[317] La ménagère de moins de 50 ans est une sacrée salope

Je suis tombé ébahi devant cette publicité découverte mardi tandis que je roulais à vélo. Mon sang n’a fait qu’un tour, j’ai posé pied à terre, n’écoutant que mon courage je traversais vaillamment la chaussée pour me placer approximativement en face du panneau et clic, je déclenchais.

medium_telemarket.jpgLe résultat : jugez-en par vous-même. J’avoue que je ne sais pas trop comment commenter. Si on réfléchit un petit peu à ce que sous-entend ce slogan choc, où aller. La voie du politiquement correct : dénoncer cette publicité qui fait l’amalgame entre la femme au foyer (c’est elle qui fait les courses en général) et une pute/salope ? La voie grivoise : se réjouir de ce jeu de mot pour le moins osé qui va faire bouger les tabous (tu parles, Charles) ? Je crois que je suis un peu consterné.

Les marques de luxe avaient inventé le « porno chic ». Le supermarché par internet invente le clin d’œil porno. Je ne lui souhaite pas longue vie (ou alors avec un peu plus de finesse et de talent ).

[316] Virage électro

Électre, ô Électre, pourtant je t’avais bien dit de ne pas me tourner le dos, mais je crois que tu l’as fait exprès.

Tu as commencé à regarder le contenu de l’étagère, parcourant tous ces bouquins en lâchant de temps en temps un « hmmm », en en saisissant un par la tranche pour jeter un œil à la couverture, la quatrième de couv’, faisant courir les feuilles comme si c’était un de ces petits albums dessinés qui s’animent en tournant rapidement les pages et passant au suivant.

Tu t’es baissée un peu pour saisir un Sagan, ça devait être trié par ordre alphabétique, et c’est à ce moment-là que je me suis glissé derrière toi. Ton cul a un peu cogné le haut de mes cuisses, tu as fait comme si je n’étais pas là mais pourtant de dos j’ai vu tes joues devenir écarlates. J’ai saisi les deux passants de ton jeans et j’ai collé mon bassin contre tes fesses. Tu as senti ma queue gonfler un peu plus mais elle était déjà presque au max. Mes naseaux ont soufflé dans ton cou un air chaud puis ma bouche s’est plantée dans ton cou pour un baiser se terminant en morsure.

Je t’ai plaquée contre cette bibliothèque et ma main s’est engouffrée sous ton T-shirt, droit sur ton sein. J’avais repéré tout à l’heure que tu ne portais probablement pas de soutien-gorge ce soir et j’avais vu juste. Ton téton était déjà érigé, je l’ai pressé doucement entre le pouce et l’index et je t’ai glissé à l’oreille : « Électre, on nique ? ».

Tu étais d’acc’ mais tu m’as demandé d’éviter à l’avenir les jeux de mots foireux.

 

[314] L’important c’est la consigne

Petit billet désespéré et probablement inutile, s’adressant à l’étroite frange de mon électorat qui ne saurait pas encore comment voter ou ayant l’idée étrange de vouloir voter pour celui qui me paraît l’un des pires candidats éligibles (et j’expliquerai brièvement pourquoi) à une élection présidentielle depuis bien longtemps.

On se souvient que 2002 fut l’année de l’élection qui apporta à la gauche un choc majeur que peu avaient senti venir : l’absence d’un de leurs représentants au second tour. 2007 se présente différemment : ce choc de 2002 est dans tous les esprits, d’une part, la gauche s’est un peu moins dispersée dans ses candidatures (même si la multiplication des candidatures d’extrême-gauche reste un phénomène étrange et pénible), d’autre part, le « vote utile » est assez ancré dans les esprits (à cet égard le très faible score que les sondages donnent actuellement aux Verts – pour autant que ces sondages soient crédibles – me semble assez symptomatique) et, en ce qui me concerne, je ne pense pas que Ségolène Royal soit absente du deuxième tour. Évidemment, rien n’est acquis d’avance, et il convient à tous, quel que soit ses intentions de vote, d’accomplir son devoir civique et d’aller bourrer légalement les urnes (je mets « bourrer » qui peut avoir une légère connotation sexuelle mais je ne crois pas que cela suffise à décider Anne Archet de se déplacer – ah mais on me signale dans l’oreillette qu’elle est Canadienne, au temps pour moi).

tableau de chiasse

La différence, c’est que 2007 arrive avec un danger qui me paraît singulièrement plus élevé et grave dans ses conséquences : c’est Nicolas Sarkozy. Rarement candidat éligible aura suscité une telle haine dans le camp d’en face. J’ai lu je-ne-sais-plus-qui qui disait que c’était une grosse connerie de dire que Sarkozy était dangereux, mais je la fais mienne, cette grosse connerie, j’assume d’être con et d’avoir peur de ce type dont je considère, sans exagération aucune, que c’est de la graine de despote. À titre d’illustration, on peut voir comment cet homme verrouille les médias et ne cesse de vouloir augmenter sa mainmise dessus : copain de Martin Bouygues, copain de Lagardère, copain de Rotschield (Libération !). Vous l’avez déjà vu à l’œuvre : censure d’un bouquin concernant sa vie privée, licenciement du patron de Paris-Match. Vous avez entendu parler sous cape de ses colères envers des journalistes « irrévérencieux » (sur France 3, dans Libération…). Il ne faut pas être dans le secret des dieux pour comprendre que ce n’est que la partie immergée de l’iceberg et que s’il accède « aux plus hautes fonctions », ça sera malheureusement pire.

Que risque-t-on ? Une dictature ? Probablement pas (à propos, avez-vous vu cette petite vidéo à la fois hilarante et inquiétante ?). Mais un noyautage des médias, oui, la mise en place de lois iniques (du genre de celles que Berlusconi, un machin comparable à N.S., a pu mettre en place en Italie, pour auto-amnistier ses manipulations économiques frauduleuses). Une politique toute entière tournée vers les entrepreneurs (cassage du CDI, annoncé dans le programme – le foirage du CPE n’a pas servi de leçon). J’ai ri jaune en lisant dans la profession de foi de Sarkozy qu’il voulait augmenter la rémunération des heures supplémentaires (le fameux mensonge « travailler plus pour gagner plus ») alors qu’il appartient au gouvernement qui les a abaissé de 20%. Oui, Sarkozy me fait peur parce qu’il annonce une droite « sans tabou », et que les tabous, il en faut pour conserver l’équilibre de la société. C’est même à ça qu’ils servent.

Alors, pas de chance, ami lecteur de droite (oui, c’est à toi que je parle, Roumi. Y’en a un autre ?), cette année pour voter à droite sans voter raciste, il n’y a pas un choix génial, et c’est donc Bayrou qu’il faut voter.

Ami lecteur de gauche, tu n’es pas non plus forcément très enthousiasmé par l’offre qui t’est faite cette année, mais l’heure n’est plus au cas de conscience. Si tu penses que la couche d’écologie pas encore sèche dont tous les candidats ont enduit leur programme risque de vite partir au lavage, ma foi, vote « Verts ». Si, contrairement à moi, tu n’es pas convaincu qu’un programme « à gauche toute » n’est pas totalement irréaliste compte tenu de l’environnement européen et mondial dans lequel nous baignons, alors je ne sais pas trop quoi te conseiller entre Buffet, Bové et Besancenot. Buffet incarne un PCF qui refuse jusqu’à en crever la rénovation, peut être faut-il lui apporter le coup de grâce pour en finir, et cela fera probablement aussi voler en éclat la ligne d’union politique PS-PC-Verts. Bové, pour moi, c’est une candidature de guignol (Bové m’énerve depuis un moment, faut dire), mais il incarne une ligne à gauche (légèrement) moins n’importe quoi que la Ligue Communiste Révolutionnaire (ah oui ! quand même) de Besancenot qui hérite du capital (sic) sympathie dont bénéficiait préalablement Arlette Laguiller, la marionnette de Lutte Ouvrière. Pour le reste, si tu te reconnais dans les valeurs portées par le Parti Socialiste, que tu ne veux pas d’une droite dure, que tu trouves Royal bandante ou pas, il n’y a pas vraiment de questions à se poser, de jeu de billard à 3 bandes à tenter (la tentation Bayrou me paraît, à cet égard, on ne peut plus tordue), il faut voter pour Ségolène Royal. À l’époque du vote interne au Parti Socialiste pour désigner leur candidat, je n’étais pas de ceux qui croyait « qu’elle seule [pouvait] battre Sarkozy ». Maintenant que c’est elle la candidat, alors oui, elle seule peut battre Sarkozy. Certes, il est évident que si le second tour opposait Bayrou à Sarkozy, ce serait le premier qui l’emporterait, mais ce cas de figure ne se présentera pas (mon pronostic pour le premier tour, c’est : 1-Royal, 2-Sarkozy, 3-Le Pen, 4-Bayrou : évidemment ce n’est qu’un pari, sinon à quoi servirait d’écrire ce billet si j’étais convaincu que tout été plié d’avance).

Personnellement, j’appelle de mes vœux, si mon pronostic est juste quant aux deux premiers (dans l’ordre ou dans le désordre), à un recentrage PS-UDF au second tour. Évidemment, ça n’a pas de sens au premier tour, parce qu’il faut que le PS montre ne joue pas les accessits. Évidemment ça ne fait pas plaisir à mes camarades préférant conserver la ligne de démarcation gauche-droite, et j’en ai entendu dire « quand même, l’UDF… » (bon, évidemment, UDF ça fait un peu penser à Giscard, mais n’oublions pas que ce rogaton appelle à voter Sarko). Mais je reste convaincu que le PS ne s’installera pas solidement au pouvoir en continuant à s’asseoir sur une base de majorité composée de partis plus à gauche, qui ne font que cracher sur lui puisque le programme mis en action n’est pas aussi à gauche qu’ils le souhaiterait, par pragmatisme. Comme Daniel Cohn-Bendit, comme Michel Rocard, comme François Bayrou (ahum), je crois à une alliance PS-Verts-UDF qui pourra s’installer durablement au pouvoir et gouverner solidement la France, entre pragmatisme économique et humanisme social.

C’est vrai que Jospin n’a pas mené une politique assez à gauche au goût de ses partenaires de la gauche pluriel. M’enfin, au bout du compte, après 5 ans de gouvernement, Jospin avait quand même un bilan nettement plus honorable à défendre en 2002 (dommage qu’il s’y soit si mal pris) que Sarkozy qui, bien qu’il ait beau parler de rupture, n’incarne pas moins le pouvoir sortant.

Haut les cœurs ! Et, en tout état de cause, votez ! Qu’une forte abstention ne soit pas à nouveau une triste composante de cette élection.

[306] Ça m’en bouche un Cointe

Sur le burp de François Cointe, un dessinateur du Monde Informatique, je suis tombé sur cet excellent strip qui détonne de ses dessins habituellement plus focalisés sur le seul domaine de l’informatique.

Là, il fait vraiment mouche. Un condensé d’éditorial politique. Plantu n’aurait pas fait mieux. Comme je n’aurais pas fait mieux non plus, eh bien, je le pique pour que vous en profitiez, amis lecteurs non-informaticiens (nobody’s perfect). 

medium_Cointe-74.jpg

[305] Buffet campagnard

medium_campagne.jpgJ’ai aperçu (et photographié), à l’occasion d’un déplacement, cet autocollant au dos d’un abribus de Clichy (92). Je précise donc : Clichy-La-Garenne, pas Clichy-sous-Bois.
À noter que malgré son nom bucolique, Clichy-du-9-2 n’est pas une ville où pullulent les lapins. Bref. Pas vraiment en pleine cambrousse, quoi. Je me demande donc si le public, le Clichéen de base ou le CUI de passage se sent très concerné par un message évoquant la politique agricole. Bon, évidemment, ma remarque est un peu con et dénote une certaine étroitesse d’esprit. S’intéresser à la politique, c’est, certes, un sujet au niveau de la ville (πολις) mais qu’on peut, qu’on doit étendre à d’autres champs (ah ah). L’Europe, le Monde, l’Ailleurs.
 
Malgré tout, je pense que l’électeur de base est un peu con et n’a pas une vision très large du champ politique, et c’est une des raisons pour lesquels les questions de politique internationale (et même de politique européenne) sont rarement sous le feu des projecteurs. La politique internationale se résumera donc souvent au très petit bout de la lorgnette : l’immigration.
Saluons donc le courage (ou l’idéalisme) de cet autocollant propagandiste.
 
Attardons-nous un instant sur son contenu.
 
« Pas de campagne sans paysans »
Alors au début, ce slogan, je me suis demandé si ce n’était pas un jeu de mot foireux justifiant la présence de José Bové à la campagne électorale. Un truc fumeux sortie du crâne d’un militant communiste responsable des autocollants propagandistes, pas du tout content que MGB n’ait pas permis la concrétisation d’une candidature unitaire de la gauche anti-libérale, puisque c’est comme ça qu’elle se définit. 
Bon, sinon, pour la portée politique de cette lapalissade, pas grand chose à dire.
 
« Pas de paysans sans revenus »
Bon ben là aussi, pas grand chose à dire, tellement ça paraît évident. Faut que nos braves paysans aient de quoi vivre.
C’est ça le message politique ?
Ou alors, c’est plus subtil, c’est une invitation au rétablissement de la gabelle, mais je ne crois pas que ce point figure au programme du PCF.
 
D’ailleurs, je ne sais pas si ça vous a frappé aussi, mais le PCF, c’est le grand absent de cet autocollant. À ma connaissance, pourtant, le PCF n’a toujours pas entamé sa rénovation et n’a notamment pas été rebaptisé PGPAR (Parti de la Gauche Populaire et Antilibérale Rassemblée). 
 
Zéro pointé. 

[304] Œuvre de chair (3) – I did it

Il y a des moments où les hésitations qui traînent en longueur sont plus la marque d’un manque de volonté, d’un manque de couilles, quoi, pour parler crument, que de prudence et de raison.

Bref, ça faisait un moment qu’il fallait passer à l’acte, et je voulais que ça ait le temps de sécher avant d’aller me baigner.

J’ai trouvé aussi que, comme beaucoup de commentaires le faisaient judicieusement remarquer, que les lézards, c’était pas terrible. Aussi ai-je voulu être fier de mon identité d’ingénieur informaticien doublé d’un petit rigolo.

Bref. Maintenant, pour les pauvres âmes qui n’auront la possibilité de voir mon nouveau dos de plus près, petit cliché :

dos tatoué

Alors, ça vous va, où je dois passer dare-dare au laser ?