Anne Archet n’est pas seulement une talentueuse pornographe à la plume moqueuse et à l’imagination débridée, c’est aussi une collectionneuse avertie de cochonneries délicieusement licensieuses. A côté de ses écrits, vous trouverez donc de fort belles illustrations dans son Curiosa.
En ce moment, Anne Archet nous distille les planches d’une certaine Suzanne Ballivet que je trouve d’une grande puissance érotique. J’ai été d’abord surpris d’apprendre que l’auteure de ces dessins était une femme (tant elles sont rares à exercer dans ce domaine), et puis je me suis dit que la force de ses images venait peut-être justement de ce regard féminin. Les personnages sont beaux, respirent la douceur et le désir. Ils font l’amour.
Cliquez sur les images pour les agrandir.
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J’ai depuis longtemps dans la collection d’images que je recueille au fil de mes furetages sur la toile cette estampe un peu plus ambiguë et que je reconnais aujourd’hui être de la même auteure :
Sans qu’on puisse en être tout à fait certain, elle semble représenter une scène de viol. Et si trouble qu’elle soit, je suis excité par cette scène érotique. J’ai cru comprendre de mes lectures – et de quelques rencontres – que le fantasme du viol était plutôt un fantasme féminin.
Un soir d’été, lors d’une brève parenthèse enchantée, je revenais d’un diner en ville à P*** au bras de mon amante. Arrivés chez elle, j’allais pour l’enlacer et l’embrasser quand elle se déroba à mon étreinte et me repoussa violemment. Je fus interloqué une seconde et le déclic se fit : elle voulait jouer et je dus donc recourir à la force pour arriver à mes fins et lui violenter un baiser rageur. Cette scène inattendue m’excita puissamment et la suite de la soirée fut bestialement lubrique.
Mais oui pour le jeu de ton amante . Même si il n’est pas toujours facile à mettre en place car si c’est l’homme qui le suscite , la femme peut se vexer et tout d’un coup alors qu’elle en avait envie se sentir agressée. Subtil jeu et connivence entre amants :)
J’aime beaucoup ces illustrations aussi. ça donne envie de printemps tout ça!
On peut dire aussi qu’elles sont tordues. d:-)
Je n’avais pas pensé à me poser des questions sur ce fantasme du viol mais c’est vrai qu’il me semble être plutôt féminin, à la réflexion. Malheureusement, certains hommes sont plus durs à la comprenette!
Cristophe » Ah ! Affreux ton nouvel avatar dont on ne sait pas s’il s’agit de Benoît ou d’Hannibal. Je préférais Margaret (et ça me coûte de le dire).
Marie » Peux-tu expliciter ce « certains hommes sont plus durs à la comprenette » ?
Le premier, dans une situation similaire à l’anecdote que tu évoques (c’est ce qui m’y a fait penser), voire plus explicite, n’y jamais vu autre chose qu’une volonté de jouer les casse-pieds. Je conçois qu’un homme puisse ne pas partager ce fantasme et n’aie pas envie de jouer, mais je crois vraiment que, pour lui, c’était juste une façon de le taquiner gonflante. Je ne pense pas qu’il se soit douté qu’il y avait une invitation sous-jacente. Compte-tenu de l’état de notre relation, je n’ai pas eu envie d’être plus implicite.
Le deuxième, avec qui j’avais pu en discuter, était plein de bonne volonté et se creusait très gentiment la tête pour monter un scénario. Le problème c’est qu’il cherchait à monter un truc compliqué et se perdait dans des détails dont je n’avais que faire. Je ne suis pas arrivée à lui faire comprendre que pour moi ce qui comptait c’était l’esprit et que quelque chose de simple et de spontané aurait très bien fait l’affaire.
en plus d’en avoir au moins un peu envie, il faut en plus être à l’aise avec le fantasme de viol du côté « actif ».
si mes quelques luttes sont joueuses et espiègles,
je ne voyais pas le fantasme de viol sur le même ton.
disons que ce n’est pas un non qui veut dire oui.
j’aime l’idée du refus « vrai » mais qui ne sera pas respecté, pas entendu.
s’il n’est pas plutôt vrai.. ce n’est plus pareil.
ceci étant, ça va de soi qu’il y a consentement explicite au préalable.
Son style est inimitable, mélange d’érudition et de crudité troublant.
Effectivement, ces dessins sont intéressants. Il y a quelques dessinatrices, certaines spécialisées dans les pin-ups, d’autres dans le SM, mais vous avez raison, très peu dans l’érotique explicite.
Un viol vraiment, je ne sais pas… pas facile de représenter un visage dans une étreite, entre un sourire niais ou une expression d’extase un peu crue, voire ambigue. je ne parierai pas sur un viol mais plutot une scene buccolique charmante. c’est tout l’intérêt du truc, y voir ce que l’on y projette
Le fantasme du viol serait féminin ? mouais… sujet assez délicat. un non qui veut dire ouiiii, ça se comprend dans un regard, des reins qui se creusent, une main qui retient plutot qu’elle ne repousse. je pense que c’est un jeu érotique voulu par les deux. mais c’est un peu comme le cliché des femmes qui préféreraient les bad boys. un gentleman pervers, franchement, c’est mieux, non ?
B
En tout cas, ton 2e commentaire est beaucoup plus parlant et je te souhaite qu’au delà de ces deux « cas », tu aies pu trouver d’autres partenaires plus prompts à partager cette envie.
L’Onirique » C’est compliqué, cette histoire de refus vrai à transgresser. Mais je pense que ça a un sens entre certains partenaires, sans doute.
Brigit » Je n’ai pas de difficulté à le croire, A.A. sévit avec bonheur sur la toile depuis bien longtemps.
Concernant l’illustration, comme je le disais, elle est ambigüe et on ne peut pas formellement y reconnaître une scène de viol. Les deux amants sont nus, déjà, ils sont donc « en situation ». La position des bras semblent montrer un combat ; celui de l’homme maintient la femme au sol, celui de la femme semble repousser l’homme. Le visage de la femme semble exprimer de l’émotion mais pas de la peur.
Storia » J’ai pourtant fait court :)
Je ne suis pas ravi que mes tripes me fassent bouillir de colère et de peine, mais si ce qui en résulte, ce sont des textes qui plaisent à mes lecteurs, c’est toujours ça de pris !
la main gauche dit non, la main droite broute de l’herbe ! (elle aurait pu s’en servir pour le repousser)
lurkoeur » Obsédé comme je suis, je n’avais même pas pensé que ça pouvait être une scène de sodomie, mais dans ce cas, pourquoi pas, le bras qui servirait à maîtriser la profondeur de la pénétration… Doucement coco ! Il faudrait voir si cela correspond au passage du livre qu’illustre ce dessin.
Pour le reste, je suis pour ma part de celles qui ont plus d’une fois imaginé le viol parmi d’autres fantasmagories curieusement excitantes, quitte à ce que certains amants me regardent bizarrement sur cet aveu…
Concernant le fantasme de viol, j’étais moi aussi un peu interloqué au début, et puis j’ai observé que c’était assez récurent, du coup ça ne me surprend plus du tout :-)
(Je n’irai pas jusqu’à dire que le pseudo est aussi commun que le fantasme, néanmoins ;-)
mais serait-ce trop de sans-gêne ?
…Et puis quand je prends des pseudos compliqués on m’accuse, on m’incrimine et on me surnomme en raccourcis… :)
Le volubilis est aussi, à la base, une plante fort jolie et parfois d’un bleu charmant, que j’aime faire fleurir dans ma campagne. D’où la communauté du mot.
Donc, ça vous peine… Volubilys, je peux ?
voili voilou, volubilement vôtre
C’est juste que ça me fait drôle, et à quelques anciens de mes lecteurs aussi puisque cette Volu là fit partie de notre burposphère…
Storia » Je me demande si Volu n’est pas la première des blogueuses que j’ai violemment désirées :)
Vagant » Attention à ce que tu dis, tu pourrais te prendre des remarques offusquées de la Vachère ;-)
Hum… C’est étonnant parce que je n’avais pas vu la scène du viol dans sa dimension « auditive » (et la scène que j’ai vécue et relatée était d’ailleurs plutôt silencieuse). Mais, comme je le disais, je pense que c’est plutôt un fantasme féminin, et en tant qu’homme il faut l’apprécier … pour le plaisir de l’autre plus que pour le sien propre.
Ça vous inspire quoi, à vous, ce fantasme ? (oui, oui, je suis curieux)