[71] Histoire n°1

Avant de lire la première histoire, merci de passer jeter un œil à l’introduction.

 


 

O avait reçu comme instruction pour son rendez-vous ce jeudi soir avec son amant, de s’habiller en garçonne. Chose inhabituelle, pour tout dire à l’opposé des consignes habituelles. Elle choisit donc un costume plutôt sobre, un pantalon et une veste bleu nuit, mit des souliers plats, ne résista pas à instiller une touche de féminité avec son chemisier, sous laquelle elle avait mis un soutien-gorge un peu étroit, de manière à rendre plus discrète sa poitrine. Elle sacrifia sa coupe de cheveux, un carré à la Louise Brooks, pour une coupe « garçonne » (ça repoussera vite !), et se sentait fin parée pour la soirée. Elle poussa le raffinement jusqu’à porter un parfum d’homme, mais qui allait de toute façon tellement bien aux femmes : Habit Rouge.

Le rendez-vous été fixé au théâtre. O avait reçu chez elle la place. Elle devait se rendre seule jusqu’à son siège. Quand elle fut sur place, elle fut conduite dans une loge où se trouvait déjà un homme, assez jeune (elle lui donna 24 ans). Qui l’accueillit sans un mot, mais avec un grand sourire. Les autres places étaient vides.
Les lumières s’éteignirent et la pièce débuta. C’était une pièce assez ennuyeuse, l’Andromaque de Racine, dans une mise en scène classiquement fade. Mais pour O le spectacle n’était pas sur les planches.

Effectivement, avec beaucoup de discrétion, à côté de lui, le jeune homme commençait de se dévêtir. Mais uniquement le bas. De sorte qu’il fut rapidement nu comme un ver, des pieds au nombril. Sa chemise, sa veste, toujours en place, faisait illusion pour les spectateurs d’en face qui, dans l’ennui profond de la pièce, auraient pu être tentés de trouver source d’intérêt parmi le public…

Le jeune homme pris ensuite la main d’O, et la guida sur ses jambes, sur son sexe, pour qu’elle le caresse. Il n’eut pas longtemps besoin de guider O, dont la main avait rapidement su reprendre son indépendance. Son amant lui avait appris comment intensifier le plaisir de chaque caresse, les coins où il fallait s’aventurer, là : plus de pression, ici : plus rapide, là : on ne fait qu’effleurer, mais on y revient souvent… Là : on insiste…
Le sexe qu’elle avait entre les doigts était très beau. Pas particulièrement grand (O en avait déjà vu qui l’avaient effrayée au premier abord – au premier abord seulement), mais vraiment beau. Une belle ligne droite, terminée par un gland joliment dessiné, et gonflé par le sang. Les battements de cœur du garçon agitaient d’ailleurs son membre de discrets, mais réguliers, soubresauts.

Son sexe avait aussi la raideur de la jeunesse. Par jeu, O essaya un peu de le tordre, elle savait que ce ne serait pas douloureux, mais d’une seule main, elle n’y arrivait pas. L’inconnu respirait un peu plus bruyamment, mais réussissait à faire illusion, les yeux perdu dans le vague en direction de la scène. Oreste avouait à Pylade qu’il est toujours amoureux de celle qui était aujourd’hui la fiancée de Pyrrhus, la princesse Hermione, la fille d’Hélène et du roi Ménélas, et qu’il avait l’intention de l’enlever.

O accéléra le rythme et branla le jeune homme plus vigoureusement… Elle sentait – ou pensait sentir – le plaisir monter, et voulut prendre le bel objet dans sa bouche ; elle allait se mettre à genoux quand le jeune homme l’en empêcha. C’est à ce moment là qu’O entendit puis vit son amant entrer dans la loge. Il tenait dans sa main deux paquets. Il tendit l’un deux à O. Elle l’ouvrit et en sortit un petit godemiché. Pendant ce temps, le jeune homme, faisant fi de toute tentative de décence, s’était mis à quatre pattes et tendait sa croupe vers O. « Enfonce-lui dans le cul ! » indiqua son amant. O s’exécuta. Le godemiché n’était pas lubrifié, et O n’avait pas pris l’initiative de saliver dessus. Le garçon gémissait au fur et à mesure que l’engin s’introduisait en lui. Était-ce de la douleur, était-ce du plaisir ?.. Sans doute un peu les deux.

O fut surprise de voir son amant se déboutonner devant le jeune homme à genoux. « Suce ma queue » lui ordonna-t-il, mais vu le sourire que fit le garçon, un ordre n’était sans doute pas nécessaire.
Surprise, et excitée. C’était la première fois qu’elle voyait un homme s’occuper de son amant. Celui-ci avait déjà extrait le sexe de sa tanière, et, alors qu’il était encore en état de semi érection, il l’avait déjà avalé goulûment pour le sentir gonfler dans sa bouche. Avec une main, il se maintenait au sol, avec l’autre, il empoigna les couilles en engouffrant sa main dans sa braguette.
O, déconcentrée par la scène, avait cessé de faire aller et venir le gode, qui avait désormais dilaté l’anus et se déplaçait plus aisément. Le jeune homme remua le cul pour la rappeler à son devoir.

Les malheurs d’Andromaque n’était plus dans le champ de considération de nos trois protagonistes depuis un moment – l’avaient-ils seulement été un instant ?
L’amant d’O semblait goûter avec volupté au plaisir que lui donnait la bouche de cet homme, mais il ne s’y abandonna pas… Son sexe était tantôt entièrement englouti, tantôt c’était à peine une pointe de langue qui l’effleurait. Il tendit la main pour attraper le deuxième paquet qu’il avait apporté, et le remit à O. Abandonnant un instant son ouvrage, elle l’ouvrit pour en extraire1 un obscène godemiché. Celui ci avait deux têtes, une relativement courte et épaisse, la deuxième plus longue et plus fine. Des lanières permettaient de se l’arrimer aux hanches.

O compris très bien ce qu’elle avait à faire.
Elle dégrafa simplement son pantalon et s’enfonça l’engin, côté épais, dans son con, sans que nulle lubrification artificielle ne fut nécessaire… Elle le fit aller et venir quelque instant, pour prendre la mesure de l’objet et finit par en nouer les liens autour de sa taille pour le maintenir en place. Elle était prise et, désormais, également pourvue d’un sexe. Avec sa salive, elle lubrifia l’œillet de son nouveau partenaire et commença à le pénétrer. Elle perçut à peine un léger gémissement. O remarqua alors que son amant n’était plus en train de se faire sucer, mais se trouvait derrière elle.
Elle sentit ses mains se glisser sous sa chemise et caresser son corps là où il était nu.

Il remontait le long du dos, en la massant, jusqu’aux épaules. Il caressait ses seins, pinçant légèrement ses tétons dressés, il caressait son ventre mais n’avait pas accès à son sexe recouvert par la ceinture. Il caressait ses fesses à pleine main, et fit descendre jusqu’à mi-cuisse son pantalon.

Tandis qu’O avait maintenant entièrement envahi le cul de son partenaire avec son nouveau sexe (hélas, dépourvu de terminaisons nerveuses – sur le coup O regretta un instant de ne pas être, vraiment, un homme) et commençait un lent va et vient, elle sentit la langue de son amant parcourir la raie de ses fesses, jusqu’à son petit trou, qu’elle alla fouiller avec indécence. O adorait cette caresse, toujours annonciatrice, avec son amant, d’une visite plus profonde et plus ferme… Et comme attendu, celle-ci eut lieu.

O s’était donc retrouvée au beau milieu de cet insolite trio, jouant un autre rôle que celui qu’elle avait pu imaginer dans ses rêveries avec deux hommes, rêveries que son amant avait de part le passé réussi à illustrer de si belle façon.

Une nouvelle corde à son arc, que ce phallus, prolongation en silicone de son propre sexe !
O se laissa porter par les sensations toujours très intenses quand elle se faisait sodomiser, tout en continuant d’offrir un plaisir analogue au jeune homme qui avait désormais aplati son torse sur le sol comme pour mieux s’offrir.

À vrai dire, c’était l’amant de O qui impulsait à l’ensemble son rythme, et imperceptiblement la cadence augmentait….
De la salle bruissait des murmures, d’énervement, de honte, ou d’excitation, car tous les trois commençaient à gémir ostensiblement ; mais aucun n’y portait attention.

O sentit le sperme de son amant jaillir en elle, et les spasmes du sexe de son amant se confondirent avec les siens. Une petite flaque de sperme, sur le côté, était là pour signifier que le jeune homme, les yeux fermés, qui semblait dormir, avait lui aussi atteint le plaisir.

[Rideau]


  1. NDLR : bon sang, pas de passé simple :-(

20 gazouillis sur “Histoire n°1”  

  1. #1
     
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    lib a gazouillé  :

    Quel talent! ;-)

    Voilà donc ma préférée… Pourquoi ? Andromaque m’a toujours fascinée.
    Ben quoi ?

  2. #2
     
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    Comme en terre a gazouillé  :

    @ lib > Faudrait peut-être que je demande à chacun de me donner l’ordre de préférence, et ensuite de livrer un resultat.doc qui dira tout de votre être réel en fonction de l’ordre choisi.
    Humm. Non. Je pense que mon concept est foireux.

    (Je te raconterai d’où sort mon Andromaque.)

  3. #3
     
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    Emeline a gazouillé  :

    Je n’ai pas encore relu les 2 autres histoires mais celle ci est fort agréable. Un plaisir…

  4. #4
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Emeline » Tu trouveras le lien vers les deux autres depuis la page « archi-cui ». Je suis ravi que tu aies encore des textes à découvrir ici ! Je pensais que tu connaissais déjà toutes mes archives !

  5. #5
     
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    Emeline a gazouillé  :

    Oh oui, pas de souci pour trouver les autres, que je n’ai pas manqué de relire non plus après.
    Je connais probablement tous tes textes mais j’aime en relire certains de temps à autre, c’est plus discret qu’un film porno, surtout ici.

  6. #6
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Emeline » J’aime assez cette idée que mes textes soient « plus discrets qu’un film porno » ;-)))

  7. #7
     
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    Emeline a gazouillé  :

    Dis… quand est ce qu’on réalise cette histoire fort bandante ?

  8. #8
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Emeline » La vie est une chose, les histoires en sont une autre… Tout n’a pas forcément vocation à passer de l’une à l’autre (et c’est valable pour les deux sens).

  9. #9
     
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    Emeline a gazouillé  :

    Pfff… dégonflé !

    D’accord avec toi sur le principe, n’empêche que c’est tentant.

  10. #10
     
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    @ Emeline » C’est vrai que cette histoire a su suscité quelques envies de mise en pratique !

  11. #11
     
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    J*** a gazouillé  :

    très excitant… depuis cette note, les lieux de spectacle tendus de velours et d’or ne te sont plus inconnus, mais as-tu expérimenté cette ‘combinaison’ des corps?

  12. #12
     
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    @ J*** » Non, pas cette combinaison précisément (c’est une fiction, hein !)
    Toutefois, bien des années après avoir écrit ce récit, j’ai eu droit à un gode ceinture dans mes fesses, mais c’était en configuration « couple ».

  13. #13
     
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    nanou6310 a gazouillé  :

    J’aime beaucoup cette histoire.

  14. #14
     
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    @ nanou6310 » Comme tu dis ensuite préférer plus encore la 2e et plus encore la 3e, ma foi, je prends ça très bien ;-)

  15. #15
     
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    Audere est facere a gazouillé  :

    Ma préférée des trois. Je m’imagine très bien à la place d’O, n’ayant pour l’instant encore jamais connu cette configuration-là.

  16. #16
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @audere-est-facere Votre commentaire ici est l’occasion pour moi de donner un petit coup de rafraîchissement à ce texte. Je ne suis pas allé jusqu’à la réécriture mais il y avait de vilaines fautes et quelques lourdeurs – il en reste.
    J’avoue avoir même été pris par le récit dont j’avais oublié les détails et je me dis aujourd’hui que la réalité égale la fiction :)

    Elle vous tente, cette configuration ?!

  17. #17
     
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    Audere est facere a gazouillé  :

    Oui, elle me tente. J’ai régulièrement l’habitude de me faire prendre le cul ou de prendre mon amant à l’aide d’un harnais mais je n’ai jamais eu l’occasion de faire cette configuration.
    Lui a eu la chance récemment de pouvoir vivre cela. Lors d’un trio, alors qu’il me sodomisait, un ami est venu prendre son cul. Bien que je ne pouvais voir la scène, ça m’a beaucoup excitée.

  18. #18
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @audere-est-facere Y a pas que la sodomie dans la vie !
    Quoi que…
    ;-)

  19. #19
     
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    Pierre qui roule a gazouillé  :

    Bon sang, cette histoire me fait violemment bander. Une envie irrésistible me saisit de mettre cette partition en musique :-))
    Je crois que j’ai les instrumentistes, il faut que je leur en parle….
    Merci pour ce charmant récit!

  20. #20
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @pierre-qui-roule La légende dit que mon ami C*** a trouvé l’élan pour organiser nos très fameuses soirées à l’opéra après avoir lu ce texte…
    La « mise en musique », c’est donc parfois une question d’audace !

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