C’est la cata en ce moment.
Non pas que je n’aie rien à vous dire (non, j’ai même deux-trois sujets de note d’actualité, sans compter les n sujets en souffrance pas encore couchés sur papier), mais je manque terriblement de temps.
Face à votre impatience légitime, je vous donne à étudier deux images et je vous laisse la parole, amis lecteurs. Que pensez-vous de ces clichés ? Lequel préférez-vous ? Qu’est-ce que ces images vous disent ? (Moi, si je les ai choisies, c’est parce qu’elles me parlent, bien sûr…)
La première image est un auto-portrait de Minon Minon :
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La seconde est une photo de Dahmane avec son modèle favori de l’époque, Chloë des Lysses. Je ne saurais pas trop la dater, mais je pense qu’elle a bien 10 ans.
[EDIT DU 09/03/10]
Image retirée suite à requête d’un ayant droit.
[/EDIT]
Allez… Dites moi ce que vous en pensez ! Je m’exprimerai après.
Hum, assez étrange cette deuxième photo, mais le contraste est plutôt drôle au final.
@ à tous les trois » Bon, mon screen test est assez décevant, j’espérais en avoir des tonnes et je dois me contenter d’une petite ligne polie.
Anonyme, le contraste dont tu parles, c’est entre les deux photos, ou au sein de la deuxième photo (où il y a un contraste que je trouve saisissant entre l’objet de la photo – une sodomie – et l’attitude de la protagoniste – on dirait qu’elle va nous demander si on veut un sucre ou un nuage de lait dans notre thé).
En revanche, je trouve la deuxième, à la limite de l’indécence et pas parcequ’on y voit une sodomie. C’est l’attitude de la femme qui me met « mal à l’aise ». Tiens, elle pourrait tricoter ou enfiler des perles, ça serait pareil! On dirait que cela ne la touche pas. Pour moi, cette photo, tend à banaliser un acte qui ne le mérite pas. Pour conclure, ça manque d’émotion, de partage.
(je sors)
(très joli auto agrippage de la première photo, genre je me sauterais bien toute seule comme une grande)
Lectrice assidue mais « commentatrice » rare, je fais fi aujourd’hui de mes grands principes pour mettre mon grain de sel (à glisser, comme il se doit, sous la queue de l’oiseau…)
Je n’aime pas le premier cliché. Cette jeune femme frêle et androgyne, le décor froid (quasi médical) et ses gestes « violents » ne me parlent pas. Pour moi, ils sont la douleur, le manque, l’absence… Même si je ne dédaigne pas une certaine forme de brutalité dans l’orgie de sens, il s’agit là pour moi d’une situation peu érotique. Des jambes à demi closes sur une blessure que l’on cache mais que finalement on laisse deviner. Une adolescente post pubère et chétive qui souffre…Agrippée de tous ses ongles à sa chair pâle. On est bien loin de l’opulence, de l’extase.
Dahmane, photographe de la pornographie par excellence, nous tient un tout autre langage. Son égérie, son modèle favori et la femme qui partageait alors sa vie (peu importe la réalité de leur relation, le propos des clichés est ailleurs) a cette grâce infinie des icônes. Par sa prise de vue, il parvient à créer un contraste saisissant entre le regard pur de cette madone tranquille et apaisée et l’objet « monstrueux » qui envahit ses entrailles (que ce soit une queue ou tout autre objet volumineux : voir à ce sujet les ouvrages publiés). Non pas que la sodomie soit dégradante ou vulgaire, juste que la dichotomie entre le haut et le bas de l’image, change brutalement notre regard. Ce demi sourire d’ange semble nous dire « j’aime, j’assume et je t’emmerde ». On est loin de l’extase là encore…mais ce cliché est subversif, en quelque sorte « politique » et c’est de là, je crois, que naît la gêne, que naît le trouble…
Voilà de quoi déranger les voyeurs que nous sommes, changer les codes pré établis, bousculer nos émois. La pornographie redevient ici ce qu’elle a longtemps été: une gifle cuisante, un acte engagé, une démangeaison sociale….Reste à savoir où se gratter.
Il y aurait tant à dire encore mais je crains d’avoir déjà suffisamment prêté le flanc aux commentaires enflammés…
Je ne sais plus d’où sort cette phrase un peu idiote mais qui me fait sourire à chaque fois « Si l’érotisme est de caresser l’autre avec une plume, dans la pornographie c’est tout le poulet qui y passe ». Pour le coup, la voilà de circonstance….
Sambre.
Ouais.
Aucune émotion n’en sourd, ne me touche.
Des objets soigneusement composés.
BàB
Association d’idée, cette image me fait un peu penser à ces histoires d’urgences hospitalières et sa cohorte de patients se sont assis totalement par inadvertance sur des cannettes de coca, bouteilles de Perrier et autres hamsters.
Zou ! J’vais terminer ma bière… heu, z’auriez pas vu ma bouteille de Corona ?
La première photo est la plus « aguicheuse », mais uniquement à cause de l’oeil du photographe et du travail photographique, sans ceux là, il pourrait s’agir d’une jeune femme en proie à une varicelle tardive qui hurle « ça gratte! ». Ce qui est beau, c’est la violence réclamée que l’on ne peut débusquer que si on présuppose une invitation de la jeune femme à celui qui prend le cliché.
la sodomie de la deuxième photo est belle, elle me semble presque sculpturale ou minérale. je ne vois pas pour ma part de cission particulière entre le regard du modèle et ce qui se trame entre ses fesses, dès qu’il y a jeu, il peut y avoir expression imposée. Me dérangent beaucoup plus le rappel textile entre sa jupe et la pointe de ses chaussures (ne jamais abuser de l’imprimé léopard, surtout en étoffe vaporeuse, et la date que tu indiques pour la prise de vue n’excuse rien) ainsi que l’imprimé de l’enveloppe de couette. les courbes de cette sodomie méritaient un plus joli « fond » (sans jeu de mot vaseux). En fait j’aurais préféré un décor plus dépouillé pour cette deuxième photo, peut-être un peu plus le décor de la première.
la première photo pour moi évoque l’étudiante qui se met en scène mais qui n’a pas encore vécu. d’où le côté vaguement intellectuel de la chose.
la deuxième photo, j’adore l’expression du visage de la femme: insolente et souveraine, mais toute en grâce, lumineuse. ce qui la sauve de l’arrogance.
la première femme est en attente d’épanouissement, le fait qu’elle montre son corps avec aisance ne change rien. la deuxième est très épanouie.
tu l’auras compris, je préfère la seconde photo par son côté insolite et pour la personnalité de la femme.
PS: j’ai bien « gazouillis »
Donc tu voulais une étude plus approfondie ?
La voici :
De la première photo, on peut remarquer un travail délicat du contraste, tant dans la lumière que dans le sujet abordé. Douceur et violence sont présents dans l’humain et dans le matériel : Le drap d’un blanc presque immaculé est pourtant froissé et jeté en plis désordonnés. Le décor dépouillé est « dérangé » par la montre et un autre objet non-identifié (un tel ?) au pied de la lampe ainsi qu’une pile de livres qu’on aperçoit à droite. Le sujet, tout en demi-teinte, s’agrippe comme une damnée à ses chairs brisant la fraîcheur de ses traits. On bascule alors dans l’imaginaire, le suggestif… l’univers même de la double nature de la femme : l’image de la douceur / les désirs de son corps.
A l’encontre de cette première suggestion, on entre par la deuxième dans une tout autre univers, à la limite du rocambolesque (oui, je trouve…). Est-ce le cadrage d’origine ? Étrange ? inachevé ? pris « sur le vif » ? Contraste étonnant au sujet traité, la perturbante froideur, en tous les cas une expression qui semble finalement « calculée », dans le but photographique ??? Malgré la désolante qualité de la prise de vue, assez terne et vieillissante, n’est-ce pas une grande réussite que de suggérer au spectateur l’envie d’appeler « Madame » une femelle en train de se faire sodomiser ?
En conclusion, nous avons ici deux styles totalement différents, avec des composantes intéressantes et saisissantes. Il ne me semble pas moins que l’œuvre de Minon Minon saisit une émotion plus attachante qui m’émeut plus que le sur-réalisme dégagé de celle de Dahmane.
Mais chacun ses goûts et son ressenti.
:)
» Je suis d’accord avec ton commentaire sauf la fin, sauf, en fait, le mot « purement ». Dahmane, à l’époque, avait parlé de « porn art ». Il y a de l’art, et il y a du porno. Je trouve cette photo à la fois belle et excitante. (Je trouve ces deux photos excitantes !)
lapetitebrune » Je ne parle pas des J.O., trop risqué. Je ne voudrais pas me priver de ce potentiel d’1,3 milliard de lecteurs.
Ok je sors moi aussi.
Ah ben cool on se retrouve ensemble du coup. T’as pas une clope ?
mouloud » Tu parles de la photo n°2 ? ;-)
Mina » Bâton de CUI, y a pas d’heure pour en manger ! (ah pardon, tu ne parlais pas de ça…)
Sambre Cérébos » Visiblement vous privilégiez la qualité sur la quantité ! Quel commentaire bien étayé ! Je trouve la première photo érotique, d’abord parce que j’ai un penchant coupable pour les brunes à cheveux courts, mais aussi parce que je sens dans ce corps, oui, en manque, une force, une urgence du désir. J’aime tant sentir le désir chez une femme (ce qui me manque à la maison, en somme – parce que la brune aux cheveux courts, j’ai :-).
On pourrait me rétorquer que sur la 2e photo, justement, on ne sent aucun désir (probablement y a-t-il dans ce contraste une raison de ma sélection – contraste relevé par Bricabrac). Mais le regard direct de Chloë me fait totalement fondre. Je suis si faible !!!
PS : je n’ai pas retrouvé sur Google l’auteur de ta citation mais en faisant une recherche, on tombe sur Bricabrac en 2e position ! Amusant…
Bricabrac » Vous ne devez pas aimer les brunes à cheveux courts alors ?
H2.0 » Je ne crie pas aux chefs d’œuvre mais je leur trouve un petit « plus », quand même.
Rollmops » Il a juste l’air imposant parce qu’il est plié, siiiii, siiii. Pourquoi veux-tu que des larmes coulent ?!
six » Concernant ton commentaire de la première photo, c’est amusant de savoir qu’il s’agit d’un autoportrait titré « love yourself » !
Sinon, j’aime assez ses chaussures, mais la jupette, bof !
Lib » Si seulement tu pouvais conserver le quart de cette nonchalance, eh bien, quoi ?
columbine » D’accord pour dire que c’est du typique-moi, cette sélection de photos !
(Pour info, si j’ai bien lu, l’artiste est une Allemande âgée de 31 ans au moment du cliché)
A@T » Tu as modifié quoi, pour que ça marche ?!
Oups, pour l’heure d’hiver, c’est finement observé. Sur WP, pour l’instant, faut faire la mise à l’heure manuellement. Ça craint du boudin. Quel retard technologique ! (C’est rectifié.)
La deuxième m’a soufflé qqch qui avait l’air assez banal, mais elle avait un petit truc dans la gorge qui m’empêchait de bien comprendre, alors je lui ai demandé de répéter, et j’ai tendu l’oreille… Et là j’ai vu qu’il y avait un homme dans tout ça. Le contraste est parfait.
(De quelle citation s’agit-il, je relis les commentaires, et je ne la trouve pas…)
BàB
bises à la petite brune au passage
même plus le temps de te relire ?
?
A la « waneuguène », en tout cas ça en a l’air mais c’est probablement un parti pris du photographe (enfin si c’est bien le cadrage d’origine toujours), à moins que ce soit parce que le protagoniste de derrière appuie sur le déclencheur avec son pied, ce qui aurait eu pour effet le basculement de la pose. ;)
A@T » Ouais, je trouve aussi. Change d’avatar !
mouloud » Oui, maintenant que tu me le dis, je pense que le soleil a été rajouté sur la couette.
Bricabrac » Je ne me souviens pas trop de ce qu’elle racontait, Chloë. J’ai trouvé un site qui parlait de son burp, mais celui-ci semble avoir disparu.
Justine Miso. » Faut pas croire, je mets du soft, aussi (parfois) !
mouloud » Je vais corriger ça !
Athena » Il manque la légende « Réalisé sans trucage »
Miss S » Il a les deux mains occupées, en tout cas. Il déclenche peut-être avec une pédale ?
Pour la première, je ne suis pas d’accord avec l’interprétation de Sambre qui parle de « femme frêle et androgyne », de « souffrance dû à la douleur… » mais libre à elle bien sûr ;-). Quant à moi, je la trouve très belle cette photo : elle me « parle » vraiment. Peut-être parce que (et c’est sûr), je peux m’identifier (oui j’ai un peu ce physique là et je n’y peux rien, va t’en prendre à mes parents et mes origines exotiques) et que je me reconnais dans ce décor. Ce fameux décor que je ne trouve pas froid du tout : il y a du parquet au sol, le lit est blanc, a l’air douillet, les draps sont froissés donc il y a eu « bagarre », « mêlées » de corps chauds, assoiffés de sexe, dégoulinants de désirs l’un pour l’autre… Euh… Bref ! J’imagine certes, une femme amoureuse de son corps (et c’est tant mieux) mais en manque de l’amant qui l’a si bien « malmené » (dans le bon sens du terme cela s’entend), ce corps.
Concernant la deuxième, je la trouve excellente ! Et là, je me dis juste un truc : on peut avoir l’air d’une femme « bien » (faut-il avoir l’air d’une « salope » pour raffoler de la sodomie ?) et aimer se faire prendre « autrement » en toute simplicité (bien sûr, elle sera décoiffée, dénudée et un peu démaquillée l’instant d’après ;-)).
En conclusion : on peut ressentir beaucoup de plaisir seule, avec les souvenirs encore brûlants d’un amant doué et attentionné (cf photo 1) et ne rien ressentir en ayant sur l’instant quelque chose qui s’agite dans les fesses (cf photo 2)… Pour moi, tout réside dans la complicité que l’on peut avoir avec l’autre… Ou pas.
En tout cas, c’est sympa de nous avoir donné la parole CUI.
Il a même la tête tournée vers son pied droit, lequel doit effectivement actionner le déclencheur à distance.
:)
On peut saluer les prouesses acrobatiques du monsieur, donc.
PS : oui, au fait, je te l’ai déjà fait remarqué mais tu n’as toujours pas changé la typo de « ça gazouille », contrairement aux autres menus… Non, mais, ça craint quand même ! :)
;) oui, tu as vu ça ?
Que de prouesses !
Miss S & Mina » Je vous laisse causer technique, les filles (et non, je n’ai pas changé la typo et je fais c’que j’veux. Na !)