit à 4 mains un texte intitulé ‘L’art de bien sodomiser’ .
    Malheureusement , le blog ou il était posé a disparu dans les méandres des oubliettes du net perdu !
    Très dommage, cela vous aurait plu, à vous aussi !

    Bon week-end.

  5. #5
     
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    Carine a gazouillé  :

    Comme toujours les photos que tu choisis sont superbes ! Par contre le texte de cette dame semble franchement lourdaud, en tout cas ce que j’en lis ici…

  6. #6
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Titia » J’ai lu un certain nombre de textes sur ce thème, essentiellement axés autour de l’aspect technique (lavement, dilatation, positions…) plutôt que sur l’aspect érotique, du coup beaucoup plus personnels, intimes. À quelle catégorie appartenait le vôtre ?

    @ Carine » Sans doute ai-je choisi des extraits qui me tapaient particulièrement dans l’œil (pour différentes raisons) ; le texte écrit est plutôt fin, pas si lourdaud, même si la composante mystique aurait, selon moi, mérité de se faire plus discrète.

  7. #7
     
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    Sir John a gazouillé  :

    Bonjour Cui,

    Je me rappelle avoir offert ce livre à une amante avec qui je partageais exactement une aventure de ce type. Une fois lu, elle me dit parfaitement comprendre l’auteur, mais trouver qu’elle n’allait pas assez loin!
    Du bouquin, je retenais la sublimation de la sodomie et de l’abandon qui va avec.
    Je suis étonné de lire tes extraits, qui contiennent des termes bien mal traduits me semble-t-il…Je vais y retourner de ce pas.
    Cheers,
    SJ

  8. #8
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Sir John » Je suis effectivement demandeur d’éclairage sur les écarts v.o./v.f.
    J’ai noté que la traductrice avait fait des efforts pour trouver des expressions vernaculaires pour varier en français la façon de parler de sodomie, mais j’ai trouvé à plusieurs reprises le ton un peu maladroit, et dans ce cas, je me demande toujours si c’est fidèle au ton original ou si c’est le traducteur qui a failli.

    Cheers,
    J.

  9. #9
     
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    Abel a gazouillé  :

    Ce n’est pas parce qu’une grosse pute se fait enculer que c’est de l’art.

  10. #10
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Abel » Bienvenue ici et merci pour votre contribution altière au débat.
    Sur la forme, j’aurais quelques objections, mais sur le fond, je vous rejoins. Avec l’art (et surtout l’art contemporain), tout est dans la démarche, plus que dans l’acte lui-même. On peut donc tout aussi bien dire : « Ce n’est pas parce qu’une grosse pute se fait enculer que ça n’est pas de l’art ».
    Par ailleurs, la création artistique réside (ou pas) dans le récit qui est fait et non dans l’acte lui-même.

    Enfin, un petit détail qui m’est personnel : la Tony Bentley est tout-à-fait dans mon style de femme (ce qui ne m’empêche nullement d’être déçu par son ouvrage).

  11. #11
     
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    Abel a gazouillé  :

    Le style était intentionnel, et les mots étaient pesés.
    C’est ce que l’on appelle du « laconisme ».

  12. #12
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Abel » Merci de cette précision. Je pousse un ouf de soulagement – voyez comme la note d’intention importe.

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