C’était en tout cas la théorie développée par Michel Onfray sur l’antenne de France Inter.
Pas de bol, mes obligations de la matinée ne m’ont pas autorisé à l’entendre dans son intégralité, et puis je n’ai pas pris la peine non plus de choper de podcast correspondant pour me l’écouteur au chaud.
J’aime bien Michel Onfray. Comme philosophe. Disons comme philosophe médiatique. Ça change très agréablement de la soupe servie par André Comte-Sponville. L’entendre prôner hédonisme et athéisme, ça ne me déplaît pas.
Sauf que, bon, quand même, Onfray à une fâcheuse tendance à tordre un peu les propos des philosophes qu’il étudie pour les faire entrer dans le cadre de sa propre pensée. Appelons-ça une tendance à la langue de bois philosophique.
Quand un homme politique du bord adverse parle la langue de bois, je hurle à la langue de bois !
Quand un homme politique de mon bord parle la langue de bois (ça arrive évidemment un peu moins souvent, hin hin hin), je ne fais que grincer des dents.
Alors quand Onfray prétend que l’hédonisme est de gauche, voire de gauche alter, ça me fait un peu rigoler (enfin, grincer des dents quoi).
Si j’ai bien compris ses arguments (que je n’ai pas entendu, pour rappel, je brode sur les quelques phrases que j’ai entr’entendues), l’hédonisme serait le souhait du plus grand bonheur pour le plus grand nombre.
C’est évidemment sur ce dernier point que porte sa démonstration, puisqu’on dira, en résumé, que la posture de gauche consiste à rechercher le bonheur collectif (Fabius — qui est tout de même un bon orateur — a sorti cette belle phrase à l’occasion du 2ème débat pour l’investiture PS : « Le service public, c’est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas ».), tandis que la posture de droite ira dans la recherche de la plus grande liberté individuelle (au service donc d’une plus grande réussite mais pour un plus petit nombre).
Tout ça me paraît pour le moins douteux.
* * *
Dans un de ces bouquins, Onfray rapportait également un échange qu’il avait eu au cours d’une conférence auprès d’une brave dame qui s’enquérait de savoir pourquoi il ne voulait pas d’enfant.
Il a répondu un truc fumeux du genre « on ne sait pas dans quel monde (i.e. dans quelle merde) on va les foutre et que donc, principe de précaution tralala, pas d’enfant ».
La vérité, si tu étais un peu moins faux-cul, mon Michel, tu l’avouerais, c’est que les gnards sont un putain d’obstacle à l’hédonisme que je considère, moi, comme une envie (allez, frimons, une philosophie) foncièrement individualiste.
Et je parle en connaissance de cause.
Ben alors, Michel, pourquoi ne fais tu pas des enfants, pourquoi ne les rends-tu pas heureux ?
Au plus grand nombre, que tu dis.
Croître et multiplier.
ok ok ok
mais d’où vient la photo?
Si l’hédonisme est de gauche, les conservateurs sont-ils coincés du cul ?
Charmante la dame. :-)
Euh, l’hédonisme est-il de gauche ? Y’a qu’un bobo pour se poser cette question ! Je pouffe… Non mais ça va bien les historiettes sorties de derrières les fagots ! :-)
En plus l’hédonisme est plutôt lié au plaisir qu’au bonheur ; le plaisir et le bonheur ne sont pas exactement la même chose et il est plus facile de dire que la gauche souhaite le bonheur de l’ouvrier tourneur-fraiseur que de dire qu’elle souhaite son plaisir ! A mon avis, il y a confusion de diverses choses liées au fait que ce brave monsieur étant de gauche, il aimerait bien apporter de la mauvaise eau à son moulin. On croirait entendre un brave gars qui tient à prouver scientifiquement parlant que Dieu existe. ça un philosophe ? Ben alors on est bien barré…
Enfin bon, il ne reste plus que, sur ces beaux principes, le projet électoral socialiste promette un NOMG [« nombre d’orgasme minimum garanti »] ou encore un « plan d’épargne PIPE ». :-)
@ la petite brune >
Hum… Je n’ai pas le crédit pour la photo, hélas ; je l’ai récupérée sur mon disque dur… Chopée sur un newsgroup ou une liste de diffusion, ou lors d’un de mes vagabondages sur le net. Elle te plaît ? Tu la connais ?
@ Krazy Kitty >
Ahhh… C’est un débat intéressant. J’ai un copain (de droite (si si, c’est possible)) qui prétendait que les meilleures baiseuses était de droite (sur le mode : si elles ont réussi à s’affranchir de leur éducation rigide, elles se lâchent deux fois plus). Alors j’ai tenté de faire (ouais, je vais passer pour un fou furieux) une petite statistique Excel sur la base de ma propre expérience, et d’hypothèses fumeuses sur l’orientation sexuelle de ma partenaire de jeu (parce que je ne parle pas systématiquement politique au pieu (ça vous rassure ?)). Il en résulte que mon échantillon statistique est trop mince pour étayer quelque théorie scientifique que ce soit, malgré tout, je dois être honnête : la proportion de « bombes » (charmante classification, non) était légèrement plus élevée dans la population de droite. Légèrement. A contrario, la proportion de mauvais coups était également plus élevée à droite.
@ Roumi >
Non mais c’est fini de paraphraser ma note ?!
Je ne paraphrase pas ta note ; si tu trouves qu’on dit la même chose c’est que le même génie s’est abattu sur nous. C’est bien ça que tu voulais que j’écrive ici, n’est-ce pas ?! :-)
Il suffit d’avoir fréquenté quelques minutes des gens affiliés à la LCR ou au MPF pour comprendre que l’hédonisme n’est pas soluble dans la doitre ou la gauche extrême. Mais attention, je crois que l’ami Michel ne fait pas une analyse sociologique de la question. La question n’est pas de savoir qui de la copine affiliée à l’UMP ou de celle qui est dans le comité de soutien de DSK, est le plus belle cochonne ou la meilleure pipeuse. C’est plus lié à un projet politique. Et là force est de reconnaître que la social-démocratie qui parvient à concilier une certaine forme d’émancipation personnelle et une solidarité organisée est sans doute le projet politique qui permet de rendre l’hédonisme le plus accessible à tous.
@ Roumi > bon, ben si, tout de même, un peu, tu dénonçais ce que j’y dénonçais déjà mais j’adoooore quand on est du même avis mon chou !
@ sam > Ah, Social-Démocratie mes fesses ! cette enflure de DSK ne propose même pas une hausse de 10% des pipes d’ici la fin de mandature (en outre, Onfray se réclamait plutôt de la gauche dite « anti-libérale », donc pas vraiment la S-D).
Mais le Social-Démocrate (que je suis) est soluble dans le NPS (coucou à toi, J***, si tu me lis encore)
@comme une image : ravi pour toi… c’est miraculeux que je sois d’accord avec quelqu’un et cela d’autant plus avec un bobo de ton espèce, mon chou. :-) Il faut te dire aussi que je ne suis pas parfaitement latéralisé dans le domaine politique ; et ce qui est grave c’est que je ne considère pas cela comme une tare ! :-)
Prochain thème de réflexion : la social-démocratie est-elle de gauche ? Après on peut aussi voir : « sodomie, fellation : quelle éthique politique » mais c’est pour plus tard.
Onfray est un social-démocrate qui s’ignore.
si elle me plaît????!!
je lui mange quand elle veut dans la main…
:)
(donc hélas non je la connais pas)
@ roumi > ah bon, c’est moi le bobo ? je croyais que tu parlais d’Onfray. Bon. Soit.
@ sam > Non, enfin si, c’est de la gauche molle. Vive la gauche molle et les bites dures.
@ lapetitebrune > ah bon, prendre un repas avec elle n’est pas la première idée qui me traverse l’esprit quand je la vois, bizarre, non ? (j’ai plutôt envie de lui causer de philosophie comparée, elle a l’air très savante — surtout le sein gauche).
@comme une image : « bon. soit »… il te sera pardonné beaucoup de choses pour cet aveu.
Euh moi aussi je crois pas que j’aurais envie de manger avec la dame, d’autant qu’elle a un doigt qui indique quel sens elle entend donner à la discussion. :-) Ce qui m’amuse c’est que si cette brave dame n’était pas à poil, peut être qu’on ne la regarderait même pas !
Parfaitement stupide sur ce coup là Mister Onfray. A-t-il théorisé sur l’orientation politique liée au fait
– de posséder un chien
– de fumer
– d’être blond(e)
Maintenant, si on essaie de prendre ce qu’il tente de « rationaliser » (sic) un minimum au sérieux, on peut lui objecter que l’hédonisme est une attitude foncièrement individualiste justement, l’hédoniste « profite » plus qu’il/elle ne donne, jouit plus qu’il/elle ne partage. Le fond de l’hédonisme ce n’est pas le bonheur pour tous, c’est le plaisir individuel.
maintenant, l’individualisme est-il de droite ? hum…
Cette magnifique photo m’évoque un beau vers de Mallarmé (avec lequel je ne suis évidemment pas d’accord) :
« La chair est triste, hélas! et j’ai lu tous les livres. »
@ roumi > (avec un an de retard) Même habillée, je la trouverais très charmante, cette bibliothéquaire. Tsss….
@ Cécile de Quoide9 > Pour ton premier commentaire, je n’ai pas grand chose à ajouter. Pour le deuxième, je suis ravi qu’on soit d’accord pour ne pas être d’accord (suis-je clair ?).
tu n’es pas clair, tu es limpide.
@ Cécile de Quoide9 > Ça me perdra ;-)