« Un [burp] s’éteint, un être s’éveille… », slogan parodique fréquemment croisé au cours de mes pérégrinations burposphériques. Car si beaucoup de burps naissent au quotidien, chaque jour amène aussi son lot de « on ferme ! ». Notons au passage que si ouvrir un burp se fait de manière assez semblable sur la vaste burposphère (ça commence généralement par un petit billet d’introduction avec plus ou moins de qui, de quoi, de comment et de pourquoi), il existe en revanche plusieurs façons de le fermer. Petite revue en détail, non exhaustive :
- La fermeture implicite : en fait, rien ne s’est passé sur le burp, sauf que le dernier billet date de 35 mois. Du jour au lendemain, l’auteur n’a plus rien publié sans même laisser un billet expliquant le pourquoi de la fin. On peut alors tout imaginer : le gars est mort d’une crise cardiaque, il a été muté d’urgence au Burnikastan suboriental (un truc où Internet n’existe même pas, t’imagines), il s’est fait gaulé par sa femme « – Ah salaud, c’est toi qui racontes ces ordures sur moi et ta vie sexuelle de débauché ! – Euh ! Mais chérie, ce n’est pas du tout ce que tu crois, laisse-moi t’expliquer mon amour… – Tiens, laisse-moi plutôt t’expliquer à ma façon (Pan !) — Arghhh… ».
- Variante civilisée du [1] : l’auteur laisse son burp ouvert mais laisse toutefois un dernier mot pour annoncer son départ, parfois l’expliquer mais laisse son burp en jachère, accessible, en tout cas. « J’avais ouvert ce burp quand Martine m’a quitté, mais désormais que j’ai trouvé l’amour de Cécilia, ce burp n’a plus de raison d’être ». « Je viens d’être muté au Burnikastan suboriental et d’ici 10-15 ans, quand j’aurai là-bas une connexion Internet, promis j’ouvre un nouveau burp pour vous tenir au courant ». Ou encore « Je suis dans le vol Paris-Washington AL-5723 avec une connexion Internet. Une panne d’un des moteurs vient de se produire. Il est possible que ce billet soit le dernier et je tenais à en informer mes lecteurs. Je vous laisse, j’ai un courriel à envoyer à ma femme ».
Le lecteur qui débarque et trouve ce billet ultime en page d’accueil (selon le principe rétrochronologique qui anime les burps) peut prendre le temps de le découvrir, tout en sachant à quoi s’en tenir. Ceux qui le connaissaient peuvent prendre le temps de le refeuilleter, de temps à autre, comme on prend un livre aimé dont on parcourt rapidement les pages, s’arrêtant parfois à un chapitre.
[Je voulais initialement mettre ici une illustration rigolote, « Martine a fermé son burp », malheureusement, entre temps, le site du générateur de couverture a fermé. Donc, rien. NDLA] - La méthode brutale : hop ! Le burp est fermé et du jour au lendemain, on se retrouve avec une erreur 404 et il ne nous reste plus que les yeux pour pleurer et les 139 fils RSS restant pour se consoler. Variante intermédiaire entre le [2] et le [3], le billet qui indique « ce burp va s’autodétruire demain » et tout l’historique est ensuite propulsé dans le néant du Net. Je ne sais pas, avec la quantité de contenu produite quotidiennement et tout ce qui s’évanouit qui, d’entre l’espace de l’existant et celui du détruit, est le plus étendu. J’ai lu récemment que l’on estimait que 10 % des internautes avait un burp. C’est assez hallucinant.
C’est comme ça qu’est partie Sapheere. Elle a publié un billet d’adieu et 24 heures plus tard, plus rien.
Son dernier texte, paru le 14 octobre 2007, sobrement titré « Adieu » commençait ainsi : « Je voulais partir sans un mot, rien n’est décidé d’ailleurs je ne sais pas, je vais écrire et tenter de vous expliquer, je verrai bien si je publie. » Sapheere (je l’appelle Sapheere bien qu’elle ait signé son dernier texte de son prénom, bien que je ne l’appelais, en privé – je reviendrai plus loin sur la nature de nos liens privés – que par son prénom – je n’aime pas appeler les gens par leur pseudo In Real Life) expliquait en gros qu’elle mettait en péril son couple au travers de sa vie libertine et clandestine, et qu’entre les deux, le choix était net et tranché, son couple passerait avant tout, et adieu donc à Sapheere, adieu le burp, adieu les lecteurs, adieu toutes les personnes qui étaient pour elle un peu plus que des lecteurs. « Je vous dis définitivement adieu, c’est ici que nos chemins se séparent, je ne veux garder aucun contact, s’il vous plaît n’essayez pas de m’appeler je veux faire une croix sur vous malgré tout le bonheur que vous m’avez apporté, c’est la seule façon de m’en sortir. »
Savez-vous quel est le premier sentiment qui m’anima, à cette nouvelle. Pensez-vous que ce fut de la tristesse, de la compassion ou de l’incompréhension ? Non, ce fut la colère.
Sentiment né sur une base assez égoïste, qui me renvoyait aussi probablement à ma rupture avec J*** qui avait choisi, elle aussi, à notre séparation, de tirer un trait sur moi. Certes, le lien que j’avais avec J*** n’était pas du même ordre que celui que j’entretenais avec Sapheere (et d’ailleurs l’impact de ces deux « traits » tirés n’était pas le même sur moi), mais le message était sensiblement le même : quoi que tu aies représenté pour moi, quoi que fussent les liens qui nous unissaient, tu n’existes plus pour moi. Ce n’est même pas la relation qui change de nature, c’est la relation qui est anéantie.
Quels sont les points qui nourrissaient cette colère ?
Il y a le plus simple, le plus évident, celui sur lequel on pourrait facilement s’arrêter : le fait que son « retrait du circuit » m’impose de mettre dans un mouchoir mes espoirs de faire l’amour avec elle. Qu’on ait envie l’un de l’autre, c’était trop évident ; tous les deux mariés, tous les deux en soif d’aventures ; tous les deux partageant une douce complicité par burp et messagerie interposés. Bien que l’occasion m’en eusse été donnée (par l’intermédiaire d’un licencieux ami qui m’invitait à partager son triptyque libertin), je la repoussais et voulais de mon côté prendre mon temps, faire doucement mûrir le désir comme un vigneron surveille son raisin et attend que le fruit soit parfait avant de le cueillir. Vivre avec elle ce que nous aurions, tous les deux, vraiment eut l’urgence de vivre.
Il y a également la sensation d’être abandonné, nié, effacé. « Quoi que tu aies représenté pour moi, je te raye de ma vie, je te zappe de mon champ de vision ». Tels étaient, en quelque sorte, les propos tenus par Sapheere dans son Adieu. Remontaient en moi les douloureux souvenirs de ma séparation avec J*** quand elle fit le choix du black-out total quelques semaines après qu’elle me quitta, alors que je m’étais, de mon côté, battu pour continuer d’avoir avec elle une relation, si fort que fusse son changement de nature (un an après, c’est d’ailleurs chose faite, J*** et moi sommes désormais des copains avec un passé).
Certains pourraient rire de cette affirmation, mais je suis fidèle dans mes attachements. Je ne brûle pas ce que j’ai adoré et quand je me sépare, j’aime rester en contact avec mes « ex ».
Enfin, à la lecture de ce qui provoquait son rangement des voitures, j’avais tout de même l’impression qu’au travers de mon expérience personnelle, de ce que j’avais vécu qui ressemblait en certain point à ce qu’elle traversait, je pouvais être, auprès d’elle, source de conseil, d’accompagnement (et sans vouloir le moins du monde remettre en cause ses choix). J’aurais voulu représenter pour elle la possibilité d’un soutien et non simplement l’un des miroirs aux alouettes de la tentation.
Encore un coup de canif dans mon ego.
***
J’ai rapidement voulu écrire ce billet, y crier ma colère, mais voilà, il ne sortait pas, il a fallu attendre près de trois mois pour que je puisse reprendre sa rédaction et le publier. Trois mois plus tard, l’eau a coulé sous les ponts, d’autres félines sont venues accaparer mes pensées. Pour autant, le souvenir de Sapheere reste vif en moi, et pour toujours cette impression d’être passé à côté de quelque chose.
J’ai eu de Sapheere quelques signes de vie (une expression à la mode). Une apparition fugace sur MSN (sans qu’elle réponde à mon bonjour surpris). Et ces traces étranges fantomatiques ; dans mes statistiques de connexion sur mon burp, la présence clairsemée de visiteur(-euse)(s) en provenance du défunt sapheere.canalblog.com.

Touchant, intéressant, triste… Fais attention à toi, CUI (tu porte bien ton surnom : c’est que c’est fragile, ces petites choses).
Comme tu le sais, j’avais développé comme toi, une relation particulière qui avait de le goût de la fraternité et de l’attractivité.
Moi, j’ai connu un jour une fille dans un train Mésagne-Paris, avec un stop à Bologne : une journée de train quasiment, on a parlé, ri, pleuré presque, et on s’est quittés le cœur gros sur le quai de la gare, en pensant se retrouver un jour (je ne savais que son prénom et la boîte où elle bossait).
Je ne l’ai jamais revue mais je repense à elle souvent.
Sapheere, c’est comme ça : je l’ai croisée et je repense à elle souvent, pensant que je la retrouverai un jour.
Time is on my side, je dis souvent.
A
Je dis sans doute très égoîstement : « oufffffffff !!! », puisqu’il n’en ai rien.
J’adore mes petites visites ici.
brrr..vous êtes flippant, c’est une amie (ou le titre que vous voulez) qui est juste partie vivre à « l’étranger » parce que c’était mieux pour elle..
alors on se réjouit pour elle plutôt, non?!!!
je ne sais pas, j’imagine que si elle passe par là, elle aimerait lire de ses amis oui qu’elle leur manque, mais surtout qu’ils pensent à elle, qu’ils sont là si elle a besoin, et qu’on l’espère très très heureuse, plutôt que cet hommage funèbre…
(c’est drôle je crois qu’on a eu la même discussion le jour de la fermeture de son blog, et cette façon de réagir m’avait déja interpellé, tu te souviens?)
A > Je me doutais bien que cette note ne te laisserait pas indifférent !
Le temps est un précieux allié pour toi, on dirait… Mais qu’est devenue la fille de ton train. As-tu des « signes de vie » ?
Time won’t stop…
Mina > Ben non, ça ferme pas ici ! Enfin, j’espère pas (je ne suis pas sûr que fermer son burp faisait partie des projets à court/moyen terme de Sapheere une semaine avant son départ) !
alexa > Normal que te reviennent les mêmes pensées qu’à l’époque puisque ce billet est censé retranscrire la façon dont j’avais ressenti les choses à ce moment.
Je ne me réjouis pas vraiment de son départ, quoi que tu en dises, parce que ce qui l’a provoqué n’était pas très réjouissant.
Que ce qu’elle vive désormais soit, finalement, plus épanouissant, je peux le SOUHAITER mais je n’ai aucune raison de le CROIRE (ou de croire le contraire, en fait) vu que je n’ai pas de nouvelle (bonne nouvelle ?).
J’ai l’impression dans ton commentaire que tu m’invites à adopter une réaction plus convenue. Parce qu’effectivement, à cet adieu, la réponse attendue, c’est celle que tu suggères. Mais moi j’ai envie d’exposer autre chose. Ma réaction intime et franche. Afficher au grand jour au monde ma petite réaction égoïste.
Et tu te doutais bien que j’allais réagir à ton article…
Je partage ton avis, vraiment, sur l’écueil et la langue de bois, la pensée bien pensante : « il faut se dire que c’est bien pour elle, gna gna gna, qu’il faut qu’on se réjouisse, etc, etc….
NAN !!!!!
Ca nous fais grave IECH qu’elle se soit barrée comme ca, coupant tout net les fils déjà tissés, les échanges…. Ouéchhhhh, maintenant ca me revient, j’étais moi même bien remonté, bien énervé…
Même si, au fond, bien sûr qu’on comprend, là n’est pas la question, mais l’abandon, c’est dur à gérer.
Les inepties et les clichés comme » gna gna gna c’est mieux pour elle…..on l’espère très très heureuse ? Alors que sa vie conjugale ne tient qu’à un fil…
BULLSHIT !!!!
On est énervé et on se rabat sur la donzelle, lol
A.
et finalement je me rends compte que ce n’est pas vraiment le fait que tu aies cette réaction qui m’avait alors fait moi même réagir, mais plutôt le fait de savoir que c’est ce que tu lui avais dis en commentaire ( à peu près) de la même manière finalement que ce qui me fait réagir de nouveau ici, c’est l’idée qu’elle va peut être le lire
l’idée devient alors de se dire: de quoi a t’elle besoin elle? voire quel impact de tes mots ici sur elle susceptible de les lire?
tu parles de la possibilité d’etre un soutien pour elle….
a t’elle besoin de ta « réaction « égoïste » (ce sont tes mots) et peut etre non moins justifiée (je ne juge pas) , ou d’un discours plus convenu qui l’accompagne?
une vraie question pour moi…
pas ce dont elle a besoin mais en quoi ce qu’on écrit est impactant
– l’oubli complet du mot de passe et du mail et du coup impossibilité totale de réouvrir son blog!
– besoin urgent de fermer son blog pour cause de soucis perso
Sapheere (ou n’importe qui dans ce type de situation) a peut-être besoin de propos plus convenus mais encore faudrait-il qu’elle sache que ceux-ci sont sincères. Ne vaut-il mieux pas une réaction venant du coeur, quitte à ce qu’elle soit égoïste mais vraie ?
Quant à l’impact que cela peut avoir, cela peut faire mal. Mais si on commence à culpabiliser (je ne parle pas pour toi CUI) concernant tout ce qu’on dit ou fait lorsqu’on exprime ce qu’on ressent, cela peut avoir d’autres conséquance, plus néfastes… Par exemple, ne pas retenir une personne en croyant agir pour son bien-être, et obtenir l’effet contraire…
Chaque être trouve en soi la façon la moins douloureuse, pour lui même, de faire face à toutes ces immenses baffes que représente le passage à la vie d’adulte.
Souvent, ces petite arrangements avec son confort font souffrir les autres mais l’homme reste toujours lâche et préfère cela à sa souffrance propre.
Arracher d’un coup sec ou laisser s’étioler les sentiments, ce sont deux réactions dans leurs actions opposées mais pas forcement dans leur ramifications.
Fermer des portes quand tout est trop plein, j’ai la même technique et si je vous en parle c’est que JE SAIS que le souvenir, lui, reste intact, caressé, souvent même encore plus beau que sa réalité.
Ne doutez pas un instant que ces pensées vous accompagnent souvent, et que quoi qu’il advienne, elle gardera de tout cela dans sa boite à phantasme, mais que de sa vie, elle n’aura pas à en rougir.
Ne laissez pas le brutalité d’un coupure émietter sur le fleuve de ces beaux souvenirs partagés.
Ainsi va la vie et chacun construit son monde intérieur à sa façon autour de ses souvenirs. Perso, je suis comme toi. Mais cela semble un trait typiquement masculin. On appelle cela le syndrome de la tribu. Le rêve d’un homme est, paraît-il, d’avoir autour de son lit de mort toutes celles qu’il a aimées. On trouvera un très bel exemple de ceci dans le film « les invasions barbares » de Denys ARCAND.
Les femmes ont plus de capacité à couper net, à trancher et à se construire, dans la forêt de leurs souvenirs, une jolie clairière autour du passé conservé intact. C’est exactement ce que m’a dite mon ex amante « je ne veux pas gâcher le souvenir de nos folles étreintes par des étreintes plus … calculées » alors que moi j’aurai, bien à l’opposé, embellies nos froides étreintes de nos souvenirs torrides.
That’s it !!!
So long my friend
ça raisonne très fort en moi, cette phrase….
en fait, ce que je me demande c’est : quand l’un ne peut pas supporter que la relation change de nature, sent qu’il ne veut pas de la nouvelle orientation que l’autre veut donner, ne vaut-il pas mieux couper court égoïstement, même sans prévenir ?
Personne ici ne peut comprendre mieux que vous le chagrin que vous ressentez, puisque votre relation avec Sapheere était unique et privilégiée.
La peine ainsi que la colère sont concevables et j’imagine à la hauteur de l’affection que vous portez à votre amie : après tout à chacun de trouver le meilleur moyen de se consoler.
De plus, peut-être qu’un jour prochain Sapheere reviendra vers vous : la vie est parfois pleine de (bonnes) surprises :adieux, rencontres, choix, interrogations… Comment l’accueillerez vous alors? Que feriez-vous si vous pouviez sauver votre couple avec en balance ce burp et vos lecteurs (nombreux si l’on observe tous les commentaires) ?
Pas facile!
Je vous souhaite de trouver tout le réconfort possible.
C’est fait exprès qu’on puisse voir les pixels ?
C’est pour un côté « crocheté » à ton œuvre, donc à ton ressenti ?
Bé allez viens là, faire un câlin…
(je ne profite pas, je ne profite pas…)
:P
K² > Ouais, mais ça dépend, parce que quand tu te retrouves au Burnikastan suboriental, pour trouver une connexion internet ou même une boîte aux lettres…
f. > Mais si, mais si, tu as droit à quelques réclamations en BAL. Et puis aussi, tu nous as habitué à en réouvrir un autre dans la foulée, on a à peine le temps d’être en manque.
A. > Ahhhh, A., y a vraiment que toi pour parler comme ça !
alexa > Effectivement, l’idée qu’elle puisse me lire ici est une hypothèse que j’ai envisagé, ce billet est même d’ailleurs pour elle. C’est une manière pour moi de respecter sa volonté (i.e. de ne pas entrer en contact avec elle) tout en lui faisant passer un message. Ensuite, c’est un moyen pour ceux qui l’ont connue et qui me lisent de partager quelque chose avec eux (comme en témoignent vos réactions), et de confronter justement nos points de vue. Comme d’hab quoi !
Justine Miso. > En fait, justement, elle a fermé son burp parce que son conjoint l’a découvert. Ça a été l’occasion (d’après mes informations) d’une lourde explication entre eux (on l’imagine !) et à sa décision de tirer un trait sur ce « passé ».
Émeline > La sincérité n’est pas la panacée. Je ne sais pas quoi répondre ; peut-être que Sapheere a besoin de silence. Complet. Peut-être qu’elle apprécie(ra) ce message (si elle en prend connaissance). Peut-être non.
la diététicienne > Votre commentaire est, à tout point de vue, fort juste (et fort joliment tourné, ce qui ne gâche rien). Je dis moi-même souvent que la vie est une affaire de choix. Sapheere en a fait un, difficile, douloureux, mais comme elle l’expliquait dans son billet, c’était le seul qui faisait sens pour elle. Je vis évidemment une situation bien moins paroxystique, mais ma réaction, c’est aussi « mon choix », face à cette situation, ma réaction.
Quand J*** et moi nous sommes séparés, je pressentais ce qui allait ce passer parce qu’elle m’avait prévenu que c’était sa méthode à elle, disparaître, pfuitttt, et j’ai su que je le supporterais mal, parce que je ne fonctionne pas pareil.
Nous sommes tous avec nos souvenirs brillants, nos cicatrices de vie, grandes ou petites, et tâchons de conduire notre barque au mieux.
ZORG > La rupture radicale et sèche serait-elle une spécialité féminine ? Voilà effectivement un éclairage intéressant… (Étonnant aussi comment nos deux notes caressent presque simultanément des problématiques semblables.)
So long and take care ;-)
ba > Ah ben voilà, tu verses de l’eau au moulin de la théorie de Zorg, toi, espèce de femme !
Mina > Ne vous inquiétez pas pour moi, le temps a fait son œuvre, il n’y a pas meilleur pansement. Pour moi la blessure (d’orgueil) était bénigne, pour elle, probablement, les conséquences vont encore se ressentir des mois et des années. Demain (avec ou sans elle) est un autre jour. (Et je ne préfère pas penser à votre scénario catastrophe ;-)
presque muette (mais pas pour les grands débats) > Ma réaction est égocentrée et même revendiquée comme telle (ici, c’est MON burp nombrilesque). Déplacée, en revanche, permets-moi d’estimer que je ne partage pas ton point de vue. Déplacée par rapport à quoi ?
Pourquoi devrais-je être d’accord avec son choix ? Au nom de quoi ? De notre amitié, qu’elle fut virtuelle ou pas (d’ailleurs, la question ne tourne pas du tout autour du fait que cette relation était virtuelle – certes, je ne l’ai jamais rencontrée en chair et en os, mais d’autres qui l’avaient connue ont été zappés de la même manière) ?
Toute l’ambiguïté de ma relation avec elle est là : effectivement, d’un côté j’avais envie d’elle comme partenaire. Et de l’autre, j’aurais aimé qu’elle pense à moi comme quelqu’un qui aurait pu la soutenir dans cette période difficile. C’est ambigu pour moi parce que je ne sais pas si cette envie de l’aider est désintéressée ou pas.
La question n’est pas vraiment d’accepter ou non son choix (d’ailleurs, ai-je le choix ?!) mais de l’approuver ou pas. Dans l’ensemble, je l’approuve ; mais je nuance.
Pourquoi tu souris en me faisant un clin d’œil, quand tu es en colère ?
Miss S > J’ai fait ce dessin à la souris (je n’avais pas ma tablette graphique sous la main) alors c’est nul (avec la tablette, ç’aurait simplement été médiocre).
J’étais une fervente militante (et oui!) d’un certain parti politique, je me souviens avoir fais de tas de campagnes de propagandes, d’avoir soutenu différent débats..puis à mon grand désespoir je voyais perdre mon candidat, certes c’était triste… mais ma colère est arrivé lorsque ce dernier fît le choix de tout arrêter, comme ça…tout d’un coup! J’ai trouvé ce geste égoïste, affreux, insolent…j’avais pris de mon temps, j’avais cru en lui.. et lui face à une défaite balayait mes éfforts d’un revers de la main…mon égo avait pris un sacré coup!
Je me souviens m’être répété « oh non! oh non! » je ne sais plus combien de fois…avait-il fait le meilleur choix, personne ne le sait , seul lui…aujourd’hui je reste persuadé que de telles décisions ne peuvent être pris sans aucune souffrance et je suppose que ma souffrance était minuscule à côté de la sienne.
Vous pensiez être de réconfort, on le pense tous, mais le drame c’est que dans les histoires de couples, la clandestinité ne fait que voiler nos problèmes de fond, on s’accroche à une vie parallèle où l’on se sent plus ou moins bien où l’on pense avoir crée des attaches..des amies…mais combien de temps peut-on vivre ainsi, et qu’en sera t-il lorsque les années auront passées? notre pseudo vie celle que nous n’aurions pris le temps d’améliorer reprendra le dessus (oh! :-( )
Je ne connais pas cette personne, je ne l’ai lu, mais je pense qu’il lui à été judicieux de se montrer totalement égoïste, de couper les ponts et de se confronter à la réalité de son couple sans parades, sans illusions, même si c’est perdu d’avance…c’est seulement ainsi qu’elle sera à même de savoir ce qui lui convient le plus…au moins elle aura éssayé. le regret de ne s’être donné les moyens est pénible…
Et s’il le faut, elle reviendra…sans culpabilité..
Ps: Je pense que tous les blogs sont amenés à fermer un jour…simple évolution de la vie.. pensez vous que je puisse vous lire ad vitam eternam? non! sourire…
En outre, ce que je voulais lui apporter, ce n’était pas ma présence d’être virtuel, mais au contraire mon expérience bien réelle d’être humain vivant au sein de son couple bien réel quelque chose de semblable, et au travers des choix que moi, j’avais pu faire face à ma situation, éclairer ou tenter d’éclairer ses propres choix. Rien de pseudo, là dedans, que du réel.
Quant au fait que tous nos burps sont amenés à se noyer, un jour ou l’autre, dans le néant d’internet, c’est effectivement une certitude. Parce qu’on se casse, parce que notre hébergeur ferme, que sais-je…
Mais mon burp dure plus longtemps que mes lecteurs ! Pour l’instant, je crois bien être le seul à l’avoir accompagné du début à … maintenant ! ;-)
:P
Sinon, en toute franchise, qu’est-ce que pèse (pesa ?) ma colère dans la balance sapheerienne ? De la roupie de sansonnet.
Face à certaine expérience il vaut mieux parfois être seul..encore moins aidé par une personne qui vous désire.
Dans tous les cas, j’espère que ça roule ma poule !
Souvent c’est pour éviter de retourner le couteau dans la plaie, mais le problème lorsqu’on agit de la sorte c’est que la plupart du temps on ne sait pas et l’on n’arrive pas à savoir la « nature des dégâts » causés à la ou les personnes concernées ; y compris soi même, pour ma part.
Il semblerait qu’il soit possible de corriger ce travers, d’accepter de retourner le couteau dans la plaie (si c’est supportable) ou arriver à savoir, ou à faire dire, ce que ressens l’humain qui est concerné ; pour justement, qu’il n’ai pas cette sensation qu’un gouffre c’est ouvert tout d’un coup dont on ne connaît pas ni la raison, ni la profondeur et s’il est souhaitable ou permis de le franchir.
Quand à trouver la formule idéale ou la science infuse pour suivre LA procédure, mission impossible ; cependant, j’ai pris conscience que partir sans laisser aucune possibilité de contact, c’est une sorte de fuite .
Pas de « condamnation » pour cette attitude (quand on a fait l’expèrience,on comprend) car chacun fait selon sa sensibilité et ses possibilités ( fait avec le courage qui lui reste quelque fois, arrivé à un certain point)
Je kiffe toujours, la façon que tu as de mettre les choses sur le tapis , exposées , pour que cela ai des effets positifs.
Tout cela à un petit goût de morbide. Il m’est arrivé une mésaventure assez similaire. Au fil des jours, de mes commentaires, parmi les plus authentiques que j’ai pu écrire, un lien très fort me liait à ce blog et à sa communauté. Je me souviens de cette triste colère au goût de deuil lorsqu’il fut brutalement fauché par sa décision unilatérale. T’ain pour une fois où j’étais vraiment marrant, la chiene a tout basardé. Je suis pour les droits des commentateurs (surtout pour ceux qui ont du mal à être génial plus d’une fois).
Sinon, à droite, je vois que tu es à 56% dans la douleur ??? Tu accouches?
Bon courage :-D
Comme quoi les liens qui se tissent sur la toile ne sont pas que virtuels!…
J’aime ces réactions à vif qui nous rappellent sans cesse que nous sommes vivants, et oui, that’s life!
Etrangère, je suis touchée en plein coeur, je n’ose donc imaginer sa réaction à ta lecture!…
Bravo et merci CUI, apparemment, c’est dans la douleur qu’on fait les plus belles notes!…;-)
pas de commentaires = pas d’amis ! alors quand les liens se tissent, c’est comme une flamme qu’on veut entretenir, la séduction sous-tend mais il n’y a pas que cela. le plaisir tout simple de se reconnaître parfois dans l’autre… et puis les petites habitudes qui rassurent, de savoir les autres là, présents dans cette bulle…
bref, je parle avec un ton détaché. j’essaie juste de comprendre la complexité des liens qui existent entre nous.
j’ai fermé mon « burp » secret parce que je me sentais prise dans un jeu qui m’échappait (et le blog de sapheere avait été un déclic), j’en ai ouvert un autre que je voulais plus simple et que j’espérais plus proche de ce qui me traversait l’esprit. je ne sais pas si je le tiendrai encore longtemps, ma vie a pris un virage inattendu pourtant grâce à lui…
ma vie virtuelle m’a ramenée à ma vie réelle dans le bon sens : elle m’aspire et me demande toute mon énergie…
alors tout ceci sera un bon souvenir avec mon blogueur d’amoureux…
et pour tous ceux qui disparaissent, internet comme la nature a horreur du vide !
je suis sensible à ton article, même si les moyens de ces rencontres finalement se résument à des séries de 0 et de 1, cela n’empêche pas la profondeur de ce que nous ressentons…
Et aujourd’hui, pour être honnête, je suis abasourdie par cette note… J’avais croisé Saph sur msn, aussi, quelques minutes, suite à un email qu’elle envoyait à un certain nombre de personnes, réitérant ses demandes de ne pas la contacter, et même d’effacer toute référence à ce pseudo sur nos blogs respectifs, dans les commentaires, les notes et les liens (et même dans les photos ! c’est dire !)… J’avais aussi remarqué depuis quelques jours certaines visites émanant de recherches « étranges », passant par les pages mises en cache de son ex-blog… Elle n’avait eu le temps de ne rien me dire d’autre que c’était son mari qui faisait ses recherches, qui avait retrouvé des pistes… et qu’elle avait peur… parce que plus que tout, elle ne voulait pas le perdre !
Et moi, comme une conne devant mon écran, envie de lui crier (en majuscules, donc) : RESTE ! REVIENS ! QUE PUIS-JE FAIRE ?? IL Y A SANS DOUTE D’AUTRES SOLUTIONS ! Et je me suis posée deux secondes, et j’ai réalisé (comme si j’avais jamais pu l’occulter) qu’elle est loin d’être une conne qui agit sur des coups de tête… Qu’elle connaît sa propre situation sans doute beaucoup mieux que n’importe lequel d’entre nous, et que ses choix sont respectables, et DOIVENT être respectés !
La langue de bois et gna gna gna ?? Que dalle !! Elle a jugé – encore une fois parce qu’elle en est capable et a sans doute des éléments que nous n’avons pas – que personne ne pouvait l’aider, et que nous risquions (oui, je me mets dans le même paquet que toi) au pire de mettre en danger les choix qu’elle devait faire !
Alors quand je vois une telle note, je me dis que soit elle t’a recontacté pour te faire part d’un certain apaisement (auquel cas, bon sang, j’en suis sacrément heureuse, et tu l’embrasseras pour moi)… Soit tu t’es lamentablement fait piéger par les stats de ton blog… auquel cas, ta note me fait trembler pour elle ! Mais alors, grave !!
J’imagine bien que ça n’est pas la première fois que les histoires d’anonymat, de secrets et de séparation blog/vie « réelle » pètent à la tronche de quelqu’un… Sans doute justement parce qu’on sait (tous ou presque) que tout ça n’est pas que du pur virtuel. La preuve : je n’aurais sans doute pas réagi ainsi si je n’avais connu Saph pour de vrai…
Mon anonymat sur ce commentaire est ma façon à moi de respecter les volontés de Saph, les choix qu’elle a faits (même s’ils continuent à vous emmerder, Messieurs, c’est une réalité !), aucunement une envie de me cacher, j’espère que vous l’aurez compris… D’ailleurs, je sais que les principaux protagonistes m’ont déjà identifiée… Juste pas envie de lui faciliter la tâche, à lui, si des mois après, il n’est toujours pas capable de tourner la page et juste apprécier les choix qu’elle a faits !
Chut, je me tais !
V., prétérition.
Athena > Je ne suis pas aussi radical que vous sur votre jugement. Même s’il est clair que chaque histoire est différente, nous sommes, il me semble, dotés d’un cerveau nous permettant de relativiser les choses. L’expérience des autres dans des situations non pas identiques mais similaires n’est pas forcément à négliger. D’autre part, je suis capable de faire la part des choses. Concernant le choix de Sapheere de couper court à sa vie parallèle pour se focaliser sur son couple, nul volonté chez moi de le mettre en cause (j’ai quand même le droit de dire que je regrette : non pas SON CHOIX, mais les perspectives qu’il met en cause, non ? Mon désir pour elle n’était pas factice).
Je sais faire la part des choses, disais-je : il m’est plus facile de remettre mon désir dans ma culotte que de renoncer à la possibilité de la soutenir.
columbine > « mésaventure » est un mot un peu faible en la circonstance…
A@T > L’option 1 ne me paraît pas très vraisemblable mais je forme un vœu semblable au tien !
MarieM > Merci pour ce commentaire sensible. De mon côté, ce qui me choque dans ce comportement de rupture, c’est qu’il m’est étranger : je n’arrive pas à comprendre les gens qui fonctionnent comme ça (J***, pour commencer). Comment peut-on dire « rouge » un jour et « noir » le lendemain sans nuancer. Comment peut-on être au PS et soutenir Sarkozy ? (ah bon pardon, aucun rapport ?)
rollmops > Eh eh ! Faudrait écrire une charte des commentateurs ! Tu parles de quel burp ?
cassiopée > Et encore, toi tu es une adepte de la méthode douce, et puis tu n’as pas disparu de la circulation.
Sinon, oui, j’accouche et oui, dans la douleur, mais il y a encore un peu de gestation devant moi !
sélène > Je me suis toujours battu pour qu’on arrête de qualifier les liens qui se tissent ici ou ailleurs de « virtuels ». Je ne suis absolument pas virtuel, je suis être de chair et de pensée, très vivant, devant mon clavier. Et vous tous, en face : idem (sauf toi, *** l’androïde dont je tais le nom par souci de confidentialité).
feu-strip > Idem à ce que je disais à sélène : nous ne sommes pas virtuels ici ! Internet nous offre la possibilité de nous rapprocher par affinités spirituelles, malgré les kilomètres qui nous séparent (que ce soit 3 ou 700 ou 8000 km, c’est pareil).
une bâillonnée > Je préfère te répondre en privé sur l’essentiel des points que tu soulèves. Mais j’apporte une précision : moi, je ne lui ai pas demandé de revenir. Je comprends son choix de couper son burp et de changer de conduite.
Mais serions nous des monstres, des sirènes chantant une irrésistible mélopée vouée à la précipiter pour se fracasser sur les rocs de la débauche ?
Vintage > Soit.
je crois que ce que je préfère sur ton blog c’est la sincérité que tu y exprimes et le respect que tu as pour tes lecteurs.
:-D
Sur le fond, effectivement : let’s meet somewhere else, baby ! ;-)
Vous savez les psy sont réputés pour ne jamais porter de jugements, de réponses..ils écoutent simplement pourtant on peut supposer qu’avec la multitude de patients qu’ils reçoivent des histoires de vies ils ont connaissent…et poutant ils se taisent et laissent chaque personne trouver la solution, une solution personnelle répondant à nos capacités d’adaptation.. donc je me dis que si l’on parvient à apporter une aide sans (forcément) faire un parallèle (c’est le seul point où je ne suis pas d’accord avec vous.) avec notre vécu, avec détachement, alors notre aide sera plus éfficace..
Ceci dis, toutes les fois où je vous lis, où je vous découvre et j’en apprends de tas de choses, donc s’il me faut un jour faire des choix (quel qui soit), j’aurais en mémoire « votre histoire et comment vous l’avez vécu » ;-)…j’espère que nous nous comprennons..
Ps: Soit dit en passant, vous avez été absent (?) quelques heures, et j’ai trouvé le temps long (comme quoi! je vous comprends)…j’ai même pensé que c’était VOUS le très célèbre trader! ;-) (hé hé!)
Hmmm, effectivement pas très agréable de se voir tranché et cautériser la relation, pas l’habitude non plus. Comme si ça allait changer quelque chose à la densité et à la profondeur de ce qui a été vécu.
Storia Giovanna > T’as vu ça ? Je continue en plus :-D
columbine-bis > Ça doit être la sagesse apportée par ma looooonnnngue expérience du Minitel !
Une BÂÂÂÂÂillonnée > Oups ! Oui quittât => quitta ! (À l’oral, personne ne se serait rendu compte de ma faute.)
Athena > Eh non ! Il y a désormais un autre Jérôme plus célèbre que moi !!!
rollmops > Tu m’avais caché ça, petit cachottier !
http://lecimetieredesblogs.blogspot.com/
Un site qui n’a apparemment pas le succès qu’il mérite !
Pour ne pas être totalement hors-sujet quand même: de mon point de vue, « relation virtuelle » ça ne veut rien dire. Une relation virtuelle est une relation réelle et humaine.
Plusieurs choses : d’abord, concernant le mot « virtuel », je me suis moult fois exprimé sur ce sujet, ici et ailleurs, en disant que je trouvais moi aussi le vocable inadéquat, et que je lui préférai celui de « désincarné ». Je me sens aussi réel devant mon ordi que devant un verre !
Ensuite, je dois dire que 3 ans plus tard, je pense encore régulièrement à Sapheere et qu’elle me manque. Certes, ce n’est pas une plaie béante dans mon cœur, mais voilà, comme dans la chanson de Brassens, « son trou dans l’eau ne s’est pas refermé ».
Enfin, c’est vrai que roupie de sansonnet c’est une jolie expression ! Je vais tâcher de continuer à employer à l’occasion une langue aussi fleurie !
Dans ce monde « parallèle », point d’image ou de langage phéromonal, du moins dans un premier temps…
Et pourtant, naissent des sentiments de séduction,des liens se font et se défont,des routes se croisent à l’infini.
C’est comment dire?
Fascinant!
Comme il arrive bien que les mort(e)s se retournent.
S., tu nous (ME !) manques. ;-(
Oui, oui, il manque des choses ici, les phéromones, les inflexions de la voix, l’éclat de l’œil, la sensualité d’une bouche, l’éloquence d’une main et des tas d’autres choses encore. Et on fait délicieusement avec.
Votre fascination va-t-elle jusqu’à la tentation ?
Vintage » Tu veux tenter un peu de spiritisme ?!