Quelque chose comme mardi.
Je suis dans la file du téléski Grands Bois, en bas de la piste rouge où de nombreuses écoles et club de ski s’entraînent au slalom. La plupart sont des minots pré-pubères, nés l’étoile en argent dans la bouche, habillés en tenue aérodynamique quand je porte une tenue molletonnée qui laisse planer une douce ambiguïté sur la circonférence de mon ventre. Malgré mes nombreuses années de pratique, tous me pulvériseraient sur n’importe quelle descente. Parmi ses morveux qui n’essayent même pas d’être polis en vous grillant allègrement la priorité pour vite s’enfourcher un gros bâton avec un bout en caoutchouc entre les jambes pour vite faire la prochaine descente pour vite être champion du monde ou de la région ou moniteur au visage buriné par les UV ou plongeur à La Marmotte rieuse – spécialités savoyardes, une femme un peu plus âgée, une jeune femme quand même à qui je suis incapable de donner un age (20 ? 25 ? plus ? moins ?), queue de cheval châtain, portant le blouson British Ski Academy. Ce doit être l’entraîneuse des rosbifs pas moins morveux ni plus polis que leurs homologues locaux. Elle se tourne vers moi et me lance un immense sourire. Le temps que mon cerveau décode l’information « Jérôme, une jolie fille te sourit » (oui, parce qu’elle est ravissante en plus), qu’il ordonne à mes muscles faciaux d’adresser un sourire en retour, elle a déjà filé vers les sommets sans avoir le temps d’apercevoir l’affreux rictus qui s’est laborieusement dessiné sur mon visage.
– = –
Quelque chose comme le lendemain.
Même endroit.
Même scène.
Je me suis encore fait prendre par surprise.
Sourit-elle à tout le monde de façon aussi spontanée et désarmante ? Me trouve-t-elle irresistible avec mon blouson Wedze marron ? J’en parle avec mes amis qui skient avec moi mais n’ont pas repéré la créature.
– = –
Quelque chose comme le jour d’après ou le suivant, on s’approche de la fin de la semaine. Nous sommes sur la piste mythique de Kandahar, je retombe sur elle et quelques pupils. Encore un sourire auquel j’arrive à répondre à temps. Peut-être même quelques mots échangés, je n’arrive plus à etre sûr. Et puis, zou, la glisse nous sépare.
Je me dis qu’il faut que je la retrouve, que je lui propose un verre en fin de journée, tard sans doute, après avoir couché les enfants. Je me dis qu’il faut que je repère l’endroit où la BSA loge sur le village, j’arrive à trouver l’adresse avec mon blackberry, dernier lien connecté à la civilisation. Je me dis qu’il faudrait que je la recroise sur les pistes ou que je m’aventure près de leur résidence, je me dis des tas de choses mais je ne la recroiserai plus sur les pistes et ne trouverai pas le temps de m’évader (plein de bons prétextes pour m’éviter de me confronter à un échec).
De toute façon, il est trop tard.
Oh mon Dieu !!!!
Tu as perdu tes braaaas ???!
Nan mais moi je suis choquée : les anglais font du ski ?? ils passent pas leur temps à boire de la bière et à baiser (les pieds de la reine) ????
PS : Respire ! ;)
Ha :)
Je viens de voir le « titre » de la photo :) hihi
Je comprends ta frustration, il m’arrive moi-même de ne pas oser et de beaucoup le regretter après …
[Sympa la 2è photo :-)]
Allez avoue, tu as rentré ton bidou pour la photo ?!?? ;)
@ Anouchka: rire
Ben oui il faut pas rater sa chance.
Mais je comprends pas facile de risquer la rebuffade. quoique j’ai le souvenir de mes temps de célibat ou finalement on risque en réalité rien qu’un peu d’égo mal placé ;)
@ *ivv* » Je pense que ma créature des pistes avait très certainement envie de trouver de la compagnie le soir pour la changer de ses ados skieurs, et certainement boire de la bière et baiser.
Regrets éternels !
@ Sofy » Ouaich, je crois qu’il faudrait nous éduquer à coups de baffes pour arrêter de loser à mort et pleurnicher ensuite :-)
@ Anouchka » Je suis passé aux aveux avant même que tu ne me mettes sur le grill ! Il suffit de survoler la photo avec la souris pour avoir la réponse à ton interrogation.
@ X-Addict » En fait, ce qui me manque, c’est la spontanéité !
Peut-être que c’est ce qui me sépare encore un peu du dragueur compulsif ?
Sofy & CUI, pour les baffes on s’inscrit où ? je crois que j’ai besoin d’une cure anti-lose aussi…
@ Goormand : Montons une assoce, ce sera plus simple :-)
@ Sofy & Goormand » Une assoce de losers ? On est mal barrés !
Les Losers Anonymes… ça peut devenir une super institution !
Regarde les PUA qui revendent leurs conseils à prix d’or à de jeunes mâles inexpérimentés.
@ CUI : RIRES
@ Goormand » Voui, les PUA… Je suis sûr qu’ils ont des méthodes super efficaces pour choper les filles que je veux éviter ^^
C’est parce qu’ils ont mauvais goût…
@ Goormand » C’est parce qu’ils n’ont pas les mêmes attentes que nous. Il faut de tout pour faire un monde…
Certes, mais ce que je voulais dire c’est qu’il doit bien y avoir un certain nombre de choses à récupérer dans leurs méthodes !
@ Goormand » Probablement quelques trucs à grappiller, mais ce que j’ai lu à droite ou à gauche pour l’instant sur ces méthodes m’a le plus souvent ennuyé quand ce n’est pas consterné.
Elle me plaît beaucoup cette histoire. Trop tard pour quoi ? trop tard pour rien. Il y a eu la lumière de ce sourire et c’est tout (dans les deux sens du terme)
PS ne cherchez pas à rentrer le ventre, il est très bien comme il est ;-)
@ Sweetie » Ah, mais l’histoire me plaît aussi, ce qui ne me plaît pas, c’est mon incapacité persistante à ne pas savoir saisir les opportunités de « créer du lien » (oui, c’est un euphémisme, en l’occurrence).
Et puis, ma foi, pour mon petit bidon, le regard d’une femme aimante est souvent moins sévère que le sien propre ;-)
Pour l’instant, vous n’avez vu que mes photos triées sur le volet, vous ne savez donc pas si mon ventre est « bien comme il est » (selon vos critères !)