[148] Fumeuses

medium_chesterfield.JPGL’immense majorité des femmes avec lesquelles j’ai vécu ou simplement eu une aventure étaient des fumeuses. [NDLR : Je profite de l’occasion qui m’est donnée (par moi, on n’est jamais si bien servi etc.) pour signaler qu’en français, on peut accorder le verbe être de la phrase précédente aussi bien au féminin singulier (sujet = la majorité) qu’au féminin pluriel (sujet = les femmes). Nombreux sont ceux qui préfèrent l’accord grammatical. Je préfère l’accord sémantique.]

Moi, non fumeur depuis toujours (enfin, non, j’ai un peu clopé sous l’influence de ma grande sœur vers 11 ans, puis vers 15 ans j’ai retenté ma chance : j’ai dû crapoter 4 ou 5 clopes du paquet de Menthol — oui, je sais, tout vrai fumeur me dira que les cigarettes Menthol sont abjectes, mais ça me paraissait, à moi, plus agréable que les cigarettes normales — que j’avais acheté par mimétisme avec mes copains fumeurs avant de le refiler pour incompatibilité définitive), je me suis toujours retrouvé dans les bras de fumeuses. La toute première femme avec qui j’ai eu une petite histoire d’amour était une grande fumeuse. Elle avait un produit à base de menthe forte, une sorte de potion concentrée fabriquée en Suisse, dont elle avalait une goutte pour se rafraîchir l’haleine avant de me rouler des galoches. C’était une délicate attention.

M.-C*** ? fumeuse, donc !
B*** ? fumeuse (la photo de toi que je préfère, B***,  est en noir et blanc ; tu es assise les jambes croisées, la courte jupe que tu portes laisse dévoiler les bas que tu portes, ta main porte délicatement entre index et majeur une cigarette et des volutes s’échappent de ta bouche au sourire mutin).
H*** ? Fumeuse honteuse, mais fumeuse.
C*** ? Grande fumeuse.
M*** ? Petite fumeuse.
Ad libitum…

On comprendra que cette longue expérience ait fait du non-fumeur que je suis un non-fumeur tolérant. Je m’acclimate sans trop rechigner à la fumée des autres sauf dans deux circonstances : quand je mange, car la fumée dénature voire annihile mon plaisir gustatif, et quand je suis enrhumé, car la fumée me donne l’impression de manquer d’air. Je ne prétendrai pas que j’ai plaisir à me retrouver dans une atmosphère enfumée : les pubs ou les brasseries, les boîtes de nuit, les salles de concert sont des environnements que je préfèrerai plus aérés !

medium_lapipecestmieux.jpgMais ce n’est pas là où je voulais en venir. 

Non, ami lecteur à l’esprit salace, je n’oserai aucune comparaison, je ne tisserai aucune correspondance entre la qualité des fellations pratiquées et la quantité de cigarettes inhalées chez les sujets d’études.

Ce que je voulais, ami lecteur, c’était te narrer une réflexion qui m’a dernièrement traversé l’esprit.

Dressons le tableau :

Je suis chez É***, une heure du matin s’approche et le sommeil m’a déjà mordu depuis un moment. Il est temps que je rentre chez moi. Je prends une douche dans une salle de bain laissée sombre à dessein. L’eau coule sur mon corps et je me laisse, fatigue aidant, aller à des rêveries mélancoliques. L’eau coule longuement mais je ne me savonne pas pour ne pas sentir la vanille ou la colchique-dans-les-prés au moment où je me glisserai dans le lit conjugal.

Froidement rationnel, l’homme adultère exercé par de longues années d’infidélité ne néglige aucun détail pour éviter d’éveiller le soupçon chez sa femme. Ne pas sentir le sexe, ne pas laisser apparaître de marque de morsures ou de suçons, ne pas sentir un autre parfum que le sien, ne pas afficher de marque de rouge à lèvres, ne pas sentir le savon et a fortiori ne pas sentir le savon qui sent, et si possible, puisque je suis justement censé rentrer d’une soirée entre amis, sentir la cigarette est un plus !

Avec J***, nous avions mis au point une technique assez efficace, lors de ses nombreuses pauses clope : j’entrouvrais ma chemise et elle y soufflait la fumée exhalée ; je sentais le souffle chaud de mon amante sur ma peau, je sentais cette odeur que je ne suis pas censé aimer, mais qui, dans ce contexte érotisé, en devenait agréable. C’était un de nos rituels, un des nombreux rituels qui font que longtemps encore, dans les bras d’une autre, je continuerai à penser à elle.

L’eau coule sur mon corps et je pense à J***. Je sais qu’avec É*** (et elle même le sait) je ne recréerai pas la complicité que je vivais avec J***. J’ai cette pensée cruelle que pour parfumer au tabac ma chemise aussi, J*** était plus douée. J’ai pensé que des larmes allaient couler de mes yeux, mais ils sont restés secs. 

Je jouis au présent. 

[147] Coup de théâtre mon cul !

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« Coup de théâtre ! » annonçait ce matin le journaliste France Inter en ouverture de son édition de 8 heures, « Lionel Jospin renonce à déposer sa candidature à la candidature pour les présidentielles de 2007 ».
Voilà un homme (Lionel Jospin, pas le journaliste) qui, apparemment, est bien mal conseillé (on dit ça en général d’un homme qu’on estime auquel on n’ose pas directement faire le reproche mais t’es complètement con ou quoi ?). Il faut dire que depuis son départ — relativement digne, tout de même — suite à son échec en 2002, Monsieur Je-Me-Suis-Retiré-De-La-Vie-Politique rentrait, ressortait, rentrait, ressortait, et ça agaçait plus qu’autre chose. La France doit être 100% clitoridienne (non, ce n’est pas un sondage SOFRES auprès d’un échantillon représentatif de la population de 1007 personnes majeures, je n’ai pas les moyens). Le Parti Socialiste, privé de son leader à la suite de cette défaite mit à sa place François Hollande, qui ne sut jamais imposer son leadership avec assez de fermeté, si bien qu’après le bordel causé en interne à l’occasion du référendum européen, ils se sont retrouvés dans la situation que tu constates, ami lecteur : pas de vrai leader, chacun, n’obéissant qu’à l’intérêt supérieur de la nation (et à leur ego hypertrophié à coups de sondages), concluant sur l’indispensabilité de sa candidature, guéguerre des chéchefs (non, pas de puputsch, ça c’est ailleurs)…

Pourtant, Lionel Jospin avait une vraie légitimité à se représenter. Nul ne doute, après ses cinq années de conduite du gouvernement, sur ces capacités à assumer lapluôtefonxion (la souhaiter, c’est un autre débat que je n’ouvrirai pas), sur ses qualités de leadership, etc. Mais ce joli fond de commerce aura été gâché, à mes yeux, par deux erreurs majeures :
— n’avoir jamais réellement fait son mea culpa sur l’échec de 2002 (dire « j’assume toute la responsabilité » est totalement insuffisant et son « émotion » à La Rochelle devant les jeunes du MJS n’est toujours pas satisfaisant)
— ne pas être revenu plus tôt asseoir sa légitimité : le voilà qui surgit, n’annonçant même pas sa candidature (de facto, il a juste dit qu’il y songeait — très fort — et d’ailleurs, dans son renoncement, pas plus de coup de théâtre que de beurre en broche [NDLR non, ceci n’est pas une locution lepéniste]). Tel le lièvre de la fable, il s’aperçoit que les autres sont partis et ont une bonne avance (enfin, pas exactement tous mais bon) et surtout, que les militants (parce que ce sont eux qui vont désigner leur candidat, et pas les sondages) ne veulent pas d’un sauveur de dernière minute, deus ex machina qui dépassait des coulisses depuis un bon moment (2003, non ?).

Des autres candidats, il en est un autre qui devrait avoir la sagesse de botter — juste cinq minutes — le cul à son ego le temps de faire une déclaration semblable au lieu de foncer droit dans le mur. Le ridicule ne tue pas, Jack. Tu serais formidââââble. 

[145] Pêché mignon (95 dB)

medium_Peaches.gifPEACHES

1ÈRE PARTIE: STINK MITT
Pop-rock
le 05/10/2006 à 19h30
ELYSÉE-MONTMARTRE 72, Bld Rochechouart 75018 PARIS

La reine de l’electronica minimaliste classé XXX est de retour avec son nouvel album  » Impeach My Bush « , certainement le disque le plus ambitieux de notre héroïne. Sur scène c’est avec un vrai groupe ( guitare / basse / batterie ) qu’elle viendra défendre celui-ci. Prestation incendiaire garantie !

  

 

Qui m’accompagne ? 

[144] J’irai po !

À l’occasion de la sortie du dernier film de Jean-Paul Brisseau, Les anges exterminateurs, nous pouvons constater que la critique est divisée. Il y a ceux, d’un côté, qui hurlent au génie (genre : ah Brisseau, c’est le seul cinéaste français qui nous reste) et ceux, légèrement plus nombreux, qui hurlent (moins fort, mais ils sont plus nombreux alors ça compense), au pire, à l’imposture, au mieux, au navet voyeur.

medium_18614748.jpgPour ceux qui ne situeraient pas trop Brisseau, c’est un réalisateur français dont le film le plus célèbre est sans aucun doute Noces blanches avec Vanessa Paradis dans le rôle d’une lycéenne vivant une liaison avec son professeur de philosophie (Bruno Cremer).

Brisseau a dernièrement eu l’occasion de faire parler de lui à l’occasion d’un procès pour harcellement sexuel intenté par quelques nanas ayant passé des essais pour lui, dans le cadre du casting de son prochain film. Brisseau, en gros, les faisait se masturber devant sa caméra avec des intentions pas 100% professionnelles. Il a d’ailleurs perdu son procès, mais fut faiblement condamné, au motif (légitime, d’ailleurs) qu’il n’y avait pas eu à proprement parler de contraintes, et que les nanas étaient libres de se casser sans avoir à se frotter le minou devant l’animal (notre illustration : Marie Allan, une dont le casting a été probant puisqu’elle joue dans le dernier film de JCB dont il est question ici, dans une scène où elle se prend pour Napoléon).

Il ne faut pas chercher midi à quatorze heure. À mon avis, Jean-Claude Brisseau est un obsédé sexuel (se focalisant sur le plaisir/désir féminin — je ne le blâme pas) et un cinéaste, cherchant à joindre l’utile à l’agréable. Probablement qu’à l’avenir, il continuera probablement dans cette voie-là, légèrement plus prudemment suite à son procès, mais il continuera. D’ailleurs, je ne vois pas pourquoi je dis « Probablement (…) il continuera » ; la bonne phrase est « De toute évidence, il continue » puisque son dernier film est comme un pied-de-nez à son juge. Je vous livre ici pour preuve le synopsis dégoté sur Allociné :

François, cinéaste, s’apprête à tourner un film policier.
Il fait passer des essais pour une scène de nu à une comédienne qui lui révèle le plaisir qu’elle éprouve dans la transgression de petits interdits érotiques. Poussé par le désir d’apporter quelque chose de nouveau dans le cinéma, il décide de mettre en scène un film mi-fiction mi-réalité, tournant autour de ce qui se révèle de façon inattendue une énigme et un tabou : les petites transgressions qui donnent du plaisir. Sa recherche dans le domaine érotique le confronte à des questions de fond auxquelles, tout comme Icare s’approchant du soleil, il va se brûler les ailes.

Les anges exterminateurs est un film diversement reçu par la critique avec, d’un côté, ceux qui crient au génie (on peut faire des super jeux de mots avec cryogénie mais j’ai la flemme), clamant que Jean-Claude Brisseau est le dernier vrai réalisateur français et que son film met formidablement en scène le désir féminin, etc., de l’autre ceux qui crient au navet (et là, on peut s’accrocher pour faire un jeu de mot), voyeur et sans intérêt. Un des critiques de l’émission de France Inter Le Masque et la Plume de ce dimanche (ami lecteur, si ça te tente, je te laisse trouver le podcast tout seul comme un grand : grosse flemme en ce moment) s’étonnait de voir les nanas qui se masturbaient comme si elle « battaient des œufs en neige ». Je ferai remarquer à ce sage monsieur que les femmes se masturbent diversement et que la méthode batteur n’a rien d’incongrue. Il devrait diversifier un peu son champ d’expérience. Pour autant, ce critique appartenait au camp des pourfendeurs du film, et moi qui ne l’ai pas vu (ce film), je le rejoins (ce camp).

Jean-Claude Brisseau, je n’irai pas voir ton dernier nanard, si cul soit-il. Probablement j’y trouverais quelques scènes bandantes, mais je me suis déjà fait avoir avec Choses Secrètes et je ne me ferai pas reprendre.

Car j’ai vu Choses Secrètes, son opus précédent, et j’ai lu pour ce film les mêmes dithyrambes. Or, il s’agit d’un ni plus ni moins d’un nanard, avec des acteurs qui jouent comme des pieds, un scénario indigent et une réalisation sur laquelle je ne me prononcerai pas (je ne sais pas en juger). Il est possible que mon cerveau limité ne soit pas capable d’accéder aux hautes strates de la pensée érotique, m’abandonnant ainsi sur le seuil de la compréhension de son art. Ma conviction (moins humble, certes) est qu’il est toute une frange d’intellectuels qui ont besoin d’une caution intellectuelle pour pouvoir jouir de ce dont ils se privent d’ordinaire pour tenir leur posture.

Je me souviens être allé à la Cinémathèque voir un film de John Woo. Il s’agissait d’un bon film d’action. À la fin du film, la salle se levait en applaudissant. J’ai eu un peu de la peine pour tous ces gens apparemment brimés, obligés d’attendre qu’un film passe à la Cinémathèque pour oser en profiter.

Fort heureusement, avec la mode du cul intello, le porno a également fait son entrée dans les programmes de l’antre de la Culture Cinématographique Parisienne.

Ce qui laisse espérer que tout ce petit monde profitera, je l’espère, de films un peu plus réjouissants que les productions JCB.

[143] L’arme absolue – II

medium_Firefox.gifAmi lecteur navigant sur Internet Explorer, va donc lire ce bref article un peu effrayant. 

La solution dont l’article ne parle pas, c’est de migrer sous Firefox.

Hop ! Je te renvoie à cette précédente note qui faisait déjà le point sur le sujet. Et si, au bureau, ton administrateur t’empêche d’installer le logiciel de ton choix, pourquoi ne lui envoies-tu pas un lien sur l’article en question (non, pas un lien vers mon burp, il risquerait plutôt de te couper l’accès au net).
Bon, tu n’es pas obligé(e) de motiver ton admin en lui glissant que le risque est d’autant plus grand que tout le service surfe en permanence sur des sites de cul.