[566] Pas client

L'affiche du film ClienteCette note tient du procès d’intention. Du film dont je vais parler, je n’ai vu que cette affiche, aperçue dans les couloirs du métro. Comme souvent, mon cerveau a procédé par étapes. D’abord il a scruté globalement l’affiche, la disposition des personnages, vu les deux billets de X00 €, puis il a regardé le titre, a accroché sur la typographie qui fait que, de loin, on lit d’abord au masculin avant de voir le féminin. Ensuite il a lu les noms, Nathalie Baye qu’il avait reconnue, puis Un film de Josiane Balasko (« ah ! une comédie sans doute »).

Puis le cerveau a commencé à mouliner sur ce que pouvait être le contenu de ce film, a râlé et a réclamé aux pieds de faire demi tour pour se placer devant l’affiche et en faire un cliché.

Ce film m’énerve avant même que je sache ce qu’il vaut. J’imagine déjà tout.

J’imagine les machos qui vont se faire rembarrer pour leur sexisme, de cette femme qui, finalement, fait ce qu’eux-mêmes font. Je les entends déjà dire « oui mais c’est pas pareil ! »

J’imagine aussi que ça ne va pas se passer comme sur des roulettes, que l’amour va naître parce que tout de même, du sexe sans amour, non, c’est pas possible.

Et puis il y a la question des billets. Sur la photo, on ne voit pas leur montant, on ne voit que les deux derniers zéros et moi, je me suis demandé : c’est quoi, ce billet vert, ce billet que je ne manipule jamais ? Je suis allé vérifier sur Internet et c’est finalement le plus petit montant possible : 100 euros, soit 200 euros la passe. Bon, mon indignation aurait été plus grande si ç’avaient été des billets de 200 € voire 500 €, mais sans être spécialiste des tarifs, je vois qu’on n’est pas dans la prostitution bas de gamme (certes, pas le haut de gamme non plus je suppose). De la prostitution un petit peu moins glauque que ce qu’elle est au quotidien, disons, majoritairement.

Alors voilà, tout ça, c’est vraiment un procès d’intention. Je ne demande pas au cinéma d’être forcément un reflet du réel. Je ne demande pas au cinéma d’être dans sa représentation des choses et des gens statistiquement correct et je ne partage pas la connerie de ceux qui prétendent qu’Amélie Poulain véhicule l’idéologie du Front National parce que les quotas d’arabes et de noirs ne sont pas respectés.

Mais pour autant, j’ai l’impression que je connais déjà tout de ce film rien qu’en ayant aperçu l’affiche.

Je demande au cinéma de me surprendre, et j’ai l’impression qu’avec Cliente, c’est mal barré !

Pour ceux qui veulent voir un bon film sur la prostitution au masculin, je ne saurais trop leur recommander l’excellent J’embrasse pas d’André Téchiné (où qui plus est Emmanuel Béart est brune, donc deux fois plus splendide que d’ordinaire) sorti il y a 17 ans dans les salles.

35 gazouillis sur “Pas client”  

  1. #1
     
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    Mina a gazouillé  :

    Pour avoir vu quelques extraits, je peux te dire que c’est 300 euro(s) la passe! ;)

  2. #2
     
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    Next a gazouillé  :

    Hum… Balasko a mis 6 ans pour faire ce film et a dû passer par l’écriture d’un roman pour convaincre de son histoire et l’adapter, alors je me dis qu’il n’y a peut-être pas que des clichés… en tous cas, j’irai voir.

  3. #3
     
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    Storia Giovanna-Tiny a gazouillé  :

    Et si, au lieu de critiquer le film sans l’avoir vu, tu lisais d’abord le livre « Cliente », écrit justement par Josiane Balasko ? Tu n’as pas non plus vu « Mauvaise passe » de Michel Blanc… Allez, pour la peine, je te file la quatrième de couv’

    Fanny et Marco sont mariés depuis quatre ans. Ils s’aiment. Elle travaille dans un salon de coiffure, lui exécute de petits boulots sur des chantiers. Du moins, c’est ce qu’elle croit, jusqu’au jour où elle découvre son vrai métier : escort boy. Marco se prostitue. Il vend ses charmes à des femmes riches et solitaires. Parmi ces dernières, Judith, animatrice d’une émission de télé-achat, qui s’est prise d’affection pour le jeune homme au point de le recevoir chez elle… L’intrigue est nouée. Les relations du trio vont-elles tourner au drame ou à la farce, au vaudeville ou à la comédie de mœurs ? Comédienne adorée du grand public, mais aussi scénariste et réalisatrice, Josiane Balasko nous fait passer du rire aux larmes avec autant de brio que de tendresse. Et c’est en vraie romancière qu’elle dépeint aussi bien le jeune couple amoureux que l’angoisse d’une femme libre, désemparée face à l’âge qui vient…

  4. #4
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Next » En vérité, c’est fort probable. D’ailleurs, je n’exclus pas d’aller voir ce film mais j’attends quand même d’en lire quelques critiques.

    @ Storia G-T » Pas vu Mauvaise passe en effet. Et je revendique le droit de faire des procès d’intention sans aucune recherche documentaire ! Et je revendique la liberté de me faire dézinguer par mes lecteurs bien informés, eux ;-)
    Bon, en tout cas, ta 4ème de couv’ me conforte au moins sur un point : y a de l’amour (au moins unidirectionnel) entre Judith et Marco. J’ai le nez creux !

  5. #5
     
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    Violaine a gazouillé  :

    voilà la fameuse note sur les billets :)

    Perso, l’affiche n’a pas retenu mon attention, ni même le fait que ça soit de Josiane Balasko (bof). Mais c’est la FIN de la bande annonce qui m’a frappé. J’avais des a priori sur le film, mais à mon avis, il va bien au delà d’une simple histoire d’escort boy et de sentiments entre les deux protagonistes. J’irai voir ce film pour les questions qu’il pose sur l’offre de son corps, et à quel prix (et toutes les conséquences que ça engendre !).

  6. #6
     
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    Fiso a gazouillé  :

    J’irai le voir aussi je pense, car je fais entièrement confiance à Nathalie Baye, je l’aime énormément et la trouve très belle.
    Les extraits m’ont paru plus dramatiques que drôles, abordant le drame de la solitude et de la vieillesse, fléau si redouté des femmes.

    Et puis, qui sait si je ne serai pas cliente dans quelques années ?
    ;)

  7. #7
     
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    Cassiopée a gazouillé  :

    Est-ce qu’il y a un concours en ce moment « trouvez les fautes de C.U.I. », pour ceux qui comme moi ont loupé les journées du patrimoine?
    Commentaire 4 C.U.I : je n’exclus pas (du verbe exclure et non pas excluer), qu’est-ce que je gagne? qu’est que je gagne? :-)

    Bon sinon pour le film, je ne l’ai pas vu mais j’ai entendu parler du livre et Josiane Balasko et je pense qu’il peut être intéressant, qu’il parle surtout de la solitude des femmes seules passé un certain âge.

  8. #8
     
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    Krazy Kitty a gazouillé  :

    Si j’en juge par l’affiche, ce n’est pas mon genre de film. Et ce n’est pas l’article d’Alain Korkos sur le sujet (des affiches, pas de ce film) sur Arrêt sur images qui me contredira dans ma désagréable habitude de juger un film par son affiche !

  9. #9
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Mina » (Je réponds avec retard mais ton message s’était glissé dans les spams.)
    300 €, je pense que ça fait donc à peu près 10× plus qu’une passe « bas de gamme sur le boulevard des maréchaux » ?

    @ Violaine » Effectivement, il y a une connexion amusante qui s’est créée par hasard entre ce billet et son presque précédent. Une chose entraînant une autre, je me demande si je n’aurais pas un troisième billet à ajouter pour poursuivre ; une sorte de chaîne interne. On en reparlera en temps et en heure.
    Comme je le disais, du film je ne savais rien ; (toujours) pas vu la bande annonce, a fortiori pas lu le bouquin. S’il soulève des problématiques intéressantes, pourquoi pas.

    @ Fiso » Oh ! Moi j’étais amoureux de Juliette Binoche et pourtant je ne me suis pas précipité sur chacun de ses films.
    Bon, mais si tu considères ce film comme un travail préparatoire (arf arf !) …

    @ Cassiopée » C’est corrigé ! (Signaler mes fautes n’est pas une activité ponctuelle mais bien une tâche permanente ;-)
    La qualité d’un thème ne fait malheureusement pas la qualité d’un film qui le traite.

    @ » Malheureusement, le lien que tu donnes n’est accessible que pour les abonnés d’ASI (et je ne le suis pas – je sais, c’est mal !).
    Bon, mais ma photo ne met pas non plus l’affiche en valeur !

  10. #10
     
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    Dahlia a gazouillé  :

    Ce film m’intrigue, mais je n’en attends pas grand-chose, surtout après l’excellent Mauvaise passe qui a été cité plus haut. Par contre dès que j’ai vu la bande-annonce avec ma mère, je lui ai dit « D’après toi, les américains vont mettre combien de temps à en faire un remake? »

  11. #11
     
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    columbine a gazouillé  :

    c’est pas beau d’être envieux…. tu n’es qu’un petit joueur (combien c’est déjà que tu demandais? ah oui, 2 euros)

    à propos des affiches de film, je suis autant irritée que toi mais pas pour les mêmes raisons: on copie de plus en plus les affiches de promos à l’américaine (même pour des bons films) au point que quand je vois une de ces affiches de loin, je crois toujours qu’il s’agit d’un film américain. j’ai d’ailleurs cru qu’il s’agit d’un film basé sur le bestseller e John Grisham, « le client » (ouais, je trouve que « roman » pour ce genre littéraire ça fait trop sérieux, sans mépris car j’ai adoré ce livre).

  12. #12
     
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    sélène a gazouillé  :

    Rien à voir avec les comms à ta note, non non non ;-)))…
    BONNE FETE TOI! tu vois je ne t’en veux pas de mettre partout que j’ai clos la liste des participantes à ton concours avec 0 points!!!! d’ailleurs, y aurait pas un lot de consolation pour les derniers?…

  13. #13
     
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    Lib a gazouillé  :

    Perso, je trouve l’affiche beaucoup trop explicite. Et du coup, je partage ta vision, Cui, on se dit que le film le sera autant.

    Sinon je me suis achetée le « point d’orgue » toute seule (parce que j’allais pas me taper tes archives ) et quand je le lis, j’ai l’impression de te lire. Ce mec, il écrit comme toi. Vous avez la même façon d’appréhender les choses, par le détail clinique. Enfin, je me comprends. Voilà.

  14. #14
     
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    rollmops a gazouillé  :

    Aaaahhh enfin Lib tu nous lis le point d’orgues :-) ! En voilà une saine et folle lecture.

    Pour info mon Cui, Cath nous a annoncé que la Mezzanine était réédité. Doit-on y voir un gros lobbying de sa part ??

  15. #15
     
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    Kinky a gazouillé  :

    Je ne suis pas vraiment client de comédies françaises mais les distributeurs se sont fait une spécialité de créer affiches et bandes annonces correspondant à ce qu’ils auraient souhaité que le film soit plutôt que ce qu’il est. Je vais donc probablement accorder à celle-ci le bénéfice du doute. Nathalie Baye ne doit pas y être étrangère.

  16. #16
     
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    Krazy Kitty a gazouillé  :

    Ah désolée pour le lien, j’avais pas fait attention. En gros l’auteur démontre par l’exemple que chaque genre de film a son genre d’affiche (film d’action américain, film d’auteur français, comédie, etc…) et quelle que soit la qualité de l’image, cette affiche rentre clairement, en ce qui me concerne, dans la catégorie « comédie qui fait grincer des dents » (ce qui n’est malheureusement pas du tout pareil qu’une comédie grinçante).

  17. #17
     
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    columbine a gazouillé  :

    @ K2 je réagis comme toi vis-à-vis des affiches mais ce peut être parfois une erreur. je n’ai pas été voir « notre univers impitoyable » à cause de l’affiche ( http://www.commeaucinema.com/f.....79069.html ) qui collait au titre comme une mauvaie peau dans le genre clichés superficiels. pourtant c’est un film qui a eu de très bonnes critiques ce dont je me suis aperçue un peu trop tard :- (
    ceci étant dit, je n’ai aucune idée de la qualité du film et peut-être qu’il a l’affiche qu’il mérite. cela n’empêche, question graphisme et concept des affiches de film, ces derniers temps on est à fond dans le style américain. c’est quoi cette paresse qui consiste à tout copier? on aboutit à une uniformisation du goût, ce qui est franchement triste.

  18. #18
     
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    La Brune a gazouillé  :

    J’ai lu le bouquin et même si ça n’est pas le roman du siècle (ni de l’année ni même du mois !) j’ai pris du plaisir à suivre l’évolution des trois personnages jusque la fin. Je ne me fie jamais aux affiches de films cepandant et encore moins aux bandes annonces… Je vais lire le résumé, ça me parle ou pas… point :)

  19. #19
     
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    Memorandhomme a gazouillé  :

    Sans vouloir dénaturer une seconde les autres lots, Miss S. a fort bien choisi. Ce livre est une petite merveille d’érotisme joyeux et inventif !

  20. #20
     
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    Memorandhomme a gazouillé  :

    (heu pardon, CUI, j’ai placé ce commentaire dans la mauvaise note… je voulais faire allusion aux résultats du concours bien sur)

  21. #22
     
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    Miss S a gazouillé  :

    Je répond ici puisque…
    Merci Memorandhomme…
    Il se trouve que je suis une femme de goût ;)

    Sinon, concernant Cliente… je ne sais pas ce que ça vaut, mais moi je voulais aller voir Comme les autres et ça passe déjà plus dans mon ciné ! flûte ! :D

  22. #23
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Dahlia » Je vais essayer de me trouver Mauvaise passe au vidéo club, alors. J’ai l’impression que les Amerloques font moins de remake ces derniers temps qu’à un certaine époque ; je me trompe ?

    @ columbine » C’est vrai que de 2 à 300 €, il y a un cap. J’ai cru déceler dans les commentaires des qui seraient plutôt prêt à débourser de leur poche pour se taper Nathalie Baye. Sinon, l’américanisation des affiches de film, je n’avais pas fait gaffe.

    @ sélène » Je n’ai pas prévu de lot en rab, mais finalement, la note choisie par Athena, tout le monde en profitera, non ?

    @ Lib » C’est possible que ça soit pour ça que je suis si attaché à ce bouquin. Dans un genre moins érotique, La mezzanine – dont rollmops nous apprend la réédition – est également un petit bijou. Et oui, j’ai l’impression que ce mec écrit comme je pense, c’est fascinant.

    @ rollmops » J’avais cru comprendre que pour Le point d’orgue, c’était grâce à l’insistance d’un de ses chefs à l’époque. Donc, j’aurais tendance à y voir la marque du même homme (ou alors, c’est que 10/18 donne beaucoup d’importance à mes – rarissimes – prescriptions littéraires !).

    @ Kinky » C’est vrai aussi pour les bandes annonces qui arrivent parfois à bien déformer le propos ! Quitte à décevoir…

    @ » Ne pas forcément s’en tenir aux apparences, aussi…

    @ La Brune » Plein de critères différents peuvent me donner envie de voir (ou non) un film ; ça peut être le titre, une bande annonce, une critique, un résumé, une personne à l’affiche, un conseil, (un article sur un burp ?) …

    @ Memorandhomme » Nous verrons si Miss S aura le goût d’aimer cette petite merveille, en effet !

    @ raoul-renaud d’homecourt de la vibraye » Pas encore eu le temps d’aller voir votre lien, Raoul. Jamais de pop-corn pour moi. Au ciné, je ne suce que des esquimaux bio.

    @ Miss S » Ça passe encore dans trois salles parisiennes ! Prends ton vélib’ et arrête de râler !

  23. #24
     
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    Miss S a gazouillé  :

    Ha mais ! si on peut plus râler tranquillement !! :)
    Je prendrais le métro, d’abord, je suis trop petite pour chevaucher un Vélib’, je t’ai déjà dit : je ne tiens pas dessus :D
    Ouai, même que j’y vais demain, na. :P

  24. #25
     
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    @ Miss S » J’aime mieux ça ! Faut positiver dans la vie…

  25. #26
     
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    Chimeres a gazouillé  :

    « J’embrasse pas »… je me souviens de ce film, et de l’impression étrange, dérangeante qu’il m’avait laissé. Et d’une scène, qui à l’époque avait été pour moi à la limite du supportable (faut dire que je suis une grande sensible!): celle du viol du jeune homme, amoureux d’Emmanuelle Béart.
    Voilà…comme d’habitude, je poste à côté du sujet! mille excuses!
    Je découvre votre burp et j’aime beaucoup! Et vos googleries m’amusent beaucoup! et votre oeil pétillant ne gâche rien non plus!
    bon, trop d’exclamations tuent l’exclamation…je m’éclipse…

  26. #27
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Chimeres » Bienvenue ici !
    Vous ne passez pas du tout à côté du sujet, bien au contraire, je suis content que vous réagissiez sur J’embrasse pas que j’avais cité et que j’avais vraiment bien aimé (je ne l’ai jamais revu, il faudrait voir ce que ça donne, le temps qui passe sur ce film).
    Et puis merci pour toutes vos exclamations joyeuses ! (Je n’en suis pas avare moi-même.)

  27. #28
     
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    Chimeres a gazouillé  :

    Je ne l’ai vu qu’une seule fois, moi aussi, et il y a bien longtemps! mais il m’avait suffisamment marquée pour que je m’en souvienne…
    Je n’ai pas vu « cliente », et je n’irai sûrement pas le voir au ciné. Mais j’ai entendu une réplique à la radio qui se veut sans doute drôle et que je trouve triste à mourir:
    une femme demande à Nathalie Baye: « tu te rends compte? et quand t’auras 10 ans de plus, qu’est-ce que tu feras? » et elle lui répond « pareil! ça sera plus cher, c’est tout! »
    Bon, les mots ne sont peut-être pas ceux là, mais l’idée, si. Et franchement…ben oui, c’est triste, parce que c’est criant de réalisme, et que moi, j’ai besoin de rêver…

  28. #29
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Chimeres » Tiens, vous écoutez le Masque et la Plume vous aussi ;-)

  29. #30
     
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    Cécile de Quoide9 a gazouillé  :

    Bon, contrairement à toi, j’ai tout de suite eu envie d’aller voir ce film en croisant l’affiche et encore plus en voyant la bande annonce. Je n’ai pas pu le faire encore, séminaire à Vittel oblige mais c’est prévu demain soir. Je pense que tu fais une petite confusion : ce n’est pas un film sur la prostitution masculine, c’est un film sur une cliente qui a recours à l’escorting. Donc doublement rien à voir (ou pas grand chose). Dans le même registre, voir plutôt « mauvaise passe » avec Daniel Auteuil que « j’embrasse pas » qui ne parle finalement pas de la même chose.

  30. #31
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Cécile de Quoide9 » Je commence par une petite digression technique : tu as toujours le problème de perte du pseudo quand tu commentes ? Parce que cela semble résolu avec d’autres commentatrices comme Violaine ou La Brune, qui subissaient le même désagrément.
    Bon, en attendant, je continue de te « rectifier » à la main !

    Il est probable que je fisse, avec cette note, de nombreuses confusions, puisque j’ai essayé de deviner de quoi parlait le film rien qu’au travers de l’affiche. Pour autant, entre prostitution et escorting, je ne fais pas vraiment de différence fondamentale ; c’est juste le prix qui est sur la table qui change et la « qualité » de la prestation qui l’accompagne, non ?
    Tu me diras ce que tu en penses ; je n’ai pas entendu une bonne critique de ce film !

  31. #32
     
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    Lora Crohain a gazouillé  :

    Bonjour
    J’ai vu Josiane Balasko et Nathalie Baye faire leur promo chez Taddéi et leur propos m’a choquée, j’ai écrit ceci sur le forum de l’émission ça ne sert pas à grand chose, mais ça soulage…

    Madame Balasko
    Je vous ai entendue parler de votre dernier film « Cliente « chez Frédéric Taddéi.
    Je suis déçue.
    Par 2 fois, vous dites que vous n’êtes pas spécialiste de la prostitution et que vous avez juste voulu raconter une histoire. En effet, vous n’êtes pas spécialiste, vous n’êtes même pas curieuse. Je suis certaine que si vous aviez étudié la problématique, lu, écouté les acteurs de terrain, votre propos aurait été différent.
    Votre avis sur la liberté du choix de se prostituer aurait été plus nuancé.
    Réfléchissons. Il y a beaucoup de pauvres. Pourtant seuls certains (à 99% certaines) se prostituent pour gagner plus. Pourquoi si peu ? Parce que pour pouvoir louer ses orifices naturels, ses organes sexuels à autrui, il faut avoir peu d’estime de soi. Il faut avoir été maltraité dans sa sexualité dans l’enfance. Les études montrent que 80 % ont subi l’inceste ou le viol.
    De plus, l’âge moyen de l’entrée en prostitution est 14 ans en Europe occidentale. Peut-on parler de choix éclairé ?
    Se prostituer, c’est faire ce qu’on a intégré de soi : je n’intéresse que par mon corps, être fidèle inconsciemment à son histoire, se conformer au message parental.
    La méconnaissance vous rend tolérante envers le phénomène prostitutionnel.
    Non, l’argent ne met pas de limites, c’est celui qui possède l’argent, l’acheteur, qui les met. Il choisit, décide ; l’acheté peut juste refuser….mais si le besoin d’argent est pressant ?
    Non, acheter des « services sexuels » n’est pas la même chose que pratiquer l’échangisme. L’échangisme est un échange gratuit de sexe, ou tout le monde fait du sexe. La prostitution est un marché ou seul le client fait du sexe, l’autre subit au mieux, ou est plus certainement contraint et de toute façon nié dans sa sexualité et son désir.
    Et quel sexe pratique le client avec quelqu’un‘un qui n’a ni désir de lui, ni plaisir avec lui ? N’est-ce pas là son plaisir, la négation de l’autre ?
    Ah, oui, vous êtes contre le trafic des êtres humains… Les clients le sont aussi. Mais, dans l’incapacité de vérifier si la femme qu’ils louent est « libre », ils ne renoncent pas à leur achat pour autant.
    Non, revendiquer l’inégalité dans l’autre sens ne sera jamais un combat féministe. L’égalité n’est pas le partage ou la réciprocité des inégalités!
    Vouloir lutter contre la traite est absolument inefficace si on ne casse pas le marché en sanctionnant l’acheteur. La prostitution « libre » amplifie la demande. Les consommateurs veulent toujours du plus neuf, du plus jeune, du plus exotique, ce qui appelle le trafic, puisque les prostituées « libres » ne sont pas assez nombreuses ni assez renouvelées…
    Vous présentez une vision romantique de la prostitution, qui n’a rien à voir avec la réalité sordide de ce milieu.
    Ce n’est qu’une histoire, mais ce n’est pas innocent parce que tout film fait passer un message. Quel message fait passer votre film ? Se prostituer est une solution acceptable pour les pauvres… et utiliser un pauvre comme objet sexuel est tolérable. L’argent dispense alors le client de le voir comme un alter ego et l’autorise à assimiler son acceptation à un consentement.
    Alors, oui, je suis déçue. Parce qu’un film, c’est une prise de position et vous avez pris position sur des idées reçues, sans chercher plus loin…

    NB : je collabore(mise en ligne et collecte d’infos notamment) au site mon compagnon Edouard

  32. #33
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Lora Crohain » Merci de vous défouler aussi chez moi ;-)
    Je suis d’accord avec l’ensemble de votre propos même si c’est un domaine que je ne maîtrise pas beaucoup. J’émets une réserve (que vous levez vous-même, d’ailleurs) concernant la représentativité du film. Je défends vivement le droit aux films (et particulièrement aux fictions) de ne pas être représentatifs. Non seulement c’est, bien souvent, impossible (tant la vie offre de nuances), mais c’est également un carcan dans lequel je crois que l’on a pas à enfermer un réalisateur. Oui, un réalisateur peut avoir un personnage noir homosexuel et tueur sanguinaire sans être forcément raciste et homophobe !
    Pour autant, au delà de l’œuvre, il est bon que des avis comme le vôtre s’expriment, de telle sorte que chacun perçoive la complexité de la réalité.
    (C’est un peu aussi pour ça que je recommandais la vision de « j’embrasse pas » qui n’était pas une comédie.)

  33. #34
     
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    Lora Crohain a gazouillé  :

    D’accord avec l’ensemble de mon propos ? Mmm, il y a longtemps que je n’ai pas lu ou entendu ça :)
    Je respecte la liberté de Josiane Balasko de traiter ce sujet évidemment, mais je m’insurge contre ses propos chez Taddéi où elle a exprimé une opinion qui m’a déçue. Ca, ce n’est pas de la liberté artistique, c’est son avis personnel contaminé par l’ultralibéralisme. Elle a parlé en femme riche, trop éloignée du peuple pour qu’elle puisse éprouver autre chose que de l’indifférence à son égard.
    Leni Riefenstahl était vraiment douée (pour filmer). Oui, on peut faire un « bon film » cinématographiquement parlant avec de mauvaises idées…
    Je suis toujours étonnée que des femmes ne soient pas plus révoltées par les injustices, elles qui les subissent la plupart du temps.
    Cordialement.

  34. #35
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Lora Crohain » C’est souvent exaspérant d’entendre les médias (la télé au premier rang d’entre eux) traiter d’un sujet qu’on connaît de près, en raison des très nombreuses approximations et contre-vérités qui sont véhiculées. A fortiori sur un sujet sensible comme la prostitution, je comprends votre indignation mais je ne peux y faire écho, n’ayant pas entendu Balasko et n’ayant pas non plus votre connaissance du sujet.

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