[215] Éducation musicale

Pour des raisons sur lesquelles je ne m’appesantirai pas, je suis contraint depuis ce matin d’écouter Skyrock [la rédaction de cette note ayant commencé il y a des mois, si si, des mois, le souvenir de cette écoute forcée s’est heureusement estompé, NDLA]. Overdose de rap et de soupe R’n B, musique que j’ai tendance à considérer comme de la merde, bien qu’il n’ait pas encore été scientifiquement prouvé que c’en soit (l’onde sonore peut-elle être matière ?).

medium_isaacn.gifTel Newton qui, inspiré par la vision de la chute d’une pomme, élabora la Loi de la Gravitation Universelle, confronté au stimulus de mes esgourdes, j’entre en réflexion sur les origines de mes goûts musicaux.

Il s’en est fallu de peu pour que je n’ai des goûts de chiotte (dit-il, fier de lui).
Il faut dire que j’ai été élevé dans une famille pas particulièrement mélomane. Mes parents avaient quelques disques (du classique, du Jacques Bertin, et quelques autres trucs imbuvables). Mon grand-frère et ma grande-sœur ont fait un peu plus de boulot en offrant à mes oreilles du Higelin, du Brassens, du Dick Anegarn, etc. Chez mes voisins, j’écoutais aussi d’autres trucs. Imago (y’en a qui s’en souviennent ?), Castélémis, Font & Val, Lavilliers, Gilles Servat (un bretonnant), Jean Ferrat, Supertramp, Genesis, Jean-Michel Jarre…

Pour le reste, j’écoutais la radio. Le Hit Parade d’Europe 1 (les radios libres n’existaient pas encore à l’époque) était mon pourvoyeur principal en variétés, et je m’en accommodais. À mes premières boums, j’apportais les 45 tours des tubes du moment, les mêmes que tous les autres copains écoutaient. Banana Split de Lio, Antisocial de Trust, et Dreams are my reality le slow torride de La Boum (je suis un contemporain de Sophie Marceau).

Certes, j’avais des goûts, et tout ne me semblait pas égal à tout (par exemple, je pouvais écouter des heures au casque Crime of the Century qui fut le premier 33T que je m’achetai, et le premier CD que je m’acheta itou). Je me souviens aussi d’une boum organisée par ma sœur ; j’avais le pied dans le plâtre pour une méchante entorse et du coup préposé au rôle de D-J (un rôle qui m’a toujours plu, soit dit en passant). Les p’tits jeunes (des marmots ! z’avaient 2 ans de moins que moi) passaient sans arrêt me réclamer du Cure (période Boys don’t cry), groupe que je n’aimais pas à l’époque, alors je traînais du pied (le valide), je renâclais, je faisais patienter et pendant ce temps je les faisais danser deux fois sur l’excellentissime P-Machinery (ahhh Propaganda c’était quand même sympa).

Il aura fallu que je patiente donc jusqu’à mes 20 ans révolus pour être enfin éduqué par mes petits camarades de l’école d’ingénieur que j’avais intégrée, éduqué à quoi ? À la musique Indé. J’ai donc découvert et redécouvert sur le tard des groupes indispensables comme The Cure (ben quoi ? il n’y a que les imbéciles qui ne changent jamais d’avis), The Smiths, Pixies. Noir désir commençait son œuvre. Je découvrais aussi des groupes plus obscurs comme Front-242 ou New Model Army que nous diffusions dans nos soirées de sauvages (faut savoir qu’en école d’ingé, y’a 80 à 90% de filles [EDIT] garçons [ah ah oui, dans mes rêves ! J’aurais dû faire littérature /EDIT] et qu’il ne fallait pas trop espérer choper. Donc au diable les slows). Des pans insoupçonnés de la création musicale s’ouvrirent à mes esgourdes qui, finalement, ne demandaient que ça. J’avais raté Radio 7, ancêtre du Mouv’ qui avait mis la clé sous la porte avant que je ne me rende compte que c’était la radio qu’il me fallait. Ma mère m’avait offert le disque de Marquis de Sade (parce qu’elle avait lu dans Le Monde que c’était bien, mais ça n’avait pas été le déclencheur). Je découvrais l’émission de RTL Les Nocturnes, qui diffusait certains soirs après minuit des trucs formidables et pas connu du tout. C’est pourquoi on trouve dans ma cédéthèque presque l’intégralité de la discographie de The Cranes, un chouette groupe de cold new wave. Entre aussi Kat Onoma ! et ton cortège de Swell, PJ Harvey, Sugar, B 52’s, Divine Comedy

Après, j’ai un peu viré électro, mais c’est une autre histoire. 

[214] Mapuche être malade sous son scalp

medium_no_scream.jpgJ’apprends par l’intermédiaire de cet article que les Indiens Mapuches, Indiens d’Amérique du Sud (l’article le précise mais comme je ne suis pas sûr que tu ailles le lire, cet article, ami lecteur — et comment t’en voudrais-je de préférer rester assis au chaud devant mon feu de burp ? — et comme je te soupçonne de probablement découvrir ce peuple en même temps que tu me lis — cela dit tu as le droit, ami lecteur, d’être drôlement calé en Indiens d’Amérique du Sud et je ne t’en voudrais pas que tu me doses aux questions bleues du Trivial Pursuit ça n’a jamais été mon fort, je préfère les questions vertes ou les roses, à la limite les marrons), que les Mapuches, donc, se lancent dans un procès contre Microsoft parce que ce dernier ose traduire Windows™ dans leur langue.

Un procès pour quoi ? tenez-vous bien : pour piratage intellectuel.

Alors permets-moi, ami lecteur, de m’esclaffer haut et fort. J’ai vérifié mais non : on n’est pas le 1er avril, ou alors dans l’hémisphère Sud, on fait les blagues à une autre date.

Mais non, c’est sérieux : ces braves gens pensent que leur langue leur appartient à eux et rien qu’à eux.
Tu comprendras, ami lecteur, que je n’ai pas rédigé cette note en mapuchien (alors qu’évidemment l’envie m’en démangeait fortement), car je crains ne pas avoir de quoi me payer les royalties correspondants. Sans compter les risques de procès. Pirater une photo de Jan Saudek ou un MP3 de Tears for Fears, ouais, ça je le fais sans trembler.
Mais défier les Mapuches, moi, Mêmepacape.

Sûrement les Mapuches n’ont pas été briefé sur le fait qu’une langue pouvait faire partie du Patrimoine de l’humanité.

Ouais, bon, je ne veux pas te faire trop rigoler, ami lecteur. Si le Mapuche était au patrimoine, ça se saurait. Tiens, à propos de patrimoine, vous l’avez entendu au 2ème débat socialiste, Laurent Fabius, il en a sorti une bien jolie : « Le service public, c’est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas ». Je ne m’en lasse pas, de cette citation. C’est beau comme l’Antique. Alors maintenant que c’est ce renégat de Vincent Peillon (NPS) qui écrit les discours de Royal, il a intérêt à se fouler un peu. Je serais lui, j’irai chercher dans un dictionnaire des Richesses et Trésors cachés de la langue Mapuche – 14,5 dictons et proverbes Mapuches libres de droit – Éditions Connaissance du Monde Mapuche – 11,50 €. Fafa n’aura qu’a bien se tenir, tiens.

Bon, ce n’est pas moi qu’on pourra accuser de défendre contre vents et marée Microsoft et en particulier son respect de la langue. Mais sur ce coup-là, j’espère bien que Microsoft va le leur mettre bien profond (le droit).

Vous vous imaginez, vous, utilisant une version anglaise ou néerlandaise de Windows™ parce que la Frrrrance éternelle refuse qu’on le traduise en français, genre, c’est Diderot, Molière, Hugo qu’on assassine ?

Et Mapuche Bono.


VERNACULAIRE, adj.
Didact. Propre à un pays, à ses habitants. Synon. autochtone, domestique, indigène. Coutumes vernaculaires. Avec l’agriculture, le tissage et la poterie, on voit se généraliser le travail du bois (…). À ce stade appartiennent la plupart des constructions « vernaculaires » élevées dans le monde (La Gde Encyclop., Paris, Larousse, t. 16, 1973, p. 3255, col. 1).
Spécialement
LING. Langue vernaculaire (p. oppos. à langue véhiculaire). Langue communément parlée dans les limites d’une communauté. Véhicule de communication, la langue est dans la dépendance directe des sujets qui l’utilisent et de l’usage auquel ils la destinent: c’est une telle dépendance directe que manifestent les distinctions habituelles, purement sociologiques, entre langue, dialecte, parler, patois, ou encore entre langue vernaculaire et langue véhiculaire (Traité sociol., 1968, p. 271). Empl. subst. masc. Les vernaculaires de l’Inde (Lar. 20e)

[213] Réclamation

[ Message personnel ]

Eh !

Mais je proteste !

Un peu tardivement, certes, mais je proteste. Je devais être baisé de pied en cap et je n’ai eu droit, quoi, au bas mot, qu’à un petit 20% (et encore je compte large).

Ça va prendre des intérêts d’ici jeudi. 

Otto Müller - Stehendes Liebespaar

 

[ Message général ]

 

Pendant qu’on y est à prendre des rendez-vous sur nos petits calepins, je vous informe/rappelle que le 22 décembre prochain, c’est la journée mondiale de l’orgasme. Alors va pas falloir me dire le 23, la gueule enfarinée : « ah bon ? Fallait jouir hier ? Mais je n’étais pas au courant. »

Et que ça saute !

Plus d’info sur le site Global Orgasm

 


Illustration : Otto Müller – Stehendes Liebespaar 

[212] Il reste 37

Nous voici L*** et moi à nouveau ensemble cette nuit, SDF de l’amour, sans lit pour nous accueillir. Il est assez tard, nous sommes fatigués, nous n’avons pas la motivation pour prendre une chambre d’hôtel pour un si bref moment. Ce sera donc la voiture qui accueillera nos ébats.

Elle est chouette, ma 106 Kid, encore que son appellation commerciale soit légèrement contradictoire avec les galipettes que je relate ici.

Je trouve une jolie place pour me garer rue de S***, la rue est lumineuse, mais très calme. Dans le bâtiment qui nous fait face, on a l’impression que des personnes nous surveillent, immobiles, mais il ne s’agit que de bustes en marbre. Comme chantait Serge, ils « seront les témoins muets de cette scène ». Je coupe les phares, je laisse le contact pour laisser l’autoradio diffuser Sigur Rós. Nous basculons en arrière les dossiers de nos deux sièges pour avoir un peu plus de place, je me place de biais sur le sien, contre ses cuisses, pour l’embrasser. Nos langues se percutent, nos lèvres tremblent, nos mains s’affolent. Les miennes caressent ses jambes, s’immiscent sur ses fesses en glissant sous ses vêtement, libèrent du soutien-gorge ses seins pour mieux les sentir. Les siennes frôlent ma nuque et mes épaules, palpent mon dos et mon cul, viennent se poser sur mon entrejambe pour prendre la mesure de la situation. La situation est indéniablement tendue !
Je sens ses doigts qui détachent ma ceinture, font sauter le bouton de mon pantalon puis glisser la fermeture éclair. Une main se fourre sous mon boxer noir et saisit ma queue, la caresse un peu. Puis L*** plonge entre mes jambes et prend mon sexe dans sa bouche. Je profite de l’instant en fermant les yeux. Je ne songe même pas à regarder si l’on nous observe. Tout à l’heure, une femme a longé le trottoir et est passée à côté de nous sans ralentir. Nous n’en étions qu’aux baisers.
Mon plaisir monte doucement mais je sais que n’irai pas jusqu’à la jouissance.
Je me laisse sucer mais je ne peux m’empêcher d’aller glisser ma main sur ses fesses.
J’ai envie de la lécher, mais je veux qu’elle continue à me sucer, alors je lui propose de passer à l’arrière. Je n’étais jamais passé à l’arrière encore. A fortiori pas avec elle. Elle accepte fort volontiers. Je me précipite sur ses collants pour les descendre jusqu’à ses genoux, string compris. L*** est à quatre pattes sur la banquette arrière, je glisse en force ma tête entre ses jambes peu écartées et m’allonge. On peut donc faire un 69 dans une 106 (il reste 37).

Je ne sais plus pourquoi mais nous ne sommes pas resté très longtemps dans cette position. Probablement parce que j’avais envie de la pénétrer. L*** enlève ses bottes, ses collants, sa culotte, et se met donc à genoux, la tête vers le pare-brise arrière. Je fais de même en ôtant mes fringues du bas. Pour l’instant, je suis agenouillé perpendiculairement à elle, et je viens tâter le terrain. Pour un rugbyman je ne sais pas, mais pour moi : pas assez glissant. J’ai dû y aller un peu vite en besogne, alors mes doigts vont au charbon. Pour le rendre ardent.

Vous ne pouvez pas savoir quel plaisir c’est, pour moi, de caresser L***. D’avoir une femme qui répond à mes caresses. Qui mouille. Qui mouille abondamment. Qui n’a pas peur d’un doigt qui s’aventure ni ici, ni là. Vous me direz que L*** n’est pas la seule femme à apprécier les caresses digitales et à y réagir. Certes. Mais pour moi qui vis privé de ça à la maison, c’est du bonheur dont je ne suis pas blasé.

Filh, cambrée dessus

J’enfile un Manix Xtra Pleasure™ et me place derrière L*** qui m’accueille en elle. Quelques mouvements souples et lents, pour débuter, puis des accélérations, des pauses. Par moment, L*** couche sa tête sur la joue contre la plage arrière. Par moment je suis déconcentré par les mouvements d’oscillation que prend l’habitacle quand nos mouvements sont plus violents. J’accompagne mes coups de reins par la caresse de mes doigts autour de son sexe. Parfois aussi, mes deux mains saisissent ses épaules pour maximiser la profondeur de la pénétration. Ou descendent sur sa taille dans le même but. L*** subit le rythme que je donne à notre coït, ou reprend la main en ondulant de la taille. J’entends ses murmures s’amplifier (je maintiens le rythme),  devenir petits cris de jouissance (je sens son corps se crisper), je ralentis le rythme, je m’arrête, je reprends doucement, je m’arrête… Je l’embrasse, la serre contre moi en enroulant mes bras autour de sa taille et de son buste. Puis nous reprenons les mouvements et peu de temps après c’est mon plaisir qui monte et me fait tressaillir. Je jouis en elle. Fort.
Quand je me retire, un peu de liquide crémeux coule le long du préservatif. Elle suspecte une fuite, mais non, mon sperme est sagement là où il doit être. Ce n’est que sa cyprine montée en émulsion !

Suite à notre soirée, la banquette arrière est depuis auréolée d’une tache, petite sœur de celle qui orne le siège avant. Encore quelques efforts pour offrir à ma Peugeot un tissu Jaguar.

* * *

Autre chose.
Voilà, ma petite histoire, telle que je la raconte, ça ressemble à une histoire de cul. Excitante. Mais je ne vous ai pas dit les mots qu’on s’échangeait, ni les baisers dont on se dévorait. Ni les mots qui restaient tus.
Croyez moi ou non, nous ne baisions pas.


Illustration : © 1997 – FILH
Pas de voiture sur l’image, mais une évocation assez réaliste de la position que je (!) pouvais avoir dans la scène décrite. J’aime depuis longtemps cette simple image, si bien qu’elle m’est venue à l’esprit pendant que je vivais ce moment, et que je me suis dit qu’elle illustrerait donc cette note, si d’aventure elle prenait corps. Dont acte.

[210] À fond la gomme

Jusqu’à présent, j’étais dans la catégorie amateur.

C’est pas mal, d’être amateur. Du verbe aimer. (Une petite parenthèse, bien que l’objet ne fut pas initialement de parler de cul — chassez le naturel… — c’est peut-être justement cet amour qui fait que le porno amateur, quand il ne cherche pas à singer le porno habituel, est si bandant.)

J’étais donc, disais-je, dans la catégorie amateur, mais j’ai découvert aujourd’hui même (et je tenais à te faire part au plus vite de ma découverte, ami lecteur, parce qu’elle te concerne probablement toi aussi au premier plan) que je pouvais, pour quelques euros à peine, passer la vitesse supérieure et boxer en catégorie pro.

Chewing-gum professionnel

C’est à peine croyable mais ça se mâche sans permis. 

Mais, finalement, j’ai ruminé ma décision : je préfère rester amateur.