Il y avait bien longtemps que je n’avais pas pondu une petite note pour alimenter cette rubrique pourtant de salubrité publique. Pour une fois, nous allons nous intéresser non pas à un point de grammaire ou d’orthographe, mais à un point de prononciation. Accrochez-vous, on va partir loin dans l’exploration de la perversité piou-piesque.

Tout le monde aura reconnu sur l’illustration ci-dessus un (magnifique, il faut bien le dire) patio.
Un patio d’une splendeur-toute-orientale.
Eh bien, apprenez-donc, ignorants que vous êtes (je vous rassure, moi aussi je l’étais mais j’ai fait une rencontre déterminante dans ma vie et il m’appartient désormais de vous transmettre mon savoir étendu), que le mot patio est d’origine espagnole, et qu’il se prononce :
[patjo]
[pasjo] est erroné
et c’est Robert qui le dit.
et c’est Robert qui le dit.
En clair, le T de patio se prononce comme le T de Thé. Contrairement au T de ratio.
Autrement dit, quand vous croisez un restaurant qui se la pète en s’appelant « patio-nément » (il existe, je l’ai rencontré), vous pouvez rire ostensiblement et lâcher quelques lazzis.
C’est tout pour aujourd’hui.
C’est tout pour aujourd’hui.
(Marche aussi – en français – avec chorizo, qui se prononce chorisso, et non pas korizo.)
bon ben je vais me coucher, moins bête!
K² > Comme disait l’autre : Se faire traiter d’imbécile par un idiot et un plaisir de fin gourmet. Ton problème n’en est pas un, c’est une source de réjouissance ultime.
kana > De mon côté je peux donc m’endormir avec la certitude du devoir accompli ;-)
presque > [la(d)zi] 2. P. ext. Plaisanteries, propos moqueurs à l’égard de quelqu’un.
Ouais, toujours premier degré moi.
piccolofio > Moi je dis qu’un patio de splendeur-plus-qu’orientale comme ça mérite nettement plus que trois tours.
disons que je parle plusieurs langues etrangeres, dont effectivement l’espagnol mais je ne pensais pas a moi dans ce cas precis. il se trouve que je ne vis pas en France et que je frequente beaucoup d’etrangers, dont des anglais, des allemands, bref aussi des non-latins qui ne parlent pas l’espagnol et qui disent quand meme « rassio » pour ratio et « paTio » pour patio. je connais aussi quand meme quelques francais et si je note que pour squash ils prononcent squatch (alors qu’il faut prononcer squash comme gouache), entre autres, ils disent tous patio et non passio….et etiolement plutot qu’essiolement…:- )
piccolofio > Merci d’être revenue pour cette enquête qui donne encore plus de sens à cette note historique.
cassiopée > Le choryzalia fait beaucoup de mal à la prononciation du [tchorisso] (ouais parce que le ch espagnol se prononce tch).
Sapheere > Ahhhh je me flagelle mais c’est toujours comme ça avec moi, j’arrive trop tard.
Thaïs > Bon, bon, soyons un peu extrémiste. Certes, [pasjo] est acceptée comme prononciation, mais éthymologiquement c’est la prononciation espagnole qui devrait faire foi (je ne sais pas comment les Latins prononçaient le T d’ailleurs).
Quant au fait de mal prononcer, de manière générale, les mots d’origine étrangère, c’est avéré. Ici, on est plutôt dans une prononciation par similarité avec « ratio », justement. C’est différent.
Non-mé.
a-t-on vraiment une idee de la prononciation du latin?
Ensuite, pour faire court:
« PaTio » (masculin) se traduit chez nous par « cour » (féminin).
Naturellement, « pati », se traduira par « courette ».
Merdalors ! pati = petit patio, où pati est plus réduit que patio, quoi de moins normal, alors que chez nous, une courette est plus étendue qu’une cour (je me marre !)
A l’origine, le patio constitue le coeur de la demeure andalouse … comme l’atrium constituait le centre de la maison chez les romains… Et aussi comme l’usage du patio qui s’est généralisé aux haciendas jusqu’en « hyspanie du sud » (pardon : Amérique latine)… Et encore, comme la « cour » s’est généralisée aux exploitations agricoles du nord de la France, tandis qu’au sud, on faisait plus des « Mas », sans cour, mais pas sans atrium (oups. D’autant que « plus » + « Mas »= ++ … D’autant qu’étymologiquement l’on ne peut attribuer le nom de « ferme » aux exploitations agricoles qu’au sens administratif et fiscal, qu’elles soient Mas ou pas… Re oups !)
A l’origine donc, l’implantation comme l’usage du patio et de l’atrium, est identique, savoir :
– Servir de « pièce principale
– Se protéger des vents dominants
– Laisser la lumière entrer dans les pièces intérieures qui l’entourent
– Recueillir les eaux de pluie… (s’écouler par le compluvium (pente du toit) dans l’impluvium (bassin carré au sol))…
Sauf que, en espagnol, « atrium » se traduit par « atrio »…
Mais en français, « atrium » ne se traduit pas. Et ses dérivés, tel « âtre » n’ont rien d’autre à voir que le symbole de « coeur de la maison », notamment celui du foyer où l’on se réchauffe…Et pire ! Car aujourd’hui, l’usage « nordiste » lui a attribué un autre sens dérivé qui représente un « volume vide » couvert d’une verrière… (Pffff!)… D’où aussi les patios qui, dans des constructions françaises, fleurissent sous certaines latitudes et que l’on appelle naturellement du nom de patio, qu’ils aient ou pas, un bassin ou des fleurs…
Nos cours et courettes semblent donc bien loin de tous ces usages (question de climats !)
Par extension on peut tenter d’affirmer avec culot que le feu et l’eau sont les distortions qui opposent « latins » et « saxons » ; distortion matérialisée en France par les lignes de failles du massif central, soit : langue d’Oc au sud, langue de bois (pardon, d’Oy) au nord…
J’adore jeter autant d’huile sur le feu, Et jouer de « lazzi » (sans « S » : un lazzo, des lazzi) : autrement dit, j’adore faire des bouffonneries et autres pantalonnades à l’encontre de vos têtes de turcs…
Help ! Je me marre mais ne raille personne (pas davantage que ce que, parfois, je déraille). Ici, ce n’est qu’un « exercice de style humoristique » destiné à « jouer sur le sens des mots » par emploi de « variables linguistiques »… D’accord ?
Peut-être aussi pour « montrer » (sans démontrer : ce serait trop long) que, ce n’est pas parce qu’une assertion est « vrai » qu’elle n’est pas également « fausse », ni même que l’une ou l’autre de ces assertions soit « vérité », encore moins qu’un « lieu commun » est « vérité » ou « erreur »
pateric > Je suis bien d’accord ! Ma vérité n’en est pas une.
Et d’ailleurs, lazzis peut prendre un « s » comme on met désormais un s à des graffitis ou des spaghettis (alors qu’étymologiquement faudrait pas).
Pffff ! Au fond, je ne sais même plus ce que je voulais dire dans ce que j’ai écrit ; je ne sais plus si j’avais même quelque chose à dire : j’avais sûrement davantage besoin de le faire savoir… Il est des facteurs, comme celui là, où certaines fois on se croît spirituel à faire le : « qui n’a rien à dire et qui le fait savoir »… N’est-ce pas ? Toi aussi tu en connais d’autres, hein ? Oui ! :-)
Je vais essayer cette fois de ne pas répondre à une note d’il y a longtemps.
je suppose que tu voulais dire « mes » lecteurs?
Faut juste pas que je commente comme si tu venais de l’écrire (être attentif aux dates, à l’énoncé, dur dur pour moi :)
Ici la difficulté n’est pas celle de la prononciation mais celle de la traduction des faux amis
Cette chanson est loin d’être infantile ( elle a sa petite philosophie toute simple) mais en sautant sur des déductions hatives on pourrait se méprendre
El patio de mi casa
Canción infantil
El patio de mi casa
Es particular :
Cuando llueve se moja
Como los demás.
Agáchate
Y vuélvete a agachar
Que los agachaditos
Saben bien jugar.
Hache, i, jota, ka
Ele, elle, eme, a,
Que si tú no me quieres
Otra niña me querrá.
Traduction ( traduttore, traditore comme dit un célèbre paronyme italien )
La cour de ma maison , chanson enfantine
La cour de ma maison
Est particulière :
Quand il pleut, elle se mouille
Comme les autres.
Baisse-toi,
Et baisse-toi encore
Car les petits baissés
Savent bien jouer
H, I, J, K
L, LL, M, A
Si tu ne m’aimes pas
Une autre fille m’aimera.
So sorry, je m’enflamme mais il a fallu que je passe par ton site (et bien d’autre) pour expliquer à une maîtresse d’école (un comble) que la prononciation juste est [patjio]. [pasjio] n’étant que toléré (et malheureusement prononcé par une majorité semble-il) !
Brg » Faut du courage pour se taper l’intégrale d’un burp découvert en court de route (j’ai tout remis en ligne : orgie orgie !!!)
MarieM » Je crois déceler un jeu de mot sur L, LL, M, A (en v.o.) mais mes notions d’espagnol sont insuffisante pour en être sûr.
Rodolphe » En même temps, faut pas croire tout ce qu’on lit sur le net ;-)
Mais je suis toujours ravi quand mon burp se révèle d’utilité publique.