… ce en quoi je ne me distingue pas particulièrement de la majorité de mes concitoyens.
Il y a évidemment des chauffeurs de taxis sympathiques, souriants, à la conversation plaisante ou à la discrétion de circonstance.
Mais il y a tous les autres :
Ceux qui pensent que la route est à eux, mais que le respect du code de la route (par exemple mettre un clignotant avant de tourner ou respecter les délimitations des files de circulations – toutes choses auxquelles les conducteurs de deux-roues sont particulièrement sensibles) ne concerne que les conducteurs occasionnels et pas les pros de la route.
Ceux qui écoutent leur radio de m… sans vous demander si le programme vous convient (je crois que je suis tombé une fois sur un chauffeur qui écoutait FIP).
Ceux qui vous assènent leur mauvaise humeur et leur détestation du monde et/ou leurs opinions politiques bien à droite.
Ceux qui vous parlent quand vous voulez du silence.
Ceux qui se taisent quand vous tailleriez bien une bavette (moi, chiant ?!)
Etc.
Bon, j’ai fini de râler.
Mais en fait, je me posais une question :
— Pourquoi, dans les taxis parisiens, monte-t-on toujours à l’arrière, alors que dans les taxis en province, on est généralement cordialement invité à prendre la place du mort ? (amis lecteurs, confirmez-vous mon observation ?)
Je vous propose verbatim un article de Libération dont je reprends ici le titre. Ça n’est pas des plus respectueux des droits d’auteurs, mais là où l’information file à vitesse grand V, un burp permet une durabilité (toute relative) bien plus grande.
Et puis il y aura mes commentaires (si valeureux).
Et puis il y aura les vôtres (brosse brosse brosse).
Recueilli par Quentin Girard
Pour Mathieu Trachman, sociologue, auteur de le Travail pornographique, le monde du porno n’arrive pas à dépasser la séparation entre hétérosexualité et homosexualité masculine, à l’image de la société.
Alors que vous vouliez étudier exclusivement le porno hétérosexuel, vous avez remarqué au fil de votre enquête que la frontière entre homosexualité et hétérosexualité était parfois floue dans ce milieu…
En faisant le choix d’étudier l’hétérosexualité, alors que ce sont plus souvent les minorités sexuelles ou les groupes discriminés qui font l’objet de l’attention des chercheurs comme de l’État, il s’agissait pour moi de renverser le regard : que pouvait-on dire de ce qui est finalement l’organisation majoritaire et dominante de la sexualité ? La pornographie est un bon terrain pour poser cette question, parce que c’est justement un monde où sont explicitement distinguée une production hétérosexuelle et gay, mais aussi lesbienne. Or, au fur et à mesure de l’enquête, l’hétérosexualité m’apparaissait de plus en plus insaisissable : elle ne concerne pas les actrices, qui tournent régulièrement entre elles. Et peut-on dire que les multiples fantasmes que représente la pornographie sont «hétérosexuels» ?
Vous montrez notamment que les catégorisations pornographiques («bi», «enculeuses d’hommes»…) sont parfois difficiles à saisir…
En fait, c’est le partage entre hétérosexualité et homosexualité comme mode de catégorisation qui devait être remis en question. Celui-ci ne permet pas de saisir des groupes homogènes, en particulier dans le cas de l’hétérosexualité : comment considérer qu’une catégorie qui regroupe 95% de la population est pertinente ? Son effet principal est de faire croire qu’un tel groupe existe, qu’il est majoritaire et normal.
La même opération a lieu actuellement dans le débat sur l’accès des homosexuels au mariage : on oppose à celles et ceux qui revendiquent ce droit une «famille hétérosexuelle». Mais on sait très bien qu’il y a une grande diversité d’arrangements familiaux, qu’une telle famille n’existe pas. Si la pornographie est un terrain privilégié pour enquêter sur l’hétérosexualité, c’est parce qu’elle explicite clairement les contradictions que cette catégorisation produit. D’un côté, les réalisateurs et les producteurs s’acharnent à différencier les pratiques sexuelles des fantasmes des spectateurs, pour donner droit de cité aux désirs les plus divers, même ceux qui sont illégitimes comme le viol. De l’autre, les rapports entre hommes sont considérés comme des fantasmes particuliers, hors de leur domaine de compétence.
A lire aussi Travail à la chair, une enquête menée sur les métiers de l’industrie du X hexagonal, entre 2006 et 2010, décortique les pratiques des producteurs, réalisateurs et acteurs pornos.
Des acteurs masculins jouent dans des pornos gays mais ils tiennent à (ré)affirmer dans les entretiens leur hétérosexualité. Du côté des actrices, vous expliquez que certaines considèrent qu’arrêter de tourner du porno, c’est seulement arrêter de tourner avec des hommes…
Il y a une dissymétrie entre les actrices et les acteurs : alors que les acteurs mettent à distance, parfois violemment, la possibilité de faire des scènes entre hommes, les scènes lesbiennes sont obligatoires pour les actrices, et celles-ci peuvent même les préférer. Cela montre d’abord que, pour un homme, dans le monde du porno, il est plus difficile que pour une femme d’intégrer des pratiques homosexuelles dans son répertoire sexuel, ou même de se dire bisexuel.
La masculinité semble incompatible avec cet élargissement. Le fait que certaines actrices, qui ont mis un terme à leur carrière, continuent cependant à tourner des scènes lesbiennes, dans des productions hétérosexuelles, montre surtout la difficulté de leur travail. La mise en scène pornographique peut être brutale, et les pratiques exigées, comme la sodomie ou la double pénétration, provoquent une usure du corps, les scènes entre actrices apparaissant a contrario comme faciles.
Y a-t-il une forme de jalousie ou d’envie de la part du milieu du porno hétérosexuel, vis-à-vis de la communauté gaie, où le X semble plus accepté et valorisé ?
Je ne parlerai pas nécessairement de jalousie, mais en effet certains réalisateurs peuvent valoriser le «beau marché» de la pornographie gaie, ou même, pour ceux qui s’y sont essayés, ses conditions de travail. Ils enregistrent par là un rapport gay à la sexualité : non pas qu’il soit naturel ou qu’il concerne tous les gays, mais ceux-ci ont constitué, de longue date, la sexualité comme une pratique à défendre, ils ont développé des institutions comme les backrooms, qui favorisent le développement d’une culture ou de subcultures sexuelles.
Si c’est particulièrement frappant pour des réalisateurs et des producteurs pornographiques, c’est précisément que ceux-ci font de la sexualité leur métier, la constituent comme un terrain à investir. Cette dimension de la culture gay apparaît alors, d’un certain point de vue, désirable.
Pourquoi le porno n’arrive-t-il pas à dépasser cette différenciation entre hétérosexualité et homosexualité masculine?
En effet, alors même que le monde de la pornographie pourrait considérer que ce partage est inutile, il est réaffirmé. Je pense que cela illustre la force de la socialisation hétérosexuelle: le processus social par lequel les individus sont produits comme hommes ou femmes, hétérosexuels ou homosexuels. Un des aspects essentiels de cette production, c’est la dimension tacite de l’hétérosexualité: on peut devenir homosexuel, mais on ne devient jamais hétérosexuel, d’une certaine manière on l’est toujours déjà.
Il existe bien sûr tout un ensemble de rappels à l’ordre hétérosexuel, mais c’est aussi cette manière de se soustraire à tout questionnement, d’être posé comme une évidence qui occulte toutes les contradictions qu’il contient et rend ce partage difficile à interroger et à dépasser.
Le Travail pornographique, Mathieu Trachman, ed. La Découverte, janvier 2013, 22 euros.
La section Fan-Art est à nouveau opérationnelle (n’hésitez pas à m’envoyer vos contributions, à commenter, …)
Il y avait beaucoup d’images qui ne s’affichaient pas dans les pages d’archive. C’est réparé.
Si vous découvrez de votre côté d’autres soucis (parce que là, c’est moi qui ai tout détecté), n’hésitez pas à me faire signe !
Ouais, désolé, c’est encore une note sans intérêt mais toujours submergé de boulot en ce moment, sorry !
Mise à jour du 29 janvier 2013 : Pour ceux qui se sont abonnés à la notification de nouveaux commentaires par courriel, j’ai actuellement quelques soucis liés à mon hébergeur (en cours, j’espère, de résolution, mais la balle n’est pas dans mon camp) qui font que les messages envoyés sont considérés comme du spam (notamment par Hotmail). Vous ne les recevrez donc pas.
… pour sentir une bouche chaude et gourmande venir courir sur la peau fine et tendue de ma verge, venir gober doucement mes bourses et le sucer comme des fruits inconnus,
… en voir jaillir une langue pointue et vibrante qui flânera sur mon sexe, suivra le chemin de mes veines jusqu’à mon gland carmin d’impatience, en soulignera le relief, parcourant sa couronne (je pousserai alors un petit cri de reddition), rongera mon frein,
… la bouche, alors s’ouvrira large et humide, me happera, m’avalera, m’avalera encore, m’avalera toujours, dévouée, patiente, attentive, gloutonne, jusqu’à ce que s’échappent les larmes acres de mon plaisir séismique.
Chaque année, j’ai un nouvel éphéméride que j’apporte au bureau. Autrefois, c’était moi qui me le trouvais ; j’ai un faible pour ceux édités par Taschen, plutôt jolis et parfois polissons (ah ! l’éphéméride des pin-up, un grand classique). Et puis c’est devenu un rituel : chaque année, je le trouve dans mon soulier sous le sapin.
Je vous ramène celle du 7 janvier, qui m’a fait sourire :
« Vous avez le droit de vous envoyer ma femme, puisque c’est elle qui vous le demande. Vous avez le droit de vous vautrer sur son sofa dans la crèche de merde, naze tech-post-moderne et ultra-branchée de son ex-mari si ça vous chante… Mais en aucun cas vous n’avez le droit de regarder ma putain de télévision ! »
Al Pacino (Vincent Hanna) dans le film Heat, de Michael Mann (1995)
Pour compléter un peu, je suis allé rechercher la V.O. (je m’entraîne en anglais, parce que je vais bientôt devoir passer le TOEIC). Ça donne ça :
I’m angry. I’m very angry, Ralph. You know, you can ball my wife if she wants you to. You can lounge around here on her sofa, in her ex-husband’s dead-tech, post-modernistic bullshit house if you want to. But you do not get to watch MY FUCKING TELEVISION SET!
(Quelques jours plus tôt, on avait aussi droit au plus célèbre “Did you fuck my wife?” de De Niro dans Ragging Bull. Sont un peu monomaniaks, les gars d’Almaniaks.)
Quelques travaux ce dimanche – de courte durée j’espère – le temps de déménager mon site vers un nouvel hébergeur (j’atteins en effet la taille limite pour ma base de données). Les commentaires seront donc coupés pendant les travaux. N’hésitez pas, ensuite, à me remonter les problèmes que vous rencontreriez dans cette nouvelle version de mon site (normalement, vous ne devriez pas voir de différence).
[EDIT] Si vous arrivez à voir cet EDIT, c’est que vous êtes sur mon nouveau site, et vous pouvez à nouveau commenter ! [/EDIT]
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