[1419] Coronavirus & partouze

Préambule

Ce n’est ni la première, ni la dernière pandémie à laquelle nous sommes confrontés. Avant H5N1 ou le SRAS, qui n’auront été, en France, qu’un pétard mouillé (sauf pour les canards), nous avions connu une « grippe de Hong-Kong » dans les années 1968-70 (j’étais donc déjà de ce monde) assez superbement ignorée (elle n’a généré, à l’époque, que quelques minces articles dans la presse, et n’a pas laissé de trace dans la mémoire de ma mère, par exemple) (source : Libération « 1968, la planète grippée », un article du 7 décembre 2005).

N’étant pas prescient, je ne sais pas dire combien de dizaines, centaines, milliers ou millions de morts cette épidémie provoquera (j’aurais tendance à dire, avec les mesures actuellement en vigueur un peu partout dans le monde et la prise de conscience qui semble doucement naître en France – on est trop des rebelles ! – qu’elle restera modérée et aura un bien plus grand impact dans notre mémoire collective – première pandémie de l’ère des rézossossios – que dans les cimetières), mais j’entends déjà les voix de ceux qui diront qu’on aura fait beaucoup de barouf pour pas grand chose, face à ceux qui rétorqueront que si on avait pris le sujet plus rapidement au sérieux, le bilan n’aurait pas été si lourd.

Avec un taux de létalité autour de 2 % (il y a sûrement d’autres chiffres qui circulent et je ne suis pas sûr qu’il existe une méthode exacte de calcul), nous avons toutes nos chances, toi ami lecteur, moi, et les autres, de nous en sortir… Surtout si nous avons moins de 70 ans.

Cette introduction ne se veut pas un exposé fiable et scientifique de la situation, mais juste une façon de dire qu’on peut légitimement s’en foutre et tout aussi légitimement s’inquiéter.

J’en arrive au sujet même de cet article : comment réagir à cette exigence de confinement quand on aime fréquemment se vautrer dans la luxure, de préférence à plusieurs ?

Weegee - boy meets girl from outer space

L’anniversaire n’aura pas lieu

… ou en tout cas, pas tout de suite !

J’avais pourtant annoncé que j’allais organiser une nouvelle édition de l’anniversaire et je visais même de l’organiser la semaine prochaine, puisque je disposais d’une parfaite fenêtre de tir pour m’évanouir 48 heures hors du foyer conjugal. Sauf que je n’ai pas eu le temps et l’énergie de l’organiser, et je m’en réjouis du coup car non seulement la fenêtre de tir s’est refermée – la faute au covid-19 – mais en outre, je n’ai pas à me poser la question éthique, en tant qu’organisateur de ce qui se serait sans doute apparenté à une partouze, « annuler OR NOT annuler ? »1.

Mais au-delà des événements atypiques de cette nature, la « simple » pratique du libertinage, telle que je l’affectionne, qui commence par la multiplication des partenaires dans le temps et l’espace, et qui s’épanouit dans la multiplication des partenaires avec unité de temps et de lieu, entre structurellement en conflit avec la notion de confinement.

À suivre (probablement)…


  1. Cet article a commencé à être rédigé avant les mesures de confinement décrétées par le gouvernement. La question ne se pose donc plus vraiment, sauf à braver effrontément la loi.

6 gazouillis sur “Coronavirus & partouze”  

  1. #1
     
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    Sorcière a gazouillé  :

    On est quasi dans Demolition Man au fond. Les échanges de fluides ont été proscrits, reste le sexe à distance ou comment avoir des rapports sexuels à un mètre d’écart. C’est le moment de taffer le côté cérébral de l’affaire. Après la cb sans contact, les rapports humains sans contact.
    J’ai embrassé quelqu’un en public il y a quelques jours, certaines personnes nous regardaient avec insistance, peut-être même que la rue toute entière nous matait haineusement, peut-être même que je suis légèrement parano (hummm) mais, cette désapprobation/interdiction/peur/dégoût des contacts physiques, c’est plutôt galvanisant pour l’esprit. Pour le mien du moins.

    Au lieu de fêter ton quart d’anniversaire, tu feras ton demi.
    Qui sait si plus tard, on ne verra pas écrit dans des livres d’Histoire « des partouzes post confinement pullulaient dans la capitale  » ou une sorte revival année 70 très fantasmatique.

    Bon.
    Je crois que je vais m’arrêter là.
    Je sens que je vais partir très-trop loin.

    J’espère que tu vis moralement bien ton confinement.

  2. #2
     
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    Vagant a gazouillé  :

    Comment confines-tu ? T’autorises-tu quelques entorses, non pas à la cheville, mais aux nouvelles règles en vigueur ? Es-tu finalement conforme au titre de ton blog: sage comme une image ?

  3. #3
     
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    Orthaill a gazouillé  :

    Super article dans un blog très excitant.. Mon mari et moi sommes libertin depuis peu..
    J’ai encore très peu de pratique malgré mes envie nombreuses.
    Pourtant nous nous sommes rencontré sur un site de rencontre libertin très connu [pub supprimée, NDLR] au plaisir de vous voir 😉
    Orthiall

  4. #4
     
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    Silk a gazouillé  :

    Rhoooo, mais vous n’êtes donc pas équipé de la tablette 9.0 de la célèbre marque Ouiiway® ? Si vous voulez organiser une rencontre très safe, suivez le mode d’emploi :

    Tout d’abord, vous activerez la fonction OuiiUltrafastdating® vous permettant de rencontrer de manière très sûre, grâce à toutes les informations très personnelles collectées ici et partout au cours de vos lubriques activités, la partenaire idéale. Rassurez vous, pour la première rencontre la distanciation ne posera pas de problèmes, il vous faudra seulement mettre en contact rapproché vos deux tablettes Ouiiway® qui feront leurs dernières vérifications d’usage grâce au Ouifluidsensorplus® .

    L’activation du plugin OuiiVirusfree® garantira que vos échanges seront exempts de virus. Le très fameux OuiiQR® code vous sera attribué et vous pourrez vous livrer en Ouiivisio3D® à tous vos petits phantasmes de l’ancien monde. De manière totalement sûre, on vous le dit.

    Pour les plus attachés aux anciennes pratiques révolues, Ouiiway® vous offre en plus, comble de générosité, un kit de distanciation composé d’un masque à gaz, de film PVC et de gants latex de marque SafeOuiiway®. Il vous faudra bien sûr activer la fonction XtravibeOuiiway® pour faire frémir votre partenaire. En toute sécurité.

    Summum de l’ingéniosité, l’assistant 9.0 de votre lubricité aura même le bon goût de vous passer une petite musique de l’ancien monde pendant vos ébats virtuels. Et si d’aventure, c’est ce bon vieux Georges qui venait à chantonner « 95 fois sur 100, la Femme…. »vous saurez alors que le monde nouveau n’est pas vraiment différent de l’ancien, à ce compte là, et que votre fichu bazar 9.0 aura pécho un virus, lui.

    Quand au kit de distanciation sus nommé, je vous laisse le soin d’y songer…ou pas.

  5. #5
     
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    Brigit a gazouillé  :

    [soupir] alors que j’espérais avoir plein de lectures erotico-auto-fictionnées (ou pas) pendant le Grand Confinement, rien, nada, peau de balle (comme disait papy, et à l’origine c’est une expression tout à fait correcte)
    c’est étonnant non ?
    à moins que les écrits soient publiés plus tard ? ce qui manquera en spontanéité.

    je pensais que ça donnerait de la matière à lire et à montrer… raté
    (cela dit, je ne sais peut-être pas où regarder)

    ou alors… impossibilité d’écrire confiné à la maison, en famille, faute de « sécuriser » ses écrits ? dois-je en conclure que beaucoup écrivent au bureau ?
    ça me laisse songeuse. et vous, où écrivez vous ?
    B

  6. #6
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    C’est assez amusant de relire ce billet qui a maintenant un an et demi, alors que nous vivons en France la « quatrième vague ». J’avais imaginé quelques trucs, mais pas qu’une rébellion antivax allait se lever (braves défenseurs de nos libertés de pays riche où l’on a droit au vaccin, qui vont jusqu’à puncher des pharmaciens – ces collabos !!!) animée par quelques guignols d’extrême-droite et, dans le même élan, décomplexer quelques antisémites.

    Maintenant, je suis vacciné, je baise presque normalement, j’ai profité de quelques partouzes, mais à un rythme moins élevé (s’il le fut jamais) que précédemment.

    Allez, bises à tou·te·s, dans-le-respect-des-gestes-barrières.

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