[1255] Cimetière des amours

Premier chant

La légende dit que quand elle sent sa mort arriver, une histoire d’amour entreprend un long et douloureux voyage dans le cerveau pour aller rejoindre le cimetière des amantes disparues, où elle s’allonge une dernière fois et, dans un ultime soupir, expire.

Elephant graveyard - Marc Vogon (flickr)

Deuxième chant

Au cimetière de mes amours défuntes, mon cœur pèlerine avec assiduité. Il y a quelques stèles que je ne fleuris guère, me sentant sans doute coupable d’avoir moi-même tué l’histoire qui repose là, que ce soit de manière brutale (couteau planté dans le cœur) ou plus insidieuse, en n’entretenant pas une relation et la laissant mourir de sa belle mort. « Ni remords, ni regrets »
Mais ce ne sont pas les plus nombreuses : à force de mener ma vie de patachon, il commence à y avoir beaucoup d’histoires mortes dans mon rétroviseur. Et comme je suis – plutôt – du genre à m’attacher, my marchande de chrysanthèmes is rich.

La froide analyse

Un peu trop de disparitions, ces derniers temps, corps & âmes arrachés trop tôt à mon affection.
Alors oui, évidemment, j’imagine que, sur le papier, je n’offre pas un cadre des plus ouverts pour l’épanouissement d’une relation avec moi. Tant que ma partenaire est elle-même en couple, avec des envies d’évasion autorisées ou pas par son propre « contrat » de couple (une situation similaire à la mienne, en somme), il n’y a pas d’obstacle théorique à la longue durée de la relation. La faible disponibilité des deux partenaires fera partie des données initiales, la rareté et la brièveté des moments seront un bon moteur pour leur intensité et si rien ne vient perturber cet équilibre, tout peut rouler pendant longtemps. Il y a aussi ces femmes célibataires, mais qui ne se sentent pas prêtes à s’engager. Soit parce qu’elles sortent tout juste d’une relation où elles étouffaient, soit qu’elles se sentent une soif d’expérimentation, en tout cas elles ne souhaitent pas s’engager dans une relation monogame. Mais déjà, l’équilibre est un peu plus délicat à trouver car même en l’absence d’une volonté d’engagement, même si elles jurent qu’elles veulent rester dans quelque chose de léger, nos disponibilités respectives ne sont pas les mêmes. Là où l’amant voudra tirer profit de ses rares moments de liberté pour s’enivrer de plaisir charnel1, l’amante pourra légitimement se sentir frustrée de ne pas pouvoir partager un moment au restaurant, une visite de musée, une séance au cinéma, un nuit bercée du simple plaisir de sentir vibrante et chaude la peau de l’être désiré, un week-end à Biarritz ou dans une meule de foin.
Plus d’une fois, aussi, j’aurais servi de catalyseur à une séparation2. Le fait est qu’après la séparation faite, ma partenaire se trouve face à un nouveau paradigme dans lequel je ne suis pas forcément présent ; ou bien, dont je suis rapidement éliminé pour la raison précédemment évoqué de « l’évolutivité » (pour parler comme un informaticien) limitée de la relation que je peux nouer. À quelques occasions, je me suis mis à réfléchir sur la possibilité qui m’était offerte de renverser la donne, d’accompagner le changement par mon changement, mais les fois où cela s’est produit, le temps nécessaire à ma décision était trop long par rapport aux attentes en face, et je suis donc resté là où je suis toujours : mon propre couple et ma famille comme invariant, et l’ailleurs en satellite.

Qui trop embrasse mal étreint

Il ne serait pas juste de présenter les motifs pour lesquels je suis rayé de la carte du tendre sans mentionner le fait que j’adopte moi-même un comportement plutôt volage, multipliant les liaisons sans poser de limites claires au nombre de mes amantes, me retrouvant alors fréquemment dans la situation où j’ai moins de temps à offrir que d’envies, obligé de recourir à des calculs d’apothicaire pour choisir à qui j’allais généreusement offrir ma soirée (« Voyons, la dernière fois j’ai vu X et j’ai promis à Y de la voir bientôt, en même temps j’ai très envie du cul de Z » – problèmes de riche). Bref, la réalité est que je ne suis pas volage (je m’attache réellement à mes amantes) mais je ne suis pas en mesure d’accorder mes envies et mes actes, et il est donc compréhensible que j’en paye le prix.

Est-on toujours ensemble ?

Notons qu’en face, la situation est parfois similaire où je ne suis que one of many et, conséquemment, je me suis plusieurs fois retrouvé dans une situation où je n’étais plus guère sollicité par telle amante, moi-même ne la sollicitant plus. J’ai donc dans mon agenda plusieurs numéros de femmes avec qui je n’ai pas couché depuis longtemps, avec qui aucune rupture n’a été prononcée, dont je ne sais pas vraiment si, un jour, se renouera le fil de la liaison ou pas. Il suffit que la situation évolue symétriquement dans le même sens pour que cela reparte de plus belle, ou pour que cette rupture « demi molle », jamais verbalisée, devienne définitive (si ce mot peut avoir un sens ici au-delà du strict éclairage des faits).

Première lamentation (élégie à ma succube)

Imperceptiblement, nos rencontres se sont espacées. Tu as fait une rencontre. Au début, c’était juste un amant de plus dans ta liberté nouvellement conquise, ton envie de vivre plus fort ta sexualité que tu avais trop longtemps mise de côté, pensant que « ça n’était pas ton truc, c’est tout ». Alors que quand je t’ai vue, ma succube, tu avais déjà commencé à t’éveiller – te réveiller – et tu transpirais la sensualité par tous les pores de ton corps gracile et magnétique. J’ai entendu, quand tu me parlais, pourtant très pudiquement, de lui, que tu vivais des choses fortes, de celles qui se démarquent de ce que tu pouvais vivre par ailleurs avec moi ou d’autres dans ton cercle libertin, si raffiné soit-il.
Nous nous sommes revus une dernière fois sans savoir que ce serait la dernière et pourtant tout le disait. L’intensité entre nous deux n’était déjà plus la même. J’ai mis ça, pour me rassurer, sur le compte de mon rhume qui n’avait pas fait briller l’amant magnifique que j’avais pu être avec toi auparavant. Toi, tu devais déjà être un peu ailleurs. Je n’ai même pas fait semblant d’être surpris quand, peu après, tu m’as expliqué être amoureuse et vouloir faire une pause sur « le reste ». La messe était déjà dite. J’étais content pour toi, de cette émotion que tu vivais – pour l’avoir connu je sais combien elle est précieuse – même pas jaloux parce que je n’aurais pas pu être celui-là pour toi, mais un peu triste de t’avoir perdue, le cœur comme un oignon qui aurait perdu une pelure de plus.

Deuxième lamentation (élégie à Thyia)

J’ai commencé à sentir le vent du boulet. Tu avais fait un ménage radical dans tes amants, tu m’avais indiqué alors que tu en avais assez de ces relations sans richesse, où toi-même tu pensais offrir ton cul pour de mauvaises raisons. Hop ! Dehors tout le monde. Sauf moi ! Évidemment, c’était plutôt flatteur. J’ai pris ça – à juste titre, je crois – comme le signe que notre relation avait de la valeur à tes yeux même si elle n’offrait pas beaucoup plus de perspectives que les autres. Mais, sans flatterie aucune, il y avait toujours quelque chose de magique quand nous faisions l’amour ensemble. Un mélange pur de douceur, d’intensité, de plaisir et de lumière. Parfois, le sexe est borderline, on flirte avec une part de folie qui est en nous ; mais avec toi c’était toujours heureux et solaire.
Mais pour autant, je n’étais pas « à plein » dans ta vie. Nous nous sommes retrouvés un temps éloignés, tu as fait une rencontre et tu as voulu t’y consacrer. Moi, j’avais d’autres amantes dans les bras desquelles je trouvais d’autres plaisirs, mais le souvenir de ton rire clair après l’orgasme continue de me hanter.

Dernière lamentation

Ô toi dont je pleure déjà l’absence alors même que tu es présente à mes côtés, tu me confrontes à une nouvelle situation que j’avais jusqu’à présent eu la chance d’éviter : une séparation annoncée, compte à rebours dont il ne me manque que l’échéance (juin, juillet, octobre ?…) mais pas la certitude, puisque tu veux partir, puisque tu vas partir. Non pas pour me fuir mais pour vivre. Alors pour l’heure, nous profitons intensément de chaque moment où nous sommes réunis, je me repais de toi autant que je peux en essayant de ne pas penser à l’échéance.

Oui, ce pourrait être la conclusion ici : toutes ces histoires finissent par trouver une fin. Mais celle-ci peut être bien amère quand les corps se quittent en gardant toujours aussi fort envie l’un de l’autre.

 


Illustration : Elephant graveyard – Marc Vogon (flickr)


  1. Ça n’est pas exactement mon cas, mais je ne voudrais pas présenter la réalité de manière trop flatteuse.
  2. Je ne ressens aucune culpabilité à ce sujet. Je me dis que si ça n’avait pas été moi, ç’aurait été un autre, que le cheminement était préalable à la rencontre ; au pire, je n’aurais fait qu’accélérer le processus. Un catalyseur, donc.

21 gazouillis sur “Cimetière des amours”  

  1. #1
     
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    ivv a gazouillé  :

    C’est la vie.
    (oui désolée, je cherchais un commentaire plus construit et je… suis égale à moi-même)

  2. #2
     
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    Vagant a gazouillé  :

    Voyons les choses du bon côté: si partir pour de bon ou partir pour un autre nourrit peu d’espoir, partir pour ailleurs nourrit des promesses de voyages…

  3. #3
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ivv Oui, c’est même ma vie, et je ne la trouve pas trop dégueu malgré tout !
    @vagant Oui, certaines amantes reviennent effectivement de leurs ailleurs mais il est rare (selon mon expérience) que la magie initiale revienne intacte.

  4. #4
     
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    Béa a gazouillé  :

    J’ai encore une rose pour toi.

  5. #5
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @bea Attendons encore un peu avant les funérailles, veux-tu ?!

  6. #6
     
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    Béa a gazouillé  :

    Occupons-nous en attendant

  7. #7
     
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    Un portrait a gazouillé  :

    J’aurais beaucoup de choses à dire sur ce billet que je trouve particulièrement intéressant.
    Mais je reste aussi un peu sur ma faim car j’aurais aimé que tu ailles plus loin dans l’analyse.
    Je n’avais pas compris que tu avais pu envisager à plusieurs reprises de quitter ta compagne…

  8. #8
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @bea Soyons heureux en attendant la (petite) mort…
    @un-portrait Moi aussi je reste un peu sur ma fin sur ce commentaire qui, je l’espère, en annonce un autre plus développé.
    Oui, j’y ai songé à plusieurs reprises… En 2006, après un premier chagrin d’amour adultère, le ver, disons, est entré dans le fruit. En 2007, nous avons suivi une thérapie de couple dont l’issue aurait pu être une séparation (mais ce ne fut pas le cas, et d’ailleurs, l’amante dont j’étais entiché à l’époque, que j’avais quittée le temps de cette thérapie qui me semblait un préalable nécessaire avant toute décision de cette importance – et je pensais aussi qu’il n’était pas honnête d’aborder cette thérapie avec une histoire adultère en parallèle – s’est recasée dans la semaine qui a suivi). Enfin, en 2011, j’ai vécu une histoire très forte avec une femme qui s’est, elle, séparée, et avec qui je me suis très sérieusement demandé si je ne devais pas profiter de cette opportunité d’une vie plus forte. Il s’est trouvé qu cette question n’a pas pu se poser jusqu’au bout parce qu’on s’est séparés (pour des raisons compliquées qui me font penser que notre histoire n’aurait pas tenu longtemps, donc là encore, je ne peux pas regretter mon choix de « rester »). N’empêche, quand j’ai vécu cette intensité avec O***, je me suis dit après coup que je « ne raterai pas la prochaine opportunité » ; je ne sais pas si je tiendrai cette promesse. La « prochaine opportunité » ne s’est pas encore présentée. Et d’autre part, j’ai un ami blogueur qui a fait le choix, il y a quelques années, de quitter sa femme pour son amante (nous vivions des histoires comparables à cette époque)… et bien cette belle histoire n’a pas tenu bien longtemps. Ça n’est pas une règle générale, c’est juste une incitation à la prudence dans l’orientation de ses choix de vie. Mon idéal, ce serait de rester en couple et d’aménager une plus grande place libre pour mes amours parallèles… mais il faudrait que ça convienne à ma femme… et à mes amantes !
    Bref, sûrement en effet un sujet propice à des notes plus longues :)

  9. #9
     
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    Plume d'Envies a gazouillé  :

    J’ai lu avec un intérêt différent, mais non moindre, cette parution. Tu sembles plutôt serein même si on te sent ébranlé par ce qui se profile. Je te souhaite tout simplement de vivre bien, en adéquation avec tes besoins, envies et convictions.

  10. #10
     
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    Un portrait a gazouillé  :

    Je suis un peu restée sur ma faim car j’ai le sentiment que tu ne vas pas au bout de ton raisonnement.
    Tu sembles déplorer ces ruptures et tu as envisagé à plusieurs reprises de quitter ta compagne…Mais ne faudrait-il pas faire l’inverse ? Te libérer de la vie de couple pour te donner la chance de ne pas retomber dans les travers que tu dénonces ? En d’autres termes, pourquoi attendre une « opportunité » pour quitter ? Peur d’être seul ? Attachement trop fort à ta compagne ?
    By the way, j’aime ce billet car il démontre que tu as beaucoup de lucidité sur toi …:-)

  11. #11
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @plume-denvies Non, « ébranlé », je ne dirais pas ça. Plutôt un mélange de résignation et de mélancolie anticipée… Mais oui, aussi, une certaine sérénité ; peut-être parce que je vis depuis un moment avec cette vie, je connais ses avantages et ses inconvénients… Et (pour répondre peut-être à d’autres interrogations comme celles d’ @un-portrait ), je fais ce choix de vie sciemment.
    @un-portrait Ce que je fais, pour l’instant, c’est que j’essaye de jauger ce que j’ai à gagner d’un côté et à perdre de l’autre. Bien sûr, quitter ma femme et mon foyer me donnerait une grande latitude pour vivre plus pleinement mes histoires de cul et d’amour parallèles… mais je perds beaucoup en face… une complicité, un équilibre aussi. Je fais, pour l’instant, le choix d’essayer d’élargir, au sein de mon couple, ma marge de manœuvre extra-conjugale… Et je progresse… lentement, pas aussi vite que je le souhaiterais parfois, mais je progresse…

  12. #12
     
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    YkM a gazouillé  :

    Il ne se passe pas les mêmes choses quand on est avec quelqu’un, et quand on voit quelqu’un : ce n’est pas du tout la même rencontre, en fait, ça ne met pas du tout en jeu les mêmes parties de soi, ça n’engage pas pareil, tout simplement.

    On peut faire tenir des années et des années certaines relations épisodiques, en se voyant très régulièrement, des relations qui ne tiendraient pas et ne tiennent pas si elles étaient abordées frontalement. Ce sont des relations qui n’existent précisément que dans l’épisodique, aussi soutenu soit-il.

    Tu as construit quelque chose avec ta femme, même si c’est insatisfaisant sur le plan du sexe ou de ton rapport à un certain désir, c’est quelque chose qui a quand même du répondant. C’est long et hasardeux, de construire quelque chose avec quelqu’un, et ça ne peut pas reposer exclusivement sur le désir sexuel, l’intensité, le passionnel : c’est trop fugace, c’est trop light en réalité, en quelques années au max ça s’évanouit. Je pense qu’on peut tout à fait continuer à partager un désir sexuel fort au quotidien avec quelqu’un pendant très longtemps, parce que le désir peut se nourrir de tas de trucs, mais après, ça se fait ou ça se fait pas, ça dépend de pas mal de paramètres, et avec ta femme, visiblement, c’est pas le cas.
    Mais tu as quand même du désir pour elle, elle occupe une certaine place dans ta vie.

    En fait la question que je me pose en te lisant, c’est si la situation n’est pas un peu l’inverse : est-ce que ce n’est pas justement l’existence de ton couple « officiel » qui soutient tes désirs « adultères » ? Est-ce que, si tu te séparais de ta femme, de ton foyer, tu continuerais à bander ailleurs avec la même énergie ? Comme s’il y avait une sorte de balancier entre les deux, qui se nourrissent réciproquement.

  13. #13
     
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    Un portrait a gazouillé  :

    Ta réponse me fait penser que tu sembles avoir trouvé la configuration idéale.
    Ne change rien :-)
    Ou tu prends le risque que tout se casse la figure.

  14. #14
     
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    Mnémosyne a gazouillé  :

    Tu sembles avoir trouvé un bon équilibre dans ton choix de vie, mais cela risque d’être remis en question quand tes filles quitteront la maison. Il y aura alors sans doute un nouvel équilibre à trouver. La vie est faite de choix mais aussi d’opportunités à saisir – ou pas. Et tes chagrins d’amour passés incitent à la prudence.

  15. #15
     
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    Marietro a gazouillé  :

    Question subsidiaire : dans ton cercle libertin, si raffiné soit-il, que je suppose assez proche du cercle de Mlle Succube, le renouvellement des personnes (ou le turn-over) concerne plus les femmes ou les hommes ? Est-ce que les femmes s’éclipsent plus rapidement que les hommes de ces cercles ?
    (Je suis consciente que les femmes c’est assez complexe, entre les célibataires, celles qui viennent en couple à la ville ou à la clandestine, celles qui aiment les femmes, etc, etc, etc)

  16. #16
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ykm Ma réflexion rejoint la tienne sur bien des points. Combien de fois j’ai dû répondre à la question « mais pourquoi ne te sépares-tu pas ? » ? Pour l’instant, je persévère dans ce choix imparfait (mais y en a-t-il qui soient parfaits ?) d’un équilibre entre le plaisir de ma relation avec ma femme et nos enfants et les plaisirs de ces relations parallèles (qui sont bien des relations, elles vont au delà de l’échange sexuel et érotique). Pour répondre à ta question : je ne crois pas. Mon analyse est que ce besoin de vivre une certaine forme de sexualité fait partie fondamentalement de ce que je suis, et ce n’est pas la frustration de mon couple qui l’alimente.
    @un-portrait « Ne change rien » est une injonction que je refuse d’écouter ! Je travaille d’ailleurs, jour après jour, à faire évoluer les lignes de mon couple pour conserver un équilibre (fragile ?) entre mes envies, mouvantes, et mes engagements (de couple, de père, d’employé…). Je n’ai aucune certitude sur la durabilité de cet équilibre, d’ailleurs. Mais je peux au moins compter les années passées et me dire que c’est pas si mal !
    @mnemosyne Oui, c’est certain que nous retrouver sans enfants à la maison (j’ai encore le temps de voir venir, je ne sais pas, on a peut-être pondu des futures Tanguy !!) changera les choses et il faudra retravailler au corps cet équilibre ! Je me suis posé cette question : est-ce que ça me donnera d’aller voler de mes propres ailes ? J’ai longtemps pensé « oui » et j’en suis moins sûr aujourd’hui.
    @marietro Je ne suis pas sûr d’être bien placé pour te répondre, parce qu’étant – comme tu le sais – un homme, je suis un invariant de ma propre équation et je vois plutôt les femmes tourner. Mais j’ai dans mes radars des femmes que je connais depuis très longtemps qui vivent un « libertinage » tout à fait analogue au mien, et j’ai aussi vu disparaître des hommes qui se rangeaient des voitures. Bref. Je ne sais pas !

  17. #17
     
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    Freyjalulla a gazouillé  :

    Long et intéressant billet, qui prouve effectivement ta lucidité – et sur toi-même, et sur les relations que tu noues. C’est drôle (si on peut dire), nous semblons être en proie à des émotions similaires ces temps-ci. La différence est que mon billet à moi mûrit depuis des jours et refuse de voir le jour !
    Bon courage.

  18. #18
     
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    Amantureux a gazouillé  :

    Intéressant billet..
    Je ne pense pas qu’il y ait une réelle différence du point du vue des hommes que des femmes.. Les hommes disparaissent aussi de la vie de leur amantes sans donner de nouvelles, parfois dans l’incompréhension la plus totale.. Et hommes ou femmes peuvent être fortement perturbés dans leur relation principale par une histoire qui semblait secondaire..
    En couple ou pas cela ne change rien.. c’est le concept de relation sans engagement qui veut ça.. même si on s’attache..

    Après, la lune de miel finit toujours par prendre fin, c’est inéluctable.. Pour qu’une histoire parallèle dure, il faut que les deux s’y investissent, communiquent, fassent preuve d’une grande sincérité, de loyauté.. Une forme d’amour, proche de l’amitié avec un grand A et du Q… C’est rare, c’est plus exigeant que le libertinage, ce n’est pas à la portée de tout le monde, ce n’est pas non plus la panacée, mais cela existe !

  19. #19
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @freyjalulla Je ne pense pas qu’il y ait une si grande différence : tu ne sais pas le nombre de semaines qui ont été nécessaires à la gestation de ce billet :)

    @amantureux Je ne crois pas non plus qu’il y ait là une grande différence entre les hommes et les femmes – même si on lit souvent des généralités qui prétendent que « les femmes ceci » ou « les hommes cela ».
    J’ai pour ma part connu plusieurs histoires d’amantes qui ont duré des années mais en mode passion, ça n’a jamais à ce jour dépassé l’année.

  20. #20
     
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    Pierre qui roule a gazouillé  :

    Ton très beau texte me touche.
    J’ai connu quelques belles histoires de cœur/passion. Pourquoi glissent elles un jour entre nos doigts lorsque nous ne le souhaitons pas? De notre fait ou du sien.
    Je reve de ne plus jamais entendre chanter dans ma tête « et les vagues effacent sur le sable les pas des amants désunis… »

  21. #21
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @pierre-qui-roule Et pourtant, si tu vis, tu risque de l’entendre encore…

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