C’est l’histoire de Lapin et de Renard.
Lapin et Renard sont copains comme cochons. Dès qu’ils en ont l’occasion, ils sortent ensemble, dansent, se biturent tout en refaisant le monde. Un samedi soir, Lapin qui avait particulièrement poussé sur le Ti Punch est dans un état pas possible. Renard lui dit : « Écoute Lapin, tu es dans un état lamentable, tu ne ferais pas la différence entre un bigorneau et un hamster, tu seras incapable de retrouver ton terrier. Accroche-toi à ma queue, je te ramène chez toi ». Lapin est incapable d’argumenter, répond une sorte de oui, trouve suffisamment de force pour s’accrocher à la queue de Renard et arrive chez lui bon gré, mal gré.
La semaine suivante, nos deux compères repartent pour une tournée rue de la Soif. Et, par un juste retour des choses, cette fois-ci c’est Renard qui a dépassé la dose. Lapin lui dit : « Renard, mon copain, mon pote, mon ami, tu es complètement cuit. Jamais dans cet état tu ne retrouveras ta tanière. Monte dans ma voiture, je te ramène chez toi. » Moralité : quand on a une petite queue, il vaut mieux avoir une grosse bagnole.
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C’est avec H*** que, pour la première fois, j’ai « eu du sexe » dans une voiture. H*** était — est — mon premier grand amour. Elle avait une Polo blanche. Une Polo v1. C’est une vieille histoire que celle-ci, une histoire du temps où les Nouvelles Polo, ça n’existait pas encore. Du temps où les noms de voiture étaient toujours au féminin. Désormais, on entend « un espace ». C’est affreux. N’importe quel typographe vous dira qu’il faut dire une espace. Mais je m’égare.
Nous étions donc sur la route des vacances, direction chez ses parents. Et peut avant d’arriver, on s’était promis une escale pornographique. Dont acte. Nous avons coïté comme on coïte dans une voiture : de façon assez inconfortable. Il faut bien avouer que le fantasme de faire l’amour dans une bagnole, aussi banal soit-il, est assez inconfortable dans la vie réelle. Ce qui ne doit pas rebuter pour autant. Il faut savoir se sacrifier dans la vie : un peu de confort sur l’autel des bons souvenirs.
L’histoire est assez ancienne. Pardonne-moi, ami lecteur, pour l’absence de détails dont je ne régale pas ton œil avide : je les ai moi-même un peu oubliés. Ai-je joui ? A-t-elle joui ? Avons-nous stoppé nos activités borderline (je me souviens d’une petite route de campagne, champs de blé aux alentours) rassasiés, pressés par le temps ou las de sentir le levier de vitesse dans les côtes (ne pas oublier l’accent).
Deux ans de vie commune. Pas de post-scriptum.
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N*** passa rapidement dans ma vie à un moment où j’en avais grand besoin (traversée du désert sexuel, pour ceux qui n’auraient pas compris). Elle habitait O***. Moi je vivais entre Paris et C***. On s’était rencontré à l’occasion d’une soirée parisienne. Une soirée de minitellistes ! Elle n’était pas minitelliste, elle était venue invitée par une copine, C***, minitelliste, elle, que je connaissais, moi-même minitelliste en ces temps préhistorique où l’on n’imaginait même pas pouvoir draguer à l’aide d’un logiciel Microsoft (le Tout p’tit mou, ça vous tente, vous ?).
N*** était une belle brune. N*** était une belle beurette. Ça n’a pas duré très longtemps entre le moment où l’on s’est vus elle et moi et celui où l’on se roulait de grosses pelles sur le capot d’une voiture (et pourtant, la drague en direct, ça n’a jamais été mon fort). Malheureusement, ce soir-là, je devais rentrer chez papa-maman, elle je ne sais plus où, il fallut remettre nos ébats à plus tard.
L’occasion nous fut donnée par une excellente initiative de C*** de nous proposer un week-end en région bordelaise, à quatre. Elle, son copain du moment, N*** et moi. Nous avons emprunté la voiture de N***, une 205 rouge qui nous fit une mauvaise surprise au retour : cardan qui lâche, retour à vitesse réduite (pas de garage ouvert le week-end pour nous tirer d’affaire) avec de grands clac clac clac clac à chaque virage (et un rayon de braquage qui augmentait au fil du temps, nous obligeant à bloquer les carrefours pour tourner de 90°).
Mais c’est à l’aller que la 205 de N*** allait nous offrir un joli souvenir. C*** et son ami étaient à l’avant. N*** et moi discutions à l’arrière. Discussion qui se transforma en flirt. Flirt qui se mua en caresses tandis que la voiture filait sur l’autoroute. Je branlais N*** qui me le rendait bien. Nous avions trouvé un plaid pour masquer un minimum nos ébats. Les deux à l’avant eurent le tact de faire comme si de rien n’était, discutant entre eux sans nous interpeller.
Notre excitation grandissant, l’envie de la pénétrer se fit pressante. Je me tordais comme je pouvais, allongé le dos sur la banquette, le bassin projeté en avant. Elle présentant ses fesses et s’enfourchant sur ma queue. Était-ce l’excitation de la situation, les sensations particulièrement intenses ou la trop longue abstinence qui avait précédé, toujours est-il que je jouis trop rapidement au bout de quelques minutes, trop vite pour qu’elle puisse jouir également. Je m’en suis un peu voulu de cette jouissance prématurée, culpabilisant pour ce plaisir, ce souvenir intense qu’elle m’avait donné et que je n’avais pas pu lui rendre en retour. Le week-end, heureusement, ne faisait que commencer. Mais de la suite, je ne me souviens absolument pas. Seul ce moment brille encore (mais avec un vif éclat) dans mes souvenirs.
À toi, N*** que j’ai perdue de vue (tu t’es mariée je crois, tu es allée t’installer à Strasbourg), un grand merci pour ce moment offert il y a quinze ans (et les quelques autres).
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Je n’ai passé qu’une nuit, enfin, une longue partie d’une nuit, avec L***. Dans ma voiture, cette fois. J’étais heureux de cette érotisation de ce véhicule familial. On peut y voir une volonté transgressive. Ou simplement l’érotisation de ce qui manque d’érotisation (de même que l’on se parfume alors que notre propre odeur corporelle n’est pas forcément désagréable). Nous nous sommes garés à l’ombre de la Préfecture de Police de Paris, c’était calme. Ça a démarré comme ça démarre toujours : par de longs baisers, des caresses de plus en plus appuyées, l’urgence qui se fait ressentir, des mains qui dénudent pièce par pièce le corps de l’autre, en se limitant généralement aux vêtements dont l’absence est indispensable à notre envie. Elle m’ôte ma chemise pour caresser mon torse, j’ôte son pantalon car elle n’a pas de jupe pour atteindre son sexe, etc. Et l’on jette occasionnellement un œil dehors pour vérifier que personne ne se rince le sien (d’œil) de manière inélégante. Comme il fait froid dehors, les vitres se couvrent peu à peu de notre buée, notre habitacle se transforme en hammam.
Je me suis agenouillé pour lécher L***, elle me branle quand ma position le permet. Enfin je la pénètre. Nous prenons notre temps, mais ni l’un ni l’autre ne jouira. Pas assez confortable, ma p’tite voiture. Je me souviens que nous avons ensuite longuement discuté, tendrement, elle, radieuse, simplement vêtue de son soutien gorge et de ses petites chaussettes, moi, ravi, en chaussettes. Nous parlions comme si nous nous connaissions depuis toujours.
Le lendemain, je remarquais sur le siège droit une tache de cyprine que je décidai de laisser telle quelle, anodine pour autrui, délicieux souvenir pour moi.
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Le temps que je passais avec J*** offrit à ma voiture de nombreuses occasions de nourrir ma mémoire érotique. Ça commence tout simplement par le trajet que je faisais avec elle (ma voiture, pas J***) pour la rejoindre (J***, pas ma voiture) chez elle. Porte d’Orléans → Porte de Clignancourt. Chaque fois que j’entrais sur le périphérique, que ce soit pour aller travailler ou aller chez elle, j’avais le réflexe pavlovien de penser à elle. Pensées souvent accompagnées d’actes ; je l’appelais au téléphone, ou je lui envoyais des SMS. Quand J*** m’a quitté, j’ai pensé que ce trajet me serait à chaque fois un pincement, le souvenir d’un bonheur enfoui.
Avec J***, nous avons souvent déambulé dans les rues de Paris. Nous nous embrassions aux feux rouges. Sa main fréquemment s’aventurait entre mes jambes, la mienne délaissait le levier de vitesse pour glisser entre ses cuisses (merci à ma main gauche pour son soutien occasionnel — aucun accrochage à déplorer). Ma voiture était tout simplement une antichambre de nos ébats.
Une fois, je me garais sur le petit parking qui se niche derrière la gare des Invalides. C’était l’hiver, c’était déjà la nuit. J’allais chercher J*** qui travaillait à deux pas. Enfermés dans le véhicule, nous nous sommes jetés l’un sur l’autre. Sa bouche eut rapidement la bonne idée de venir goûter ma queue. Et je me laissais faire. Est-ce qu’une voiture est un meilleur endroit qu’un autre pour se faire sucer ? La réponse est évidemment non. Ni meilleur, ni moins bon. Tous les endroits sont bons.
Je m’occupais ensuite de lécher J*** parce que je ne suis pas chien. Parce que j’aime ça, aussi. Parce que j’adore ça (j’en fais pas trop, dans le genre auto-promo, amie lectrice, humm ?). Même si – en toute impartialité – il est objectivement plus commode dans l’habitacle de sucer une queue que de lécher une chatte.
Ensuite, nous avons essayé différentes positions, pour voir ce qui était le plus pratique, le plus agréable, le plus rigolo. Les vitres étaient couvertes de buée et le lendemain je me demandais si les traces de nos mains, qui s’étaient collés dessus, ne seraient pas visibles. Je passais aussi un certain temps à chercher où avait bien pu se nicher un de mes préservatifs (c’était sur le tableau de bord, et pas sous les sièges, canaille !).
J***, je me souviens aussi de nos traversées de Paris où tu me guidais, de nos stationnements du côté de Pigalle ou à côté de la guérite. Je me souviens aussi du trajet que nous n’avons pas fait pour aller en forêt trouver un terrain pour nos ébats.
la voiture… pas encore experimenté…
Merci Cui, grâce à ta note je me souviens moi aussi! Je me souviens d’un soir de printemps, avec mon premier amour… on n’avait pas encore fait l’amour (et j’étais vierge), les caresses allaient déjà loin. Je me souviens qu’on avait pique-niqué sur la plage, c’était romantique. Au moment de partir, on a commencé à s’embrasser, puis se caresser. Je me souviens que c’était très très excitant, et que la buée devenait de plus en plus opaque. Heureusement, car il y a avait un peu de passage… mais on s’en fichait!
Merci, j’avais failli oublier!
Va falloir que je fasse quelquechose, car depuis, plus rien dans une voiture! (y’a eu un igloo, c’est plus original! ;-D )
@ yoyostereo™ >
Un grand classique pourtant (comme le train — que je n’ai pas encore expérimenté)
@ salade niçoise >
Ben alors, t’as pas honte d’enfouir si loin dans tes souvenirs ces premiers émois ?
Dans un igloo, j’avoue que je ne peux pas lutter. Bravo !
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J’ajoute en complément de cette note que j’ai, dans une voiture, également à quelques reprises donné mon premier baiser. Je ne donnerais qu’un seul exemple…
So cliché !!!
Avec M***, après une séance de cinéma, je la raccompagne en bas de chez elle. On prolonge la discussion, on hésite à se quitter… puis je me lance et je l’embrasse… Puis direction chez moi… C’était il y a 13 ans. Le lendemain, en beurrant mes biscottes à ses côtés, je me disais que je venais de démarrer une grande histoire d’amour.
M*** avec qui je vis encore.
M*** avec qui je n’ai jamais fait l’amour dans la voiture.
L’idiot il a piqué tout à La Fontaine, si Jean s’en aperçoit, tu as intérêt à te cacher la queue et le reste !
Ca fait bien, bien longtemps que je n’ai pas fait l’amour en voiture… En fait quand le sexe devient autorisé (j’entends que ce n’est pas avec un amant (ou une maîtresse), que l’on n’habite plus chez ses parents, que l’on prend un peu plus le temps de faire les choses bien, on oublie souvent de faire ça, vite fait, mal fait (quand même faut avouer) mais tellement bon et excitant.
Tiens mais Il passe me prendre en voiture tout à l’heure…. Il y aura sans doute des embouteillages ! Tiens, d’ailleurs, j’y vais !!!!
@ t. >
Je crois que c’est un inédit. Sacré Jean.
@ Cie >
Bah ouais, je ne sais pas comment TOI tu peux oublier une chose pareille. Je dis que dans un couple normalement constitué, se limiter au cadre du lit conjugal pour les activités sexuelles, c’est limite de la faute grave.
Bons embouteillages, et attention au sur-accident !
j’ai testé! j’ai vachement aimé! en plus de la buée sur les vitres (parking à côté de la plage), on avait accroché les serviettes de bain comme on avait pu! …sigh! …
Wah… c’est super intéressant…
Comme je suis vachement inspiré ce soir je voudrais te citer tout simplement : « Seul ce moment brille encore (mais avec un vif éclat) dans mes souvenirs. »… et dans ton boxer ! :-)
Petite conversation d’amoureux en automobile :
– Tu le sens bien le levier de vitesse ?
– Oui ça va mais vas doucement avec mes amortisseurs… sinon je m’occupes de tes roues de bagnole. :-)
Dans une voiture, voyons… Moi je n’ai connu que des préliminaires, avec buée. (Pour la totale (pour parler à la Roumi) j’ai préféré le train…)
Et je n’ai eu qu’un seul premier baiser dans une voiture. Cliché ? peut-être, mais c’était bien.
@ D.e.S. >
J’ai testé de mon côté : ma chemise noire. C’était plus psychologique qu’autre chose, ça n’obturait qu’une fenêtre parmi les 6 que compte ma voiture ! Mais je m’en souviens, de ce détail.
Il ne faut jamais négliger les détails.
@ presque >
Mon billet n’a que ce but : vanter les mérites des clichés !
et moi… je sens le G.P.L. … ? :-(((((
@ roumi >
Quand je ne sais pas quoi dire, je préfère le silence.
la voiture, rien de plus inconfortable, sur (sous?) le capot à la limite, je serais la pompe tu serais mon culbuteur :-))
@ Saphraane >
Oh, non, je racontais (ensuite) là http://commeuneimage.hautetfor.....te-37.html
par exemple, que j’y avais vécu une scène excitante, jouissive et, au finale, plutôt confortable mais l’exigüité de ma vroum-vroum.
Bon, évidemment, le lit reste, généralement, l’endroit le plus confortable pour une grande majorité de positions, mais il faut savoir faire avec ce qu’on a !
Je ne sais pourquoi, ni comment mais j’adore sucer en voiture (surtout quand il s’agit du conducteur). Baiser est très inconfortable, mais un trajet de 20 minutes en général peut servir à la base de préliminaires. Cars turn me on.
@ Samantha » Moi, j’adore être sucé en voiture, conducteur ou pas. D’ailleurs j’adore être sucé en toute circonstance et je sais parfaitement pourquoi : c’est trop bon !