[288] On va gagner, c’est fatal

EurovisionJe ne compte pas concurrencer Secondflore et vous faire ici le récit détaillé de ma soirée d’hier, car oui, moi aussi, j’ai regardé la télévision.

Certes, nous n’étions pas dimanche, et ce n’était pas TF1, mais tout de même.

Hier, donc, après le repas en famille, j’étais attablé devant mon PC en train de terminer mollement une putain de propale qui me pourri la vie depuis 10 jours tout en discutant avec deux charmantes demoiselles sur MSN, ce qui adoucit la pénibilité de la tâche mais n’accélère guère la vitesse à laquelle je m’en débarrasse.

Non loin de là, sur le canapé, M*** regardait donc le fabuleux programme que France 3 nous proposait : la sélection de la chanson (que dis-je, l’œuvre) qui représentera la France au prochain concours de l’Eurovision. Je profite de l’occasion pour vous signaler que j’aurais pu truffer cet article de lien dans tous les sens. Un vers la note de secondflore qui parle de téloche, un autre vers le site de France 3 et un troisième sur l’article de Wikipédia qui parle de l’Eurovision, ou vers l’un des nombreux sites (dont probablement le site officiel de l’Eurovision 2007). Mais non seulement j’ai la flemme (et puis Google, c’est pas fait pour les chiens – Lycos non plus d’ailleurs) mais je trouve également assez ridicules ces articles qui insistent outrancièrement sur le côté hypertextuel du web. Je ne veux pas vous égarer, je veux que vous me lisiez. Fin de la parenthèse.

Je regardais donc d’un œil un peu plus que distrait l’émission avec ses figures imposées (la rétrospective des moments les plus ceci ou cela de l’Eurovision, les animateurs pénibles comme à leur habitude, l’inoxydable Julien  – Question pour un … – Lepers – … champioooon !!! – assisté d’un certain Tex (d’après les programmes) inconnu à (mon) bataillon) et puis bien évidemment les différents chanteurs et groupes postulants.

On y trouvait, là aussi, les figures imposées : la chanteuse à voix qui braille, medium_grossevoix.2.gif
Tu connais l’histoire de la chanteuse

à la grande bouche ?
le groupe de rap qui slamme, la chanson ethnique qui dégouline de fraternité, etc. plus (et c’est là que ça prenait tout son sel) quelques groupes de rigolos. Ça commençait par le tout premier groupe, dont je n’ai pas retenu le nom hélas (oui je sais, Google c’est pas fait pour les chiens mais j’ai pas que ça à faire, déjà que je ponds une note alors que j’ai une tonne de boulot), qui chantait sur un rythme vif et entraînant une joyeuse chanson sur un Papa qui serait mort. Suivirent les Fatals Picards qui avaient produit, pour l’occasion, un morceau dont la base mélodique aurait pu être un peu plus travaillée, mais dont les paroles m’ont semblé finement choisies pour ce concours où la langue anglaise prend, chaque année, une part plus importante (c’est d’ailleurs un véritable scandale et il est temps que le règlement de l’Eurovision soit revu pour que chacun chante dans une langue autochtone). Enfin, les Wampas nous offrait une chanson méthode-Coué où il était question de gagner l’Eurovision. C’était dynamique comme savent faire les Wampas, mais bof.

Je vous passe les épisodes des SMS surtaxés, mais toujours est-il qu’à l’issue d’un scrutin très serré (mwarrrfffff ) c’est le magnifique L’amour à la française qui a remporté le morceau.

Morrissey n’a qu’à bien se tenir (l’Eurovision 2007, ça va bientôt être plus branché que les BBC Sessions).

[287] Encore un coup de Georges

Je viens de passer le week-end à Montpellier, et voyez-vous ce que je vois affiché en énorme dans le centre commercial du Polygone :

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Ce qu’il faut remarquer est affiché en tout en bas :
« Le meilleur est toujours au centre »

 

Un soutien à peine déguisé à François Bayrou. Ah ben dis-donc, il était temps que le PS le vire du parti, le Georges. Traître ! 

[283] Je tique (c’est minable)

En ces temps de campagnes électorales, on n’en est plus à une promesse douteuse de plus.

Vous avez probablement pu croiser récemment une de ces affiches pour Meetic, le site de rencontre le plus populaire en France (à ce propos, une amie me confiait qu’un article audacieux prévoyait la mort des sites de rencontres, qui seraient remplacés par les burps… qu’en pensez-vous ?), qui, voyant le printemps arriver précocement, décide de réveiller un peu les hormones mâles en les appâtant comme suit :

Publicité Meetic
« On va gagner du temps : moins de 30 ans, s’abstenir » dit l’accroche

 

Je te rappelle, ami lecteur, que Meetic est un site de rencontre où seuls les hommes payent. Les femmes y constituent donc un produit d’appel (je rappelle que le but de Meetic est de gagner de l’argent, c’est un site commercial, favoriser les rencontres n’est qu’un effet collatéral) et l’homme à la recherche de la partenaire idéale pour une nuit ou pour la vie va donc commencer par payer pour espérer la trouver.

Meetic a donc lancé sa campagne avec ces portraits frontaux de jeunes femmes, semblant toutes avoir environ 25 ans, toutes plutôt mignonnes voire plus que mignonnes, souriantes, blanches (enfin caucasiennes, quoi). On voit bien que l’annonceur n’est pas allé jusqu’à prendre des top models super canons, mais a choisi du girls next door plutôt haut-de-gamme.

Ajoutons à ça des accroches sur le ton humoristique, gamme pathétique (A***, si tu me lis, j’espère que tu n’as pas trempé là dedans). Celle qui décroche le gros lot, c’est celle-ci (je cite de mémoire) : « Parmi mes qualités : je ne sais pas faire la cuisine et je déteste les tâches ménagères ». Y a vraiment pas de quoi être fière.
Bref, de la jeune femme, fraîche et moderne, t’en veux ? Le rêve est à portée de bourse (environ 30 €/mois : je viens d’aller voir les conditions générales sur le site ; il y a quelques mois, impossible de savoir combien ça coûtait sans s’inscrire – et je ne m’y suis jamais inscrit). Le rêve, oui. Parce que dans la réalité, petit homme, tu ne rencontreras que des femmes normales, avec leur petit lot de névroses (mais tu as les tiennes) et la majorité d’entre elles ne seront pas aussi jolies que les mannequins choisies pour la pub.

Je trouve fort déplaisant l’idée que, dès le départ, la relation est faussée entre homme et femme, les premiers payant pour communiquer (et, fatalement, cherchant à amortir (sic) leur investissement : payer pour niquer, commu- passera à la trappe), les secondes, ravies de se voir désirées par tant d’hommes piaffant d’impatience, se prenant pour les reines du monde. Que de déceptions, après ces accumulations de non-dits, de mensonge, d’inégalités.

Évidemment, quelques belles rencontres. Évidemment.
Vive la baise 2.0.

 

[281] Je roule pour …

Court-circuit croquignol dans la newsletter de l’Internaute du 18/02/2007.

On ne relèvera pas le niveau atterrant de l’acroche de l’article en une (une bagnole n’a pas à être à la hauteur d’une ambition politique ; est-ce que je vous demande si ma 106 est à la hauteur de mes ambitions sexuelles ?!)…

Newsletter l'Internaute

…mais on sourira à la proposition de co-voiturage en s’amusant à imaginer un bout de route avec machin ou bidule (géographiquement parlant, je risque plus de me faire faire un prélèvement ADN dans la Vel Satis de fonction du Neuilléen que de causer union de la gauche avec Besancenot, mon frère en 106 !).

[279] Vocabulaire (étendre son)

Je suis allé récemment au spectacle d’Armelle, une comique paraît-il assez connu (« vue à la télé »), en tout cas assez drôle et décalée, et portée sur la chansonnette.

En clôture de son spectacle, elle m’a fait découvrir cette chanson de Colette Renard que je vous propose de lire et d’entendre.

Les nuits d’une demoiselle

Que c’est bon d’être demoiselle
Car le soir dans mon petit lit
Quand l’étoile Vénus étincelle
Quand doucement tombe la nuit

Je me fais sucer la friandise
Je me fais caresser le gardon
Je me fais empeser la chemise
Je me fais picorer le bonbon

Je me fais frotter la péninsule
Je me fais béliner le joyau
Je me fais remplir le vestibule
Je me fais ramoner l’abricot

Je me fais farcir la mottelette
Je me fais couvrir le rigondonne
Je me fais gonfler la mouflette
Je me fais donner le picotin

Je me fais laminer l’écrevisse
Je me fais foyer le cœur fendu
Je me fais tailler la pelisse
Je me fais planter le mont velu

Je me fais briquer le casse-noisettes
Je me fais mamourer le bibelot
Je me fais sabrer la sucette
Je me fais reluire le berlingot

Je me fais gauler la mignardise
Je me fais rafraîchir le tison
Je me fais grossir la cerise
Je me fais nourrir le hérisson

Je me fais chevaucher la chosette
je me fais chatouiller le bijou
Je me fais bricoler la cliquette
Je me fais gâter le matou

Mais vous me demanderez peut-être
Ce que je fais le jour durant
Oh ! cela tient en peu de lettres
Le jour, je baise, tout simplement

 

N’est-ce pas charmant ?