[1309] Soirée au Sixième Ciel

La soirée de l’anniversaire avait laissé à tous les participants un goût de « reviens-y » – et à quelques uns de ceux qui n’avaient pas pu s’y rendre le sentiment d’avoir raté quelque chose. Pour tous, l’envie était claire : il fallait donner une suite à cette soirée et il nous paru pertinent de prendre le taureau par les cornes et de se lancer dès que possible dans l’organisation d’une nouvelle fête.

Un heureux concours de circonstance nous offrit la date des agapes sur un plateau (avec la garantie que l’essentiel des troupes serait libre ce soir-là) et un triumvirat (le terme n’est pas très juste, étymologiquement) prit sous sa coupe l’organisation des agapes : Camille et Thomas (lesquels avaient déjà œuvré pour l’organisation de l’anniversaire), ainsi que votre serviteur (car, justement, n’ayant absolument pas pu participer à l’organisation d’une fête dont j’étais l’invité surprise, je bouillonnais d’envie – et d’idées – pour m’y coller).

Le fil conducteur serait, cette fois, l’appartement lui-même qui servirait de théâtre à notre soirée luxurieuse ; nous lançâmes un appel à contribution, nous triâmes avec rigueur les idées proposées, nous en sacrifiâmes quelques unes la mort dans l’âme, en se promettant de les garder pour une prochaine édition (qu’il faudra à nouveau préparer, soit dit en passant !), nous compilâmes les autres pour, au final, proposer à notre aréopage kink les thématiques et les contributions attendues pour faire de cette soirée une superbe fête.

Carton d'invitation pour une soirée au Sixième CielParmi les quelques contraintes de cette soirée (hormis quand il s’agit d’immobiliser nos victimes consentantes pour une petite séance BDSM, nous préférons les contraintes aussi lâches et rares que les interdictions), l’une consistait à offrir chacun, en souvenir de la soirée, le récit d’un moment vécu au cours de cette soirée impliquant au moins deux autres protagonistes.
Les autres, vous les découvrirez sans doute au fil de vos lectures, puisque ces récits seront publiés ici, à mesure qu’ils seront collectés. Le premier : dès demain !

À très vite…

[1307] Impressions, chibre levant

hotel

La chambre est peinte d’un jaune tendant vers l’ocre, les boiseries sont bleu cobalt, les ferronneries renforcent la coloration orientale de cette chambre d’hôtel parisienne. Cela ne respire pas le luxe (les dimensions de la chambre sont d’ailleurs assez réduites) mais le bon goût.
Quand il arrive dans cette chambre, il est agréablement surpris. Il sourit. Il sourit à sa jeune amante, arrivée peu de temps avant lui et qui n’a pas encore enfilé sa tenue (« j’ai une surprise pour toi », avait-elle annoncé). Il sourit des surprises que, lui aussi, a pour elle, mais dont il n’a pas souhaité évoquer seulement l’existence, pour les garder entières.

Elle s’enferme dans la salle de bain pour se changer. La porte offre un soupirail qui pourrait dévoiler la surprise, elle l’enjoint de ne pas en profiter. Il est de toute façon occupé à mettre en place les contraintes sous les matelas. Et en outre, il aime trop les surprises pour être tenté de les gâcher.

Variations en noir. Elle apparaît, radieuse, avec sa tenue. Elle porte un body qu’il n’avait pas vu avant – elle en a fait l’acquisition récemment, pour lui faire plaisir –, une petite jupe en cuir, beaucoup trop courte pour être honnête – celle-là, il la connaît car ils l’ont achetée ensemble dans une boutique fétichiste – une paire de bas autofixants mais tout de même reliés par des jarretelles au body. Le haut des bas est orné de motifs en dentelle, faisant ainsi écho aux arabesques de son body, jeux de matières et de transparence. Au sommet du body, un ras-du-cou de dentelle noire complète la tenue. À l’autre extrémité de son corps, deux chaussures à talon avec une bride ceignant la cheville – cela faisait longtemps qu’elle ne les avait plus portées, pendant la longue convalescence de son pied – achèvent de dessiner sa tenue de poupée pour fétichiste n’attendant plus qu’à être dégoupillée pour exploser dans ses bras.

(suite…)

[1305] Les lectures – final – la contribution de Marie (O)

préliminaire sodomite

Après m’être mis du Graves bien profond dans la gorge, je réajuste mon bas, assise à côté de ces dames toutes vêtues de presque rien. Je plante mes yeux dans les tiens, je te souris, et je viens m’assoir à tes pieds sur un gros coussin rouge. Tu es là assis dans un bon fauteuil confortable, on dirait le trône d’un roi ou le siège du condamné à jouir. Je passe ma paume sur ton pantalon, vérifiant que ce que je pressentais. Dur, tu es dur. Ma paume masse. Plus dur encore je te veux. Je passe ma paume encore et encore, puis d’une main je déboucle ta ceinture, celle-là, la spéciale, celle que je connais déjà avec sa fermeture qui m’a donnée du fil à retordre l’an passé ou l’an d’avant encore. Bref, voilà la bien dure, fière, droite érigée. Oui tu dois en être fier comme Artabande. Bien, je ne suis pas là pour te faire des jeux de mots mais pour les jeux de langue. (suite…)

[1304] Les lectures – la contribution de Jeanne

Wonder Woman se retirant une épine du pied

Moi, je serai Roi
Et toi, toi tu seras Reine
Même si personne ne les éloignera
On peut les vaincre, juste pour un jour
On peut être des héros, juste pour un jour

Et toi, tu peux être méchante
Et moi, je boirai tout le temps
Parce qu’on est des amants, et ça c’est un fait
Oui, on est des amants, et c’est ça
Même si rien ne nous gardera ensemble
On pourrait voler du temps, juste pour un jour
On pourrait être des héros, pour toujours
Qu’en dirais-tu ?

Moi, j’aimerais que tu puisses nager
Comme les dauphins, comme les dauphins savent nager
Même si rien ne nous gardera ensemble
On peut les vaincre, pour toujours
Oh, on peut être des héros, juste pour un jour

Moi, je ne serai pas Roi
Et toi, toi tu ne seras pas Reine
Même si personne ne les éloignera
On peut les vaincre, juste pour un jour
On peut être des héros, juste pour un jour

 


Vous aurez reconnu la traduction française de la chanson Heroes de David Bowie, à qui il convenait de rendre hommage !