Entendu ce midi à la radio au journal l’annonce que Claude Allègre ne voterait pas pour Ségolène Royal pour cause d’un « désaccord théorique » sur le nucléaire, les OGM et les cellules souches.
Bon. Deux choses :
- Qu’il me cite un seul candidat avec lequel il soit 100% d’accord (pas de chance, lui-même n’est pas candidat).
- Quand bien même « ses convictions (…) scientifiques [seraient] plus fortes que toute autre considération » (sic), est-ce que, en homme de gauche, ex-ministre socialiste, il n’aurait pas pu garder son intime conviction pour lui ? Que ses convictions scientifiques arrachent sa décision devant l’urne, je peux après tout l’admettre, mais qu’il se fasse mousser en rendant son choix public, c’est quand même d’une connerie exemplaire.
Le deuxième con, ç’allait être Peillon, mais heureusement que je suis allé chercher sur Yahoo!News l’information liée ci-dessus, parce que j’allais faire un hors-sujet.
Le deuxième con sera donc le journaliste que j’ai entendu à la radio qui a curieusement omis de dire que lorsque Peillon a ensuite déclaré qu’il éprouvait un « vif soulagement », c’était sur le ton de plaisanterie, et qu’en réalité il en était « très triste ».
Parce qu’effectivement, ç’aurait été très con, par fierté, de se réjouir d’une défection dans son camp.
Pour Allègre ben, je sais qu’il ne peut pas saquer Ségolène Royal, mais là, ça frise le ridicule. Euh, elle a dit qqchose sur le nucléaire et les cellules souches, Ségolène? Il cherche vraiment la bonne excuse pour pas voter pour elle ;-)
on peut dire que les portes-parole de Ségolène ont de l’humour… Montebourg était aussi un sacré rigolo !
Quant au fait de « garder son intime conviction », c’est amusant quand même parce qu’alors s’il y a des gens qui ne savent pas garder leur intime conviction pour eux et qui en font au contraire un magistral étalage, ce sont bien les gens de gauche. Moi je vois sur mon lieu de travail où c’est de bon ton d’être de gauche, tout en vivant avec un porte-monnaie de droite, les gens passent leur temps à étaler leurs convictions politiques de gauche, au nom de leur « position intellectuelle », et ils méprisent naturellement et ouvertement tout ce qui n’est pas conforme à leurs idées… ils n’imaginent jamais qu’il puisse y avoir des gens qui ne sont pas forcément et systématiquement d’accord avec eux… Ce n’est pas propre au milieu que je fréquente d’ailleurs… quand on allume la télé ou qu’on écoute la radio, on peut voir tout un tas d’intellectuels et plus encore d’artistes qui se croient intelligents en prenant les gens pour des enfants à qui il faut dire ce qu’il faut faire par des messages aussi lourds que des cordages.
Quant aux cellules souches, j’ai du mal à penser que Ségolène en a parlé… mais comme elle a toujours l’air de réciter sur un ton monocorde un discours écrit par un autre, c’est possible au fond qu’elle en ait parlé. Franchement je trouve cela effrayant de voir comment elle s’exprime, avec un manque souvent criant de spontanéité et de chaleur sincère. Elle devrait faire de gros efforts dans ce domaine.
K² > Ça n’existe pas, l’accord parfait. Au bout de X années de vie politique on devrait le savoir et réfléchir avec autre chose que son nombril, quand bien même il serait relié à un cerveau de scientifique.
strip > Peillon & Montebourg étaient d’ailleurs frères d’armes au NPS avant la scission… Je ne sais pas si ça a un rapport.
(J’ai l’impression que j’avais déjà fait une coquille à « publique » une fois… faut que je me surveille !)
Ysé > Disons que DSK joue à prendre Bayrou au pied de la lettre ; sauf que Bayrou va justement être bien embêté puisqu’il ne peut décemment pas appeler à soutenir le candidat PS (au cas où il serait éliminé au 1er tour) pour des raisons électorales… Tu verras !
B > Hors sujet ;-)
La différence, c’est que lorsqu’on appartient à un parti politique, il faut un minimum de discipline de parti. Tu appelles ça le degré zéro de la politique, si tu veux, mais c’est un peu naïf de ta part.
Je ne vois pas ce que tu appelles un porte monnaie de droite. Être riche devrait empêcher d’être de gauche ? Parce que si être pauvre empêchait d’être de droite, on entendrait moins parler de Sarkozy. C’est plutôt une bonne chose qu’on puisse être riche et continue à croire à un certain modèle de répartition des richesses, ça change de Johnny Halliday qui soutient la droite et qui fait tout ce qu’il peut pour ne pas participer à l’effort national. À gerber.
Roumi : En dehors du fait qu’il est particulièrement insultant de supposer que « pauvre=de gauche » et « riche=de droite » (à la rigueur s’il fallait schématiser, je dirais « tendance à culpabiliser=de gauche » et « rien à foutre des autres=de droite »), il me semblait qu’un des principes de base en politique était que l’union fait la force. Les dernières présidentielles ont paraît-il démontré qu’il n’est pas bon se tirer dans les pattes entre gens qui pourraient s’allier.
Oui on peut exprimer ses opinions mais par exemple, je ne vois pas la pertinence d’exprimer systématiquement son avis dans le cadre professionnel… en dehors du cadre syndical bien entendu.
Je ne vois pas non plus la pertinence d’embrigader, dans le cadre de ses fonctions, les jeunes dont on a la charge, de prendre fait et cause pour certains au mépris des autres, d’en oublier parfois certains de ses devoirs pour se muer en une sorte de missionnaire intellectuel éclairé et civilisateur. « A gerber » également. :)
En fait quand je parle de porte monnaie de droite, c’est « comme une image » pour dire simplement qu’il y a des gens (de gauche) qui s’estiment proches de gens dont ils ne connaissent finalement pas grand chose (ou plus grand chose), qui veulent parler en leur nom et qui pensent naturellement, en maniant de manière légèrement réductrice la notion gauche-droite, qu’il n’y a pas mieux placé qu’eux pour revendiquer cette fameuse proximité. « A gerber » encore. :)
« C’est plutôt une bonne chose qu’on puisse être riche et continuer à croire à un certain modèle de répartition des richesses ». Tout a fait… c’est beau de croire…
Personnellement je ne trouve pas que les prises de position intellectuelles soient d’une grande valeur dans bon nombre de cas, tant on s’emploie à caricaturer le propos, de peur que le public ne soit pas réceptif aux illuminations de l’orateur.
Quant à « tendance à culpabiliser=de gauche » et « rien à foutre des autres=de droite » c’est finalement la suite logique de « pauvre=de gauche » et « riche=de droite ». Certes on ne pense pas que les pauvres sont de gauche et les riches de droite… mais on en vient toujours à suggérer que la gauche s’intéresse aux pauvres et la droite s’intéresse aux riches. On joue donc sur les mots mais ça revient bien au même et c’est toujours réducteur.
Et c’est vrai qu’il faut se réunir… mais se réunir sur des idées simplistes, ça ne mène jamais bien loin.
Quand à se réunir sur des idées simplistes, je suis sûre au contraire que ça mène toujours plus loin que de ne pas se réunir du tout. Ne nous leurrons pas, le pourcentage de l’électorat qui attend de « vraies idées » et un « vrai débat » est assez faible.
Cui, ton blog tourne à la démocratie participative, si j’étais toi je me méfierais ;-)
Quand la droite martèle le message « travailler plus pour gagner plus », oubliant curieusement de noter que dans 99% des cas, l’employé n’est pas vraiment libre du choix de son temps de travail (voire de son emploi du temps), c’est vraiment prendre les gens pour des gogos. Le leitmotiv de la droite, c’est que le droit du travail français est trop contraignant et que cela freine nos pauvres entrepreneurs pour embaucher (sous-entendu : parce qu’ensuite ils ne pourront pas débaucher comme bon leur semble). Et vive la précarité ! Comme on met maintenant ce mot à toutes les sauces, on appelle ça « insécurité sociale ».
Bon, allez, rideau. On n’arrivera de toute façon pas à se convaincre l’un l’autre.