[728] Quelques morts

Je crois que c’est une des spécialités du mois de janvier, en concurrence avec la galette à la frangipane : les morts.

Philippe Séguin – Arrêt cardiaque

Une des rares personnalités de droite qui inspirait le respect. Je fais partie de ceux qui ont vu le fameux débat sur l’Euro le traité de Maastricht avec François Mitterrand, ouais, un machin qui me classe direct dans la catégorie des vieux schnocks.
Il y a toujours un part d’incrédulité à constater que certains esprits animés d’une fibre sociale puissent être, malgré tout, de droite (ça me fait la même chose avec Simone Veil et une poignée d’autres hommes (ou femmes) politiques de l’autre bord, de même qu’on peut être frappé de stupeur devant Bernard Tapie défendant des valeurs de gauche – mais ça aussi, il faut être un vieux schnock pour l’avoir vécu). Il est mort pas très vieux et, paraît-il, très gros ; j’imagine donc qu’il est mort plutôt heureux, les artères bouchées par ses excès à table, ou alors qu’il aura mal digéré la réforme de la Cour des Comptes qui n’augure pas grand chose de bon sur la volonté de l’État de surveiller et éviter ses excès, passée au Sénat il y a à peine quelques semaines.

Mano Solo – Syndrome Immuno-Déficient Acquis

À vrai dire, je n’étais pas très fan de Mano Solo, on peut même dire que je ne connaissais pas beaucoup son œuvre (et ce que j’en connaissais ne me donnait pas envie d’approfondir).
Quand bien même, sa disparition ne m’a pas tout à fait laissé indifférent. Avec sa mort, c’est un peu du combat contre le Sida qui meurt.

Kristina Rady – Suicide par pendaison

Où le monde de Bertrand Cantat se teinte bien plus de Noir que de Désir
Dur, dur !

Éric Rohmer – Vieillesse (cause non annoncée à l’heure où je vous parle)

Contrairement à Philippe Séguin, Rohmer aura attendu l’âge vénérable de 89 ans avant de casser sa canne (plutôt maigre, lui). J’ai déjà dit ici tout le bien que je pensais de ce réalisateur. Je constate, en revisitant sa filmographie, qu’il m’en reste encore un grand nombre à voir, à commencer par ses derniers opus (les critiques étaient pourtant bonnes pour Triple agent, mais je l’ai raté) ou ce plus ancien film qui révéla Fabrice Lucchini, Perceval le Gallois.

Mais je chéris le souvenir de l’émotion que m’avait procuré Pauline à la plage quand j’avais découvert ce film (et avec lui son réalisateur), émotion suivie par le plaisir de ses films suivants (Les nuits de la pleine lune, et bien d’autres) et passés, vus au ciné-club ou à la télé (c’est sûr que Le genou de Claire, ça change de 40 ans et encore puceau).

http://www.dailymotion.com/video/x3h4eo_pauline-a-la-plage-ep-02-1983

[727] En Avatar ou pas

(ouais mon titre est tiré par les cheveux mais so what? ce n’est ni le premier, ni le dernier !)

Le gros buzz

Je n’étais pas spécialement attiré par ce film. Avec l’âge, j’ai appris à me méfier des grosses machines américaines, ne les fuyant pas mais les consommant avec parcimonie, comme les fraises Tagada au goût terriblement chimique mais goûtant terriblement l’enfance. La grosse campagne de publicité avait donc glissé sur moi comme la brise, je n’avais pas vu la bande annonce, et même, je ne savais pas trop de quoi il était question.

Quand le film est sorti en salle, je n’ai même pas lu de critiques, juste entendu quelques bribes qu’on m’en rapportait : « histoire un peu simpliste », voilà tout ce que j’en retenais.
Aller le voir était dans le champ des possibles, surtout à la faveur d’un programme ciné peu exaltant.

Le déclic

Pendant qu’après Noël, j’allais faire un peu de ski, ma femme va le voir avec son frangin et sa nièce. Verdict : certes, scénario pas très surprenant, personnages un peu manichéens, mais visuellement, ça valait le coup et je pouvais y emmener, selon elle, ma progéniture. Je profite donc de l’oisiveté des vacances de Noël pour embarquer mes deux filles, la paire de lunettes polarisantes achetée par ma femme (car oui, désormais, pour les films 3D, il faut acheter les lunettes) et direction le cinéma le plus proche de chez moi qui joue le film en 3D et en v.f. (v.o. sacrifiée sur l’autel de la paternitude).

Le spectacle

Avatar est un film à grand spectacle qui ne vole pas cette appellation. Évidemment, la 3D a elle seule est un dispositif suffisamment étonnant (et pas encore galvaudé, même si les films qui sortent dans ce format ont tendance à se multiplier depuis quelques mois) pour vous en mettre plein les mirettes. (Certes, le film est également visible dans une majorité de salle en « 2D » mais pour ceux qui ont la possibilité, quitte à payer quelques euros de plus, de visionner ce film en 3D, je ne peux que chaudement le conseiller.) Et ce pendant pas loin de 3 heures. On sort donc de la salle les yeux et l’esprit emplis des images de l’univers créé par James Cameron dans son film.

Une image capturée sur une bande annonce, ne trouvant pas, dans les photos mises à disposition par la production, une image correspondant à ce que je voulais illustrer.
Une image capturée sur une bande annonce, ne trouvant pas, dans les photos mises à disposition par la production, une image correspondant à ce que je voulais illustrer.

À mi-chemin entre le film classique et le film d’animation (désormais, la qualité des images de synthèse est telle qu’on ne fait plus facilement la différence entre ce qui est capturé et ce qui est calculé), Avatar rend terriblement réelle la planète Pandora et toutes les créatures qui la peuplent. Pandora ressemble d’ailleurs plus à une Terre-bis qu’à une planète vraiment nouvelle. De son apparence depuis l’espace (c’est une autre planète bleue) à sa faune (le peuple Na’vi ressemble drôlement aux hommes, en un peu plus élancé et … bleu, et tous les autres bestiaux ressemblent à des cocktails d’animaux connus. On devinera donc rapidement que le machin noir entre panthère noir et chien-loup n’est pas très gentil, de même que le rhinocéros-requin-marteau, alors que le cheval-hippocampe sera la première conquête de l’homme du Na’vi, et le ptérodactyle-dragon la seconde) comme sa flore (avec une prédilection marquée pour la végétation phosphorescente). Sans doute le spectateur lambda doit-il ne pas trop perdre ses repères. De même l’absence d’ambiguïté chez les personnages (on sait tout de suite qui est bon, qui est méchant, et on devine très vite de quel côté basculera l’ambivalence affichée du personnage principal), la structure très classique hollywoodienne de la narration (avec le message écolo new-age limite « mythe du bon sauvage ») font que ce n’est pas vraiment le suspens qui nous accrochera à nos sièges comme un thriller implacable, mais le talent indéniable de cette mise en image.

Le verdict, les influences

Avatar réussit l’exploit de ne ressembler à aucun autre film … tout en faisant penser à beaucoup d’autres films. J’ai lu par ci par là différentes critiques faisant le lien avec des films comme Danse avec les loups, Pocahontas, Lawrence d’Arabie, Dune, et d’autres encore. Mais celle qui m’a sauté aux yeux avec la plus grande évidence, c’est l’influence de Princesse Mononoké d’Hayao Miyazaki : même forêt mystique et lumineuse (les kodamas — ou sylvains – de Mononoké pouvant avoir inspiré les graines de l’arbre des âmes, mi fleurs, mi méduses d’Avatarnos illustrations ci-dessus et ci-dessous) que l’homme veut détruire/conquérir pour en extraire un minerai précieux, au mépris des dieux/créatures qui le peuplent.

les kodamas, petites créatures sylvestres phosphorescence au bruit de crécelle
les kodamas, petites créatures sylvestres phosphorescence au bruit de crécelle

Une grosse différence étant que là où Miyazaki propose des personnages complexes et ambigus et une fin plutôt sombre (mais, elle même, ambigüe), Cameron, lui, reste dans un manichéisme avec happy end très hollywoodien dont j’ai déjà parlé plus haut. Pour autant, le fait que ce film s’inspire de nombreuses œuvres précédentes n’en fait pas pour autant un film sans intérêt. Après tout, on trouve aussi dans de nombreux contes pour enfants des trames semblables (les parents pauvres qui abandonnent les enfants, la méchante marâtre, la rencontre avec un prince charmant, etc.) sans qu’aucun annule l’autre. Il faut tout de même du talent pour ne pas faire de ces influences une immonde bouillie

Pour finir

Une petite mention pour l’acteur Sam Worthington que j’ai trouvé vraiment charmant, et un lien vers une critique lue sur le site Krinein magazine avec laquelle je me sens particulièrement en phase.

Enfin, je vous signale que ce film est, à ce jour, le plus cher jamais produit (300 M$ pour le film + 200 M$ pour la pub, le tout déjà amorti bien évidemment) et que les acteurs ont signé pour une … trilogie ! Ouh la !

[726] 24 heures chrono

9 h 10 – J’émerge du lit conjugal (c’est bon les vacances). C’est déjà foutu pour faire tout ce que j’imaginais faire aujourd’hui où, pour bien faire, il aurait fallu que je sois dès 9 heures dans le sud de Paris. Il y a des choix plus facile à faire que d’autres. Celui de ce matin, c’était roupiller.

9 h 18 – Je mets à tiédir au four (à 100°C) ma demie portion de Kouign-Aman pour le petit déjeuner tandis que je file prendre ma douche. Moment de méditation rituel indispensable à mon réveil. J’adore plaquer le pommeau de douche sur mon visage et sentir l’eau chaude ruisseler sur tout mon corps. J’aime aussi passer mon savon (j’utilise un savon simple, pas de gel) sous mes aisselles, sur mes épaules, entre les orteils, sur mon sexe (plus ou moins érigé au gré de mes rêveries) que je lave avec application, ainsi que toute la zone désormais douce et lisse qui l’entoure.

9 h 26 – Aujourd’hui sera une journée glabre : je rase ma barbe de quelques jours avec un rasoir à trois lames, effectivement plus efficace qu’un rasoir à deux lames (je sais qu’on en trouve désormais à quatre lames – quo non ascendam ?). En revanche, je ne passe pas la tondeuse dans mon bouc pour que les poils restent doux.

9 h 44 – Après m’être habillé, je me régale de mon Kouign-Aman fondant que j’accompagne d’un verre de jus de fruit (indispensable) et d’un bol de Tonimalt.

10 h 16 – J’extrais du box où je le tiens au chaud (disons, « au moins froid ») mon scooter et roule prudemment sur les premiers mètres du parcours, entre neige et verglas. Plus loin, les routes sont sablées et ne glissent pas, ce qui ne dédouane pas d’une conduite sage. J’arrive donc sans encombre à la trésorerie de ma ville où je dois régler le solde de ma taxe d’habitation (suite à notre PACS l’an dernier, il y a eu quelques erreurs de rapprochement des différents contrats de mensualisation). Je prends un ticket dans le distributeur et – ding ! – je suis immédiatement pris en charge par un agent qui règlera la situation en moins d’un quart d’heure. Ça, c’est fait.

10 h 37 – Je prends la direction de Paris. Ça roule bien sur le périph’.

11 h 05 – J’arrive à l’Institut Alfred Fournier pour un dépistage IST (je n’oserai dire « périodique », vu que le dernier commence à dater sérieusement) ainsi qu’une sérologie Hépatite B que je dois faire depuis plus d’un an. « C’est complet pour ce matin, repassez dans l’après-midi » m’indique-t-on. Je ne suis pas surpris, on m’avait prévenu d’arriver en début de matinée (cf. 9 h 10) vu que la majorité des médecins ont été réquisitionnés pour le vaccin H1N1. Je doute d’avoir le temps de passer l’après-midi et repousse donc sine die.

11 h 18 – Je me gare devant les Galeries Lafayette de Montparnasse où je finis par dénicher les cadeaux de Noël qui me manquaient pour ma chère et tendre.

12 h 10 – J’appelle C*** pour lui dire que je serai en avance au rendez-vous que nous avons ensemble, à 13 heures, au restaurant T***. Il essaye de m’y rejoindre dès que possible.

13 h 01 – J’arrive sans aucune avance devant le restaurant. Il faut dire que j’ai parcouru la (longue) rue Saint-D*** dans les deux sens avant de trouver le restaurant que j’avais loupé, fasciné par la devanture de la boulangerie qui lui faisait face. Je suis néanmoins le premier sur place et je patiente en feuilletant Libé.

13 h 10 – Quand C*** fait irruption dans le hall du restaurant, je découvre que la troisième personne avec qui nous allons déjeuner était également déjà présente elle aussi. J’aurais sans doute pu la reconnaître à son arrivée, avec la description que m’en avait faite C***, si je n’avais pas été plongé dans mon journal. I*** est une brune charmante. « Trouve-moi un mari » avait-elle demandé à C***. « Un mari, je ne sais pas, mais un amant, je peux », lui avait-il répondu, et ce rendez-vous était donc sa tentative d’entremise.

15 h 24 – I*** s’éclipse au terme de ce long et agréable déjeuner. Qui voit se confirmer que le lièvre à la Royale est meilleur que le cheeseburger, fussent-ils cuisinés par le même chef. Un peu plus cher, aussi ! Au débrief qui suit, je demande à C*** jusqu’à quel point I*** est au courant de mes turpitudes. J’avais senti que ce point était assez réduit, ce que C*** me confirma. J’avais quand même glissé au court du repas que j’avais récemment participé à un trio, et quelques autres allusions lui permettant de se faire une idée de l’oiseau (sic) qui lui faisait face. Au finale, je ne crois pas lui avoir inspiré quelque chose qui aille au delà de la curiosité bienveillante. À suivre ?

15 h 50 –Toujours pas de nouvelles de V*** à qui j’ai proposé cette après-midi un petit dépannage informatique (« Tu la sens ma grosse barrette mémoire ? »), et manque de chance, mon téléphone déchargé n’est plus en mesure de recevoir un appel ou un SMS de sa part. J’interromps donc momentanément mon marathon parisien pour un retour à la case « maison » où je vais recharger mon portable et vérifier que je n’ai pas reçu un courriel ou tout autre signe de vie de V***. Pour gagner du temps pour la suite de mes activités, je laisse mon scooter stationné dans la rue.

17 h et des brouettes – Là, j’avoue que c’est un peu flou : pas de nouvelles de V***, j’en profite pour surfer un peu et prendre contact avec les personnes avec qui je poursuivrai, dans deux heures, ma soirée. Je me fais notamment préciser le point de rendez-vous. Je fais également causette avec N*** en lui proposant, notamment, de démarrer sa soirée avec nous. Elle décline, ayant d’autres engagements. Ça m’énerve un peu, car j’aurais bien aimé la rencontrer en 2009 et ce soir semble le dernier créneau dans l’année.

17 h 25 – Je reçois un SMS de V*** qui me confirme son indisponibilité. Pas de regret à être rentré à la maison, du coup.

19 h 02 – J’enfourche mon scooter pour rejoindre à 19 h 30 mes compagnons de soirée. Il y aura É***, C*** (pas celui de tout à l’heure, une autre), V*** (pas celle de tout à l’heure, une autre) et F***.  Il faut que je fasse le plein donc, direction la station essence la plus proche.

19 h 18 –Houston, we’ve got a problem! Après avoir fait le plein, mon scooter redémarre mais ses roues restent bloquées. Un frein qui a dû se bloquer à cause du gel. C’est ce que je suppose, mais je suis incapable d’établir un diagnostic plus précis et, a fortiori, de le réparer. L’employé de la station service ne se révèle d’aucun secours. En forçant sur l’accélérateur, j’arrive à déplacer laborieusement mon scooter de quelques mètres dans une odeur de caoutchouc brûlé et à le mettre dans un endroit « sûr » où je le cadenasse. Un motard en scooter vient faire son plein. Je lui demande quelques conseils mais il s’avère aussi impuissant que moi devant la situation. J’ai la réflexion suivante : « Considérons le scooter indéplaçable sans l’intervention d’un dépanneur. Si je l’appelle maintenant, je risque d’être immobilisé une heure ou deux et de ne pas être en mesure de croiser V*** qui ne sera là qu’en début de soirée à qui j’ai promis une disquette 5″¼ (un collector) et ça me gave aussi de rater le repas. J’appellerai donc l’assureur en fin de soirée en espérant que personne n’ait la pénible idée de me voler mon scooter d’ici là. » Le motard accepte de faire un petit détour pour moi jusqu’à mon garage où je récupère ma chère 106 Kid, compagne de tant de turpitudes et pourtant quelque peu reléguée à l’arrière plan depuis que je suis équipé d’un deux roues (un trois roues, en fait, puisqu’il s’agit d’un Piaggio MP3).

20 h 07 – J’ai prévenu mes compagnons de mon infortune et du retard résultant. Je sors prudemment du box mon véhicule de la dernière chance et prend la direction du 10e arrondissement, moins rapide, mais plus au chaud !

20 h 31 – Je n’ai qu’une heure de retard à notre rendez-vous du soir. Les embouteillages étaient raisonnables et j’ai trouvé à me garer sans souci (sur une place réservée aux transports de fond, certes). En fait, j’arrive le dernier mais les autres viennent à peine d’arriver. C’est le temps de commander les cocktails. À la bataille mojito vs. Cointreaupolitain, j’appartiens au clan des perdants à 2 contre 3.

22 h 45 – La discussion a défilé à bâton rompu, légère, joyeuse. Mais l’heure est venue de passer à d’autres plaisirs. Dans le grand cirque libertin, V*** est une contorsionniste de renom, mais elle n’est pas montreuse d’ours. Elle nous tire donc sa révérence nous laissant tous les quatre poursuivre notre soirée entre huit z’yeux.

Sienna Miller et Filippa Hamilton, par Bruce Weber pour le calendrier Pirelli 200323 h 01 – Après une petite marche, nous rejoignons la confortable chambre d’hôtel de F***. Çà et là, quelques stigmates de la soirée de la veille qui a laissé É*** sur sa faim. La barre est posée, et avec É*** en forme, elle est posée haut !

23 h 01′ 35″ – É*** est à poil et nous demande pourquoi on traîne.

23 h 02 – F*** relève le gant avec courage et détermination tandis que je démarre un peu plus en douceur avec C*** qui a fait l’effort de mettre des bas dans la nuit glacée parisienne ; autant ne pas les enlever en huit secondes. Mes mains s’activent à frictionner ses fesses fraîches.

23 h 33 – F*** et É*** s’agitent à côté de nous. Le lit couine, É*** gémit, F*** ahane. Boum boum boum ! Le voisin de la chambre d’à côté n’a pas l’air d’apprécier le programme qu’on lui offre (ça change pourtant du porno à péage généralement proposé dans les hôtels). Le pauvre n’est pas au bout de sa peine. Il a surtout déclenché nos rires !

0 h 12 – C***, à quatre pattes au bord du lit, me tend ses fesses généreusement. Son œil sombre cligne à mon attention et je ne résisterai pas longtemps à son appel.

0 h 30 – J’envoie un petit SMS à N*** pour lui demander des nouvelles de sa soirée (et me rappeler à son bon souvenir). Elle me répondra par deux fois mais je ne découvrirai ses messages que plus tard. Je suis déjà reparti au charbon.

1 h 24 – É*** finit par trouver le chemin de l’orgasme et se met à chanter comme une alarme de voiture. Bizarrement, aucune réaction de notre voisin. Il se sera endormi, ou résigné, ou bien aura trouvé le trou dans le mur lui permettant de ne pas se contenter de la bande son et de son imagination.

1h 58 – Nouvelle permutation des partenaires (à 4, cela a vite tendance à tourner à 2 + 2, surtout quand les partenaires ne sont pas tous bi). Je m’enfonce en C***, couchée sur le flanc, une jambe relevée.

2 h 15 – Tout le monde est un peu en fin de batterie. É***, même pas sous la torture, avoue être rassasiée. L’événement, historique (cela se produit deux ou trois fois par an), est immédiatement consigné. (On hésite à réveiller le voisin pour l’en notifier.)

2 h 22 – Je me prends une bonne douche avant de me rentrer chez moi. Quoi que… N*** m’a laissé plusieurs messages, et j’y réponds.

2 h 30 – J’abandonne avec les salutations d’usage (incluant la langue dans la bouche) l’aimable assemblée qui va finir sa nuit avec Morphée (remplacé au réveil par un autre larron hémisélénophore).

2 h 55 – Après radio-guidage par SMS, j’arrive rue *** où j’enlève N*** à l’affection des siens. Pour la rassurer sur mes intentions pacifiques, je colle mes lèvres sur les siennes en caressant ses seins.

3 h 38 – Nous sommes chez N*** qui a mis de la musique douce (erreur fatale ?), nous a servi un ti-punch où je n’aurai que trempé mes lèvres, étendus sur son lit, sous sa couette car il ne fait pas très chaud.

4 h 20 – Au vu de nos états respectifs, nos jeux érotiques sont sur le registre doux et caressant (pas le genre à susciter des boum boum boum ! chez un voisin aigri, quoi). Une érection finit par survenir, qui retombe le temps que je trouve un préservatif dans une de mes poches.

4 h 23 – J’entends la respiration lourde de N*** qui s’est endormie dans mes bras. Je me demande ce qu’elle va penser de moi après cette prestation médiocre. J’ai péché par excès d’orgueil, mais je me dis que N*** a aussi surestimé ses forces. Je ne m’abandonne pas totalement à la douceur du moment même si je serais tenté de m’endormir aussi sous cette couette chaude et parfumée.

4 h 45 – J’entends un bruit de clé dans la porte, et un couple qui entre. Heureusement, j’avais été prévenu de leur arrivée probable ! Leur arrivée donne le signal de mon départ, il est temps pour moi de filer après quelques civilités d’usage (sans langue dans la bouche).

5 h 07 – J’arrive à la station service où j’avais abandonné mon scooter qui a le bon goût d’être toujours là (mais toujours aussi bloqué). J’appelle le service d’assistance de mon assurance qui prend mes coordonnées et m’annonce que le dépanneur arrivera … d’ici deux heures (seulement !). Il a mes coordonnées et m’appellera avant d’arriver sur place. Du coup, je rentre chez moi pour me coucher, sachant qu’il faudra que je me relève rapidement.

6 h 00 – Mon téléphone portable, laissé en évidence près du lit, nous réveille ma femme et moi. Je lui explique la situation (je ne l’avais pas réveillée à mon arrivée), me rhabille dare-dare et retourne à la station service.

6 h 23 – Le dépanneur n’en a pas pour longtemps à diagnostiquer (et réparer) la panne : câble du frein de parking gelé. Si j’avais garé mon scooter dans son box, tout ça (enfin, non, pas tout ça) ne serait pas arrivé. Je gare ma 106, ramène mon scooter à la maison, retourne récupérer ma 106 en footing, la range idem dans le box et retourne chez moi pour, enfin, pouvoir dormir.

7 h 03 – Je crois que la journée a été bien remplie ! Elle n’a pas trop le temps de défiler devant mes paupières vite closes. Repos, enfin !

9 h 10 – Dans un état de demi-sommeil, je profite d’une fellation offerte par ma compagne. Trop à la masse pour atteindre l’orgasme, je l’invite à renoncer et je replonge dans mon coma.

ornement séparateur

Un bon réveillon à vous tous et à l’année prochaine !


Illustration pas plus contractuelle que d’habitude : Sienna Miller et Filippa Hamilton, par Bruce Weber pour le calendrier Pirelli 2003.

[724] Une bonne branlée

cinquième évangile
« Si Saladin s'empare de ce coffre, la foi chrétienne en sera à jamais ébranlée » dit l'accroche

Ouais, ben vu ce qu’il reste de la foi chrétienne dans nos contrées impies de nos jours, c’est pas la peine de lire la bédé pour comprendre que Saladin a réussi à le choper, ce coffret.

[722] Histoire d’Os

J’ai récemment déjeuné avec C*** qui choisit toujours de bonnes adresses pour se remplir la panse et se vider le portefeuille, dans un mouvement qui ne contredit pas le second principe de la thermodynamique.

Allez savoir pourquoi, ce qu’il y avait dans mon assiette l’a inspiré et c’est pourquoi j’ai le plaisir de vous présenter ces deux clichés (oui, c’est bien moi derrière la ch’mise grise, où où où !).

Sacré os à moëlle« Jusqu’à 40 42 ans, j’ai cru que c’estoit un os ! »

Tiens, voilà du boudin

♪ C’est bon pour ce que j’ai
Ça me fait du bien
Les petits boudins
C’est facile et ça
N’engage à rien
Les petits boudins ♪
(air connu)

Sinon, en entrée, il y avait aussi une salade de tétons de vache (légèrement croustillante), mais ni lui ni moi n’avons osé goûté, couards que nous sommes.

[721] En avoir ou pas (acte 2)

Se jeter à l’eau

Je suis un petit cachotier. Quand j’ai publié cette note sur les sexes épilés ou non, je m’étais déjà résolu à refaire, pour ma part, un test. Par curiosité. Pour voir si c’était un plus ou un moins, à la fois sur des critères esthétiques, pratiques, érotiques, sensitifs… Une amie m’avait parlé des salons estetika, spécialisés dans l’épilation intime. Je me suis dis que, pour une première fois, autant s’adresser à des spécialistes, en particulier habitués à une clientèle masculine (ce qui, je suppose, ne doit pas être le cas de tous les salons). Une première fois, il y a quelques années, j’avais voulu tenter l’expérience, pour faire plaisir à une amante, mais je n’avais pas osé (je crois même tout simplement que je n’avais même pas pensé à) aller dans un salon et je m’étais fait ça à la mano, avec rasoir et crème dépilatoire choisie en magasin après force tergiversations (je crois me souvenir d’avoir opté pour une crème Veet spéciale peaux sensibles). Je dois vous dire que le résultat était loin d’être nickel. Certes, j’étais confronté au choc (!) visuel de mon pubis nu, mais pour la douceur et la netteté, c’était pas ça. Bref, plus de six ans après cette expérience en demi-teinte (puisque j’avais tout laissé repousser en me disant que ce n’était pas mon truc), je décide de revoir ce que ça donne, notamment inspiré par Mademoiselle Six qui, avec insistance, vantait les bienfaits de l’épilation totale en terme de sensations (même si, probablement, son argument visait surtout les femmes), bien que j’eusse moi maintes fois soutenu que je me préférais poilu, tel que Dieu m’avait fait. Après tout, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, et vu la girouette que je suis, je suis loin d’être un imbécile.

Après une rude négociation pour l’horaire du rendez-vous, je réussis donc à obtenir un rendez-vous qui ne soit pas à l’heure de mon comité de pilotage, mais après. Entre copil et coupe-poil, je décide de me prendre une bonne pinte de bière dans un bar voisin, me disant que ça pourrait sans doute avoir quelques vertus anesthésiques. Les quelques femmes au courant de mes intentions m’avaient en effet invité, rigolardes, à m’apprêter à souffrir (comme une revanche sur leur écot périodique aux exigences esthétiques de notre société ). N’étant pas arrivé à finir ma deuxième pinte, je me rends au salon avec un quart d’heure d’avance. À côté de moi patiente déjà un autre homme, lui aussi en costard-cravate, et qui prendra quelques minutes après son départ, la place d’un troisième homme au look de cadre dynamique. J’en déduis hâtivement une étude sociologique sur le profil des hommes épilés qui sera par la suite démenti par mon esthéticienne officiant en cabine lors de notre conversation « comme chez le coiffeur ». En outre, de ma (future) cabine, c’est une charmante trentenaire qui sort et je m’amuse à imaginer sa sensation à elle, avec son sexe à nouveau tout nu et tout lisse plaqué contre son jean moulant ou une culotte soyeuse.

Les choses sérieuses

Quelques minutes après, on m’enlève à mes rêveries pour m’inviter à m’installer dans la cabine. Heureusement, on me précise ce que l’on entend par là : enlever le bas. J’ôte donc ma veste, pour rester en chemise (il faisait plutôt chaud dans cette petite pièce) et tout le bas, y compris les chaussettes, ce qui est évidemment inutile compte tenu du but poursuivi, mais indispensable quand un gentleman ôte son pantalon devant une femme. Je commence à entrer dans le dur, comme on dit dans le bizness, et j’écarte rapidement la question qui m’inquiétait au préalable : ne risqué-je pas d’être en prise à une érection incontrôlée en pareilles circonstances ? Je me dis que je vais faire comme si c’était le médecin et que la situation était exempte de tout contexte sexuel. Ce qui est en fait faux, non pas en raison de la manipulation elle-même, autour du sexe, mais de sa finalité, totalement liée à la sexualité (les arguments concernant l’hygiène sont à écarter, ils sont fallacieux : les poils sont au contraire connus pour évacuer la transpiration).

Bref ! un peu comme sur une plage nudiste, j’essaye de débrancher le moteur libidinal pour rester un client exemplaire. J’explique à la demoiselle mon passif et mon attente, et après avoir évidemment dit du mal de la crème dépilatoire, elle s’attaque au buisson fourni de mon pubis. Le moment de vérité approche… Elle applique une première bandelette de cire tiède (un mélange vert sombre, qui ne sent pas le miel ni la cire qu’utilisait ma mère jadis), puis une deuxième, ailleurs, le temps que la première sèche et puis – Scraaaatch ! premier arrachage. Ouille. Je serre les dents et ne crie pas. Je commence à voir à quelle sauce je vais être mangé et me dis que ça devrait donc être supportable. Les scratchs se suivent et se ressemblent, et j’en profite pour faire un peu causette. C’est ainsi que j’apprendrai qu’il n’y a pas que des cad’sup’ dans cette tôle, mais aussi des chauffeurs de taxi et des gens du cinéma.
– Scraaaatch !
— Mais aïe !!!
Je relève mon torse allongé pour accompagner ce cri retenu. Ah, oui, cette zone-là (le creux de l’aine) est un peu plus sensible, et ce sera le moment le plus pénible de la séance. Il y aura une petite poignée de ces moments sensibles, mais en fait, la douleur, si elle est vive, reste très brève et je n’ai pas versé de larme ! Ouais, parfaitement les filles, j’ai été un homme !

À un moment, elle m’a demandé de tenir mon sexe (sans prononcer ce mot) en l’étirant et le maintenant latéralement pour y épiler les rares poils qui s’y trouvent. Paradoxalement, ni cette zone, ni celle des testicules, pourtant si propices aux sensations fortes sous les feux de l’amour, ne se révèlent très sensibles pour l’épilation. Par la suite, mon esthéticienne a manipulé mon zizi toute seule. Selon une de mes interlocutrices lors du débrief, il se pourrait qu’elles demandent aux hommes de tenir leur sexe pour éviter les érections intempestives, et que, rassurée sur ma totale inertie, elle se soit affranchie de cette précaution.

Pendant la quasi intégralité de la séance, j’étais un peu comme chez le docteur pour me faire vacciner : je ne regardais pas ce qu’on me faisait. Je l’ai interrogée sur le cliquetis rapide que j’entendais par intermittence, c’était elle qui, à la pince à épiler, ôtait certains poils à la main avec une dextérité et une rapidité impressionnantes. L’occasion de discuter sur les qualités d’une bonne pince à épiler (de fait, je ne l’ai pas attendue pour faire la différence entre les pinces de merde et celles qui font leur job).

Vient le moment de s’occuper de mes fesses, pardon !, de mon sillon inter-fessier (SIF pour les intimes). Moment que je redoutais, parce que, quand on s’arrache un poil du cul, ça fait mal (à ce sujet, ami lecteur, quand vous me croiserez en live, pensez à me demander de vous raconter ma blague sur le poil de cul, c’est d’une finesse rare). Et ben pas du tout, qu’elle me dit, vous verrez que ce n’est pas sensible. Et, de fait, c’est passé comme une lettre à la poste et, croyez-moi, je crois que c’était l’endroit dont j’avais le plus envie qu’il soit débarrassé de ses poils, et si j’avais su que c’était aussi fastoche, j’y serais allé plus tôt !

NB : Pour ceux que ça intéresse, vous pouvez aller jeter un œil sur la page Wikipedia fléchée par niki qui contient même une vidéo d’épilation pour-de-vrai.

Pour conclure la séance, un peu de talc et des conseils d’entretien et « rendez-vous dans quatre semaines ». Je décide de mettre à profit ce temps pour réfléchir à la « coupe » que je demanderai à mon prochain passage, car, dès ce moment, je sais qu’il y aura une suite, mais je ne sais pas encore dire laquelle : vais-je apprécier la vision de ce sexe déplumé sans sa toison virile ? Et quid des autres zones, qu’en penseront mes partenaires, et au premier rang d’entre elles ma femme que j’avais préalablement informée de mes intentions, faut pas déconner, et puis elle sera la première après moi à découvrir mon sexe neuf. Après quoi – ahum – une semaine chargée se profile (ben oui, c’était un peu calculé pour).

Vite, vite ! L’épreuve du feu !

J’avertis en journée, par SMS, ma femme que je lui réserve une surprise pour ce soir. C’est quoi ? c’est quoi ? qu’elle me demande. Alors je me faufile félinement auprès d’elle, ne portant plus que mon boxer et je l’invite à venir voir par elle-même. Je suis agréablement surpris par sa réaction, plus positive que je ne l’espérais. Je ne sais pas si elle trouve ça beau mais, en tout cas, elle trouve ça doux à caresser (et ne s’en prive pas). J’ai même un moment l’impression qu’elle serait prête à tester pour elle-même. Mais, sur ce sujet, point de pression je ne mettrai.

Pour la deuxième femme qui a pu tester, ce n’était pas une surprise car je l’avais avertie de mes intentions et elle avait même souhaité « être une petite souris » dans la cabine de l’épilatrice. J’aurais bien aimé aussi qu’elle soit là pour me tenir la main (et plus si affinités) mais chou n’aurait peut-être pas été d’accord et puis, de toute façon, c’était une promesse intenable. Je vous transmets sa réaction face à la queue de CUI déplumée : « Ce n’est pas tant la vue qui m’a frappée, que le toucher … pouvoir caresser sans craindre de tirer sur les poils, et puis la douceur de la peau, qu’on a envie de lécher encore et encore tellement c’est agréable, et puis aussi le fait de pouvoir lécher vraiment partout sans aucun obstacle. Définitivement hummmm… » (Ce sont les femmes qui en parlent le mieux.)

Les autres réactions qui suivirent furent à l’unisson. Globalement, pour l’aspect esthétique, j’ai mes réserves, mes partenaires non. Concernant l’aspect pratique, en revanche, il y a des choses à dire. Déjà, les vêtements ne frottent pas de la même façon. Je ne dirais pas que c’est un plus ou un moins, c’est juste différent et nouveau, donc un peu déconcertant. Mais c’est surtout pour la chose sexuelle que l’absence de poil change la donne (vous vous en seriez douté). Déjà, pour ce qui est des caresses, indéniablement, les sensations pour moi sont plus agréables, plus intenses, notamment pour toute la zone située sous la verge (le scrotum, le pli de l’aine, le périnée). Aucun effet sensitif sur le pubis en revanche mais (il y a un mais) le pubis lisse engendre un effet que je n’avais pas anticipé. Lors du coït, mon pubis nu se retrouve au contact de la peau, elle aussi nue, de ma partenaire et pour peu que nos peaux respectives soient humides (sous l’effet de la transpiration, à cause de cyprine ou de gel, autrement dit : systématiquement !), ça adhère et cela fait un effet ventouse, léger, mais très sonore. Au début, c’est assez déconcertant, et puis avec le temps on s’habitue. Dans certaines circonstances, même, cela peut être un plus qui ajoute à l’intensité du moment. Dans d’autres où la discrétion devrait être de rigueur, on pourra considérer que c’est un inconvénient.

Le détail glamour que vous auriez préféré ne pas lire

Bien que ce soit une zone très éloignée de mon œil, j’attendais beaucoup de l’épilation de mon S.I.F. Plutôt friand d’anulingus pas horibilis du tout, il me semble que pour le ou la partenaire qui s’y collerait (sic), une zone glabre serait du meilleur effet. En outre, j’avais l’impression que mes poils, sous le périnée, étaient particulièrement longs (je mettais ça sur le compte de l’épilation à la crème mais peut-être que je n’y avais simplement par porté attention avant). Bref. Ce que je n’avais évidemment pas anticipé, c’est que, pour strictement les mêmes raisons que celles décrites ci-dessus concernant le pubis qui se révèle plus sonore, l’absence de poils entre les fesses rend beaucoup plus délicate l’émission d’un pet en toute discrétion. X-Addict pourrait certainement nous démontrer avec moult schémas et vortex pourquoi, en mécanique des fluides, le poil salvateur évite ou limite dans de nombreuses circonstances la production sonore (si le pet est inodore, votre statut social reste préservé). Or, là, si je n’écarte pas délicatement de la main l’une des fesses de l’autre, l’effet coussin péteur est radical, et vous comprendrez que pour garder ma stature en comité de pilotage, le choix est délicat entre se mettre la main au cul et émettre des sons douteux. Faut-il talquer abondamment ? Installer une soupape de sécurité ? Proscrire définitivement haricots et pois chiches de mon alimentation ? Toutes vos suggestions sont les bienvenues !

La suite

Désormais que j’ai mis un doigt dans cet engrenage de l’épilation, pourrais-je m’en sortir ? Car après avoir cédé aux sirènes du lobby épilatoire, et subi dans la foulée le chœur des amantes vantant les mérites de ma queue dékératinée, se pose la question de la repousse. Bon, d’abord, ce machin-là demande un entretien soigneux. Et vas-y que je mets du talc après la douche. Et vas-y que je gratte au gant de crin et que j’exfolie pour éviter les poils incarnés (un rude combat, dont l’issue est cruciale pour la préservation de l’esthétique locale). Et vas-y que je mets de la crème hydratante. Un vrai métrosexuel !

Je me suis déjà dit qu’il fallait prendre le temps de la réflexion et ne pas décider de suite de renoncer ou pas. Donc, au prochain passage (et c’est bientôt : toutes les 3 à 5 semaines, dziiiing, faut repasser sur le billard) chez l’esthéticienne, je demanderai à nouveau la totale. Ensuite, je ferai sans doute d’autres expérimentations. Pour l’instant, mon penchant spontané serait à la repousse des poils du pubis, et lissage en dessous, mais comme je vous le disais plus haut, je suis plutôt du genre girouette-anémomètre.

Nothing's foverer - Edoardo Pasero
Nothing’s foverer – Edoardo Pasero

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Bon, et pour ceux qui ont envie d’approfondir le débat, je vous renvoie sur le Mouvement Internationale pour une Écologie Libidinale (M.I.E.L.) qui développe une virulente campagne contre le dogme anti-poil. Alors, vive le naturel, ou l’homme, animal social ? Ma réponse est toujours la même : faites comme vous le sentez, mes petits canards, et soyez heureux !