Il est pas loin d’une heure du matin. Elle est blottie contre moi, sur mon scooter, dans l’air frais et humide de l’automne parisien. Moi, au bas du ventre, une envie que je ne repousserai pas à un moment plus favorable. Il est tard, certes. Nous n’avons aucun endroit où aller, certes. La fatigue arrivera bientôt qui me terrassera, sans doute. Mais pour l’heure, ma préoccupation se résume en une phrase : trouver un endroit pour la baiser, et vite !
Quand tu as mis ma main sur ce sexe prêt à se donner, ma confiance a redoublé. Je me fichais de ce que tu penserais, s’il y aurait une autre fois, si nous allions conclure. Je sentais ta faim, je voulais y répondre et prendre plaisir de ce don de soi et de son corps.
Comme la météo n’est pas clémente, il n’est pas question de nous envoyer en l’air dehors – et un minimum de confort est requis. Je songe un instant à aller dans un club où l’on puisse s’enfermer à deux, mais nous n’avons pas le dress code qui nous autoriserait autre chose que le Moon, lequel ferme en semaine à 2 heures du matin : trop court. Cette hypothèse vite écartée, celle d’un hôtel semble la plus raisonnable (pour autant que quelque chose puisse être raisonnable dans ce récit). Nous sommes à proximité d’un hôtel où je suis allé deux fois déjà, dont le nom à lui seul est un programme. Complet. Nous reprenons le scooteur, j’erre quelques instants dans les rues qui défilent, et je me dis qu’il faut adopter une démarche plus rationnelle pour aboutir, vite. Je m’arrête, sors mon calepin électronique, rubrique hôtels et je commence par mon préféré. J’appelle le fameux hôtel R***.
— Auriez-vous une chambre libre, ce soir ?
— Pour tout de suite ?! me répond le veilleur de nuit, un peu interloqué.
— Oui ! pour cette nuit !
— Eh bien… (un bref silence…) il y a la chambre chinoise qui est libre ce soir.
J’en crois à peine mes oreilles. J’étais prêt à prendre n’importe laquelle des chambres, et seule la meilleure est libre !
— Parfait ! On arrive dans un quart d’heure.
* * *
Quelques heures plus tôt, je n’avais jamais encore vue Salammbô1 même si nous avions échangé des courriels enflammés sur la possibilité qu’on baise ensemble, basée juste sur des aspirations semblables, mais sans la moindre garantie de compatibilité physique. Après quelques rendez-vous esquissés mais qui n’avaient pas pu se concrétiser, nous profitons d’une soirée où, par une heureuse coïncidence, nous sommes tous les deux réunis pour faire connaissance. Nous nous étions échangés des SMS avec quelques éléments vestimentaires qui m’ont permis de l’identifier d’abord, et elle de me reconnaître ensuite à mon regard scrutateur et néanmoins souriant. Nous prenons un verre ensemble, et discutons pour la première fois de vive voix. Elle me semble prudente, hésitante à faire le plongeon de la déclaration de papier à l’acte de chair, mais de mon côté, je n’ai pas envie de me poser de questions, je fonce, je pose ma main sur elle, une hanche, une fesse, une cuisse. Je constate que, si elle reste réservée, elle n’émet aucune protestation et ne recule devant aucune de mes avances. Si mes yeux ne disent pas « ce soir, je vais te bouffer toute crue ! », c’est que le nerf optique a dû subir une avarie grave dans ma boîte crânienne en surchauffe.
La soirée touche à sa fin, je touche Salammbô à ma faim et – ô coïncidence – elle n’habite pas très loin de chez moi. Le prétexte est donc tout trouvé pour que je la raccompagne. Elle est à côté de moi, près du scooter, et avant de lui tendre le casque passagère, je l’embrasse à pleine bouche.
* * *
Arrivés dans la chambre, nous nous sautons immédiatement dessus.
Pénétrer dans cette chambre m’a littéralement glacée de plaisir. Je voulais être nue, offerte, plein de sensualité. Tes délicieux baisers réveillaient en moi ce côté Sauvage, déterminé. Je voulais t’appartenir complètement…
Nous nous faisons face, sur le lit, nos bouches se dévorent tandis que nos mains, fébriles, plongent sous nos vêtements à la recherche avide de chairs nues. Les vêtements, un à un, se retrouvent éparpillés aux quatre coins de la pièce et il ne faut pas longtemps avant que le buste de Salammbô se retrouve, sous la lumière tamisée de la chambre, exposé à mon regard brillant. Deux seins fermes (« Ils sont à la taille de ma main ») et sensibles, aux tétons extraordinairement développés qui replongeraient tout homme normalement constitué au stade oral. Par ailleurs, je ne suis pas le seul à avoir envie de téter ; Salammbô n’a pas traîné et s’est rapidement arrangée pour avoir mon sexe à portée de bouche. Elle me suce avec gourmandise tandis que je déboutonne nerveusement ma chemise pour me retrouver bientôt aussi nu qu’elle.
On s’enlace (…). Mon chemisier que tu déboutonnes, ma bouche sur la tienne, qui devient souple moins crispée, mon soutien-gorge qui tombe, mon sein gauche saisi par ta main qui le presse à atteindre ta bouche. Je retire alors mon chemisier, tu m’aides à retirer mon jean. Je me redresse et frotte mon visage rapidement sur ton jean, à l’endroit où je voulais être depuis quelques heures déjà : en face de ta queue, Humm… Je veux la voir, la goûter. C’est finalement toi qui ouvres le bal2, tes coups de langue et tes doigts qui s’enfoncent dans mon jardin secret.
Faut-il y voir quelque atavisme de mâle bourrin, mais moi, quand je suis confronté à une chatte trempée (je veux dire : un jardin secret bien arrosé), j’ai assez vite envie d’y sentir ma queue coulisser, au diable les préliminaires traditionnels. J’ai très envie de la pénétrer, et je le lui dit : « je veux te prendre en levrette ».
J’aime ce moment où je fais connaissance avec un gland, un beau dard, qui me pénètre, tout doucement, glissant sur les parois de mon vagin, qui vibre à chaque palpitation. J’étais heureuse et excitée de te voir prendre ton pied, en me voyant heureuse d’être excitée. Bref, le fameux cercle vicieux3. J’aime également regarder mon corps, sous l’emprise de l’autre, se donnant parfaitement. Je tourne souvent la tête du côté droit, pour te regarder faire, savourer ce torse qui se bombe, tes mains qui s’agrippent, et mes fesses qui claquent.
Il n’y a pas loin de ma demande à la mise en pratique, le temps qu’elle se mette à quatre pattes pendant que je déroule sur mon sexe impatient mon préservatif. Je pose mon gland à l’entrée de sa chatte, je pose mes deux mains sur ses hanches et je m’enfonce doucement la première fois, puis, progressivement, plus vite en cherchant doucement à creuser ma trace de plus en plus loin dans sa matrice4. La cadence est donnée et nous perdons elle et moi le sens de la mesure quand je la vois écarter ses fesses et s’enfoncer, sans que je lui ai rien demandé, un ou deux doigts, dont les ongles sont peints d’une délicieux rouge luxure, dans son cul. Prometteur, me dis-je à ce moment là…
Je n’ai jamais autant apprécié la position missionnaire que ce soir-là. (…) Le reflet de nous, sur ce miroir, me faisait doublement contracter. Je voulais être l’homme pour te prendre. Je voulais être cette 3ème personne pour nous savourer dans ce tableau, en me branlant délicieusement. Ton sexe s’emboitait dans ma chatte, comme naturellement. Je voulais plus !
Est-ce avouable de vouloir plus, une première fois ? Est-ce légitime de donner si facilement une première fois ?
Elle n’eut pas besoin d’avouer (nos amours étaient de toute façon illégitimes), et elle eut plus. Moi-même, je pris plus encore. Elle me donnait, elle me donnait, et je prenais tout.
À un moment, elle me demande l’autorisation de jouir. Voilà bien une chose à laquelle je ne m’attendais pas. Pour moi, il n’y a que dans les relations D/s où il est question de demander à son maître/sa maîtresse l’autorisation de jouir. En tout cas, pour moi, la jouissance de l’autre est un droit inaliénable, et je ne me sens d’autant moins en droit de l’autoriser que, pour moi, c’est une des plus belles récompenses que mon amante puisse me donner, jouir dans mes bras. C’était donc comme si elle me demandait « puis-je te faire plaisir ? » Que pouvais-je faire sinon bafouiller un « mais oui bien sûr, quelle question ! »
Je me sentais comme une geisha, offerte aux bons plaisirs de son hôte. Les jambes écartées, sur le bord de le lit, ton sexe qui va et vient en moi. Cette permission est primordiale, parfois, pour moi. J’en ai besoin pour appuyer cet orgasme que je sens venir en moi, tout en retenue, progressif. Ton Oui a anéanti le peu de matière à réfléchir que j’avais à ce moment précis et à cette heure tardive de la nuit. Je t’ai accordé mon orgasme privilège, celui où l’esprit parle avant le mental, qui ralentit la respiration, au point de l’arrêter et d’où l’on revient extrêmement comblé, nourri, serein, pas vidé mais satisfait et encore demandeur !
Merci pour tant de sexe, de volupté, de magie et de toi. (…) Ta queue rutilante, offerte et délicieuse (comme je l’aime). Le reflet de nos ébats, ton beau cul de mâle en action, ta queue qui me remplit et mon cul offert à tant d’interdits.
J’ai apprécié tes cadences endiablées, tes grognements excitants et tes coups de langue gourmands. J’étais une chose dans tes bras, une femme ravie.
Que puis-je simplement ajouter, sans faire trop souffrir ma modestie légendaire devant tant d’éloges (un jour, peut-être, je renoncerai à l’orgueil) ? Simplement, chère amante, que si tout le plaisir n’était pas pour moi, il fut en tout cas fort bien distribué entre les deux acteurs de cette nuit insensée.
- Pardon Flaubert ! J’ose tout, décidément, et surtout n’importe quoi d’autant que je n’ai même pas lu ton roman.↩
- C’est drôle, dans mon souvenir, c’était toi ! NDLA↩
- Pour le coup, il était effectivement bien vicieux, NDLA.↩
- Je sais, le vagin n’est pas l’utérus, bande d’anatomistes déchaînées. Appelons ça de la licence poétique.↩
Ouah. Fait chaud ce matin au milieu de ces frimas matutinaux… :)
Belle journée aux deux héros de l’histoire
Et après je m’étonne d’avoir la tête ailleurs quand j’arrive au boulot.
allons… il faut lire Salammbô! :) roman beau et violent.
joli récit croisé.. :) mais ça.. on en attend pas moins en venant ici. :)
wooooooooooo quelle nuit ! j’en suis toute retournée c’est malin ! très bien écrit, j’ai plongé tout net et me voyait, voyeuse ravie de vos ébats, dans cette chambre chinoise dévolue à votre plaisir.
Bises
(vais prendre une douche froide moi)
@ RdT » Oui, l’hiver approche, va falloir sortir les grosses buches ^^
@ khoreia » La tête ailleurs, et que faites vous de vos mains ?
@ L’Onirique » Hum, à commencer par les nombreux classiques qui sont cruellement absents de ma culture personnelle, je crois que chez Flaubert je commencerais par Emma Bovary.
@ Plume » Ne tombez pas malade sous la douche et faites plutôt profiter de votre chaleur à Renard, je suis sûr que ça lui plaira de se réchauffer à vos côtés.
oh sûrement mais voilà, mon doux Renard est loin cette semaine, donc faut refroidir
est ce que la photo est contractuelle ? lol
c’est tout ce qui me vient à l’esprit – s’il veut bien
se reconnecter-
la surchauffe doit être en contagion résiduelle sur cette note incandescente
ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas retrouvé en privé.
Nicole K
Quel beau récit ! Quelle explosion des sens. Tu vis des choses magnifiques, dis donc !
J’ai tenu mon souffle tout le long, lâché un grand soupir de contentement, porté par tant de retenue, de don et de plaisir. Cette (belle) main est contractuelle ? Est-ce l’idée de ton précieux qu’on devine, là ? Bien gourmand tout ça ;)
J’aime un tel moment de lecture dont on ne peut ressortir indemne!! (et tant mieux!)
Merci à vos deux plumes :)
Quoi que, tout à coup je me demande si vous êtes bien deux à l’avoir écrit, la faute à ma lecture d’hier sans doute :)
@ Plume » Voilà qui est bien inconséquent de la part de Renard ! Partir sans vous laisser un amant dans un placard pour vous maintenir en condition, tsssss…
@ MarieM » La réponse à ta question s’obtient en laissant ta souris survoler nonchalamment la photo !
@ JudieK » Oui, les journées sont longues en ce moment et je n’ai pas le temps qu’il faudrait pour alimenter mon site (en contenu privé).
@ mimilette » Effectivement, c’était une nuit explosive et je suis content que sa retranscription permette au lecteur (et à la lectrice) d’en sentir l’intensité. Pour la main, je te fais la même réponse qu’à MarieM.
Pour mon « précieux », ouh la, ça me fait un peu peur que tu l’appelles comme ça, Gollum !
@ Julie Timorées » Hum… oui, oui, je garantis bien l’authenticité des propos tenus par ma partenaire et retranscrits ici. J’ai retiré quelques passages, quand même, soit trop indiscrets (je n’ai pas envie de tout vous révéler !), soit qui mettait vraiment trop à mal ma légendaire modestie (la demoiselle n’est pas avare en laudatifs, comme tu peux le constater, je ne voudrais pas donner l’impression que son témoignage est une commande ^^).
j’ai bien aimé!
quant au laudatif, c’est proportionnel aux endorphines libérées non?
@ columbine » Merci ! C’est un peu moins glorieux que Che Guevara, mais je veux bien qu’on m’appelle désormais le Grand Libérateur d’Endorphines.
Que n’ai-je attendu cette lecture pour assouvir ma faim…
;)
@ ivv » Que puis-je dire, sinon que l’appétit ne tardera sans doute pas à renaître.
LoL Grand libérateur d’endorphines, tiens tiens. Attention aux overdoses d’ego
@ Ivv, l’appétit vient en mangeant, dirait l’autre. Mais mais euh Mr Cui, a-t-on droit au grignotage, quand même ?
Joli joli ! Pour un peu, on aurait envie d’enfourcher un scooter direction la Chine!! ;-)
@ mimilette » Ah oui, l’overdose d’ego, c’est un risque que je cours indubitablement en ce moment. Quant au grignotage, tu sais que c’est très déconseillé pour la ligne. Mais mimilette se contenterait-elle de mimiettes ?
@ Calamaty NJ » Merci ! Et, dites moi, quel est ce « un peu » qui manque pour vous ne chevauchiez à l’aventure ?
Le port du casque, c’est mauvais pour le brushing! Et la Chine en scooter ça fait un peu loin, gare aux escarres!!
@ Calamity NJ » Hum… Vous préférez arriver à pied par la Chine ? (Cela dit, vous me donnez l’occasion de faire un petit post de feignasse, ce qui ne se refuse pas. Ma prochaine note vous sera dédiée ;-)
J’aime prendre mon temps… lol
(entre nous j’espère que ce sera une bonne note alors!)
@ Calamity NJ » J’aime aller à la bonne vitesse, moi.
En espérant qu’une note de feignasse soit une bonne note, je crois que vous faites preuve d’un réjouissant optimisme (durera-t-il ? rien n’est moins sûr).
C’est dans ma nature, une optimiste dans l’âme…
Mais je préfère le temps à la vitesse…
@ Calamity NJ » Je ressors ma casquette de physicien.
La vitesse, voyez-vous, c’est de la distance divisée par du temps (V = D / t).
Accordez-moi qu’il est intéressant que la distance (D) soit non nulle, sinon, on stagne. Je campe donc sur ma position (on arguera que je me contredis immédiatement) et j’en reste sur mon choix de la vitesse !
Et nous ne confondrons bien sûr pas vitesse et précipitation !
Mimilette et Cui > Je crois qu’on peut garder la ligne en suçant (mais sans avaler, n’en déplaise au monsieur ^^)
Mon cher CUI, il y a erreur je suis une bien modeste (et néanmoins mauvaise en orthographe) litttéraire et non pas une scientifique… Vous pouvez remballer vos formules…
@ ivv » Bah ! C’est pas la quantité qui nuira à votre ligne, mesdames (je pense qu’il faudrait une bonne soixantaine d’orgasme pour arriver à l’équivalent d’un cupcake que vous dévorez en 23 secondes) et puis c’est plein d’oligo-éléments.
@ Calamity NJ » Vous savez, je n’ai aucun problème avec les non-scientifiques, bien au contraire ! (Je vous ferai une petite expérience in vivo, vous verrez, la physique appliquée, c’est bien plus facile à comprendre, une très agréable façon d’apprendre !)
Rire
Vous êtes pour les tp… Je vois je vois…
Juste une petite précision, c’est environ 30 Kcal ;)
@ Calamity NJ » Oui, oui, rien ne vaut les TP (perso, un 85B ou un 90B de TP me conviennent très bien).
@ Plume » Plume ! Vous vous emportez ! Une giclée, c’est 15 à 30 Calories, et pas kCalories !
(Mais peut-être vous nourrissez-vous d’amour et d’eau fraîche + un peu de foutre ^^)
Pour un cupcake à environ 150 kCal, il faudrait donc 5000 giclées de sperme (je m’étais trompé d’un facteur 100 ! – Calamity va encore railler mon côté scientifique, mais je peux proposer un TP supplémentaire ;-)
Je n’oserais pas me moquer!!! Non non non!
@ Calamity NJ » De qui voulez-vous donc vous moquer, Jane ? Avouez !
Je n’avouerais rien… et c’est Norma Jane ;-)
@ Calamity Norma Jane » Hannnnnn !
Je me demandais ce qu’était ce NJ, merci pour le décryptage, je n’avais pas tilté (personne n’est parfait, n’est-ce pas ? ^^)
Alors dites-vous que vous connaissez une partie de la réponse…
La perfection est ennuyeuse, n’est ce pas ?
@ Calamity NJ » Je ne sais pas, je ne l’ai jamais rencontrée !
Ces délires si réels vibrants d’excitation communiquent la même envie que les amants aux bonnes œuvres.
Il est nécessaire de vous laisser afin de laisser s’accomplir ce que votre mise en situation a provoqué.
Merci
@cinule C’est vrai que de la lecture de ce texte rejaillit, vive, l’intensité de cette rencontre !