En feuilletant le Libération du 14 janvier dernier, je suis tombé sur un article qui a accroché mon regard. Le titre n’est pas une vraie invitation au rêve (Chelsea Manning future sénatrice démocrate du Maryland ?) mais, outre que ce nom de Chelsea Manning me disait vaguement quelque chose, c’est surtout la photo qui accompagnait l’article qui m’a tapé dans l’œil. Était-ce une actrice ou une vedette de la télé, cette Chelsea, je n’ai su le dire instantanément, mais son côté androgyne ne me laissait pas indifférent (notre illustration ci-contre). De fait, elle n’était pas sans m’évoquer fortement O*** (quelque chose dans le regard et la coupe de cheveux). Puis, je me suis souvenu ! et de fait, le côté androgyne n’est pas le fruit de mon imagination : Chelsea Manning est cette militaire lanceuse d’alerte, condamnée par la justice militaire, qui a changé de sexe pendant son séjour de sept ans en prison1
Mon attirance pour ces physiques ambivalents ne se dément pas, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes. Pour autant, cela reste encore, dans ma vie, essentiellement de l’ordre du théorique (même si O***, en dehors d’être quand même bien plus cute que Chelsea, a pris dans ma vie une place très pratique !) car je n’ai pas encore eu d’amant androgyne, et encore moins trans, ce qui reste un de mes fantasmes inassouvis les plus prégnants et je suis impatient d’avoir l’occasion de les confronter un jour à une situation moins imaginaire que mon esprit dérivant à la vision d’une page de journal.
Je conçois tout ce que l’étalage de ce fantasme peut avoir de désolant (réduire une personne à son statut de transgenre, comme j’ai pu déjà le faire à propos de la couleur de peau) mais d’autres fantasment bien sur des uniformes (Chelsea, si tu me lis, ça ne m’excite pas du tout de te voir dans ta tenue militaire) ou des professions (curieusement, l’homocyberphilie n’est pas aussi répandue que je le rêverais), alors, comme le chantait si bien Dalida : Laissez-moi rêver !!!
- Par simplicité, j’accorde l’ensemble des éléments se rapportant à Chelsea Manning au féminin, même si son changement de sexe officiel est ultérieur à la fuite des documents qui lui valut son emprisonnement. [↩]
En ce moment, je suis exaspérée par les journaux qui ne peuvent pas s’empêcher de préciser “la lanceuse d’alerte transgenre”, comme s’il fallait sans cesse la ramener à cela et préciser qu’elle est trans’… alors que pour les autres candidats, personne ne dit jamais “le candidat cisgenre”. Quant à ceux qui se croient autorisés à rappeler son prénom de naissance, c’est la chose la plus impolie qu’on puisse faire vis-à-vis d’un.e trans’.
Sinon, j’ai du mal à comprendre ce fantasme, mais bon… les fantasmes sont probablement inexplicables par nature, hein ?
PS: on dirait que je n’ai plus le truc pour être connectée avec mon pseudo ici… je comprends RIEN! lol je suis vieille sans doute!
En réalité, j’ai bien peur que ceux qui ont ce fantasme ne soient terriblement déçus le jour où ils le concrétiseront…
Et pour elle, le plus beau jour de sa vie a été sa carte d’identité en tant que femme: elle a dit qu’enfin on la reconnaissait pour ce qu’elle a toujours été. Ce qui est triste en revanche, c’est qu’elle s’est suicidée quelques années plus tard, mais c’est une autre histoire.
Pour autant, il y a une normalité (au sens statistique du terme) et que les journalistes rappellent ce fait ne me semble ni aberrant ni irrespectueux, et mon hypothèse que si on continue à parler d’elle (si par exemple elle perce en politique), cette singularité sera progressivement effacée des articles de même que les articles se rapportant aux démêlés judiciaires d’Oscar Pistorius finissent par ne plus rappeler qu’évoquer brièvement son handicap.
Pour en revenir au fantasme, je me l’explique très bien pour ce qui me concerne, étant attiré par les deux sexes, le fait qu’une personne combiner les attributs des deux à la fois (et là, je pense notamment aux trans ayant des seins de femme et un sexe d’homme) a quelque chose de magique qui m’attire et m’intrigue.
Si cette attirance pour les trans est essentiellement masculine, je pose la question : pourquoi cette ambivalence n’attire pas les femmes ? (en tout cas celles qui s’expriment ici !)
J’ai réparé la zone de connexion (avec une extension plus “moderne” dont je dois encore améliorer la personnalisation… J’espère que ça marche bien pour vous, n’est-ce pas ?
Tou·te·s les trans ne sont pas forcément opéré·e·s et donc leur organe génital n’est pas toujours en correspondance avec leur genre.
Pour ce qui est de la réalisation du fantasme, la déception n’est pas écrite ; si j’ai la chance de le réaliser un jour, cela dépendra bien évidemment de la personne que je rencontrerai et de nos atomes crochus… qui, c’est certain, dépendront de bien d’autres critères que celui du sexe ou du genre !
C’est triste en effet que cette histoire finisse si mal. Sais-tu dire si son suicide est lié à son parcours transgenre ?
J’ai été frappée par ce que l’une d’elle a dit un jour (en ma présence) : en gros, la transition, c’est important, mais on n’y passe pas toute sa vie et ce n’est pas un but. Le but, c’est de (se) vivre en tant que femme et de s’épanouir en tant que telle. (idem pour les hommes trans’)
NB : Bien sûr que non ce n’est pas un choix. Probablement moins encore que l’orientation.
Je peux comprendre un peu mieux qu’on soit attiré.e par une femme trans’ non opérée. Mais dans ce cas, qu’est-ce qui te fait fantasmer ? Est-ce vraiment la trans’ identité ? C’est-à-dire une personne qui est “passée d’un genre à un autre” (avec des très gros guillemets). Ou est-ce que ça ne serait pas plutôt l'”intergenre” ? Le fait d’avoir les attribut des deux sexes…? En quelques sortes, le moyen d’avoir le beurre et l’argent du beurre, si j’ose dire.
Et pour faire vite, elle est tombée amoureuse d’un gars qui n’était pas aussi emballé qu’elle et qui a un peu “joué”avec elle alors qu’elle en était raide dingue. Comme elle avait beaucoup vécu le rejet avant (elle était très sensible), la “pause” qu’il lui a imposé dans leur relation, elle n’a pas supporté.
merci
C’est une histoire assez triste, et, hélas, je crois qu’elle n’a rien d’unique…
Ami·e·s lectrice·eur·s, que ne ferais-je pas pour votre satisfaction ?!