J’ai écrit je ne sais plus où (un billet ? un courriel ? un commentaire ?) que lorsque je faisais l’amour avec une nouvelle partenaire, il y avait un moment qui me faisait toujours beaucoup d’effet, c’est l’instant de la toute première pénétration. Physiologiquement, celle-là n’a rien de particulièrement différente de celles qui lui succèderont. C’est donc dans la tête que ça se passe. Certes, c’est le moment où l’on découvre d’une certaine manière l’anatomie intime de la femme à qui l’on fait l’amour (ce que l’on peut résumer outrancièrement à : chatte étroite ou large ?), mais je ne crois pas que c’est ce qui fait le côté magique du moment. C’est le moment M où tout ce qui a précédé n’étaient que des préliminaires, des trucs à la portée de n’importe quel adolescent (je dis ça pour frimer, adolescent je ne vivais rien de comparable) et où tout ce qui suit appartient résolument au monde des adultes. C’est le moment où la connaissance devient biblique. Le scellement de l’union.

Mais en réalité, ce moment que je pensais si fort, s’il reste un des points d’orgue d’une première nuit, il ne me fait désormais plus autant d’effet que de par le passé. Est-ce triste à dire ? Serais-je devenu blasé ? Je ne crois pas, mais ce n’est plus cet instant qui me paraît le plus intense. Sans vouloir paraître fleur bleue, le premier baiser me paraît aujourd’hui un moment plus fort.
Si cette sensation a perdu pour moi de son éclat, de sa magie initiale, il est en revanche un moment d’euphorie qui ne se répète à chaque fois, un petit océan renouvelé de bonheur et de plénitude : lorsque je sors de chez ma nouvelle partenaire, après lui avoir pour la première fait l’amour, y avoir vécu des moments souvent inoubliables, où mon corps exulte, où un large sourire se fixe sur mon visage. J’ai l’impression d’être le roi du monde, j’ai l’impression de sentir le sexe à plein nez. Je regarde chaque passant qui me croise et c’est comme si je lui hurlais : je viens de baiser ! je viens de baiser !
Je m’étonne de ne pas être regardé avec envie, concupiscence. Je ne comprends pas pourquoi les femmes ne se précipitent pas sur moi en hurlant : et moi ? et moi ? Je reste surpris que ça ne soit pas contagieux.
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Dans le film Killing Zoe, il y a une scène (dont je me souviens obscurément — pas réussi à en trouver la retranscription précise) où un des personnages (je pense qu’il s’agit de Jean-Hugues Anglade) sort dans Paris après avoir fait l’amour, sans s’être lavé. Son acolyte, Américain, se dit surpris, et le Français de répondre que Paris est une seule ville où l’on peut être fier de sentir le sexe (NB : ami lecteur, si tu es capable de me proposer une retranscription de cette scène plus fidèle, n’hésite pas une seconde). C’est quasiment tout ce dont je me souviens de ce film, mais ce souvenir m’accompagne souvent dans ces déambulations.
Ce moment-là est un moment dont je ne me lasse pas. C’est encore mieux dans Paris by night, quand l’air est encore tiède.
Je suis heureux de ne pas être blasé.
Dis, tu es heureux en ce moment ? parce que moi oui !… ;-)
Pour ce qui est de la première pénétration, c’est en effet un moment très privilégié pour moi aussi. Mais ce moment peut être répété à chaque coït, même avec le même partenaire. La clé du jeu étant d’éviter la pénétration le plus longtemps possible, pour faire monter le désir encore plus. Je pense que c’est d’ailleurs une réelle satisfaction pour un homme de faire jouir une femme lors de cette première pénétration – en tout cas, quel explosion pour moi : )
En ce qui me concerne, non, justement, les propositions n’affluent pas et c’est un motif de frustration que j’évoquais justement. Enfin, frustration mineure qui n’efface pas le sourire que je porte.
Est-ce que je suis heureux en ce moment ? Pour ceux qui suivent ce burp depuis ses débuts, probablement un changement notable est mesurable. Ceux qui me connaissent depuis plus longtemps savent que l’épisode de déprime que j’ai traversé était exceptionnel. D’ordinaire, j’ai le bonheur assez facile, et, pour répondre, oui, je suis heureux.
Roumi >
Vois ce dont tu te prives !
Presque >
Oh, tu m’as l’air louche comme une hippie de retour de Katmandou qui prétend n’avoir « rien à déclarer ». Hop, contrôle des bagages.
Annelolotte >
La jouissance au moment même de la pénétration ? Je ne connaissais pas. Comment dit-on « éjaculateur précoce » au féminin ?!? ;-)
Un bonheur. Rien que d’en parler…. J’en veux, j’en veux.
Voilà. Désolée de vous déballer tout ça, mais ta note puis le commentaire d’Annelolotte m’ont emmené jusqu’à ça.)
Y’aurait une volontaire pour une démo, siouplaît mzelles, que j’en finisse avec cette existence d’obscurantisme ? Tant de choses encore à découvrir, si peu de temps devant moi. C’est pour une bonne cause !
presque perchée >
Je constate en effet que tu saisis à pleine main la (grosse) perche que je te tends.
J’adore le matin, après une belle (bonne, longue…) nuit de sexe prendre le métro, avec les cheveux pas vraiment peignés, le maquillage un peu passé, le visage serein, voire le sourire discret et ce doux parfum enivrant qui flotte autour de moi.
Ce mélange indescriptible de sexe masculin et de sexe féminin…
Vivement que je rentre à Paname.
Ah… Encore un séjour de par chez toi sous le signe de l’abstinence et la frustration ? :-( condoléances
Sinon, au risque de me répéter, un truc que j’adoôôore faire, c’est renifler l’odeur de sexe sous mes ongles. Terrible !
Chez moi, ce sont surtout des premières caresses dont je me souvienne….les siennes.. et .. les miennes … Le premier contact avec la peau de « l’autre » détermine la suite …;-))
« Passer [v]otre amour à la machine, faites bouillir… »
tiberli >
Un jour sans câlin est un jour où les câlins manquent… Fuis mon burp quelques temps, dans ce cas, je me sens plus d’humeur libidineuse que débat de société en ce moment. C’est bizarre, j’ai cette note sur les services publics dont je n’arrive pas à accoucher !
:)
Je lis dans les astres et j’annonce : avis de grand vent de force 5 à 7. Probabilité de note de compte-rendu le lendemain à partir de 11h30.
sex & cie >
Il s’agissait de ME faire une démo. Je fournirai tout le matériel ad hoc.
Tu me diras quand c’est possible (est-ce que ça dépend de la conjonction astrale ?).
C’est un jeu de patience, d’excitation et de contrôle, non?!
Machine faite, je suis toujours chaude… Pschiitttttt (citron)
C’est possible, pour la méthode, c’est à toi de mener la danse, il faut tout m’apprendre (enfin, quand je dis tout, j’exagère probablement un peu ; considérons que j’ai les bases)
presque purée >
Ben oui, totalement inapproprié ; juste une certaine proximité ménagère. Je suis un voleur de jeu de mots, mais comme celui-là n’était pas déposé à l’INPI, je ne crains rien.
DesMurmures >
Ah, à propos de Nesquick™, http://commeuneimage.hautetfor.....inpin.html
(autopromo). Bienvenue par ici !
Se laver après avoir fait l’amour, je trouve ça presque indécent, presque vulgaire. Quant au fait évoqué par Annelotte, je suis bien d’accord : une nuit d’amour se voit, se sent… les corps parlent encore… c’est de l’ordre de l’instinct le plus primaire et le sexe appelle le sexe.
(Dis donc, avec toi, on peut commettre des impairs ?)
Moment inégalable, dis-tu… Pour moi, il l’était, et puis finalement, maintenant je préfère la suite. Je ne pense pas, comme Clémenceau, que le meilleur moment dans l’amour, c’est quand on monte l’escalier. Je ne « fétichise » pas les préliminaires (au sens très vaste, et d’ailleurs peu sexuel). J’aime me dire que le meilleur, c’est ce que je suis en train de vivre, et ce qui va suivre, plutôt que tout ce qui a précédé.