Je ne m’en suis jamais caché, mon burp est une source remarquable d’amantes potentielles. Comme je m’y livre sans fard, entier, mes lecteurs réguliers (et donc mes lectrices régulières) peuvent se faire une idée assez précise de qui je suis « à l’intérieur ». Souvent, on trouve dans les textes des autres, sur les burps qu’on lit avec régularité, des situations et des réflexions qui font écho aux nôtres. Ce sont sur les bases de ces « affinités électives » que se bâtissent et s’enchevêtrent les burposphères. Et quand les frustrations des uns répondent aux siennes, il arrive que s’immisce l’envie de les oublier avec celui qu’on lit1. Cette situation conduit à transformer les réseaux de burps « adultes » en foire aux bestiaux, où un peu tout le monde a baisé avec un peu tout le monde…
Parfois, un ou une nouvel(le) arrivant(e) fait son apparition, rejoint la joyeuse troupe. Il m’est arrivé à plusieurs reprises de constater qu’aussitôt repérée une nouvelle plume par un commentaire laissé chez moi, plusieurs mâles qui gravitent dans la même burposphère que moi se retrouvent immédiatement sur son site pour la courtiser. C’est de bonne guerre, et dans cette situation, je peux toujours me prévaloir d’être le découvreur, cela ne m’ouvre aucune priorité, aucun droit de cuissage.
Il arrive aussi que la commentatrice n’ait pas de burp. Ça se complique alors pour les requins assoiffés de chair fraîche qui rodent dans mes eaux territoriales, surtout si j’ai l’insigne honneur d’être le tenancier de l’unique burp où la donzelle s’exprime, car j’ai alors un avantage de taille sur eux : l’accès à l’adresse courriel de la nouvelle venue (sans oublier l’adresse IP qui me permet généralement de savoir si l’innocente (?) proie est à portée de main ou si ses hémisphères sont à l’autre bout du globe). Se joue alors, sous le feu des projecteurs dans les commentaires, ou en coulisse par courriels interposés, un nouveau jeu de séduction.

Laisser un commentaire n’est pas nécessairement une capitulation, une façon de dire « tu m’as conquise et je dépose les armes, ainsi que mon adresse courriel – et si tu insistes un tout petit peu, mon 06 suivra ». Mais certains commentaires sonnent comme une invitation, et certaines invitations me donnent envie d’y répondre. J’ai fait la connaissance d’O*** par ce biais, et avant elle L***, K***, S***, E***, F***, C*** et d’autres encore.
♣♣♣
Je ne l’avais pas écrite pour toi, cette note, et pourtant tu y as laissé un commentaire où tu me regardais droit dans les yeux en me disant « je suis aussi cette femme que tu veux posséder ». Tu t’offrais ainsi à moi, sans condition, il n’y avait plus qu’à convenir de la date et les conditions de ta reddition2, mais la distance qui nous sépare ne rendait pas les choses faciles, il y eut des contretemps, mon année avec O***, un coup du sort. Mais presque deux ans après, ton invitation ne s’est toujours pas périmée et nous allons l’honorer avec gourmandise.
Illustration : source inconnue, via Librairy Vixen
- Oui, c’est une façon dérobée de dire baiser avec.↩
- Toute allusion à l’ouvrage de Toni Bentley n’est pas fortuite.↩
Ha ha ! :)
C’est vrai, quoi…
Avec un rendement à faire pâlir d’envie les gentils lecteurs qui rament comme des galériens pour se faire « adopter » ou autre.
Tout cela à la force de votre plume !
Excelllent :-)))
J’ai hésité à vous croquer et je suis fière de constater que j’ai bon goût ou que vous devez avoir du goût (papillement parlant), étant donné le nombre de vos burpoconquêtes. Le mélange des sphères m’ayant plutôt desservi, je ne fusionne plus les saveurs (pour le moment).
Je suis ravie que vous retrouviez le goût (du sel).
Ravie que vous alliez mieux CUI! Je vous embrasse…
:)
heureuse pour toi. y en a au moins un qui prend son pied ici :ppp
Mais là, c’est une toile – d’araignée – façon foire d’empoigne que vous décrivez, CUI !
Et si j’avais su, j’aurais donné l’adresse de mon blog, du temps où il respirait encore… :) Ah, mais il est vrai que j’habite dans la campagne trèèèèèèèès rurale…
Nous avons hâte d’en savoir plus, monsieur Cui…
Je plussoie Bertram-wooster. ^^
Le printemps vous réussit.
2 ans ? et bien la patience dites donc ! j’espère qu’elle n’est pas rentrée dans les ordres entre temps. mieux encore, qu’elle a visité TOUS les liens, commentaires et leurs auteurs.
j’aime bien quand vous mettez le masque du cynique.
usclade » Eh ! Pendant un an, j’ai joué les requins herbivores, fallait en profiter au bon moment.
Fabien » T’as vu ça, j’ai inventé le fil à couper le beurre.
bertram-wooster » C’est sur le « rendement » que je devrais mettre un bémol, je crois qu’il y a moyen de baiser à grande cadence en fréquentant des adopteunmec et autre meetic.
Mais c’est tellement plus rigolo de tenir un burp, je ne m’imagine plus rester coincé dans ma case « H ch F ».
Cristophe » Tu veux qu’on lance un Cristophoton pour t’offrir le déplacement ?!
judieK » Oui, c’était surprenant que ça ne soit que des garçons qui commentent avant vous, mais vous avez renversé la vapeur. Je ne doute pas de nos excellents goûts réciproques ! Je suis sûr que votre sel irait très bien à mes papilles.
marieh2o » Allez-y, Sardine, la pêche est ouverte !
Ny » Ça sera plutôt « En avril, découvre toi une fille ».
Florence » Ah oui ? Déguster ? Et moi qui voulais bâfrer comme un morfale, je vais essayer de faire preuve de retenue et de distinction^^
Val Kyrie » Innocemment ? Vous avez peur que j’y vois une invitation ? ;-)))
dita » Euh, je crois qu’il y a deux bottes, et pas secrètes du tout.
La première, c’est être une nana et parler de cul. Bon, ça, je ne l’avais pas.
La seconde, c’est être un mec, et parler de cul en faisant croire que c’est … eh non mais ça va pas, je ne vais pas cracher le morceau si facilement :-D
Chut » Vous êtes naïve, ou vous vous moquez doucement de moi ? Oui, oui, ça drague en coulisse et sûrement bien plus que je ne le soupçonne moi-même. Bon, maintenant, je dresse un portrait un peu grinçant des interactions hommes-femmes sur la toile, la réalité est un peu moins caricaturale.
RdT » Je me suis découvert récemment un lectorat très rural. Il ne me reste plus qu’à fantasmer sur l’amour sur une botte de foin (ça doit gratter un peu mais qu’importe).
Athena » Une explosion d’odeurs et de lumière, ce printemps ! Profitons-en…
Brigit » J’espère qu’elle n’a pas rouillé non plus (hein ? ça ne rouille pas ? Z’êtes sûre ?).
(J’espère avoir été délicat sur le dosage, le cynisme est un matériau à manipuler avec précaution.)
Bien entendu, je confirme à 100% ton analyse sur les burps adultes, qui deviennent grosso-modo des sites de rencontre dédiés pour peu qu’on y écrive convenablement. Et lorsqu’on a ton talent, tant sur la forme que sur le fond, les filets remontent bien chargés dès qu’on daigne les lancer. Je me demande bien pourquoi les hommes continuent de payer des abonnements à des sites de rencontre surpeuplés de mâles en rut, et y multiplient de vaines opérations de mailing, sans pouvoir capitaliser ses entreprises de séduction en se construisant une bonne réputation d’amant ? En effet, un homme qui affiche ses conquêtes sur son burp est à priori séduisant puisqu’il a plu à d’autres, en tous cas bien plus attractif qu’un supposé mort de faim qui n’affiche que son besoin de rencontre sur sa lettre de motivation. On ne prête qu’aux riches…
Florence » Je préfère ton hypothèse que celle de Brigit ! Des crocs et du désordre, pas les ordres escrocs.
Vagant » Tu dis : « Je me demande bien pourquoi les hommes continuent de payer des abonnements à des sites de rencontre ». Sans doute n’ont-ils pas le talent, la patience, l’envie. Et puis, il me semble qu’on donne un peu plus de soi, de son temps et de ses tripes sur un burp que sur un site de « rencontres ». Mais dès qu’il y a interactivité, n’y a-t-il pas déjà rencontre ?
Capitaine Haddock » Ah oui, ça, c’était écrit en toute petite police dans le contrat !
Encore faut il aussi avoir des choses à dire et trouver son lectorat. Pour avoir déjà écrit dans un blog (d’une toute autre spécialité), on a parfois la désagréable impression de parler dans le vide.
Moi qui habite un coin paumé ce passage me rassure. J’ai pu constater qu’on pouvait attendre plusieurs mois entre le premier contact et la rencontre – et ça valait la peine d’attendre – je vois que ça peut même se compter en années.
(Les commentaires ou la vie cachée des blogs … je n’avais pas songé à cet aspect des choses. Naïve que je suis)
: J’ai connu ce blog à l’époque où je tenais le mien, voici donc quelques longues années. Il y avait alors bien peu de commentaires, et notre ami partageait sans doute ton impression actuelle. Acquérir un lectorat n’est pas aisé, demande un véritable investissement, mais ne doit pas être l’objectif premier : on ne doit pas écrire sur son burp pour être lu mais pour répondre au besoin impérieux de s’y exprimer.
Acquérir un lectorat n’est pas aisé, demande un véritable investissement, mais ne doit pas être l’objectif premier : on ne doit pas écrire sur son burp pour être lu mais pour répondre au besoin impérieux de s’y exprimer.
C’est amusant, j’ai par ailleurs une conversation avec quelqu’un qui me dit exactement la même chose !
khoreia09 » Bienvenue ici. Oui, un peu (faussement ?) naïve !
Tiens, d’ailleurs, c’est épatant que tu parles de distance, alors que le billet que je mets en lien en tout début d’article raconte justement une rencontre que j’ai faite à Foix ;-)
Vagant » Je suis assez d’accord avec toi. J’ai quand même eu du public assez vite, je dirais au bout d’un petit mois d’investissement (il faut pour ramener du monde chez soi pas mal commenter chez les autres) et fait une première rencontre cul au bout de 2 ou 3 mois, ce qui est quand même assez rapide (enfin, je trouve). Sur ta réponse à B-W, je tempère : je voulais écrire, certes, mais je voulais être lu. Je me serais sans doute découragé si mon burp n’avait pas connu au moins un petit succès d’estime. J’ai déjà dit, et je réitère, que je suis très satisfait du niveau de notoriété que j’ai atteint. Suffisamment de monde pour qu’il y ait de l’animation, suffisamment peu pour conserver un bon niveau de convivialité (répondre à presque tous les commentaires, par exemple).
B-M » À ceux qui prétendent qu’être lu n’est pas important, je rétorque que la publication sur Internet est superflue. Autant écrire dans un journal (vraiment) intime. Publier sur un site, c’est s’afficher, et pour moi, c’est aussi interagir (je n’aime pas trop les burps sans commentaires).
Disons que je considère qu’une personne qui me rencontre via mon site et qui sait donc ce que j’y raconte me donne son accord tacite pour que j’y transcrive des faits nous concernant. Généralement, ça se passe plutôt bien, et il est fort rare que ça tourne à l’aigre. J’essaye aussi de mettre les formes, donc il peut y avoir un peu d’auto-censure. J’ai au moins un cas où une retranscription un peu trop fidèle à mon ressenti m’a valu une brouille durable (K***), et tu as pu voir plus récemment que ça n’était pas forcément tout simple de vous parler de ma séparation d’avec O*** (disons que j’ai un peu décalé mes billets sur le sujet en parlant de mon trouble une fois le constat plié, et pas en temps réel).
Bon, tu sais ce que j’en pense CUI … J’ai jamais aimé les requins … ;)
PS : Pour ajouter une pierre à l’édifice, en réponse à Vagant, tenir un blog n’est pas à la portée de tout le monde, c’est clair. CUI a pour lui le talent et la transparence.
Fiso » Les sites de rencontre, c’est pire, non ?
Ceci étant dit, je te l’accorde, les eaux y sont aussi infestées de requins. Gare à l’innocente proie! ;)
Je n’ai pas encore eu le temps d’aller lire tes archives!
Au sujet des sites de rencontre, moi ce que je n’aime pas, c’est le côté artificiel de la chose. Et ça me fait trop penser à une procédure de recrutement professionnel.
Tant que je suis là, j’en profite pour dire que j’ai failli avoir une crise cardiaque en voyant les photos de « Ma femme est (encore) une actrice ». Un peu de respect pour les phobies des lecteurs, que diable!
(cela dit, j’ai croisé tout à fait par hasard un charmant (jeune) homme qui fait partie de l’équipe dirigeante d’un site que je ne nommerai pas. on a bien rigolé et seulement rigolé vu mon grand âge. ce qui confirme une expérience minitelistique déjà vécue : sur les sites, ce sont les animateurs qui sont les meilleurs. mais shhhht)
donc revenons à nos moutons… le blog vs. le site de rencontre. il y a débat.
je ne nie pas que feuilleter un objet créatif aussi surprenant qu’un blog est très séducteur. et il n’y a pas que les textes (enfin sauf chez Vagant, mais c’est de l’histoire ancienne, et quelques irréductibles), associations photos-musiques révèlent aussi des trucs sur une personalité qui peuvent être attractifs. ou surprenant. parfois cela tient de l’intangible.
tenez pas exemple, la déco ici m’intrigue toujours. (que celle qui ne s’est jamais interrogée sur ces feuilles de vignes et cet atlas en fin de page me fasse signe) [CUI pour ma com, vous connaissez les coordonnées hein]
alors oui les récit de cul finissent tous par se ressembler sur le fond oui. (tssss, j’ai dit sur le fond hein, pas au fond). mais sur la forme, faut du talent, et ça vous pose un homme (ou une femme d’ailleurs). mais est-ce suffisant ?
ce qui me permets de rebondir sur un autre point. j’irai un peu plus loin que l’idée attrape-mouche du blog par comparaison aux sites est celle de ne pas vouloir fréquenter les morts de faim des sites.
car du peu que j’ai croisé, il y a aussi sur les sites des hommes qui rencontrent aîsément, donc sans être MDF mais avec une attitude saine.
un attitude saine, c’est aussi ce qu’un blog permets de détecter. car sur la distance, on ne peut pas jouer un rôle. et ça, c’est autrement plus séducteur !
voilà pourquoi certains blogs dont la qualité littéraire n’est pas exemplaire (en particulier pour l’un de vos dadas, les fôtes) peuvent séduire aussi.
bon, je comprends que certains blogs de déjanté(e)s peuvent séduire aussi…
et ne vous y trompez pas. un grand talent littéraire (ou artistique) n’est absolument pas -à mon humble avis- le meilleur atout pour trouver des amant(e)s s’il n’est pas assuré par … oups… je vais pas tout dire non plus, nan mais ho !
Fiso » Je trouve ça un peu triste que tu y vois des « scénarii répétitifs », moi ce n’est pas vraiment mon ressenti en tout cas, et surtout je trouve ça bien moins répétitif que ce que j’ai pu entrevoir sur les sites de rencontres. Pour le reste, ma foi, c’est un peu le risque ; il y doit y avoir une part assumée d’exhibitionnisme chez les burpeurs qui étalent leur vie (sexuelle).
Marie » Je crois partager la phobie que tu évoques, j’essaye de la dompter un peu :)
Quant au côté artificiel de la rencontre par site interposé, sans doute ; mais n’est-elle pas tout autant artificielle sur la piste de danse d’une discothèque, par exemple ? Qui veut la fin veut les moyens.
Brigit » Que puis-je ajouter sinon que j’adhère à l’essentiel de votre analyse. Je peux ajouter mon point de vue de lecteur : à travers l’écriture, c’est souvent une sensibilité qui transparaît et séduit. Des envies aussi. Un corps, parfois.
(Une parenthèse sur la décoration de mon site : les feuilles de vigne vierge sont une idée de ma graphiste quand je lui demandais de me faire une proposition pour égayer la zone des commentaires. Sans le savoir, elle faisait écho à ma photo d’Atlas pour laquelle, avant de poser devant une photographe talentueuse, j’avais fait quelques essais en autoportrait, que j’avais agrémenté d’une feuille de vigne pour faire circuler les images modèles !)
Mes blogs, du fait de leur positionnement culturel, ne m’ont pas donné l’occasion de faire de rencontres autres qu’amicales, mais je dois les quelques rencontres que j’ai faites ces dernières années à des forums, qui n’avaient pas forcément quelque chose à voir avec le sexe, et je pense que l’approche est assez similaire aux blogs. C’est pour moi un processus beaucoup plus naturel que les sites de rencontre, un peu comme faire connaissance avec une personne rencontrée chez des amis et créer des liens peu à peu à mesure qu’on apprend à connaître l’autre et que des affinités et attirances se dégagent. Je rejoins ce qui était dit plus haut sur la transparence. Je pense qu’il est facile de se créer un personnage sur un site de rencontre mais il est beaucoup plus dur de mentir sur la longueur.
Même pas peur !
En l’état, je me contente de me ré jouir de vos réactions et autres manifestations sensuelles autant qu’amicales me semble-t-il.
L’amitié amoureuse étant délicieuse et sur le fil, me suis-je fait comprendre?
Le vous s’adresse à Cui au premier chef et à ses commentateurs , savoureux pour la plus grande part. Toujours intéressants, bondissants dans le pour ou le contre, le tout contre sous-jacent, souvent.
Relire procure un second frisson. Les nuances se font plus précises.
Merci!