
Une courte recherche m’a permis d’identifier Venturi comme étant l’auteur de ce dessin extrait de l’album L’amour à la hussarde. Les dessins sont soignés, mais le texte m’a fait mal aux yeux.
Cela ne vous effrayez-vous pas non plus un peu, amis lecteurs ?
Source illustration : Old Erotic Art
tu n’aimes-tu pas ?
;)
B
( Entendu dans un labo à Montréal quand j’y étais étudiant: « tu veux-tu checker la job à l’output ? » )
Vagant » Brigit parle de Joual mais la couleur de peau de l’héroïne me fait plutôt penser à un parler des Antilles. Cela étant dit, je ne sais pas si Brigit était sérieuse ou pas en parlant de Joual (j’ai checké rapidement sur Wikipedia mais je n’ai pas trouvé l’input).
il y a même d’une part la double question du joual comme créole et du créole comme joual… débat de linguistes.
mieux encore, l’article en anglais (http://en.wikipedia.org/wiki/Joual) est plus précis sur les origines du joual bien que l’aspect « politique » en soit gommé.
le français du Québec étant issu du français parlé au nord de la France avant la Révolution, la langue importée de France serait donc paradoxalement « plus pure », en tout cas plus proche du français de la fin du XVIIIè siècle. ce qui nous approche de ces hussards qui semblent tant intéresser cette jeune personne…
mais le joual, c’est surtout un parlé populaire des ouvriers et des paysans du Québec qui à cause de leur isolement et du manque d’accès à l’éducation, ont conservé des expressions anciennes qu’on retrouve encore dans les langues régionales (patois) mais aussi à Paris dans le vocabulaire des métiers traditionnels.
c’est important de noter à quel moment l’isolement ce se fait. ont peut donc dire que ce français se préserve des influences pendant environ 150 ans car ensuite, lorsque ces personnes pauvres arrivent à la ville au XXé siècle, elles intègrent les mots anglais de l’industrialisation et de tous les jours qui manquent à leur français.
alors que les milieux plus aisés et plus éduqués se revendiquent du français de France moderne, c’est à dire contemporain mais figé au XIXè.
pas simple n’est-ce pas ? en clair, les intellos québécois veulent parler le français des parisiens alors que les prolos québécois parlent le français des aristos du siècle des lumières mélangé à de l’anglais !
ce n’est que quand les revendications identitaires, voire séparatistes, prennent de l’ampleur que le joual, que beaucoup considèrent alors comme de l’argot ou du mauvais français, devient une langue identitaire et revendiquée comme telle. alors qu’elle est en réalité très « polluée » par l’anglais ! (créolisée ?)
maintenant, est-ce que les hussards de l’empire utilisaient des tournures de cette sorte, tel ce marqueur interrogatif « tu » ? à vrai dire, je n’en sais rien… et je suis assez dubitative.
cher CUI, je crois que si vous allez au Québec, il faudra que vous acceptiez d’avoir un peu d’indulgence quant à votre usage très châtié, voire assez rigide, du français. quoique, en certaines circonstances, je ne doute pas que les québécoises apprécient votre rigidité d’expression, surtout corporelle, mais là ce sera plus du body language, et donc les mots et la syntaxe à ce stade auront peut-être un intérêt relatif.
tout comme ce phylactère qui, somme toute, n’est pas l’intérêt principal de ce dessin !
Vagant » Faudrait lire le bouquin pour savoir d’où sort cette gonzesse…
Je suis allé voir la page Wikipédia suite à votre premier commentaire, déjà pour savoir ce qu’était le Joual (merci toutefois de votre explication, très claire et riche à la fois) et ensuite pour y chercher (en vain) si l’on trouvait des tournures semblables à celle ayant provoqué cette note (de feignasse).
C’est vrai que je suis très à cheval (particularité qui peut être aussi appréciée à l’occasion) sur l’orthographe et la grammaire, malgré toutes mes insuffisances dans ces deux domaines, mais je ne crois pas être si rigide que ça (oups dommage) et je m’autorise moi-même quelques entorses, au nom de la licence poétique. Le barbarisme est mon ami.
Quant aux Québécoises, j’aimerais vraiment faire leur connaissance d’un peu plus près, j’ai cru sentir qu’elles avaient une liberté et une décontraction pour la chose sexuelle qui manque parfois dans notre vieille France.