
Mon amante, mon amour,
Demain, on ne pourra pas se voir.
J’ai une angine.
Porte-toi bien.
Je ne t’embrasse pas, tu penses bien, vu les circonstances.
[Erratum : il ne s’agit pas du magazine « Première » mais de son faux-jumeau « Studio ». Du coup, mon subtil titre est caduc. Tant pis, je le garde quand même. ]
L’affiche de promo pour le prochain film Pixar Cars – Quatre Roues qui recouvre depuis quelques jours de nombreux murs à Paris (et probablement ailleurs – image ajoutée le 05/06) rapporte cette belle mention promotionnelle :
« Le plus extraordinaire film Pixar à ce jour »
**** Studio
Alors voilà, avec l’amélioration permanente des moyens informatiques qui permettent de faire des films en image de synthèse[1] de plus en plus chiadés, probablement que ce dernier film en date est techniquement plus avancé que les précédents. Plus qu’hier, et moins que demain. Gageons que dans un an, pour le prochain Pixar, un couper-coller dans Premiere sera encore possible.
J’étais sidéré d’apprendre que Disney il y déjà plusieurs mois, suite aux échecs commerciaux de ses derniers navets, abandonnait son département d’animation traditionnelle. Il a fallu que j’attende plusieurs mois pour trouver dans un interview (désolé, je ne me souviens plus de qui, ni de la date, ni rien…) un vaillant animateur qui déclarait que ce n’était pas tant la technique d’animation qui comptait que l’intelligence de l’histoire (et éventuellement la beauté de l’animation – car un film ne se réduit tout de même pas à sa diégèse).
Il y a des moments où l’on se demande comment ces gens probablement payés très cher utilisent leur cerveau.
Quant aux Indestructibles, c’est probablement le plus extraordinaire film Pixar à ce jour (mais ça ne vaut pas Chihiro).
[1] Je n’aime pas beaucoup le terme de 3D communément employé – y compris par les professionnels même de ce secteur – pour désigner ces films qui ne sont pourtant que des films 2D, en tout cas projetés comme tels. Sur le DVD de Shrek 1, il y a un vrai supplément 3D, avec les lunettes bleues et rouges qui permettent vraiment de voir du relief avec ce procédé certes assez ancien et discutable, mais économique et simple à diffuser. Pour le reste, effectivement, ce sont des images issues de modélisation tridimensionnelle, mais le résultat est en pure 2D.
Jacques Chirac, décidément pas à court d’idée pour être chaque jour un peu plus haï, a eu la bonne idée d’accorder la grâce présidentielle au député UMP Guy Drut (ah pardon ! Wikipedia m’apprend qu’il s’agit également d’un ancien champion olympique – je vous parle d’un temps que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître), soi disant parce que l’absence d’un justiciable français au Comité Olympique serait dommageable à la France. C’est vrai que pour un Comité présidé jusqu’il n’y a pas si longtemps par un franquiste, ça la fout mal. On a un rang à tenir, bordel !
On va avoir droit encore de toute part à des critiques sur la Cinquième République, qui se barre en couille, qu’il est temps de changer, etc.
Peut-être.
Ça ne m’empêchera pas de penser que le fond du problème n’est pas la Cinquième, mais Chirac, qui semble n’avoir comme but, à ce poste, que de se protéger contre ses casseroles judiciaires. Reconnaissons au moins que ça, il le fait avec maestria.
Sofia Coppola, dont les deux précédentes productions m’avaient séduit par leur originalité et leur maîtrise, nous présente cette année une grande production en costume dans un univers radicalement différent, dans l’espace, et surtout dans le temps.
Je ne vais pas ici raconter l’histoire (NB : pas de happy end hollywoodien à attendre, production indé oblige), mais juste quelques impressions.
Sinon, mon titre est un jeu de mot plutôt tiré par les cheveux, mais il me plaît alors silence dans les rangs.
Et puis sur l’image y’a écrit « Queen is (almost) dead », et c’est hyper-inter-textuel, alors on est prié d’apprécier.
Venons-en à nos moutons
Voici donc une publicité pour le Crédit du Nord qui vante probablement le bon bouche à oreille dont bénéficierait cette compagnie bancaire.
Première question : d’où sort ce « 2 clients sur 3 » ? Aucune annotation sur la publicité n’indique la source de cette belle statistique.
Deuxième question, et qui devrait précéder la première : que signifie « [venir] chez [eux] par le bouche à oreille » ? Est-ce Monsieur Martin qui glisse à Mademoiselle Viezlovik à la cantine « je suis au Crédit du Nord et y me font pas chier pour 100 euros de découvert » ? Est-ce Monsieur Blanc-père qui glisse à Monsieur Blanc-fils : « fiston, je t’ai ouvert un compte au Crédit du Nord, parce qu’on y est depuis 3 générations, et t’es pas content c’est le même prix » ?
Et puis en vrac les questions qui se bousculent : est-ce que c’est une bonne chose, finalement ? Apparemment, ça n’a pas l’air suffisant, cet effet bouche à oreille, sinon à quoi bon faire une campagne de pub pour donner aux futurs clients potentiels l’idée de s’adresser au Crédit du Nord ? Les clients qui viennent au Crédit du Nord après avoir vu cette publicité ne vont-ils pas se sentir en quelque sorte « exclus » de cette grande communauté de Créditiens Nordistes Bouche-à-Oreilleurs ? « Ben non, moi je viens et je ne connais personne… Vous voulez bien de moi ? ».
Enfin, cette campagne, si elle a du succès, ne risque-t-elle pas du coup de faire drastiquement baisser cette belle statistique ?
Bon, vous avez dû entendre parler de Ségolène Royal.
En tant que candidate à la candidature au sein de son parti (le Parti Socialiste, NDLR), elle se doit à ce titre d’être a minima à la tête d’un courant, et comme il est de coutume en politique française (je ne sais pas ce qu’il en est dans les autres pays), on nomme généralement ce courant d’après le nom de famille de la personne concernée.
ex : Mitterrand => Mitterrandisme, Chirac => Chiraquisme etc. Ami lecteur, je ne poursuis pas plus loin mes exemples, tu pourrais légitimement considérer que je te prends pour un con.
Or donc, Mademoiselle Ségolène Royal trouve que « Royalisme », c’est pas terrible, et ça fait penser à autre chose que ce à quoi ça devrait faire penser (si elle ne vivait pas dans le péché, elle aurait pris son compagnon pour époux, et son nom avec, on parlerait de Hollandisme, et ç’aurait été l’occasion d’une nouvelle ambiguïté, mais là n’est pas le propos). Bref. La voilà qui propose donc « Ségolisme ».
C-gaulisme ?
Et pourquoi pas « Ségolènisme », hein ? Pourquoi cette abréviation ? Quitte à abréger, pourquoi pas « Royisme » et on n’en parle plus.
« Mon projet ne sera pas ségoliste. »